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4,11

sur 836 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai lu ce livre il y a vingt ans, hélas je ne peux en parler en détail, mais j'en garde un souvenir extraordinaire : pendant ma lecture, un souffle puissant, baroque, violent, m'avait secoué de bout en bout. J'avais presque senti la chaleur de fournaise des enfers venir me lécher les pieds.
Dans ce livre incandescent, le bien et le mal s'affrontent au coeur des flammes.
Un livre inouïe, que je relirai sans le moindre doute.
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Encore une fois la littérature classique anglaise du XIXème siècle m'a envoûté, et je suis entièrement convaincue que c'est LA plus belle des plus belles parmi toutes les littératures du monde (après Anna Karénine de Tolstoï bien sûr qui reste à ce jour mon plus grand coup de coeur!). En voici la preuve dans ce roman qui est pour moi un chef-d'oeuvre !
Ce n'est pas vraiment le thème qui explique cet engouement car il est simple : il s'agit de la lente descente aux enfers d'Ambrosio, un moine qui jusqu'alors était réputé comme vertueux, pur et intègre.
Mais l'auteur traite ce sujet d'une façon MAGNIFIQUE : il nous décrit avec une plume sublime ces passions longtemps refoulées qui se déchaînent brusquement et entraînent ainsi des conséquences terribles. C'est un livre sombre, où le mal suinte de partout, un mal teinté d'hypocrisie, de perversion, de violence et de cruautés les plus abjectes.
Le personnage principal, Ambrosio, est extrêmement bien travaillé : c'est un être complexe, qu'on ne peut pas réduire uniquement au moine libidineux pervers. Il est taraudé par le doute, il est poussé par ses pulsions, il ressent de la culpabilité mais il est aveuglé par son orgueil et ses faiblesses. En quelques mots, un personnage noir mais avec une psychologie très intéressante !
Le style d'écriture est riche, pleine de subtilité mais on devine bien l'horreur derrière tous ces mots. Ce n'est pas « l'horreur » comme dans les romans de Stephen King où un monstre est tapi quelque part, mais une horreur tirée de la perversion humaine et qui glace le sang par le degré de torture physique ou morale infligée sciemment.
Dans ce livre se cache une vive critique de la religion, et même de tous ces gens pétris de hautes valeurs morales : le vice est ancré au fond du coeur mais les apparences le masquent bien et mystifient tout le monde. Comme le disait si bien Thomas Hobbes, « l'homme est un loup pour l'homme », et ce récit intense, plein d'audace le confirme bien.
Dès l'instant où j'ai commencé le premier chapitre, je n'ai pas réussi à décrocher et j'ai dévoré ce livre en quelques jours.
Conclusion : chef d'oeuvre à l'horizon ! To be REAAAAAAD !!!
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Ayant très envie de lire ce roman depuis plusieurs mois, c'est avec une joie immense que j'ai appris ma sélection pour en faire la critique lors de ce nouveau masse critique ! Je remercie donc chaleureusement Babelio ainsi que les Presses Universitaires du Mirail pour m'avoir permis de découvrir ce livre !

Dans ce roman, nous suivons la descente aux enfers, littéralement parlant, du moine Ambrosio, admiré de tous pour sa capacité à résister aux tentations de la société. Seulement voilà, vivre reclus permet facilement de ne pas rencontrer de situations tentantes et ce moine sera totalement déboussolé quand la tentation frappera à sa porte, au point de le faire commettre les pires actes.

Personnellement, j'ai dévoré ce roman ! Pour commencer, même si certains passages semblent un peu longs, ils n'en restent pas moins plaisants à lire. de plus, on ne s'attarde pas seulement sur le personnage du moine mais sur d'autres protagonistes tout aussi important qui, au final, se trouveront liés les uns aux autres.

J'ai aimé la façon dont l'auteur dénonce la religion et ses représentants. L'hypocrisie en premier lieu car le moine, vaniteux et orgueilleux, dénigre une nonne fautive du pêché de chair, alors qu'il y succombe lui-même quelques temps plus tard!

L'histoire d'Agnès est marquante. L'obscurantisme et les superstitions de l'époque l'obligent à prendre le voile malgré ses réticences et l'amour sincère qu'elle éprouve pour un homme rencontré avant la prononciation de ses voeux. Les épreuves qu'elle rencontrera par la suite, avec l'abbesse et le cachot, montre la rudesse et l'étroitesse d'esprit dont pouvaient, ou peuvent, faire preuve les représentants de Dieu.
Mais c'est l'histoire de la jeune Antonia qui reste la plus choquante, quoique celle d'Agnès n'est pas non plus en reste. Je ne m'étendrai pas sur l'histoire d'Antonia pour ne pas gâcher la découverte et je dirai seulement qu'avec cette partie du roman, on atteint vraiment le summum de l'horreur...

Enfin bref, le Moine est vraiment intéressant à lire. A la fois pour ceux qui s'intéressent à la critique de la place de la religion dans la société à l'époque mais également pour les curieux du style classique anglais. En effet, Matthew Gregory Lewis n'a rien a envié aux grands noms de cette période ! Malgré quelques longueurs, l'écriture est fluide et nous transporte immédiatement dans cette histoire palpitante.

Vous l'aurez donc compris, j'ai passé un très bon moment de lecture !
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Ceci est une Relecture... puisque j'avais lu ce roman dans les années 90, mais j'ai eu envie de le relire...

Roman censuré à sa sortie, ce fut encore un immense plaisir de relire ce texte et cette histoire incroyablement puissante…
On suit Ambrosio qui est à la limite du saint ; pieux, intraitable, il n'aspire qu'à la prière ; pourtant sa vie bascule (et le roman) dans le gothique avec la perte de son âme…
On parle ici d'église, d'un pays étranger (l'Espagne), de femme, de diable, de torture, de pacte, de viol, de magie noire, d'inceste… tout est imbriqué parfaitement pour troubler le lecteur.. autant qu'Ambrosio.
Car quand il va croiser la route de Mathilde, le saint découvre la luxure et s'y jette à corps perdu.
Vous en dire plus serait vous prier de suivre le chemin pavé de mauvaises intentions, actes révoltants et révulsant…
Pourtant suivre Ambrosio est un délice … quelle plume, quelle force possède ce roman !
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Celui-ci m'a vraiment marqué. L'auteur anglais a eu un immense succès avec ce roman gothique, devenu un classique du genre, malgré les nombreuses censures dont il a fait l'objet. D'abord, ne soyez pas rebutés par le siècle de parution, je ne suis pas une fana des « classiques » et j'ai trouvé l'écriture de celui-ci très fluide et le suspense très prenant. Mais attention aux âmes sensibles, les pires desseins humains se trouvent entre ces pages qui sont gagnées peu à peu par le mal absolu. Difficile de résumer l'histoire de ce moine si vertueux qui vendra son âme au diable en se frottant aux pires atrocités : violences en tout genre, parricide, magie noire, etc. L'auteur dresse le portrait de la condition féminine à l'époque et surtout critique allègrement l'hypocrisie et les déviances religieuses. À lire absolument !

NB je n'ai pas lu cette édition par antonin artaud
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Ce roman a été écrit en 1796 par Matthew Gregory Lewis à l'âge de vingt ans. le roman "gothique", précurseur de nos romans noirs d'aujourd'hui, connaît à cette époque un véritable succès: Horace Walpole et son Château d'Otrante, Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu, ou encore Ann Radcliffe avec les Mystères d'Udolphe et l'Italien.

L'action du Moine se déroule essentiellement en Espagne. On retrouve dans ce récit tous les principes du roman gothique: abbayes et couvents mystérieux, sombres souterrains, magie, fantômes, femmes belles et vertueuses, combat du bien contre le mal, tentation, luxure... Tout cela fait que le roman fut censuré en son temps.

Il est vrai que le premier quart du livre peut en rebuter quelques-uns: un peu long, il sert surtout à mettre l'intrigue en place, et à présenter les différents personnages. On fait ainsi la connaissance de Lorenzo de Medina, de sa soeur Agnès, nonne au couvent jouxtant le monastère où loge le Moine, du marquis de las Cisternas, d'Antonia et sa mère doña Elvire.

Le Moine, c'est un certain Ambrosio: l'idole de Madrid, "l'Homme de Piété", un modèle de vertu, qui ne sort de son monastère que pour délivrer ses sermons. Mais le moine, sous ses dehors austères, n'en est pas moins homme, et une si belle âme ne pouvait qu'attirer le mal.
Lucifer sous les traits d'un ange se présente à lui: Mathilde la magnifique, jeune femme qui se pâme d'amour pour le prêtre, entrée au couvent sous l'identité de "frère Rosario". Elle est l'instigatrice de tous ses maux, celle par qui la chute ne fait que commencer.
Ambrosio ne peut rester insensible à ses charmes: son amour débordant, son sacrifice pour sauver celui qu'elle idolâtre d'une mort certaine après un empoisonnement, font qu'il ne résistera pas longtemps à ses avances. S'il est d'abord rongé par le remords, le moine se laisse ensuite entraîner dans une spirale infernale: luxure, violence, magie, meurtre...

Le chemin du moine finit par croiser celui de la belle Antonia, et il ne peut s'empêcher de tomber amoureux d'elle. Prêt à tout pour se faire aimer de celle qui le hante, il vend son âme au diable, et c'est Mathilde qui une fois encore l'initie. Sous prétexte d'aider celui qu'elle aime, elle découvre peu à peu la noirceur de son âme, et ne recule devant rien, pas même le commerce avec les démons, dont elle prétend qu'ils sont sous ses ordres.

Antonia est, avec Agnès et Mathilde, l'un des personnages féminins principaux de l'oeuvre. Jeune fille naïve au coeur pur, elle est l'objet de l'affection de Lorenzo de Medina. Adorée par une mère dont l'affection la pousse à vouloir garder sa fille dans l'ignorance du monde (ne découpe-t-elle pas des passages de la Bible qui pourraient être offensants pour une jeune fille innocente?), elle sera pourtant victime des visées du moine, et son destin sera celui d'une héroïne tragique.

Le moine n'est finalement qu'un homme de chair et de sang, et celui que tous croient exempt des faiblesses de la nature humaine se laisse entièrement submerger par ses pulsions. Ambrosio se retrouve incapable de résister, entraîné par des désirs toujours plus impétueux. La violence monte crescendo, juqu'à l'apothéose que constitue la scène finale, et qui m'a laissée rêveuse, imaginant la chute (réelle et figurée) de celui que le Diable a choisi pour cible. Et plus grande est la vertu, plus grande est la chute... le tragique n'est jamais loin...

Le Moine est une oeuvre vivante, foisonnante, parfois déconcertante dans ce qu'elle mêle divers récits rapportés par plusieurs personnages, avec des chronologies différentes. Il est donc parfois facile de s'y perdre!
Mais le texte reste très moderne pour son époque, et nous interpelle: Ambrosio est là, on pourrait presque le toucher, on le voit se battre dans les méandres de sa conscience, brisant un à un tous ses voeux, jusqu'à perdre son statut de saint homme et se retrouver pécheur déchu...

Si cet ouvrage vous intéresse, je vous recommande plutôt la traduction de Léon de Wailly, très fidèle à l'oeuvre originale (on retrouve le côté incantatoire de la version originale), que la version d'Antonin Artaud, qui est en fait une adaptation et qui comporte plusieurs coupes.
Lien : http://pinklychee-millepages..
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Assez lent et pompeux au démarrage mais dévastateur une fois le récit lancé. Gore et maléfique à souhait, un des classiques incontournables du genre gothique. Les Catholiques prennent cher encore. le final est exquis mais il faut s'armer de courage pour y venir à bout vu les quelques longueurs.
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Ambrosio est un moine âgé d'une trentaine d'années dont le renom en tant que prêcheur et confesseur fait son chemin, ce dont il s'enorgueillit, sans avoir conscience de cette brèche dans un état de sainteté, qui se révèlera ensuite fort fragile. On sait bien que ces êtres parfaits sont une provocation vivante pour le Malin qui n'aura de cesse de les provoquer à son tour... C'est ce qui attend cet orphelin déposé devant son monastère trente ans auparavant, et qui ignore tout de sa famille.

On suit parallèlement les aventures de deux amis, Lorenzo de Médina et Christoval de Las Cisternas, dont les amours croisées vont nous tenir en haleine (contrairement au film où ce ne sera qu'une péripétie secondaire) : Christoval aime Agnès de Médina enfermée contre ses désirs dans le couvent de Sainte-Claire, et Lorenzo est amoureux de la cousine par mésalliance de Christoval, une Las Cisternas déshéritée par son intraitable grand-père. Malheureusement, la jeune fille plaît également au moine Ambrosio qui trouvera les meilleures raisons du monde de se laisser induire en tentation...

Voilà un magnifique roman fantastique et gothique à souhait, professant paradoxalement son désaveu de la superstition et très anticlérical. le film ne s'inspire que d'une manière stylisée, épurée, de l'idée de Lewis ; j'ai commencé par le regretter, tant le film m'a plu, mais j'ai fini par me laisser prendre au rythme endiablé du roman, à faire mon deuil du moine bien plus séduisant imaginé par Dominik Moll et interprété par Vincent Cassel et à observer la déchéance moins tragique et plus satirique de celui de Lewis, qui insiste parfois lourdement sur le désastre de faire prononcer des voeux aussi exigeants à des individus qui n'en ont pas la carrure.

Cf. suite de ma longue note de lecture sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Un excellent livre.

Tout le coté gothique, glauque et moyen-ageux que je recherchais dans les "7 contes gothiques" de Karen Blixen (et ce sans succès), je l'ai trouvé ici avec "Le moine": le poids inexorable de la religion et de ses implacables règles; le mysticisme de la magie noire et des pactes avec Satan; l'horreur des souterrains des couvents, peuplés de cadavres putrides; l'esprit romanesque de l'amour courtois de l'époque. Tout cela écrit bien entendu avec une extrême finesse et poésie. Bref, un régal!
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Livre de Matthew Gregory Lewis.
Antonin Artaud décide d'en faire une traduction très personnelle qui s'avère très bien réussie.
Un langage qui change du parlé contemporain et qui est très facile à lire (On a souvent tendance à se dire que le vieux français est difficile à comprendre de par sa forme et son vocabulaire utilisant parfois des mots qui n'ont plus court. On retrouve toute la noblesse de la langue française en parcourant cet ouvrage et on l'aime.
Un langage qui traduit, avec minutie et avec une précision de chirurgien, les sensations, émotions et autres ressentis des personnages.
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