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Gérard Genot (Traducteur)François Livi (Préfacier, etc.)
EAN : 9782825139868
603 pages
L'Age d'Homme (21/01/2010)
4.25/5   4 notes
Résumé :

La publication de Concerto fantastique est un événement, car ce livre vient combler une lacune. Papini nouvelliste n'est pas un inconnu en France - dès novembre 1907 le Mercure de France publiait trois nouvelles du jeune et talentueux écrivain italien - mais pour la première fois le lecteur de langue française dispose de la totalité de ses nouvelles, que Papini lui-même avait rassemblées sous ce titre en 1954, deux ans avant sa mort.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce concerto fantastique regroupe toutes les nouvelles de Giovanni Papini, soit huit recueils pour un peu plus d'une centaine de contes : le tragique quotidien (1906), le pilote aveugle (1907), La vie de personne (1912), Des mots et du sang (1912), Bouffonneries (1914), Portraits imaginaires (1940), Les folies du poètes (1950), et La sixième partie du monde.

Des doubles encombrants, des hommes rêvés, des suicidés par procuration, des démons tentés ... la crème du fantastique onirique par le maître florentin.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L'impitoyable intolérance des Armuriens à l'égard de la maladie et du malheur a peut-être quelque chose à voir avec la religion dominante de l'île. Le premier dogme de celle-ci affirme que tout l'univers dans lequel nous vivons n'est autre que la vision, l'imagination et pour ainsi dire le rêve d'un Démiurge. La pensée d'un Dieu a, selon les Armuriens, un tel pouvoir de projection qu'il s'incarne à nos yeux en une hallucination durable et concrète. Non seulement nous sommes faits, comme dit le poète, de l'étoffe des rêves, mais toute la création visible n'est qu'un rêve divin. Mille années humaines sont, pour un Dieu, mille instants, et il n'y a pas à s'étonner si ce rêve semble aux hommes quasiment éternel. Mais les théologiens armuriens redoutent que tout à coup le Démiurge cesse de méditer et de rêver de cette façon, ils redoutent que sa pensée change d'images et de formes, et pour tout dire qu'il se réveille de son long sommeil. Quand le Démiurge se réveillera, pensent-ils, tout ce que nous appelons création s'abîmera, avec ses habitants, dans le néant.
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Celles-ci sont au nombre de trois, comme vous savez, et correspondent, si ce que j'ai dit de la forêt est vrai, aux trois personnes de la Trinité. La lonza, pour tous ou presque, est la luxure, le lion l'orgueil, la louve l'avarice. Rien de moins vrai. Ces trois bêtes représentent les qualités opposées à celles que les théologiens et Dante lui-même attribuent aux personnes divines. Ce sont, comme vous savez, Vertu ou Puissance, qui appartient au Père ; Sagesse, qui appartient au Fils ou au Verbe ; Amour, qui appartient à l'Esprit saint. C'est dit dans ce chant même à propos du Vautre : "sagesse, amour et vertu". Et en effet la lonza, qui est l'opposé de la sagesse, est une figure évidente de la sottise qui peut être aussi bien l'ignorance que la folie. La lonza avec sa peau tachetée comme le manteau du fou de cour et sa prestesse de saltimbanque, évoque parfaitement le vaniteux et le sot, qui ne font rien mais empêchent de faire. Le lion est l'opposé de l'Esprit Saint, c'est à dire de l'amour, et ne signifie certes pas l'orgueil mais la haine, la volonté de massacre et de destruction, comme il apparaît aussi dans certains passages des Ecritures. Et enfin la louve est l'opposé du Père, c'est à dire de la vertu ou Puissance du Créateur, et doit s'entendre comme concupiscence, comme le désir multiple et avide, la convoitise jamais satisfaite, c'est à dire l'exact contraire de Dieu qui ne convoite rien précisément parce qu'il peut et possède tout. La concupiscence a des formes innombrables, comme vous savez : concupiscence des yeux, de la chair, de l'orgueil de l'esprit, et Dante dit avec justesse que "Nombreux sont les animaux avec lesquels elle s'accouple". Et comme elle est principe et fin de tous péchés, la louve, en fin de compte, reste seule devant les yeux et l'imagination de Dante et c'est d'elle seule que parle Virgile dans la prophétie du Vautre. Remarquez aussi que les noms des trois bêtes commencent tous par la même lettre, qui est aussi l'initiale de Lucifer, de ce Lucifer tricéphale qui est un autre impuissant antagoniste de la Trinité.
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Mais selon moi, le chemin de notre vie n'est autre que notre planète, la terre. Pour les chrétiens la vie est un pèlerinage, un passage et la route que nous devons parcourir, nous les voyageurs, nous les hommes, est précisément la terre. Et il est dit "au milieu" parce que Dante situe la forêt à côté de Jérusalem, qui est selon lui le centre, le milieu de notre hémisphère, tandis qu'au milieu de l'autre hémisphère se dresse la montagne du Purgatoire qui porte en son sommet une autre forêt.
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La forêt de laquelle Dante part pour sa "marche fatale" n'est autre que l'opposé du but ultime qu'il atteindra, c'est à dire l'antithèse parfaite de l'Empyrée. De même qu'au Paradis il y a la "rose mystique" de l'Empyrée, où se manifeste au poète la divine Trinité, de même, avant de descendre dans l'Enfer, il y a la forêt, la frustre nature antérieure à l'histoire humaine où se manifeste l'autre effrayante trinité, celle des trois êtres féroces qui symbolisent les forces élémentaires de la vie animale, ce qu'il y a de plus opposé et de plus différent de la divinité. La forêt est l'exact opposé de l'Empyrée, la négation de l'Empyrée, le reflet renversé du dixième ciel, l'anti-empyrée. L'Empyrée tout entier est un rayonnement de lumière, la forêt, à l'inverse, est obscure ; l'Empyrée tout entier est est une sublimation de béatitude et de paix ; la forêt est sauvagement effrayante. La forêt est comme la racine primitive et originaire du monde physique et bestial ; l'Empyrée est la "rose mystique", la fleur la plus élevée du monde spirituel. A mi-chemin entre la "forêt obscure" et la rose resplendissante, il y a le Paradis terrestre, il y a aussi une forêt, non pas "obscure" mais "divine", où l'âme abandonne le poids de la chair et de la mémoire pour s'élever à Dieu.
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Je ne puis quitter Lausia sans dire un mot d'un autre mystère que j'y ai rencontré. Il y avait un quartier sur la rive gauche du fleuve, nommé, je ne sais pourquoi, Adorande, où quelques rues en anneaux encerclaient une colline basse. Cette colline avait été transformée en une sorte de pyramide tronquée par quatre grandioses volées d'escaliers, une à chaque point cardinal, qui toutes menaient à la terrasse carrée du sommet. Au centre de cette terrasse se dressait un petit temple circulaire, ouvert, soutenu par des colonnes de marbre noir. A l'intérieur, il y avait un puits, mais très profond, qui ne contenait pas d'eau mais seulement du sable, des cailloux et quelques broussailles. Qui y plongeait ses regards pouvait apercevoir un peloton de petits serpents noirâtres, presque toujours immobiles. Je m'aperçus aussitôt que c'était des vipères. Je demandai au gardien masqué et vêtu de blanc qui se tenait tout près ce que signifiait ce petit temple destiné à abriter ces venimeuses captives. Il me répondit que c'était un antique culte propitiatoire de la cité, que personne n'avait eu le courage d'abolir. Je posai la même question à d'autres, et personne ne put m'en dire plus. Les reptiles mortels étaient enfermés en haut de la merveilleuse cité de la joie.
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Videos de Giovanni Papini (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giovanni Papini
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
Contenu suggéré : Giacomo Leopardi : https://youtu.be/osdD2h8C0uw Marco Martella : https://youtu.be/R9PPjIgdF2c Iginio Ugo Tarchetti : https://youtu.be/hnV93QZ6O1s Guido Ceronetti : https://youtu.be/mW1avxXaSKI Alberto Moravia : https://youtu.be/MgIVofYEad4 Pier Paolo Pasolini : https://youtu.be/-sWZYlXVZ-U Cesare Pavese : https://youtu.be/uapKHptadiw Dino Buzzati : https://youtu.be/ApugRpPDpeQ Sibilla Aleramo : https://youtu.be/Y24Vb0zEg7I Julius Evola : https://youtu.be/coQoIwvu7Pw Giovanni Papini : https://youtu.be/tvirKnRd7zU Alessandro Baricco : https://youtu.be/¤££¤74Giuseppe Ungaretti64¤££¤80 Giuseppe Ungaretti : https://youtu.be/_k1bTPRkZrk LES FILS DE LA LOUVE : https://youtu.be/ar3uUF-iuK0 INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤76LES FILS DE LA LOUVE77¤££¤ AUTEURS DU MONDE (P-T) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8pPO4gzs6¤££¤39LES FILS DE LA LOUVE75¤££¤8 PÈLERINS DANS LA NUIT SOMBRE : https://youtu.be/yfv8JJcgOVM
Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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