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sur 707 notes
Cette novella, publiée dans la collection Une Heure Lumière des éditions le Belial', est l'un des récits les plus connus de l'auteur tant son sujet est grave : pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais ont utilisé des prisonniers chinois comme cobayes pour des expériences d'armes bactériologiques. Plusieurs centaines de milliers de Chinois sont morts dans l'Unité 731 ou dans les largages aériens visant à tester ces armes sur les populations alentour.

Ken Liu imagine une technologie qui permettrait à une personne de « voir » un événement passé. Mais une fois qu'il a été vu, il s'efface à jamais, et c'est sans doute l'une des explications du titre.

Rédigée sous forme d'articles de presse ou de témoignages, cette nouvelle souligne la douleur des proches qui s'interrogent sur le destin de leur famille disparue, puis suit une jeune femme contemporaine qui « voit » ce qui est arrivé à sa tante. C'est un des moments forts du récit : nous ne sommes pas dans un documentaire sur un des pires aspects de la Seconde Guerre Mondiale, au contraire nous vivons la souffrance incarnée par la victime. L'horreur de l'unité 731 est extraordinairement bien retranscrite, sans tomber dans le sensationnalisme grâce à une plume délicate.

L'auteur va plus loin, et s'interroge sur les liens entre l'Histoire et la politique, ou plutôt la géopolitique, et il met en exergue la difficulté d'obtenir et d'accepter des preuves quand elles ne sont que des témoignages : le parallèle avec la Shoah est évident. Il nous demande aussi à qui appartient l'Histoire : aux victimes ou à l'humanité ?

Cette nouvelle de moins de 100 pages est marquante : en plus de rappeler un fait historique peu connu et peu étudié en Occident, elle pose des questions sur la Vérité et l'Histoire. Je la recommande fortement !
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Lorsque l'on évoque la question des crimes contre l'humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale, certains noms nous viennent aussitôt à l'esprit. Auschwitz, Birkenau, Sobibor, et bien d'autres qui renvoient aux camps de la mort et à l'extermination des Juifs en Europe. Peu de gens savent en revanche que l'Armée impériale japonaise s'est elle aussi livrée à des exactions toutes aussi terribles et barbares que les nazis. Avec « L'homme qui mit fin à l'histoire », Ken Liu revient sur l'une des pages les plus sombres de l'histoire du Japon et lève le voile sur les exactions commises pendant plus de dix ans par un corps militaire spécialisé dans la recherche contre la propagation des épidémies. Cette unité, c'est l'unité 731, aujourd'hui reconnue coupable d'avoir effectué des expérimentations sur des milliers de cobayes humains, hommes, femmes ou enfants. Vivisections sans anesthésie, contamination à des maladies comme la syphilis ou le choléra, expériences pour mesurer les effets d'un froid extrême ou de la pression atmosphérique sur le corps humain, viols, tortures... : les scènes décrites sont d'autant plus insoutenables qu'on les sait, hélas, avérées et non pas simples fruits d'une imagination fantasque. N'allez toutefois pas croire que le roman de Ken Liu se limite à une description morbide des atrocités infligées par les membres de cette unité. Non, l'oeuvre de l'auteur est beaucoup plus intelligente et subtile que cela.

La forme, d'abord, sort de l'ordinaire puisque nous avons affaire à un documentaire constitué de successions de témoignages émanant des bourreaux, de descendants des victimes, d'historiens, de politiciens ou encore de monsieur et madame tout le monde, interrogés au hasard dans la rue. L'auteur réunit ainsi toute une palette d'opinions qui lui permettent d'approfondir sa réflexion sur la mémoire. Pour mener à bien sa démonstration, Ken Liu décide de faire basculer son récit dans la science-fiction en imaginant un monde où il serait désormais possible de voyager dans le passé. le problème ? Une seule et unique personne ne peut se rendre à une époque qu'une seule et unique fois. L'occasion pour le chercheur à l'origine de cette innovation d'offrir aux descendants des victimes de l'unité 731 la possibilité de découvrir le sort réservé à leurs proches tout en fournissant à l'ensemble du monde des témoignages irréfutables sur ces événements encore aujourd'hui controversés. Les vives réactions que va susciter cette idée parmi la population illustrent clairement que la plaie est encore à vif, et pas seulement pour le Japon... A travers les témoignages des différents intervenants, Ken Liu propose ainsi une réflexion intéressante sur le métier d'historien et nous alerte sur les dangers du négationnisme, le tout sans jamais se montrer moralisateur ni sans chercher à privilégier l'émotion au dépend de l'analyse, et inversement.

En à peine plus de cent pages, Ken Liu signe un texte remarquable, tant sur la forme que sur le fond, et dont on ne peut que saluer la profondeur. Un livre poignant qui nous incite à prendre conscience de l'importance d'accepter et de faire reconnaître tout ce qui constitue notre histoire, y compris les atrocités que nous préférerions passer sous silence : « Impossible de détourner le regard ou de se boucher les oreilles. Il nous faut témoigner ; il nous faut parler pour ceux qui ne le peuvent pas. »
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Devoir de mémoire.

Deux scientifiques ont découvert un moyen de voyager dans le temps. Toutefois, celui-ci se limite à une seule fois par période visitée et sans possibilité d'interférer. Une bonne manière de mettre à jour certains pan sombre de l'histoire, tel que l'Unité 731 crée par les japonais. Celle-ci fit des expérimentations humaines à grande échelle de 1936 à 1945 dans la province chinoise de Mandchouko.

Cette novella est une gifle magistrale ! Ken Liu prend le prétexte de la science-fiction pour parler de faits malheureusement réels. Ils sont le fait de l'Unité 731, une branche de l'armée de japonaise, qui durant la Seconde Guerre Mondiale se livra à des actes abominables sur la populations chinoise. Ce pan de la Seconde Guerre Mondiale est méconnu en Occident.

Ce récit est présenté sous la forme d'un documentaire. On alterne ainsi entre interview des deux scientifiques, d'un des expérimentateurs du procédé, d'un ancien soldat, d'archives et de micro-trottoirs. L'idée est excellente. Elle donne un rythme soutenu à la narration et montre concrètement l'impact dans le temps de cette technologie.

Celle-ci questionne. Quels risques peut-elle entraîner ? Juridiquement parlant peut-on considérer les descendants des bourreaux comme coupables ? Crée t-elle des preuves valables pour les historiens ? Permet-elle de lutter contre le négationnisme ? Faut-il vivre dans le passé au lieu d'essayer d'améliorer le futur ?

C'est une réflexion sur le devoir de mémoire. Il ne faut pas oublier et lutter contre le négationnisme. Toutefois, de nombreux individus refusent celui-ci, que ce soit par refus de vivre dans le passé ou par déni de ces faits. Ils faut redonner sa dignité aux victimes tout en condamnant les bourreaux. Tout cela en permettant un dialogue constructif entre les descendants des deux camps.

En bref, il s'agit incontestablement du chef d'oeuvre de Ken Liu.
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Ken Liu a réussi à rendre marquante son histoire en seulement 100 petites pages.

Imaginez revivre des scènes du quotidien, d'un passé lointain ou récent. Imaginez vous y promener et y ressentir toutes les émotions qui peuvent émaner de ce que vous voyez, tout en restant invisible. Imaginez retourner dans un camp durant la dernière guerre, où se sont déroulées les pires atrocités (sur vos proches)…

L'auteur utilise un concept qui classe d'emblée ce récit dans la SF, et pourtant cette capacité de voyager dans le temps n'est qu'un prétexte. L'homme qui mit fin à l'histoire est davantage un récit historique et un témoignage fictionnel qu'un roman de science-fiction.

Les scientifiques qui ont développé cette technologie révolutionnaire ont décidé d'envoyer des quidams pour « revivre » ce passé, et ce n'est pas sans conséquences.

Ce petit livre devrait être mis entre toutes les mains. Ken Liu a eu l'excellente idée de raconter « l'intrigue » à travers des témoignages sous différentes formes (interviews, dépositions, extraits d'articles de journaux). Grâce à cette technique, il engage le débat, et place les émotions au même niveau que les faits.

On pense en savoir beaucoup sur les atrocités perpétrées durant la seconde guerre mondiale, de notre point de vue occidental. On ne connaît pourtant pas grand chose des horreurs qu'ont pu commettre les japonais. A cette époque-là, l'escalade dans l'abomination n'avait pas de limites, sous le prétexte de la recherche scientifique, et les alliés ne sont pas tout blancs dans l'affaire.

L'homme qui mit fin à l'histoire est autant un récit sur le devoir de mémoire qu'une fiction formidablement écrite et construite. Admirable et nécessaire. Un petit livre pour une grande histoire, qui est tout sauf une fin en soi.
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Le lecteur amateur de SF aura sans doute entendu parler de la sortie de ce livre, L'homme qui mit fin à l'Histoire, et de l'auteur sino-américain, Ken Liu. Quelques critiques plutôt très positives, voire enthousiastes, sont déjà sur le réseau. Il faut dire que ce petit joyau se lit d'une traite avec ses 106 pages.

Mon conseil se limiterait à ceci : lisez-le! Ne consultez pas les chroniques, avis ou critiques (nonobstant la position de certains auteurs). Faites-vous votre propre idée, découvrez cette pépite vierge de toute idée ou de toute attente, la récompense n'en sera que plus jouissive.

Si vous souhaitez poursuivre, j'éviterais tout spoiler et axerais ma chronique sur la forme et ensuite le fond. Une sorte de compte à rebours pour vous décider à poursuivre cette lecture – Ou pas.

Dès la première page le roman de Ken Liu se démarque. En effet, nous découvrons un livre en forme de documentaire vidéo. Différents intervenants nous narrent les prémices puis les événements liés à la découverte d'une particule qui permet à un observateur de voyager dans le passé et d'assister aux événements d'alors. Une seule et unique fois.

Initialement, c'est le professeur à l'origine de la découverte des particules qui prend la parole, suivi d'un fondu-enchaîné à l'écran sur d'autres intervenants : un témoin, des juristes, des politiciens, des « observateurs », des universitaires ainsi que l'homme qui mit fin à l'Histoire.

S'enchaînent donc des exposés scientifiques, des témoignages, des interviews et des audiences publiques. Cette construction peut sembler hétéroclite et à contre-courant d'un récit de SF, hachant le rythme et du coup l'immersion du lecteur. Il n'en est rien, le tout s'articule avec harmonie, la trame et les ressorts de cette histoire progressant sensiblement à travers ces diverses formes d'expression. de plus, chaque point de vue est bref pour qu'aucune lassitude s'installe.

Quand au fond, une fois la lecture initiée, l'intérêt, la forme et l'intelligence du récit nous happent jusqu'à la dernière page et au-delà.

Le quatrième de couverture indique la nature du récit : un voyage dans le passé récent à la découverte de l'unité nippone 731 lors de la seconde guerre mondiale. Ken Liu aborde alors de nombreuses thématiques liées à l'Histoire.

Une d'entre elles, et non des moindres, concerne la juridiction du passé. L'Histoire sino-japonaise de la première moitié du XX° siècle offre un terreau de premier choix pour illustrer les problématiques juridiques des découvertes historiques allié au cynisme des institutions nationales et internationales qui bradent, sous couvert de diplomatie, l'intégrité et l'humanité des héros et des victimes. L'approche n'est pas anodine car le ton est empreint d'une telle véracité qu'il ancre ce récit dans notre réalité.

Cette sensation est renforcée par la position des plus conservatrice des universitaires balayant finalement d'un revers méprisant toutes les promesses de cette innovation. Les motivations n'en sont pas moins l'originalité de la méthode mise en oeuvre que leur propre égo et leur incapacité à appréhender des techniques novatrices qui ne sont pas issues de leurs expertise.

Il faut aussi évoquer les exactions commises au nom de la science, la place de la victime et du vécu personnel dans l'Histoire.

L'unité 731 n'a rien à envier au Docteur Mengele . Les atrocités commises par cette unité sont véridiques et ont été « admises » dans l'Histoire à l'aube du 21° millénaire!! le roman de Ken Liu illustre aussi cette volonté de dissimuler ce pan de l'Histoire ainsi que le comportement peu glorieux et intéressé de certains pays « Alliés ». Peu de choses sont finalement nécessaires pour engendrer la négation des événements, une simple collusion d'intérêts et une piètre intégrité. C'est parfaitement lisible et tangible dans ce récit.

Or, ce qui est remarquable c'est que nous n'avons pas entre les mains un pamphlet de l'auteur dénonçant ces agissements, Ken Liu est beaucoup plus fin que cela et a visiblement fait la paix de son côté. Cela est sensible dans la mise en scène des bourreaux et tortionnaires qui ont droit à la parole dans ce documentaire. L'équilibre est parfait, pas de charge vengeresse, pas d'appel à la commisération ou à un pardon inconditionnel. Une simple et étonnante mise en lumière du potentiel effarant que tout un chacun peut devenir ce tortionnaire…

Vous l'aurez compris, nous avons à faire à un magnifique appel au devoir de mémoire, un moyen efficace pour tenter de se prémunir , d'éviter les horreurs de toute forme de guerre. Cela peut sembler peu et vain au regard de notre actualité…

Élégant, sensible et d'une incroyable justesse, L'homme qui mit fin à l'Histoire possède tout ce que je recherche en SF : une thématique forte, un récit captivant, de l'émotion et le fameux « sense of wonder« . Ken Liu réussit le tour de force d'aborder un sujet finalement d'actualité et dérangeant, sans tomber dans la description froide et clinique, ni dans le voyeurisme morbide.

Indubitablement, mon livre de l'année 2016.
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Oui, j'ai osé ne pas mettre cinq, voire quatre ou trois étoiles à L'homme qui mit fin à l'histoire. Ceci afin de rester en adéquation avec le reste de mes avis et notes. En même temps, à force de crier à la merveille, on a vite fait d'être déçus…
Bien entendu, cet ouvrage pourra trouver preneur, saura ravir certains lecteurs, en enchanter d'autres ; mais pour plusieurs raisons, ça n'a pas pris avec moi.

Je commence tout de même par les côtés positifs, puisqu'il y en a.
Tout d'abord, le principal intérêt du récit de Ken Liu est de porter à notre connaissance l'existence et la nature des atrocités commises par l'Unité 731, sorte de cellule japonaise de scientifiques sans foi ni loi, testant diverses approches, méthodes, innovations, expériences scientifiques, chirurgicales sur des sur la population de la province chinoise du Mandchoukouo.
Une devoir de mémoire, un objectif d'information somme toute réussi.
Ensuite, sur la forme, l'aspect « documentaire tv » est intéressant et, sans être novateur, assez rare pour véhiculer une ambiance qui n'est pas désagréable. Enfin, les questionnements sur le droit international et les affrontements géo-politiques qu'entraînent la possibilité d'un voyage temporel sont intéressants car rarement envisagés ou traités dans l'ensemble de ses conséquences potentielles (on sent bien le doctorat en droit de Ken Liu derrière). de même que le dilemme du scientifique obligé, faute de moyens techniques suffisants, de détruire l'objet de son étude pour en faire l'analyse.

Voilà pour les bons côtés. J'ai bien essayé d'être « bienveillant » et de chercher à faire ressortir le positif, mais l'euphorie des premières pages cède rapidement sa place à l'ennui et à l'agacement. Pour plusieurs raisons. La première d'entre elles est l'approche SF qui m'a laissé sur ma faim. Elle m'a semblé très superficielle et très peu poussée, simple prétexte au devoir de mémoire évoqué plus haut. Je m'attendais à quelque chose de plus complet, de plus détaillé, et, étant donné que l'auteur se sert de la SF pour véhiculer des informations documentaires, ou pour faire l'épistémologie de l'Histoire, le lecteur venant là pour la SF sera vite lassé.
Puis, j'ai trouvé le contenu un peu nian-nian sur certains points, notamment la relation entre les deux scientifiques, le coup du grand-père adorable et sadique, certaines répliques des gens de la rue (ceci dû au côté docu tv, certainement mis là pour en montre les travers, mais tout de même horripilant), le positionnement tout sauf scientifique d'Evan Wei, entre autres.
Enfin, la traduction / l'écriture / l'édition. Je n'avais jamais lu de Ken Liu, je ne peux donc pas comparer le style de ce récit avec d'autres, mais j'ai trouvé ça lourd, rempli de phrases absconses ou tortueuses, saupoudrées de ponctuations erratiques, coquilles ou erreurs qui gâchent et hachent la lecture. Sur ce point, le Bélial me déçoit. Et cette maison d'édition me déçoit d'autant plus que ma commande est arrivée bien emballée (aucun problème du côté transporteur, donc) mais que les ouvrages, à l'intérieur, étaient défoncés aux coins et sur le dos, signe évident d'un je-m'en-foutisme à l'égard de son lectorat, de ses clients, de ses collections.

Bref, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture d'un récit estampillé « science-fiction ». le seul intérêt réel sera celui d'information. Mais on lui préférera un ouvrage documentaire, voire une encyclopédie participative...
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En Résumé : Ken Liu nous offre avec cette novella un texte marquant, puissant, sur une phase de l'histoire qui peut être méconnue en occident : l'unité 731. Présenté comme un documentaire il soulève ainsi de nombreux axes de réflexions aussi bien sur notre société, l'Histoire, la façon dont on la traite, dont on la voit, ou bien encore sur l'Homme, sa capacité du meilleur comme du pire, mais aussi sur les médias ou sur la façon dont chacun perçoit le passé qui est imperceptible. L'aspect SF n'est pas anodin et ajoute une originalité supplémentaire au récit, ainsi qu'un travail de fond, car vu qu'il est possible de voir le passé qu'une seule fois, comment valider l'information retenue. Ken Liu nous offre aussi une véritable quête humaine sur la vérité, avec toutes les nuances que ce mot peut bien posséder. Une nouvelle qui offre aussi un aspect politique non négligeable, entre déni, oubli, rejet et neutralité. Les personnages qu'on découvre au fil des pages offre ainsi une vision complexe, fascinante et légèrement dérangeante, le tout sans jamais imposer ses idées, laissant chacun se faire ses propres réponses. La plume de l'auteur s'avère efficace, soignée et entraînante et happe rapidement le lecteur. Alors le côté documentaire pourrait jouer sur l'aspect émotionnel et certains twists paraissent un peu prévisibles, mais franchement je chipote tant j'ai été marqué par cette nouvelle qui ne m'a pas laissé indifférent et qui, je pense, mérite d'être découverte.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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C'est grâce à la critique pertinente de Bernacho, que je découvre ce documentaire. Je ne connais pas du tout l'auteur et ma curiosité s'éveille. Pourquoi avoir choisi le titre : «L'homme qui met fin à l'histoire ? »



Intéressant, Enrichissant, Innovateur

«Il faut rester prudent quand on raconte une histoire sur une terrible injustice. Nous adorons les récits, mais on nous a aussi appris à nous défier d'un locuteur unique.»

Je ne lis pas beaucoup ce type de lecture mais je suis toujours ouverte à ouvrir mes horizons. Quand j'ouvre mon livre, je ne m'attends pas à trouver une atmosphère assez spéciale. Et de plus, je m'aperçois que la lecture est basée à travers les témoignages de chaque personnage. On ressent bien leurs ressentis à chaque déclaration.
En un petit résumé : Est-ce qu'une personne ordinaire, peu importe qui elle est, peut avoir le droit de retourner dans le passé ? Est-ce qu'elle peut se donner aussi le pouvoir de défaire les preuves véridiques, à l'histoire ?
C'est une lecture qui est à la fois révoltante, bouleversante et dérangeante. Je confirme que c'est intéressant à lire, l'auteur nous présente effectivement les faits de l'histoire. Ce qui retient mon attention, c'est que l'auteur en nous amenant les faits, j'ai l'impression qui veut nous amener à une prise de conscience.
J'avoue que plusieurs passages sont très poignants, saisissants et injustes. Tu dois prendre certaines pauses, avant de reprendre ta lecture, il faut que tu choisisses bien le bon moment pour le lire.



Pour terminer, c'est un documentaire qui se lit bien, c'est un petit livre, les chapitres ne sont pas longs et ce n'est pas trop difficile à comprendre. L'auteur écrit avec un vocabulaire qui est accessible, et on comprend bien le message qui veut faire passer. On se pose également des questions au cours de notre lecture et il nous amène aussi à nous faire réfléchir. Je crois que je vais le relire un peu plus tard.

Vous pouvez aller voir la critique de Bernacho ainsi que les autres Babelios, qui expliquent un peu plus que moi, ce qu'est «L'homme qui met fin à l'histoire.»

Est-ce que vous pensez qu'on a le droit de modifier les faits de l'histoire ?



Siabelle

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Cette critique est difficile à rédiger tant ce petit texte est dense, en informations et en émotions.

Ken Liu met en scène un couple sino-japonais qui propose aux familles des victimes de l'Unité 731 de voyager dans le temps afin d'être les témoins directs des atrocités perpétrées sur les ressortissants chinois par les Japonais durant la seconde guerre mondiale.

Pour ma part, et j'ai pu constater en questionnant mes proches que je suis loin d'être la seule, je n'avais jamais entendu parler de l'Unité 731. Cette unité japonaise effectuait des expériences sur les Chinois pour permettre au Japon de créer des armes biologiques et des recherches sur les limites de l'endurance humaine. le récit est donc assez difficile par moment mais, même lorsqu'il est cru, il reste d'une grande pudeur.

Je vous passerai l'explication purement scientifique du voyage dans le temps, pour cause de totale incompréhension de ma part (je suis une pure littéraire qui ne comprend strictement rien aux sciences) ! Mais l'intérêt réside ailleurs. L'auteur questionne L Histoire (politique, éthique, juridique, archéologique...), le devoir de mémoire, et s'attaque au problème du négationnisme. A la lecture de certains témoignages de négationnistes, je me suis fait la réflexion que l'auteur allait un peu loin dans ses développements, que personne au monde (encore moins des Occidentaux) ne pouvait raisonnablement tenir de tels discours. Sauf que dans ses Notes de fin d'ouvrage, l'auteur affirme s'appuyer sur des écrits trouvés sur les réseaux sociaux ou des propos tenus face à lui... Ça m'a fait quelque chose. Je me suis vraiment interrogée sur l'Etre Humain.

Je me dois aussi de dire un mot sur la forme narrative choisie par Ken Liu : vous trouverez dans L'Homme qui mit fin à l'histoire des documents d'archives télévisuels (donc description d'images), des interviews de scientifiques, d'hommes politiques, d'intellectuels ou encore d'anonymes de toutes nationalités. La forme du documentaire n'est pas simple pour le lecteur au début mais on s'y fait rapidement.

En somme, un récit poignant sur un énième crime contre l'Humanité (passé quasi inaperçu pour cause de corruption du gouvernement américain notamment), une sorte de témoignage teinté de science-fiction, un essai sur le devoir de mémoire : L'Homme qui mit fin à L Histoire est tout cela à la fois, et bien plus encore.

Challenge Multi défis 2017
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Encore un texte extraordinaire de Ken Liu.
Liu écrit un scénario de documentaire. Cela inclut des transmissions de témoignages et interviews, description des images montrées et voix off. C'est un morceau d'écriture impressionnant.
Le sujet choisi est difficile. L'histoire de l'unité 731 en Chine rivalise en effet avec les atrocités de Mengele.
L'élément science-fictionnel est parfaitement intégré à la problématique par le parallèle qu'il fait avec l'archéologie et les questions qu'il pose à L Histoire.
"The man who ended history" est une histoire déprimante. Ce qui la rend si forte, c'est le fait que Liu parvient à intégrer autant de visions différentes sur les mêmes événements : de l'historien qui questionne les méthodes de Wei sur un plan académique, au politicien qui rappelle à chacun l'importance des bonnes relations avec le Japon, à la femme dont la tante a été victime des expérimentations, au médecin qui juge que les recherches faites à l'unité 731 étaient valables. Liu transmet toute la complexité des issues en jeu ainsi que les énormes implications d'une technique qui permet de revisiter l'histoire - implications que le protagoniste n'avait pas prévues.
Notre relation au passé est complexe, colorée par les réalités politiques actuelles et les différences culturelles et Liu capture tout cela. Ce qui fait une lecture intense.
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