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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un court roman noir fort bien écrit.

Mon avis :

Je ne me rappelais pas pourquoi ce livre était dans ma PAL, jusqu'à ce que ma chum de fille Louise manifeste son intérêt pour son livre. La coupable étant identifiée, je pouvais poursuivre ma lecture plus sereinement, courte mais c'était justement la raison de ce choix. Ah oui j'attendais la possibilité de pouvoir me jeter sur le dernier bébé de Laurent Scalese, "Je l'ai fait pour toi" qui sort demain ! Voici donc comment le livre est venu à moi, j'aime toujours apporter cette petite introduction à mon avis. Ce n'est certes pas académique mais c'est ma signature en quelque sorte.

Iain Levison fait un portrait au vitriol - l'expression consacrée en est un parfait exemple - de l'Amérique et des conséquences de la perte d'un boulot. Une usine ferme et la crise s'installe. Quand on perd son boulot, sa petite amie qui embarque l'aspirateur et que l'on est obligé de mettre sa télévision chez un prêteur sur gage, on est prêt à tout pour retrouver un travail. Ce qui nous permet de sortir la tête hors de l'eau, pas seulement d'un point de vue financier mais surtout pour l'estime de soi. Pour cette impression de ne pas être un rebut de la société.

L'écriture est cynique, acerbe et nous offre une histoire non pas dramatique mais décapante. le héros accepte ce job de tueur sans sourciller, après tout c'est un boulot comme un autre pour lui. Il se sent de plus en confiance même si pour être honnête la chance est surtout de son côté. Cela étant dit, il est quand même plutôt malin, sa reconversion est une réussite.

L'auteur nous offre un anti-héros et un rêve américain totalement démonté. Une critique noire et pourtant réaliste d'un système qui profite seulement à la canopée. Un fin un peu abrupte, qui aurait mérité un peu plus de développement sachant que le livre compte 200 et quelques pages, mais qui a le mérite de respecter l'ambiance générale insufflée.

Ma note : 3.5/5
Lien : http://the-love-book.eklablo..
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Le chômage de longue durée peut faire des dégâts et surtout rebattre les cartes des valeurs que l'on a scrupuleusement suivies à la lettre toute sa vie. C'est le cas pour le personnage principal de Iain Levison dans « Un petit boulot ». Un personnage en bout de course et bien en dèche, qui se découvre un talent caché et qui va remettre en question sa façon de fonctionner. La suite est digne d'un Tim Dorsey et l'auteur ne va pas relâcher une seconde le rythme de son récit.

Ce serait dommage d'en dire plus à ce stade mais ce roman noir fait penser au Couperet de Westlake, un classique du genre. En moins sombre et avec plus d'humour mais tout de même avec des similitudes. La perte d'un emploi peut mener au pire et la précarité casse des hommes. Pour autant, Jake Skowran l'ancien ouvrier d'usine n'a pas dit son dernier mot et il compte bien le faire savoir.

Iain Levison écrit un livre aboutit et toujours aussi grinçant. Les dialogues sont très réussis dans celui-ci je trouve. le récit alterne entre le sombre et le plus enjoué et c'est toujours aussi agréable à lire. le sens de l'intrigue de l'auteur n'est plus à démontrer.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Le personnage principal est vraiment attachant, et le suivre dans sa carrière naissante de tueur à gage est un vrai plaisir. Tout est si noir autour de lui, sa ville mourante , l'absence d'argent, les relations humaines même , que sa plongée en eaux troubles paraît logique, voire souhaitable : comme la seule porte de sortie d'une existence qui se délite.
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L'AMERICAIN TRIME
« Ecoute-moi bien. Je ne vais pas te le gueuler cinquante fois. J'ai un Himalaya de bouquins qui me matent de leurs petits yeux humides qu'on dirait la pleureuse Isis devant la dépouille d'Osiris. Et ce que j'ai à te dire est éminemment important.»

Ceci est un message subliminal adressé à un lecteur non attentif.

Derrière cette couv' où l'échelle se substitue en ascenseur social pour Jake, le héros du livre, se planque un phénomène. Deux-cents et quelques pages pour te bidonner, te trémousser, te fendre la pipe à eau. Tu vas t'en payer une bonne tranche ma belle/mon gars (Ben oui, toutes les femmes sont belles. Tu en doutes mon gars ?). Tu vas aussi constater qu'elle tourne plutôt de traviole notre mignonne Terre toute bleue et qu'à certains mecs, ça leur met les idées en vrac comme ce n'est pas possible.

C'est le merdier pour Jake comme pour toute la ville, le patron de l'usine s'est cassé avec les clefs. C'est l'agonie, il n'a plus de téloche, perd tout son fric en pariant, sa copine a filé et il doit taper son pote Tommy pour ses paquets de clopes. Icelui (ndlr : mot que je me dois de citer si je ne veux pas me faire virer) va lui dégoter un boulot dans son magasin. Une bénédiction n'arrivant jamais seule, Ken, le bookmaker, a aussi un job pour lui. Il hésite deux secondes et demi et... banco ! Jake va flinguer la femme de Ken et effacer sa dette. Mais jusqu'où s'arrêtera-t-il ?

L'American dream prend une claque majestueuse dans ce roman noir écrit à la première personne par un auteur qui en a sous le capot. Son rêve à Jake n'est autre que de bosser normalement pour fonder une famille normale avec des amis normaux. Il n'a rien de tout cela. Et l'américain trime... Il est en colère et sa réaction sera violente, démesurée. Peut-être pas si démesurée qu'on pourrait le croire. C'est du moins ce que Levison introduit dans son analyse critique de la société. La perte de repères, de valeur, l'insécurité financière ou pour faire simple le bordel ambiant sont à même de créer des êtres immoraux ou pour faire simple des bêtes. Capables de tuer pour vivre.

Le génie de l'auteur s'exerce dans son écriture - à contrario des romans du genre - paisible et ponctuée d'un humour décalé, subtil, jubilatoire. Ainsi, tu deviens le garde du corps de Jake, le tueur à gages débrouillard et un brin novice, tu le couves, tu finis par applaudir des deux bras lorsqu'il trucide, tu veux qu'il s'en sorte le bougre quand il rate sa cible avec cette arme qui sent la pisse. Je l'ai aimé, moi, Jake. Ce sont des flashes du film « The Big Lebowski » des frères Cohen qui ont heurté mon subconscient à la lecture de « Un petit boulot ». C'est dire si j'étais hilare (malgré le choc) en voyant les dégaines des personnages (Jake, Ken, Tommy, Sheila, Patate, Karl, Jeff et les autres), c'est dire si j'observais leurs tronches abasourdies, exaltées ou tout simplement inexpressives, c'est dire si je me délectais, comme on plonge une mouillette dans un oeuf à la coque, de ces situations drolatiques dont je n'ai pu me séparer qu'avec des rince-doigts.

« - Tu pourrais m'avoir un silencieux ? J'aime pas le bruit du coup de feu. C'est dangereux, et ça me fait mal aux oreilles.
Il grimace. « C'était bruyant à l'usine. Comment tu faisais ?
- Je portais des boules Quiès. »
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Le meilleur Levison que j'ai lu à ce jour.
Une vision froide de la société mais beaucoup d'humour.
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Imaginez, ça pourrait se passer près de chez vous dans une ville mono-industrielle où l'unique usine vient de fermer. Tout le monde est au chômage et pour ceux qui veulent rester le seul espoir pour retrouver fierté et argent c'est de décrocher un "petit boulot". Rien de bien drôle en ces temps de crise me direz-vous. ¨Pas la peine d'ouvrir une fiction pour lire ce qui figure dans toute la presse depuis 2 ans.

Jake, antihéros sur la mauvaise pente du chômage se voit proposer une reconversion profesionnelle surprenante et pour laquelle il va se découvrir des compétences précieuses.

Le style de Levison renforce la drôlerie et la cruauté du propos. Ce petit manuel de reconversion désopilant m'a fait passer quelques heures de lecture le sourire aux lèvres.


Lien : http://m3slivr3s.canalblog.c..
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Jake est au chomage, comme la plupart des gars de la ville : la seule usine a fermé laissant sur le carreau des familles entières. Sa copine s'est cassé avec un vendeur de voitures plus argenté, emportant aspirateur et plantes. On lui a coupé la télé et ses dettes de jeu s'accumulent.
Bref Jake Skowran est un looser.
Jusqu'au jour où on lui propose un job de tueur à gages. Ni une, ni deux, notre Jake s'engage avec enthousiasme dans son nouvel emploi, prêt à prouver ses compétences et à s'investir comme dans tout autre travail.

D'une lecture facile et jouissive , ce roman est un petit bijou d'humour et de cynisme !
En faisant le portrait d'un chomeur désespéré qui accepte n'importe quel boulot lui redonnant l'occasion de prouver les valeurs du travail, sans s'encombrer de problèmes de conscience morale, Levison fait le portrait d'une Amérique désenchantée où les valeurs de l'argent et du capitalisme sont rois.
Le quotidien du chomage avec ses pertes d'identités, de confiance en soi et de dignité sont parfaitement rendus. Jake s'enfonce dans la spirale du chomage et ce n'est qu'en trouvant ce nouveau travail qu'il retrouve la force de rebondir, trouver une copine, avoir des projets, ...Etc
Les sociétés de crédits qui vous harcèlent, les patrons qui vous prennent pour de la merde et vous jettent à la moindre défaillance, les usines délocalisées : tout le monde en prend pour son grade !
Un roman grinçant plein d'humour mais finalement très dur devant la chute du rêve américain, à lire absolument !

Une lecture qui m'a rappelé "le couperet" de Westlake, où cette fois-ci, c'est un père de famille qui trucide ses concurrents d'entretien d'embauche afin de décrocher à tout prix LE boulot qui lui faut !

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Entrée dans le monde de lain Levison avec Un petit boulot...Et elle se fait en fanfare. le livre se pose en héritier assumé d'un Pottsville (de Jim Thompson, un pur chef-d'oeuvre). C'est direct et ça cogne sévèrement sur cette Amérique laissée entre les mains des requins de la finance et les sauvageons de la désespérance. Puis c'est drôle, les divagations du narrateur apportant leurs petits moments de rigolade.
Racontée à la première personne, Un petit boulot a le bon goût de prendre rapidement sa direction, nihiliste et acidulée. Ce qui peut surprendre à certains moments, où l'on s'attend à des rebondissements en cascade. Mais non, tout cela va avec le message désenchanté de son auteur. Pas sûr que la morale soit sauve au final, tout comme ses personnages (une brassée de zozos pathétiques) ou l'Amérique d'ailleurs. Mais le plaisir fut au rendez-vous.
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beaucoup aime! decouvert en furetant sur les etageres des bibliotheques des babelioniennes et babelioniens. une certaine similitude avec le paradoxe d anderson, mais plus hard, plus dejante, un tres bon moment..................merci
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Jake Skowran est bien désoeuvré depuis que l'usine dans lequel il travaillait a délocalisé son activité sous des cieux fiscaux bien plus propices...

Il vivote tant bien que mal, depuis que sa copine est partie, elle aussi sous des vieux bien plus propices fiscalement parlant....

Ken Gardocki, bookmaker qui fait la pluie et (rarement) le beau temps dans cette petite ville proche du Mexique, propose pour effacer l'ardoise de Jake (qui adore parier sur la ligue de football canadien) un bien etrange petit boulot : abattre sa garce de femme infidèle...

Son pote Tommy, qui est gérant d'une station service Gas'n'Go, lui propose, pour le sortir de la mouise quotidienne, un poste de nuit à la station...

Jake accepte les deux boulots et coordonne ses deux activités avec un emploi du temps, avec toute la rigueur et le sérieux qui le caractérise.

Jake n'est "pas bas du front", non, mais on ne peux pas dire qu'il a la "lumière à tous les étages"....
il serait plutôt, celui qui : "Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt. " proverbe chinois.
Vous voyez le genre ?

Mais Jake est attachant... et « passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet. » comme le disait si bien Georges Courteline....

Mais son boulot "number one", lui plait outre mesure, et Jack trouve des solutions, radicales et donc définitives, à certains de ses problèmes....

Iain Levisson avec "Un petit boulot" nous offre une petite perle d'humour noir....
C'est du caviar !

A ce prix-là, n'hésitez pas !

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