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EAN : 9782711616503
256 pages
Vrin (01/12/2003)
3.25/5   2 notes
Résumé :
"Un autre grand abus consiste à prendre les mots pour des choses. Ceux qui sont les plus sujets à cet abus sont ceux qui tiennent leur pensée confinée dans un seul système et s'abandonnent à croire aveuglément à l
perfection d'une hypothèse traditionnelle ; ils deviennent alors convaincus que les termes de la secte sont adaptés à la nature des choses et qu'ils correspondent parfaitement à ce qui existe réellement... Il n'y a guère de secte de philosophie qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A l'origine, tous les mots étaient des mots généraux qui permettaient de désigner des choses qui se ressemblent pour pallier l'impossibilité de donner à chacune un nom particulier. Par la suite, certains mots sont devenus des noms propres. Les mots sont arbitraires et, en tant qu'ils se rapportent à nos idées, ils désignent nos idées plus que les choses. L'erreur est de se mettre à croire que les mots désignent les choses. Ce faisant, on réduit la pensées et on se prête à croire que les choses possèdent une substance propre.

Pour Locke les mots sont des abstraits et non pas des collections de mots singuliers. Ces abstractions sont faites depuis ce que l'on perçoit des choses. Locke différencie donc l'essence réelle (ce qu'est la chose à l'intérieur d'elle-même) et l'essence nominale, le mot (ce qui représente les qualités externes et éventuellement mesurables de la chose). La première est inatteignable et la philosophie moyen-âgeuse se trompe en donnant à la substance le fondement de la classification des choses ; seule la seconde, l'essence nominale, est accessible aux sens et permet donc de classifier les choses. Tout ceci mène donc aussi au refus de l'énoncé canonique "sujet + prédicat" des scolastiques.

Les mots que l'on emploie peuvent donc ne pas être "justes" par rapport à ce qu'ils désignent puisqu'ils représentent avant tout les liaisons de nos idées. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont faux ; la rhétorique et les "arts de la tromperie" sont très plaisants et amènent le "plaisir d'être trompé".

Les réflexions de Locke m'ont semblé à mi-chemin entre le refus de toute réflexion et de pensées complexes (façon Hume ou Hobbes) et la coupure totale d'avec la réalité (façon Descartes), plutôt dans une perspective moderne (refus de la logique scolastique au profit du libre usage des mots, auxquels la raison doit donner un sens). Pour la forme, c'est un peu moins déroutant que le livre IV, mais toujours déstabilisant (l'exemple de l'or revient sans arrêt, on retrouve les mêmes exemples que dans le livre IV, les réflexions sont hachées en petits paragraphes qui ne suivent pas l'ordre de l'argumentation, etc.)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la société sans une communication de pensées, il était nécessaire que l'homme inventât quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces idées invisibles, dont ses pensées sont composées, puissent être manifestées aux autres. Rien n'était plus propre pour cet effet, soit à l'égard de la fécondité ou de la promptitude, que ces sons articulés qu'il se trouve capable de former avec tant de facilité et de variété.
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Parce que les gens voudraient que leur discours ne soient pas taxés de simples fantsmes personnels mais pris pour des propos sur les choses comme elles sont réellement, ils supposent souvent que leurs mots sont aussi utilisés pour la réalité des choses.
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Je ne suis pas assez vain pour penser qu'on puisse prétendre, sans se rendre ridicule, tenter une réforme totale des langues d monde, même celle de son seul pays.
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Les mos, dans leur signification primaire ou immédiate ne tiennent pas lieu de rien d'autre que des idées dans l'esprit de celui qui s'en sert.
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