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4,1

sur 1410 notes
La gorge en feu, les yeux brûlants, je dois quitter ce roman comme on laisse derrière soi l'amour d'une vie. Je referme L'Apothicaire avec la certitude d'avoir lu le meilleur roman de ma vie de lectrice, comme on imprime en soi chaque mot d'une bouche adulée. Je reçois, avec le parcours de cet homme incisif, cet illustre apothicaire, Andreas Saint Loup, l'offrande d'un parcours initiatique.
Dans le Paris du Moyen-âge, en ce mois de janvier 1313, alors que Philippe le Bel règne sur un peuple de paysans et de catins, d'ecclésiastiques et de médecins, Saint-Loup tient la dragée haute aux prétendus experts de la pharmacopée. Ce maître d'apprentissage en vaut mille, cherchant à connaître l'élixir même de la science, fervent défenseur de Thomas D'Aquin, grand théologien attaché à l'équilibre entre foi et raison. Mais la science ne l'aide en rien face à un grand mystère qui vient le hanter, le 11 janvier 1313, alors qu'il descend l'escalier de sa demeure. Une porte s'offre au visiteur à mi-parcours des marches. Or, il n'a aucun souvenir de cette porte, pas plus que de la pièce qui s'ouvre derrière, et le plus troublant, est que ses serviteurs du quotidien (ou devrions-nous dire ses accompagnateurs, tant ils les estiment au même niveau que lui-même), n'ont pas plus conscience que lui qu'il y eût une pièce ici, voire même, que quelqu'un eût pu l'habiter.
En ce jour-même, l'apprenti de Saint-Loup a terminé son cycle et quitte son maître, pour mieux laisser la place à un nouvel élève. Robin et sa soif d'apprendre surgira alors d'un lieu incongru.
Mais il ne faudrait pas oublier l'autre versant de ce roman, celui d'où Aalis nous souffle son haleine adolescente de jeune fille portant les valeurs humaines en étendard, hérissée du haut de ses seize ans contre la traque des juifs (déjà), ses prunelles vert émeraude enflammées dès les premières lignes.

"Les faits qui arrivèrent précisément à la même heure en la ville de Paris sont si troublants par leur ressemblance avec ce qui vient d'être décrit que d'aucuns, parmi les lecteurs, y verront le signe de la Providence, quand il paraît seulement au narrateur que, parfois, les destins de deux inconnus se lient au hasard de la loi des très grands nombres ; mais la manière dont on observe le monde et dont on interprète ses correspondances, finalement, ne change rien à sa splendide et déroutante harmonie, et libre à chacun de voir de la raison là où surgit l'extraordinaire, ou de la magie là où agissent les mathématiques."

Les effluves d'un laboratoire parfumé de terre battue, de substances broyées, les tintements de flacons et de bulles propulsées hors des caquelons, et la vision d'un dos tourné, le buste penché au-dessus de son établi, voici une infime partie de ce que vous verrez en lisant ce témoignage. Parce qu'il s'agit bien de cela, au final, un témoignage écrit par un conteur, qui prend le lecteur en otage dès les premiers mots, chuchotant des mots parcheminés.

"En ce moment l'on peut dire que trois coeurs battaient plus fort qu'à l'accoutumée et certains diront même qu'ils battaient à l'unisson, et nous-même, en écrivant ces lignes, devons reconnaître que l'émotion nous gagne."

Des otages bien vite en adoration face à leur geôlier. Car Monsieur Henri Loevenbruck a dorénavant scellé mon sort (comme celui de nombreux lecteurs avant moi et à venir).
Il l'a scellé, parce que ce roman n'est pas un récit du Moyen-âge ; il rend L Histoire à ses descendants. Ce roman n'est pas une galerie de personnages attachants ; il est le portrait d'un peintre dévoué au réalisme de vies que vous sentez revivre dans vos artères. Ce roman n'est pas un roman d'aventures ; il est le meilleur élixir de vie. Ce roman n'est pas un dogme ; il est le tableau des idéologies entremêlées, présentées au spectateur pour qu'il se fasse sa propre idée des croyances à suivre qu'elles fussent célestes ou démoniaques. Enfin, ce roman n'est pas un pèlerinage ; il est l'ingrédient du mot "chercher".

Alors voilà, j'aimerais qu'Andreas St Loup n'ait laissé que des noeuds dans mon ventre, mais je sais déjà que le Mal dont je vais être affligée maintenant n'aura de cesse que je vivrai. le Mal de terminer le roman, celui que tout lecteur cherche. Ma quête fut riche, extraordinaire et resplendissante, il est toujours aussi déchirant de vous quitter, Monsieur Loevenbruck.
[Mon Dieu, je n'ai jamais autant craint de ne pas réussir à vous rendre le millième de ce que ce roman m'a offert !]
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Un roman hors norme et magnifique. Servi par une écriture grandement travaillée avec un travail de recherches incroyables. Les moindres détails, les termes, l'ambiance tout est restitués dans un moyen-âge grandeur nature et restitué à la virgule près.
Cette période historique se découvre sous des facettes méconnues mais fascinantes. le vocabulaire d'époque et très recherché; il nous plonge dans une enquête ésotérique, vers une quête de vérité que l'on dévore sans modération. Une ode à la lecture à lire absolument.
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Bonjour.


Aujourd'hui je vous parle de l'apothicaire d'Henri Loevenbruck que j'ai écouté en audio.

23 heures de pur bonheur de dépaysement et d'évasion.

C'est une époque de l'histoire que j'apprécie beaucoup et j'ai appris pleins de choses que je ne savais pas.

Le personnage de l'apothicaire est très bien détaillé et ne laisse pas indifférent comme tous les personnages de l'histoire aussi ceux qui ont existés et les autres.

Une histoire qui allie réel, fiction et ésotérique avec brio.

J'avais l'impression de me retrouver dans cette magnifique histoire et de la vivre avec les personnages.

C'est mon deuxième livre de cet auteur et à chaque fois j'en prends pleins les yeux.

Bonne journée.

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Coup de coeur !!
Immense roman historique.
Immense polar.
Immense narration de l'époque médiévale.
J'ai adoré !
L'apothicaire est Andreas Saint Loup, dans les années 1300, à Paris : cartésien, ironique, iconoclaste, limite insolent, il est surtout reconnu, envié et parfois craint.
Des mystères l'entourent et vont lui faire vivre, avec ses magnifiques acolytes, une aventure incroyable.
J'ai découvert Henri Loevenbruck avec ce roman et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt.
La narration est géniale !
Savourez bien cette lecture...
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Je ne me suis jamais forcé à finir un livre depuis mes années de lycée. Au bout de 10, 20 ou 100 pages, je sens un léger ennui poindre, hop, dans la bibli, au fond, derrière les autres.
Mais, mais... Certains livres échappent à cette règle d'airain. Une psychologie sommaire, des personnages taillés grossièrement dans du balsa, un style ampoulé ou télégraphique, un problème de rythme comme une partie de pingpong entre deux arthritiques jamaïcains ? Certes...
... Mais je veux savoir comment ça finit merdum !
Bon, alors pour faire court, comment dire ? Comment refléter la vérité profonde de mon sentiment ?...
L'APOTHICAIRE, c'est nul. Pourtant j'avais bien aimé la série SÉRUM. Un style téléphonique à La Musso ou Grisham, pisscopiste, mais une intrigue bien foutue, efficace comme les premières saisons de 24.
Parlons-en du style... Henri a dû se dire qu'il fallait marquer le coup... L'intrigue se noue au Moyen Age tout de même... Un oeil sur LE NOM DE LA ROSE, l'autre sur son dictionnaire du "parloyer françois des temps jadis", il nous assène ce genre de phrases :
« Il était de ces figures assurées, qui oncques n'exhibent la moindre faiblesse, qui ont réponse à toute chose et ne quittent en aucun cas le masque de leur sapience reconnue »
Diantre Messire, palsambleu... Ça fleure bon son médiéviste besogneux qui veut bien faire...
Et puis plus loin, un magnifique "Et mon cul, c'est du poulet !" conclut en beauté un chapitre. Je n'invente rien.
Sinon, on a à peu près tout le monde : le héros érudit, intelligent sévère mais juste. le jeune ingénu apprenti, la jeune fille en fleur, le méchant très méchant et la putain au grand coeur.
Ah la péripatéticienne des faubourgs, on dirait San Antonio revisitant un épisode de IL ÉTAIT UNE FOIS L'HOMME.
Le problème est que ces personnages sont peu incarnés, on s'en tapote légèrement la flûte de leur devenir mais là n'est pas l'important, le dénouement va nous récompenser de notre persévérance.
Mais là, catastroche ! D'un pitch alléchant, Loevenbruck nous pond un pavé boursouflé au dénouement à la mord moi le gnou si j'y suis !

Lien : http://micmacbibliotheque.bl..
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Voilà bien un roman que je peux qualifier de chef d'oeuvre !
Le résumé à lui seul suscite l'intérêt : un apothicaire ayant acquis la certitude qu'une personne a vécu sous son toit et dont il n'a aucun souvenir, soudainement pourchassé par les serviteurs du Roi et des membres de l'Inquisition...
Une fois passée la surprise du style d'écriture, j'ai dévoré les pages.
Henri Loevenbruck adopte un style classique avec tout l'attrait du contemporain. Un Victor Hugo des temps modernes.
Page après page, chapitre après chapitre, j'ai suivi avec passion l'aventure d'Andréas Saint Loup, de son apprenti Robin et de la jeune Aalis.
Aucun ennui, aucune lassitude ne vient perturber leur périple de la capitale française jusqu'au Mont Sinaï, en passant par les chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Les personnages sont riches et attachants.
Là où l'auteur frappe fort, c'est qu'il situe son roman dans un contexte historique réel, très intéressant et respecté. L'oeuvre est donc très bien documentée sur le sujet.
Faits historiques, religion, sciences, ésotérismes parfument cette oeuvre d'aventure palpitante, qui n'a rien à envier aux meilleurs romans policiers où l'on se demande qui est le meurtrier.
L'auteur est parvenu à m'emmener dans ce voyage bouleversant, à maintenir la tension et l'attention jusqu'au dénouement final.
Que dire de la fin, si ce n'est qu'elle est sidérante ?
Henri Loevenbruck a soigné chaque mot de son livre, jusqu'au dernier (littéralement).
Des jours de lecture absolument délicieux !
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J'ai tout simplement adoré ce livre. Andreas Saint-Loup, apothicaire de son état, s'aperçoit un jour que sa maison contient une pièce dont personne ne se souvient. Ce mystère l'entraîne dans une grande quête. Il poursuit la connaissance, et lui-même et son apprenti sont poursuivit entre autres par l'Inquisition. Son voyage nous emmène sur les routes des pèlerinages.
Mes souvenirs d'Histoire sont assez loin, mais le contexte m'a l'air bien documenté, la plupart des personnages ont bel et bien existé. Mais je suppose que la façon de penser d'Andreas est extrêmement moderne pour l'époque.
Les personnages sont très attachants et le suspens est maintenu du début à la fin, bien entretenu par des chapitres courts et un style fluide et agréable. J'ai aussi beaucoup apprécié le langage fleuri et imagé des prostituées. Certains passages m'ont bien fait rire. Je n'ai pas vu passer les 800 pages. Quant à la fin, sans rien dévoiler, c'est le genre de fin que j'adore et que je déteste en même temps.
Un gros coup de coeur, et je vais m'intéresser d'un peu plus près à cet auteur.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Une lecture sans grand intérêt. L'histoire débute à Paris, sous Philippe le Bel, quand un apothicaire découvre une pièce "oubliée " dans sa propre maison. le voilà parti, avec son apprenti, dans une quête sur les chemins de Compostelle pour découvrir auprès des gnostiques, le fin mot de cette histoire. Je me suis beaucoup ennuyée à la lecture des ces aventures :
- l'intrigue aurait fait un joli sujet pour une nouvelle fantastique, mais déclinée sur 600 pages, avec des prétentions réalistes, c'est long ! Les invraisemblances historiques sont légion, beaucoup d'éléments sont inexpliqués (Qui sont exactement les mystérieux poursuivants maléfiques ? Quelle réalité recouvre le livre qui n'existe pas ?), et la fin est carrément décevante.
- je n'ai absolument pas adhéré au style, supposé imiter un langage médiéval, mais sans grande cohérence, et sans vraisemblance. Et à mon sens, il ne suffit pas d'enumérer sur 5 ou 10 lignes des outils ou plats médiévaux pour écrire un roman historique
- les personnages sont assez caricaturaux, à part des prostituées, bien sympathiques.

Bref, amateurs de romans historiques denses, de folles intrigues cohérentes, passez votre chemin !
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Que dire ? Désolé mais je ne comprends pas les critiques dithyrambiques sur ce roman ? Je suis d'accord que c'est bon, que c'est bien écrit, que l'histoire est intéressante, qu'il y a du suspense, mais de là à dire que c'est un grand roman … J'ai trouvé des passages très très longs, surtout lorsque l'auteur décrit un endroit ou autre chose, et que cela prend une phrase avec plusieurs virgules et ¾ de page. C'est bon et je le recommande mais est-ce un chef d'oeuvre ? Non ! Désolé !
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Waouh !

Une brique qui se lit d'une traite, enfin c'est une brique quand même.
Un roman qui traîne dans ma bibliothèque depuis des lustres, bon lustre est un bien grand mot.
Un livre à la couverture dérangeante qui justifie son achat et son oubli, c'est certain ;-)
Un récit abracadabrant, amusant, perturbant et bouleversant !

Que dire qui n'a pas déjà été dit, qu'écrire qui n'a pas déjà été écrit et pourtant, j'ai tant envie de trouver le mot unique pour décrire le cheminement de ma pensée tout au long de cette lecture si riche et émouvante.

Il y a de tout dans cette histoire : de l'Histoire bien sûr et super bien documentée, de la truculence dans le vocabulaire jubilatoire utilisé par l'auteur, de l'aventure trépidante qui donne le ‘la' à cette belle symphonie, du mystère et de l'ésotérisme propre à la Religion si chère à nos sociétés, de la violence tellement présente depuis la nuit des temps et surtout, il y a de la tendresse, de la générosité et de l'Amour.

Une plume magnifique que je n'ai pas vu passer, faut dire que le temps passe tellement vite parfois…
Un espace dans ma bibliothèque que je vais creuser pour y enfouir de nouvelles découvertes :-)
Un prochain rendez-vous avec Mr Loevenbruck, vite j'espère.
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