Séville, à quelques pas des berges du Guadalquivir, la pénombre plonge l'Eglise Santa Caridad dans les relents d'encens d'une chambre funéraire. Au pied du célèbre tableau Finis gloriae mundi (1672) de Juan de Valdés Leal, un homme, envouté par cette représentation d'un sombre charnier où s'amoncellent crânes et ossements, distingue trois cercueils ouverts. le plus éloigné accueille dans l'ombre, un squelette. Dans les deux autres, placés tête bêche, au premier plan, gisent un évêque et un gentilhomme. le prélat, grouillant de vers, et de larves, portant encore la mitre sur son crâne putréfié. le gentilhomme, enfin, dans un état de décomposition moins avancé, est drapé dans le manteau blanc. Reculant d'un pas, l'homme examine la chouette, réfugiée au fond de cet ossuaire dans un rayon de lumière et qui dévisageait cet observateur d'un regard accusateur.
-Quoi ? lui lança-t-il d'un air dépité, comme si l'animal avait pu lui répondre.
Là, juste derrière lui. Un frottement, à quelques centimètres à peine. Et ce fut comme si les battements de son coeur s'étaient arrêtés. La lame d'un couteau pénétra brusquement dans la chair de sa poitrine. Retenu par la lame enfoncée dans son coeur, il était déjà tel un cadavre pendu au gibet.
L'auteur,
Henri Loevenbruck, va tenter par l'écriture de son livre « le Mystère
Fulcanelli », de dénouer la plus grande énigme de l'histoire de l'
alchimie. Qui était
Fulcanelli et pourquoi voulait-on cacher son identité ? D'abord il y a les faits, ensuite la légende. Pour ce qui est des faits, ils sont simples, la parution de deux livres sous le nom de
Fulcanelli : « le mystère des cathédrales » en 1926, et « Les demeures philosophales » en 1930. En dehors de leur même auteur, tous les deux ont trois points communs: ils ont le même préfacier,
Eugène Canseliet, le même illustrateur, Julien Champagne, et le même éditeur, Jean Chemit. Ca ce sont les faits, tangibles. Les textes sont là, avec leur qualité et leurs défauts. Mais au moins, sont-ils authentiques ? Même si l'on n'a jamais su qui se cachait sous le pseudonyme de Fulcalelli.
-Imagine qu'un manuscrit de
Fulcanelli existe dévoile Cédric Radenac, Brigadier-chef au poste de police du Palais-Royal, dans le premier arrondissement de Paris.
Fulcanelli ? s'exclame d'Ari Mackenzie, ancien commandant des services secrets.
Fulcanelli, ça fait près d'un siècle que les gens essaient de démêler cette histoire, mais tu peux m'expliquer pourquoi un flic de ta brigade peut se retrouver à enquêter sur une telle affaire ?
Un décès, celui du galeriste Giacomo
Mazzoleni, mort avant-hier d'une crise cardiaque. Dans son appartement. Et la découverte par la fille du défunt de la disparition d'un petit carnet relié et recouvert de cuir marron, de seize pages seulement, dont le galeriste affirmait qu'elles étaient de la main d'un certain…
Fulcanelli !
Tels sont aussi les premiers échanges qui alimenteront les tribulations des deux compères.
Pendant ce temps, au coeur d'un bâtiment de pierre, baptisé temple de l'Amitié, rue Jacob, dans le Vie arrondissement de Paris, trois hommes devisaient quand l'un d'eux, usant de ce style ampoulé qui caractérisait les membres de cette confrérie, s'enquit de la tenue prématurée de cette réunion, cinq jours avant la date solaire qui avait été convenue…
Notre président a été sauvagement assassiné hier, alors qu'il était en l'église de la santa Caridad, à Séville…