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sur 716 notes
J'ai eu la chance de lire ce livre "avec les oreilles" grâce à la dernière Masse critique de Babelio et aux éditions "Audiolib" que je remercie. Sans eux, je n'aurais très probablement pas découvert cet essai qui m'a entraînée sur la voie de la réflexion sur des éléments de ma propre vie. Je regrette d'ailleurs que mon fils, qui vient tout juste de passer le Baccalauréat, n'ait pas voulu l'écouter car le chapitre sur le thème du désir apportait bien des réponses à l'un des sujets de philosophie de cette année!

J'ai adoré la première partie de cet essai qui raconte la biographie de Spinoza. Exilé en tant que Juif aux Pays-Bas, il va être inspiré par les théories de Descartes qui se questionne sur le sens de l'existence. A la perte de plusieurs membres de sa famille vont s'ajouter de graves difficultés financières qui vont orienter Spinoza vers l'idée que les maux de l'existence sont principalement liés à l'argent et à la passion. En précurseur des Lumières, le philosophe va aussi s'interroger sur ce besoin qu'a l'homme de se réfugier dans divers croyances. Pour lui, le discours religieux ne doit pas être pris à la lettre car les écrits des apôtres ont certainement été influencés par l'imaginaire de ceux-ci. D'ailleurs, il va lancer l'idée que les textes de la Torah n'auraient pas été rédigés par Moïse lui-même. Cette thèse (toujours d'actualité chez les théologiens) va le faire condamner pour hérésie et Spinoza sera exclu de la communauté juive.
Notre philosophe va alors reconnaître que la liberté d'expression ne doit pas nuire à la paix sociale et recentrer ses recherches sur l'Homme: "C'est en se transformant soi-même qu'on changera le monde".
Que sont ses désirs, ses émotions, ses sentiments? Spinoza estime que ce sont des processus psychologiques censés le conduire à la joie parfaite, mais qu'il demeure nécessaire de contenter le corps pour satisfaire l'esprit. Et comme l'Homme est un être fondamentalement désirant, il est impératif de trouver un juste équilibre entre un désir nécessaire et un désir superflu car ne plus rien désirer, c'est se déshumaniser.

Voici donc les grandes lignes du livre de Spinoza "L'Ethique", explicitées par Frédéric Lenoir dans cet essai. C'est clair, accessible à tous, souvent captivant. Un bon moment de philosophie basé sur des écrits du XVIIème siècle et pourtant d'une actualité évidente!
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"Le miracle Spinoza" de Frédéric Lenoir : Spinoza est un philosophe du 17e siècle que j'ai découvert il y a quelques mois et je me sens tellement proche de sa pensée que j'ai voulu en savoir plus sur lui. Je lis tout sur ce sujet

Ce philosophe hollandais a été boudé (oublié ?) jusqu'en 1970, période à laquelle il est réapparu au programme du bac de philo. Depuis, il a retrouvé sa place parmi les grands.

Son oeuvre principale "L'éthique" est assez ardue à lire aujourd'hui mais Frédéric Lenoir l'a décryptée pour nous dans "Le miracle Spinoza", puis "La consolation de l'Ange".

Pour Spinoza, Dieu EST la Nature : c'est un concept très intéressant qui fait écho à ce que j'ai toujours pensé. Il abolit donc toutes les religions qui sont des interprétations humaines et supertitieuses.

Et si la Nature EST Dieu, alors nous sommes tous (humains, animaux, minéraux, végétaux) partie de cette Nature : Chacun d'entre nous est donc une composante de Dieu. Dieu est en nous, nous sommes Dieu.

Ce qui peut se rapprocher de certains passages de la Bible, du Coran, de la Torah...
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Eclairer le chemin de la connaissance pour inviter d'autres à s'y aventurer, voici la tâche ardue que s'est donné Frédéric Lenoir dans ce livre et avec quelle réussite.
En effet s'attaquer à vulgariser l'oeuvre de Spinoza n'est pas chose facile car les sources sont difficiles, ardues voir abscons mais l'auteur y met sa passion pour ce philosophe et sa plume fait le reste.
Ce fut une découverte de Spinoza, après le problème Spinoza d'Irvin Yalom qui éffleurait seulement les idées du philosophe, ici Frédéric Lenoir nous révèle les idées principales et développement de la raison que porte Spinoza.
Une seule envie, à l'issue de ce beau livre, parcourir un peu plus le chemin avec Spinoza qui nous invite à la raison et la connaissance de soi qui amène à la joie que demander de plus.
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Spinoza, c'est chiant.
Et bien, en fait, pas toujours...
D'accès assez aisé, cet ouvrage que j'ai lu (avec les oreilles) nous propose de découvrir Spinoza et son oeuvre.
Frédéric Lenoir nous permet d'appréhender la pensée de Spinoza de manière agréable et claire (faut être attentif et concentré quand même) et nous donne envie, grâce à son talent d'écrivain et de vulgarisateur, de pousser plus avant dans la connaissance de ce philosophe au travers d'écrits de spécialistes (Misrahi par exemple)...parce que l'ami Spinoza sans filtre, ça fait pas envie des masses, faut bien l'avouer.

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Spinoza est, sans conteste, l'un des plus grands philosophes. Toutefois sa lecture se révèle très difficile. Je m'étais déjà penché sur des analyses de sa pensée, et notamment dans des manuels scolaires, comme celui de J. Russ (excellent), mais j'avais été presque rebuté par des questions non triviales de vocabulaire. Ce livre signé par Frédéric Lenoir me parait précieux pour bien entrer dans la pensée de Spinoza.

L'auteur commence par donner quelques éléments de la biographie du philosophe, puis il entre dans le vif du sujet en exposant sa conception de Dieu, extrêmement différente de celle des Juifs et Catholiques; il évoque également les textes sacrés et la figure du Christ, vu plutôt comme un maître de sagesse universelle que comme fils de Dieu. Ensuite, il aborde un sujet encore plus difficile: l'homme. L'exposé, utilisant des mots que chacun peut comprendre aujourd'hui, est aussi lumineux que possible. On découvre ainsi un penseur complexe, subtil, cohérent, extraordinairement en avance sur son époque. Cette analyse a trouvé de grands échos en moi. Frédéric Lenoir avoue aussi que, à titre personnel, il a de grandes affinités avec Spinoza, notamment en matière de religion (voir, en particulier, son ouvrage "Le Christ philosophe").

D'une manière plus générale, je continue de penser que Lenoir mérite vraiment son excellente réputation de "passeur d'idées" auprès du grand public.
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Une révélation !

   Je ne connaissais pas Baruch Spinoza et sa philosophie, une philosophie de la joie. Je remercie chaleureusement Frédéric Lenoir pour cet ouvrage, admirablement documenté sur l'homme et ses principaux ouvrages - en particulier L'Éthique - qui donne envie de poursuivre cette belle découverte et surtout d'appliquer les préceptes de l'Éthique dans sa vie quotidienne.  Je pressentais certaines de ces idées, mais sans cette grande clarté. Il y aura donc pour moi un avant et un après le miracle Spinoza.

   Frédéric Lenoir explique le mode d'écriture de Spinoza dans l'Ethique, un style presque mathématique.  Spinoza définit, postule et démontre. Sa philosophie est basée sur une observation rigoureuse de lui-même et de ses contemporains.

   Je ne parlerai pas de la vision de l'auteur sur le rapport de Spinoza avec Dieu et sa réflexion sur la question de savoir si Spinoza était athé ou non. Il y a polémique, les connaisseurs en discutent.  Frédéric Lenoir nous donne sa version bien sûr, vous pourrez la découvrir et vous faire votre propre idée. 

  Je voudrais avant tout vous parler du message principal de la philosophie de Spinoza : du désir, de la joie, de la tristesse, de la liberté. "L'éthique spinoziste consiste à passer de l'impuissance à la puissance, de la tristesse à la joie, de la servitude à la liberté" et ce en étant parfaitement en accord avec nous-mêmes, notre être unique dans toute sa singularité et son originalité. Etre conscient, lucide sur ce qui est, être mû par des idées adéquates et, par la raison, définir de manière active sa conduite, une conduite saine et éthique, pondérée et juste. Il s'agit de connaître la réalité et de croître en sagesse, et surtout en joie, en étant moins réactif à des causes extérieures et donc en sortant de la "Servitude" cette "impuissance de l'homme à gouverner et à contenir ses passions".     

   Un essai qui fait grandir dans la joie et dans la plénitude de soi. On ressort de cette lecture transfiguré ! 

http://partageonsnoslectures.over-blog.com/2017/10/du-bonheur-un-voyage-philosophique-frederic-lenoir.html

http://partageonsnoslectures.over-blog.com/2017/10/l-ame-du-monde-frederic-lenoir.html

http://partageonsnoslectures.over-blog.com/2019/06/socrate-jesus-bouddha-trois-maitres-de-vie-frederic-lenoir.html

http://partageonsnoslectures.over-blog.com/2019/03/dieu-petites-et-grandes-questions-pour-athees-et-croyants-frederic-lenoir-entretiens-avec-marie-drucker.html
Lien : http://partageonsnoslectures..
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Cet ouvrage dans lequel Frédéric Lenoir évoque la pensée et la philosophie de Spinoza est tout simplement brillant !

J'ai été fascinée tout du long par la réflexion qu'avait ce philosophe au XVIIe siècle. Comment pouvait-il être si proche du bouddhisme et de l'hindouisme alors que son environnement était muselé par le judaïsme, le catholicisme et l'islam ?

Au fil des pages, nous lisons un condensé de conseils pour atteindre la joie, mais surtout la sagesse ultime.

Alors certes, je n'ai pas adhéré à toutes ses idées, mais je dois avouer que pour la grande majorité, je rejoins tout à fait sa pensée.

Ce livre est d'une richesse inouïe !

Un très grand merci à Frédéric Lenoir qui, grâce à ses écrits, nous rend accessible la théorie d'un si grand philosophe.
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« Le miracle Spinoza » de Frédéric Lenoir propose une investigation captivante de la philosophie de B. Spinoza, tissant habilement la vie du philosophe avec ses idées profondes. Lenoir réussit à rendre la complexité de la pensée spinoziste accessible au lecteur, tout en offrant une réflexion stimulante sur la quête du bonheur et la relation entre la spiritualité et la raison.

Une oeuvre éclairante qui marie biographie et philosophie avec brio.

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Je ne connais pas l'oeuvre de Spinoza et ma compréhension de la philosophie se limite à mes cours de Terminale qui sont affreusement lointains. Je ne suis donc pas actuellement une disciple passionnée de la philosophie. Ce qui ne signifie pas que je ne m'y adonnerai pas afin d'avoir une vue claire et globale du monde.
Si j'ai bien saisi la pensée de Spinoza - qui soit dit en passant n'a pas eu une vie simple et heureuse - il libère l'esprit humain des traditions et des conservatismes surtout religieux. Il réunifie le spirituel et le matériel. Spinoza s'interroge sur le sens de l'existence et la vraie nature du bonheur. Il est en quête de la vérité. Et pour cela renonce à se marier. Il quitte la grande ville et s'installe dans la campagne des Pays-Bas. C'est un fan de Descartes qui est considéré par Frédéric Lenoir comme le père de la philosophie moderne. Spinoza écrit plusieurs textes à la fois. Pour Manger, il est polisseur de verre pour fabriquer des lunettes, des microscopes et des télescopes. Pour rédiger son "traité théologico-politique", il fait une lecture critique de la Bible. Il ne comprend pas que la nature de l'homme soit l'assertivement et non l'émancipation. Spinoza distingue l'état de nature de l'état de société de l'être humain. Il comprend que c'est en se transformant lui-même que l'homme changera le monde.
Dans son autre oeuvre importante : "L'Ethique", Spinoza réconcilie Dieu et la nature dans toutes ses dimensions, visibles et invisibles, matérielles et spirituelles. Il cite l'Absolu. Il caractérise l'homme comme un esprit et un corps, unifiant les deux termes dans une réalité étendue.
Frédéric Lenoir structure son récit, démocratise la philosophie, donne des pistes de réflexions.
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Très beau portrait d'un philosophe majeur, un livre agréable et utile, permettant d'éclairer la pensée de Spinoza (1632-1677). Cela se lit comme un thriller tout en donnant une idée concrète de la pensée de cet avant-gardiste.
À 15 ans Baruch de Spinoza assiste à la peine infligée à Uriel da Costa, une flagellation publique devant la synagogue d'Amsterdam suivie d'une humiliation sociale terrible car chacune des personnes présentes doit enjamber le corps… Pour avoir nié l'immortalité de l'âme, les coups de bâtons sont suivis du suicide du condamné. Rude époque !
Spinoza poursuivra et prolongera l'oeuvre de da Costa après avoir lui-même subi, quelques années après, cet anathème.
En effet, à 23 ans il a été la cible d'un « herem » de la part des anciens de la synagogue d'Amsterdam, d'une violence incroyable… Une véritable exécution… Ou peu s'en faut, un bannissement total. À noter que ce herem a été remis en débat en 2012 mais n'a même pas été levé, les autorités juives d'Amsterdam ayant déclaré que les raisons existaient toujours et que Spinoza n'avait jamais éprouvé de repentir…
Triste religion, « passions tristes » aurait dit Spinoza.
Spinoza critique toutes les religions lorsqu'elles activent les passions tristes, lorsqu'elle se détourne de leur vocation de justice et de charité.
Il prône la raison naturelle basée sur la réflexion et le libre consentement et non l'obéissance aveugle à une religion. Il ne doit pas y avoir de monopole d'interprétation des textes.
Il se rattache aux philosophes grecs en ce qui concerne la quête du bonheur, de la sagesse…
Dieu est ce qui est ! Ni matérialiste au sens de Lucrèce à Marx, ni l'idéalisme de Platon à Hegel, mais un dieu réunissant esprit et matière, un tout qui s'impose. Conception qui a touché, entre autres, Einstein qui disait croire au dieu de Spinoza qui se révèle dans l'harmonie de tout ce qui existe, mais non en un dieu qui se préoccuperait du destin et des actes des humains.
Spinoza pense que la vanité et le désir « non orienté par la raison » nous empêchent d'atteindre le bonheur et l'harmonie. Il s'agit de percevoir dans une vision d'ensemble que tout fait partie de la nature pour former un grand tout. Ainsi nous connaîtrons la paix de l'esprit. Plutôt intéressante comme conception alors que le grand tout de la nature est mis en péril par la vanité et l'intérêt de quelques-uns qui imposent le profit comme seul système mondialisé.
Début du Traité théologico-politique : « ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre » Spinoza écrit ceci au XVIIe siècle !
Il met en avant le désir pour combattre les pulsions et les passions tristes… Il faut choisir ses rencontres, ses expériences autant que possible afin de s'élever vers l'accomplissement de soi et vers le bonheur de vivre pleinement sa vie. L'amour augmente notre capacité d'agir et notre joie. La haine diminue notre capacité d'agir et augmente notre tristesse.
Mais il est plus facile d'obéir que de penser par soi-même, en cela la religion est d'accès plus facile au plus grand nombre et un instrument pratique aux puissants pour le rester.
La foi et la raison sont d'ordre différent et en cela il a développé une théorie qui ouvre les portes à la séparation de l'Église et de l'État. Sa philosophie permet d'imaginer un autre ordre du monde construit sur ici et maintenant, sur une organisation sociale et économique permettant la réalisation de chacun et de tous.

En seulement 20 ans de réflexion philosophique à partir de son bannissement, c'est une oeuvre révolutionnaire pour son époque (voire pour la nôtre) que Spinoza a construite.
En plein siècle d'inquisition, il est le héros qui ouvre la porte à la modernité des lumières.
Frédéric Lenoir, qui avait envoyé son manuscrit à Robert Misrahi, nous donne en postface la réponse de ce grand spécialiste de Spinoza ainsi que l'échange de lettres qui a suivi. C'est très intéressant. En gros Robert Misrahi pense que Spinoza proposait un « athéisme poli » ou « athéisme masqué » par méfiance envers sa communauté qui n'était pas prête à accepter ses positions radicale pour l'époque (ça, on a bien vu les conséquences possibles !). Frédéric Lenoir propose, pour sa part, « de parler de « panthéisme » pour qualifier la conception d'un dieu identifié à la nature. Débat que je trouve un peu vain car on comprend que Misrahi et Lenoir partage en fait les mêmes valeurs et une éthique identique. Débat qui montre aussi les limites d'un texte, quel qu'il soit, car sujet à diverses interprétations. On peut aussi se faire sa propre idée en lisant les oeuvres de Spinoza après avoir eu ces quelques clés de l'oeuvre.
Merci à Frédéric Lenoir de nous le fait découvrir de façon aussi abordable, lui qui décrit ainsi, l'Ethique, l'oeuvre majeure de Spinoza : « La construction de l'Ethique, avec son appareil d'axiomes, de définitions, de propositions, de démonstrations, de corollaires et de scolies, est complexe et rend sa lecture ardue, mais ses autres ouvrages sont rédigés de manière plus fluide et accessible. »
Un livre qui a toute sa place dans "les essentiels" de ce blog, un livre pouvant, à mon avis, aider à mieux vivre si l'on s'inspire de la pensée de ce grand philosophe.

A retrouver avec les articles de mes livres essentiels sur le site "clesbibliofeel" ou "bibliofeel"

Lien : https://clesbibliofeel.blog/
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