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Nicolas Livecchi (Autre)Arnaud Desplechin (Autre)
EAN : 9782874498633
214 pages
Les Impressions nouvelles (08/04/2021)
4.25/5   6 notes
Résumé :
En 2021, Bob Dylan fêtera à la fois ses quatre-vingts ans et les soixante ans d'une carrière particulièrement prolifique. Depuis son premier disque enregistré à l'âge de vingt ans jusqu'au triomphe post-confinement de Rough And Rowdy Ways, il aura ainsi publié 39 albums studio et 6 albums live… du moins officiellement?!
Car, en réalité, ce sont des milliers de références qui sont aujourd'hui proposées sur le marché. Entre l'exhumation de ses archives inédites... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il est vachement bien fichu, ce petit livre, et il remplit parfaitement tout en restant court son double objectif : fournir au néophyte un guide pour s'y retrouver dans le maquis d'une discographie imposante ; donner au fan confirmé des pistes pour trouver ce qui pourrait lui plaire dans ce qui lui manque.

Dans les points positifs, le découpage proposé de la longue carrière de Dylan est d'une clarté exemplaire. Et pour chaque période, il affiche ses choix et les justifie sobrement mais efficacement. Pour le néophyte, il indique les incontournables et ceux qu'il apprécie particulièrement. Pour le fan confirmé, il est suffisamment précis pour être pertinent.

En plus, il ne s'arrête pas aux disques mais passe en revue les livres et les films. Et pour les films, comme l'auteur vient visiblement de la critique cinématographique, il est également très pertinent.

Alors, évidemment, il en est conscient, son propos est éventuellement réducteur et ses choix évidemment contestables. D'autant que les maniaques de la précision ou des avis tranchés pullulent dans la cohorte des dylanophiles de tous les pays (qui préfèrent s'écharper que s'unir, les imbéciles).

Moi-même, je ne comprends pas son rejet de la période gospel. Il n'a apparemment pas capté le plaisir qu'il y a à entendre Dylan se réveiller ni la puissance de sa voix de ces années-là. Même si le fond est crapoteux, mais qu'est-ce qu'on s'en fout, 40 ans après.
Ni son léger dédain pour le merveilleux Masked and Anonymous (le film, qu'il trouve passable, alors qu'il dit tout le bien qu'il faut de la B.O. introuvable). C'est quand même consternant qu'un cinéphile ne détecte pas ce qu'il y a d'intéressant dans le décalage désabusé et un peu bordélique du film.
Si je le choppe à la récré, il va comprendre sa douleur.

Mais trêve de controverse spécieuse, parce que c'est vraiment un ouvrage recommandable. Et parce que l'humilité de l'auteur, son parti pris d'exposer ses opinions sans chercher à les imposer, ne s'y prête pas.
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Dylan, l'homme : 80 ans le 24 mai 2021. Toujours là le bougre, still alive and well : un disque l'an dernier encore, en plein confinement.

Dylan, l'artiste : 6 décennies pleines d'une carrière protéiforme. Un touche-à-tout de génie : de la chanson au cinéma, de la poésie à la peinture, du folk au rock en passant par le gospel, le blues et la variété, de song-writer inspiré à interprète des standards d'autrui, du protest-song marginal à l'universalité du Nobel de littérature en 2014, du militantisme engagé des 60's au mysticisme chrétien ... etc.

Il y a mille et un Dylan … et mille et une vies associées. Et toujours la même silhouette, éternelle : le cheveu bouclé, le chapeau, la gratte sèche ou branchée sur le 220 (c'est selon). Et toujours la même voix (que certain(e)s ne lui pardonnent pas … et pourtant).

Dylan. Celui du Minnesota de sa naissance, celui du mythique Greenwich Village, celui de Woodstock en refus de ses « trois jours de paix et de musique », celui enfin de New-York … et de partout ailleurs, dans le Monde, sur les tympans de ceux qui l'écoutent (et quelquefois le vénèrent).

Dylan. Celui encore et entre autres dans les bras de Joan Baez. Celui interpellé « Judas » alors que passant de l'acoustique à l'électrique il se fit huer par les puristes du folk ; celui chahuté par la vague MTV et l'inévitable passage obligé par le clip video ; celui anecdotiquement confronté aux disques de Noël si prisés aux USA ; celui des compilations ou best of dans lesquels on retrouve des inédits ( ?); celui à l'épreuve des bootlegs* (il fut le premier piraté ; était-ce un insigne honneur, un désastre absolu ou un mal nécessaire au regard de ce qui sort aujourd'hui de ses archives libérées, pépites inattendues ou rebuts inécoutables ?) ; celui au service des chansons écrites pour et par les autres ; le premier a oser un double album studio (« Blonde on blonde ») …

Dylan. Celui des LPs et des CDs coups de maitres, des chansons éternelles, des refrains qui tournent s'en vont et reviennent, des lyrics qui bourdonnent et s'accrochent aux mémoires. Celui aussi, hélas, de quelques LPs désastreux, fruits d'erreurs ponctuelles, de timings décalés, de contenus insuffisants, de coups d'épée dans l'eau. Celui, en satellite, d'une kyrielle de DVDs et de livres à un monstre sacré consacrés.

Dans certains pays, ses droits d'auteurs sombrent peu à peu dans le domaine public. Ils sont, pour certains, au-delà des 50 ans légaux après leurs mises sur le marché. Dylan déballe alors tout, désarchive à tout-va, comme d'une corne d'abondance, depuis quelques années. Des milliers de références diverses voient le jour. de la perle absolue à la rareté anecdotique de fond de tiroir, des inédits, des outtakes**, des orchestrations différentes et non retenues, des covers*** studio, public ou de sessions informelles. Y'a qu'à trier, y'a qu'à piocher. Cà abonde ; trop peut-être, on s'y pedr, on s'y noie. Que faire de tout cela ? Comment s'y retrouver ?

C'est là que Nicolas Livecchi avec « Dylanographie » intervient, en défricheur acharné d'une discographie labyrinthique tant officielle, qu'officieuse et même pirate ; l'auteur y abat un boulot titanesque en fan génétique de Dylan qu'il est (sa voix, la première fois, prétend t'il, il l'a entendu dans le ventre de sa mère). Il ne vise pas l'exhaustivité, elle lui semble utopique. Plus de 200 notices commentées, érudites ; 176 disques et coffrets, 46 livres et films. le tout richement illustré de pochettes d'albums et de couvertures de livres et de DVDs. le but affiché (pari réussi) est de cartographier le paysage dylanien, de viser l'essentiel dans sa multitude, de proposer et de conseiller. La progression est chronologique par période (folk, rock, country, bohème, gospel, blues) ; à chaque étape s'insèrent les disques officiels (studio et live), ceux désarchivés et une palette de bootlegs* sélectionnés. L'ouvrage plaira aux collectionneurs, aux profanes, à celles et ceux, qui un temps, ont abordé Dylan avec plaisir, sans pousser plus avant et que le désir d'y revenir taquinent.

L'oeuvre discographique explorée est pléthorique, presque surhumaine, se montre jungle inextricable. Elle est multi-supports, progressant de pair, au fil des décennies, avec l'évolution des techniques de prise de son: le long des serpentins des master-tapes sur bobines, au creux des sillons dans les galettes noires vinyliques, dans les octets numériques du format CD et DVD, dématérialisée dans la gigantesque bulle marchande du Net. On s'y perd. Dylan lui-même n'y retrouverait guère ses petits. On s'y trompe, on en oublie, on y trouve doublons, triplons, quadruplons …

Entre l'officiel, l'officieux, le pirate, l'archivé au titre de ce qui n'a pas été retenu, oublié, laissé pour compte apparait le portrait d'un homme attaché à son art, avec la volonté incessante de s'y adonner sans répit, de trouver plaisir à ce qu'il chante.

De Dylan, les albums que je préfère sont ceux de sa période « bohème » (« Planet Waves », « Blood on the tracks », « « Desire », « Before the flood », « The last waltz ») et « gospel » (« Slow train coming », « Saved », « Shot of love »). Mon Dylan à moi n'est pas tant folk, guitare sèche et harmonica que gratteux sur 220 et The Band en background. Question d'âge, de génération, de premier contact via tel ou tel album. Au-delà de ces périodes de prédilection « Dylanographie » m'a permis d'aborder par la théorie d'autres facettes de l'artiste vers lesquelles désormais je vais me tourner stéréo entre les tympans.
Le Zim. Un monstre sacré, un monument, un homme, une star, une idole, un mythe, une référence, un long bout d'Histoire du rock et du monde autour de lui, un marqueur social et politique, un être engagé ou introspectif, voire mystique, un catalyseur, un artiste unique. Une voix singulière, posée sur des chansons qui flottent dans l'air du temps, en phase avec l'instant, celui d'antan, celui de maintenant, celui d'un éternel présent.

« Dylanographie » lui rend hommage à sa façon et c'est très bien.

• * Bootleg : disque illégal proposant l'enregistrement d'un concert (via le public, la table de mixage ou un canal FM) ou d'une session studio qui ne sera pas reprise sur discographie officielle.
• ** Outtake : prise alternative, non finalisée, non utilisée d'un morceau ... L'original est celle gravé officiellement.
• *** Cover : reprise discographique d'une chanson par un artiste autre que son créateur d'origine.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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La discographie dylanienne est un labyrinthe vertigineux »

Le 24 mai,dernier l'immense Bob Dylan a fêté ses 80 ans - soixante ans tout juste après l'enregistrement de son premier album, et un an après le triomphe de son dernier disque Rough And Rowdy Ways.
De ses débuts à Greenwich Village jusqu'à la consécration du Prix Nobel, DYLANOGRAPHIE de Nicolas Livecchi dresse pour la première fois la cartographie précise d'une carrière et d'une discographie hors normes. Accessible tant au néophyte qu'au dylanophile passionné, complété par une préface du réalisateur Arnaud Desplechin, ce livre s'impose déjà comme une référence majeure sur le sujet.Dylanographie est organisé, assez logiquement, de manière chronologique, avec chaque chapitre couvrant une période construite autour d'un thème, de Woody / les Débuts (1958-1962) à Nobel / Période Blues (1997-2020),
Une très bonne porte d'entrée pour découvrir Dylan
"Cette bible restera, c'est sûr, un indispensable de toute bonne bibliothèque rock." Rock & Folk
Le guide parfait dans la discographie labyrinthique de Bob Dylan, entre versions officielles et éditions pirates.
Un ouvrage qui propose en dernières pages la liste de ses sources, un index des chansons citées et un autre des personnes et groupes cités.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bob Dylan, 80 ans, 60 ans de carrière, prix Nobel de littérature, autant dire que de nombreux livres lui ont été consacrés. Mais curieusement, il y avait un manque : Nul ouvrage sur sa prodigieuse discographie et pour cause. S'il est aisé de répertorier la production officielle qui comprend 39 albums studio et 6 live, en revanche les choses se compliquent dès qu'on s'intéresse au marché parallèle. Ainsi va-t-on trouver plus de 10 000 albums référencés sur le site internet Discogs et plus d'un millier de CD et vinyles disponibles à la vente sur Amazon. Alors comment s'y retrouver dans cette jungle ? C'est précisément ce à quoi s'emploie Nicolas Livecchi dans Dylanogaphie paru aux Éditions Les Impressions nouvelles. Alors évidemment, établir une liste exhaustive dans ce cas aurait été un non-sens. L'auteur grand dylanophile, a décidé de privilégier ce qu'on appelle le « marché gris » en sélectionnant des disques disponibles qui éclairent des moments particuliers de sa carrière. Après un premier chapitre consacré aux anthologies et compilations, l'ouvrage, suivant une progression chronologique, est découpé en 8 chapitres reprenant chacun une période (les débuts, folk, rock, country, bohème, gospel, MTV, blues). Les 4 chapitres suivants sont eux consacrés aux racines (Dylan avant Dylan), aux covers (Dylan après Dylan), à un parcours sélectif de 50 chansons ne figurant dans aucun des albums cités précédemment et enfin aux sources. C'est ainsi que l'ouvrage passera en revue 176 disques et coffrets (tous disponibles en CD), 46 livres et films.
Ces chapitres sont tous construits de la même façon : après une courte introduction retraçant ler contexte à la fois personnel et professionnel de l'artiste, l'auteur va présenter et commenter les albums officiels (studio et live), les archives (dont les fameux bootlegs), le marché parallèle et enfin les livres et DVD. Chaque notice est illustrée par la pochette de l'album, la couverture du livre ou DVD présenté.
Cet essai de 215 pages est captivant à plus d'un titre : Nicolas Livecchi assume sa subjectivité, nous fait partager son enthousiasme et n'hésite pas à évoquer les ratés. Il offre plusieurs pistes de lecture. le néophyte pourra emprunter le chemin vert : 30 références précédées d'un coeur sur fond vert mettent l'accent sur les incontournables, les oeuvres majeures. le dylanophile averti à la recherche de perles rares, lui, pourra suivre le chemin des petites étoiles rouges signalant les disques sur lesquels figurent, hors discographie officielle, un titre rare ou inédit.
Quant à moi, ce livre m'a fait replonger en pleine Dylanomania. Outre mes propres livres, CD ou DVD, j'ai suivi les conseils dudit livre, suis allée dénicher quelques perles rares et faire un petit tour sur Netflix pour y visionner "Rolling Thunder Revue : A Bob Dylan Story", documentaire de Martin Scorsese sorti en 2019, pas encore disponible en DVD.
Efficace le bouquin !
Merci à Babelio et aux Éditions Les impressions nouvelles de m'avoir permis de découvrir ce livre passionnant écrit par un passionné à l'occasion d'une masse critique.
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Fans de Dylan, sautez sur ce livre remarquable qui retrace 60 ans d'une carrière exceptionnelle, 45 albums, une personnalité hors-norme et un destin tout à fait étonnant. le parcours est découpé en périodes : folk, rock, country, bohème, MTV, blues. Chaque album est décortiqué et analysé dans son contexte. Filmographie, DVD, livres, archives sans oublier un prix Nobel, on suit une carrière avec ses hauts et ses bas, on découvre plein de choses et surtout, on a furieusement envie de se ruer sur sa platine ...
Merci aux éditions Les impressions nouvelles et à Masse critique pour cette intéressante découverte.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Car il y a dix mille façons d'aimer et d'écouter Bob Dylan. Et dix mille raisons aussi.
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