Le jour du chausson aux pommes

Ce roman commence comme un tableau impressionniste. Un ensemble de touches éparses qui prennent forme en avançant ( ou en reculant, ça dépend du point de vue).
Il n'y a qu'une seule narratrice, et pourtant c'est un roman polyphonique.

On lit la voix de Clémentine qui raconte sa jeunesse avec la clarté de l'enfance, sans aucune naïveté (qui a dit que les enfants étaient naïfs ? ).
On lit aussi les voix intériorisées de ses parents, frère, soeur, amies, copains. Celleux qui disent des mots qu'elle convoque pour (re)prendre pied. C'est intime, tendre, drôle, cru parfois.
On lit l'histoire de Clémentine qui découvre l'amour mais surtout ses limites, celles qu'on ne dit pas.
On lit encore, et on les reconnait tellement, les voix intériorisées du jugement, du devoir, de la honte, de la raison, les « il faut », les « tu devrais », les « les filles sont censées ». Ces opinions qui briment, coincent, dissimulent.
On lit les voix de Clémentine qui glissent du Elle au Je ponctuellement puis le Je s'ancre solidement à l'image de ses retrouvailles avec elle-même.

Céline Letartre écrit comme une rivière. Ses mots glissent comme l'eau qui trouve toujours un passage pour continuer sa course. Mais ce n'est pas une écriture de fleuve paisible. , c'est une rivière sauvage. Les mots claquent. Ca rebondit entre les poèmes, les histoires, les voix des autres qui s'immiscent. Ca éclabousse d'émotions. Une phrase qui glace, une qui autre fait rire, une autre encore fait craquer un truc à l'intérieur. Et la rivière continue et les obstacles éclaboussent encore.
Au début, on est sur le pont et on observe Clémentine se débattre et composer avec le monde qui lui pré-existe. Petit à petit, le pont devient fil, on tient en équilibre instable avec Clémentine. Puis sans s'en rendre compte, on se fond dans le flot. On se fait emporter. On devient rivière.

Je vous présente un livre oh combien particulier.
Cher à mon coeur, né de la plume d'une combattante, d'une soeur de coeur, d'une collègue et d'une amie au talent débordant.
Voilà son premier roman publié, qu'à présent mon espoir voudrait voir dans vos mains déposé.
Ayez le coeur bien accroché, car dans ses pages sans doute certaines vont-elles se retrouver.
Il ne s'agira pas de prince mais bien d'un loup tapi au chaud dans la chaumière.
D'un loup, qui fait ses coups en douce, qui aux passants sourit, quand à la maison il y sort les crocs.
Tourner les pages sans savoir s'arrêter. Et les larmes lors de plus d'un chapitre, qu'aucun barrage ne saura maitriser.
Tes mots en proses, tes phrases en poésie, n'auront jamais de cesse d'ensoleiller la vie. Faire voir le laid là où trop d'autres le cache, et aider par ta force toutes celles qui ne savent pas encore.
Pas encore que demain est loin, que la route sera longue, que tout ça fera mal, mais que rien n'est impossible.
Merci pour cette petite lueur que tu tiens allumée du bout du coeur comme un flambeau.
Un histoire que l'on voudrait rare mais qui pourtant existe sous plus d'un coeur.
Céline Letartre mêle prose et poésie pour faire part de son expérience de violences conjugales, de la force d'un départ, d'un coming-out, des violences post-séparation, et de l'emprise d'un père sur leur enfant qui n'aura de cesse de vouloir effacer la mère de tout décors qu'il s'efforce à détruire.
Et même si les maux seront durs, et même si les mots seront crus, allez au bout du livre. Il s'y trouve la promesse d'une richesse à nul autre pareil...
Ce roman est publié par une maison d'édition belge "Courgette édition". le roman est disponible à l'achat en ligne via leur site.

Le jour du chausson aux pommes c'est l'histoire d'une femme qui a toujours tout accepté pour contenter les autres; le sexe, l'apparence, le job, les critiques des autres qui ne voient pas ce qu'il se passe quand la porte de la maison se referme. 

Puis un jour elle ose dire stop, elle ose changer, s'affirmer mais ca se fera avec pertes et fracas, et elle va se rendre compte que par vengeance l'homme est capable d'être le pire manipulateur... L'aliénation parentale est au coeur de la dernière partie de ce livre et il est affolant de voir la tournure que peuvent prendre certains événements... Sans le vivre on ne peut pas l'imaginer...

C'est un ouvrage qui bouscule les codes. Il mêle poésie et romance et ça fait du bien car la romance est parfois crue et brutale à avaler. 

Mais c'est un livre nécessaire, qui fait réfléchir le lecteur. 

A nouveau une lecture dont on ne sort pas indemne. 

Coup de coeur littéraire avec une petite mise en garde, ne vous fiez pas au titre et à la couverture (qui est une tres belle illustration) je pense qu'il faut deja avoir une bonne vingtaine d'années pour l'aborder avec le recul nécessaire.

Dans ce récit poétique, la narratrice nous emmène au coeur de son quotidien et retrace les périodes (parfois) douloureuses de sa vie… On retrouve des poèmes tout au long du livre qui sont magnifiquement écrits. Ils m'ont transportée ! Malgré les nombreuses difficultés que la vie impose à Clémentine, elle se sort de chaque situation avec le sourire aux lèvres et plus rayonnante que jamais. Ce livre parle d'une renaissance, d'un chapitre qui se ferme pour en ouvrir un plus coloré, lumineux et positif… Toujours parsemé d'embûches certes… Mais Clémentine pourra toujours compter sur sa famamie ! ♥

Une écriture vive, sensible et incisive qui va droit au but, touche droit au coeur, dessine un chemin de vie à travers une série de souvenirs, d'évènements, concis, comme des flashs, tout en s'autorisant des détours par la poésie, qui pose un autre regard sur ce parcours, permet de respirer, rire ou pleurer.
Plus qu'une histoire, c'est une expérience de lecture forte qui nous traverse et nous fait ressentir de l'intérieur ce que c'est que ne plus pouvoir être soi même, l'humiliation, la souffrance mais aussi la résistance, la force, l'humour, l'amour et la vie retrouvée !