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sur 716 notes
Dans ma folle adolescence m'était venue l'idée, aussi sotte que grenue, de me lancer seule (Spinoza n'étant alors pas au programme) dans l'étude de "L'Ethique" et du "Traité théologico-politique". Et je me souviens m'être alors demandé avec une consternation certaine si d'aventure et pour mon plus grand malheur de mauvaises fées ne s'étaient pas penchées sur mon berceau pour ne me laisser, en matière d'intellect, que deux neurones et demi...

Désolation... Avec ses démonstrations mathématiques, ses propositions et autres scolies, Spinoza, le philosophe du bonheur, le spécialiste de la joie, m'avait alors littéralement accablée. Depuis, ayant probablement retrouvé quelque part mes neurones manquants, j'ai réussi à faire mon miel de cette rugueuse "Ethique" et fini par compter Spinoza au rang de ces amis d'un abord certes difficile mais qui, fondamentalement, ne vous veulent que du bien. Comme quoi, la vie...

Mais comme j'aurais aimé, à l'époque, avoir en mains ce livre de Frédéric Lenoir pour me guider dans la pensée spinozienne, dans la complexité de ses raisonnements et dans la difficulté de son approche mathématique !

Voilà un petit essai, fort bien écrit et d'une lecture extrêmement agréable et rapide (je l'ai lu en une soirée) qui nous conduit en douceur et sans douleur au coeur du système spinozien et de ses problématiques essentielles. Certes, et il le reconnaît lui-même, Frédéric Lenoir n'est pas un spécialiste de Spinoza. Mais il l'a étudié en profondeur et nous restitue avec talent le portrait d'un homme replacé dans son contexte et un système de pensée qui fut révolutionnaire en son temps et, à bien des égards, le reste encore aujourd'hui.

Merci, Monsieur Lenoir, pour cette vulgarisation intelligente et sensible !

P.S. A tous les lecteurs de Babélio qui souhaiteraient faire de "L'Ethique" LE best-seller de l'été (lecture idéale pour la plage !!! :-)) et aller plus avant dans la découverte de Spinoza, je conseille "Spinoza, une philosophie de la joie" de Robert Misrahi et le "Spinoza" de Steven Nadler.
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Quel tour de force : arriver à présenter la philosophie de Spinoza de manière aussi claire et aussi agréable à lire !
Tour de force car lire Spinoza dans le texte est une tâche ardue, en tout cas je l'avais trouvée trop hermétique pour moi...
Ici par contre, le propos de Spinoza m'est exposé clairement.

Lecture rendue encore plus agréable par le récit de la vie de Spinoza, la vie d'un homme courageux, positif qui propose un chemin de construction de soi qui aboutit à la joie et à la béatitude, un homme libre et extrêmement en avance sur son temps, et même en avance sur le nôtre...

L'auteur s'il aime Spinoza ne nous cache pas ce qui l'éloigne de lui, mais l'on ne peut qu'être touché par l'admiration qu'il lui porte.

Je lui suis reconnaissant de m'avoir si bien présente Baruch Spinoza !
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Grâce à cet ouvrage de vulgarisation philosophique, l'auteur nous rend l'homme, Spinoza, plus proche et son système philosophique moins ardu et un peu plus accessible. Il le fait avec une écriture fluide et précise. Nous apprenons que le philosophe Spinoza fortement influencé par René Descartes, est considéré avec ce dernier et Leibnitz comme les principaux représentants du rationalisme.
Au sujet de notre philosophe, Bergson disait :"Que tout philosophe a deux philosophies : la sienne et celle de Spinoza". Formidable compliment.
Un très bon et bel ouvrage pour mieux connaître un des grands philosophes du 17 e Siècle et , aussi, un des précurseurs du 18 e , le Siècle des Lumières !
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La pensée de Spinoza a été pour Frédéric Lenoir une découverte qui a changé sa vie. le philosophe tenait à retranscrire ses principales pensées en les vulgarisant et en les rendant ainsi accessibles à tout le monde.
Pari réussi !

Merci à Frédéric Lenoir d'avoir éclairé de plus près la quête de ceux qui cherchent à connaître Spinoza, dont les oeuvres sont peu accessibles de par la complexité de leur construction. Car la pensée de Spinoza est la lumière qui éclaire notre intelligence afin de nous ouvrir à son message de joie. La joie est au centre de sa pensée.
La raison guide bien évidemment l'agencement géométrique de la pensée, mais chacun peut trouver la puissance de la joie à l'intérieur de soi-même.

La pensée de Spinoza nous incite à changer notre regard pour être libres et heureux. Il nous invite à ne pas juger et ne pas condamner mais à essayer de comprendre et pour cela il nous faut chercher à dépasser nos émotions. Précurseur avant tant d'autres de la pensée politique moderne, Spinoza, tellement en avance sur son temps, était aussi philosophe, psychologue et anthropologue, mû par la curiosité du monde qui l'entourait.

Frédéric Lenoir décortique « L'éthique » et ressort les principaux thèmes traités. Les plus intéressants pour moi ce sont les critiques des religions que Spinoza accuse d'être fondées dans la crainte et les superstitions qui musellent les pensées de l'homme et les rendent esclaves de la doctrine. Les religions asservissent l'esprit, le modèlent et seule la liberté de penser, pleine et consciente libère l'homme

Le miracle Spinoza est une chaleureuse invitation au voyage intérieur et au courage d'aller chercher le bonheur au fond de soi-même.

Je remercie Babelio et les éditions Audiolib pour ce livre audio.
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Spinoza considère le désir comme moteur de la Vie.
Tel un cheval au galop, il faut savoir le maîtriser avant qu'il s'emballe ! La raison est son cocher et intervient pour le guider, l'aider à gérer ses émotions.
S'éloigner des sentiers tortueux pour rejoindre les sentiers vertueux.
Que préconise Spinoza pour être heureux ?
- l'Amour : s'entourer de belles personnes et gérer au mieux ses affects
- l'Activité : elle doit être épanouissante dans nos loisirs et/ou notre travail
- l'Alimentation : saine pour s'assurer une bonne santé

Dans « le miracle Spinoza », Frédéric Lenoir nous fait observer ce Grand Philosophe par… le petit verrou. Et ceux qui s'y reconnaissent se verront ouvrir la porte de la Connaissance de Soi.
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Frédéric Lenoir tente, et y parvient plutôt bien à mon sens, d'éclairer le plus grand nombre sur la pensée de Spinoza, principalement sur son grand oeuvre, L'Éthique, dans laquelle le génial philosophe développe entre autres l'idée de Dieu Immanent par la raison et l'intuition qui s'oppose au Dieu transcendant par la foi et le coeur. Spinoza qui s'est vu être mis au ban de sa communauté juive et de toutes les religions surtout pour les avoir, explique Frédéric Lenoir, critiqués avec la même force « lorsqu'elles activent les passions tristes des individus, notamment la peur, pour mieux les asservir ; lorsqu'elles se détournent de leur unique vocation — favoriser le développement de la justice et de la charité par le biais de la foi — pour distiller la haine de l'autre et l'intolérance […].
Un Spinoza résolument moderne et précurseur qui nous enjoint à trouver le chemin de la joie et de la béatitude en dominant nos passions négatives pour se tourner vers le désir et la raison libératrice.

Certains peuvent trouver la présentation du livre de Frédéric Lenoir racoleuse, et ils n'ont pas tort, pourtant ce serait dommage de s'arrêter à cette faute de goût, car si à l'évidence ce livre ne s'adresse pas aux philosophes distingués, il est pour tous les autres un bon outil pour faire connaissance avec la précieuse pensée d'un philosophe majeur.
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Dans le miracle Spinoza, Frédéric Lenoir expose la vie et l'oeuvre de Baruch Spinoza, un philosophe brièvement croisé au cours de mes années adolescentes, au motif qu'il faisait partie des auteurs au programme du baccalauréat de français. Je n'en gardais que le souvenir de lectures contraintes et rien de sa pensée ne subsistait dans les recoins de ma mémoire.
La lecture de ce livre fut donc une découverte surprenante et intéressante. Frédéric Lenoir réussit à vulgariser son oeuvre et à la rendre compréhensible, éclairant le travail d'un Spinoza précurseur de l'analyse rationnelle de la Bible et des religions, entrainant d'une écriture simple et fluide le lecteur dans les méandres d'une existence peu banale pour l'époque et pavée de fulgurances philosophiques. Un voyage vers le bonheur qui passe par le désir et la joie...
Un bon moment, qui m'a fait regretter d'avoir cantonné Spinoza à des travaux forcés.
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Mon cher Baruch,
C'est la reine de France Amélie qui vous écrit.
J'ai demandé à Jules de traduire cette lettre en latin pour vous.
J'ai appris, par notre philosophe René Descartes, et par mon connétable Louis de Bourbon Condé, l'originalité de vos idées, tant sur le plan religieux que politique, et qui vous ont valu tant de notables soucis. Je tiens à vous signaler que vos propositions m'intéressent, surtout depuis que le malheureux de Witt à qui vous les proposiez, a été lynché par les partisans de Guillaume.
Même si, et je le comprends, vous ne souhaitez pas rester en France, je vous invite à passer quelques mois dans ma ville de Beaugency, où vous pourrez m'exposer tous vos raisonnements.
En effet, maintenant que j'ai fait la paix avec le pauvre Felipe, après Rocroi, et que je l'ai pratiquement convaincu d'arrêter la guerre contre les Provinces Unies, je m'attaque, avec Jules, à un gros morceau : faire plier nos jésuites qui nous coûtent une fortune ! Fortune avec laquelle nous pourrions soigner nos pauvres. Pour cela, Blaise m'est insuffisant, vos idées seraient les bienvenues : à nous deux, vous pour les raisonnements et démonstrations, et moi qui ai le pouvoir, nous aurons, je pense, la force pour convaincre le peuple, et pour rabaisser ces prêtres qui tiennent la France sous leur coupe avec leurs « raisonnements enfantins » comme vous dites, avec une morale de menaces, de châtiments, de sanctions, et d'enfer.
Je sais comme vous que ni Dieu ni Jésus n'ont demandé ce lourd appareil ecclésiastique moralisateur pour diffuser leurs paroles, mais j'ai besoin de vos mécanismes de raisonnement et de votre pédagogie pour notre peuple de France.
Et par la même occasion, je veux vous prouver que vous pouvez vous tromper sur les capacités féminines !
Ceci n'est ni un ordre, ni une convocation. Juste une prière.
J'espère quand même que vous viendrez.
Bien à vous,
Amélie.
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Quelques siècles plus tard :

Mon cher Frédo,
Je te remercie pour la qualité de ce livre que tu ne m'as pas offert, mais c'est tout comme : )
Et je pense que tu retrouveras ton Baruch quand, dans longtemps j'espère, tu t'envoleras, afin de discuter les subtils points de désaccord que vous avez entre vous.
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Frédéric Lenoir réussit à nous faire aimer et redécouvrir ce grand philosophe du 17ème siècle, qui n'a pas hésité à s'inscrire à contre-courant des idées de son temps. Même Einstein et le neuro-psychologue Antonio Damasio reconnaissent l'influence importante que Spinoza a exercée sur eux.
Une pensée révolutionnaire, une trajectoire en comète puisque Baruch Spinoza est mort à l'âge de 45 ans. Très vite il est banni de sa communauté juive sépharade en raison de son opposition à la loi religieuse. Ce jeune intellectuel juif basé à Amsterdam va inventer une éthique basée sur le désir, une nouvelle politique fondée sur la liberté de penser, et une nouvelle métaphysique dans laquelle Dieu se fond dans la Nature. Pour lui il ne peut être question d'un Dieu personnel et créateur.
Il développe une éthique fondée aussi sur le discernement et la compréhension des raisons qui nous font agir de telle ou telle manière. Pour Spinoza, nous subissons notre affectivité (comme ce discours nous paraît d'actualité!) et nous pouvons reproduire des scénarios névrotiques par manque de discernement.
Le remède donné par Spinoza: s'appuyer sur notre force vitale, et redéfinir le concept de liberté en profondeur, puisque nous subissons des déterminismes.
Une pensée qui touche aussi notre rapport au temps et à la mort; "L'esprit humain ne peut être absolument détruit avec le corps, mais il en subsiste quelque chose qui est éternel."
Frédéric Lenoir nous montre comment sa pensée était novatrice, père de la psychologie des profondeurs, initiateur de la sociologie, sa philosophie a bousculé beaucoup de choses. C'est une philosophie de l'affirmation qui nous donne de l'énergie!
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Frédéric Lenoir parvient à expliquer la philosophie de Spinoza simplement, agréablement, alors que je n'aurais jamais été capable de lire une oeuvre de ce philosophe. C'est toujours un réel plaisir de lire cet auteur. Un grand merci à la personne qui me l'a offert.
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