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Voici venu le temps, Horusfonck, de commencer de lire puis commenter Magasin général.
Je viens juste de lire les trois premier opus (un tiers!) de cette chronique savoureuse qui s'avère passionnantes.
Loisel et Tripp, dans une alchimie et une fusion de leurs talents offrent une incroyable évocation de la vie dans une bourgade reculée du Québec après la première guerre mondiale...
C'est la première fois que je rencontre une telle alliance en bande dessinée.
Je retrouve, avec un bonheur magnifié par le dessin et les belles couleurs, une suite heureuse du Maria Chapdelaine de Louis Hémon.
Plus encore, résonne en moi les échos de la Bottine souriante (groupe folklorique québécois) et de ces chanteurs de la Belle province que sont Félix Leclerc, Paul Piché, Desjardins... Avec cuillères, pieds qui tapent et violons.
Parce que, ce premier tome qui installe le décor et les personnages est une splendide et savoureuse mise en bouche, il est indispensable de commencer par le commencement du début.
Et, noblesse oblige, c'est Marie qui ouvre le bal de la saga!
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Avis portant sur la série:

Magasin Général n'est qu'une chronique des habitants d'un village québécois dans l'entre-deux-guerres et il faut le prendre comme tel. C'est signé de l'un des grands maîtres de la bande dessinée à savoir Loisel. le dessin est d'une qualité absolument indéniable pour les yeux qui raviront tous les amateurs.

Le premier tome n'est qu'introductif en nous présentant les habitants d'un village perdu et d'une jeune veuve. le récit n'est pas particulièrement passionnant. Cela demeure néanmoins sympathique car il faut prendre cette BD comme elle est : une chronique rurale simple sans chercher un scénario plus élaboré, ni une aventure extraordinaire multipliant les rebondissements les plus divers. Ceci explique que cette bd rencontre également des détracteurs qui ne partagent pas l'enthousiasme de la majorité.
Par ailleurs, il faudra s'habituer à la V.O. c'est à dire un mélange québecois-français qui peut paraître lourd à digérer.

Le deuxième volume relève nettement mon impression première car la magie a enfin opéré. On fait la connaissance du personnage sympathique de Serge. L'arrivée de cet étranger est le signe qui se passe enfin quelquechose dans ce village perdu qu'est Notre-Dame-de-Lacs : la transformation du magasin de Marie en restaurant pour fins gourmets. On prend goût dans tous les sens du terme.

Le troisième chapitre relève encore le niveau cette fois sur le plan dramatique dans les relations tumultueuses entre Marie et Serge puis entre ce dernier et les hommes qui reviennent de la forêt. J'ai ressenti beaucoup d'émotions.

Le quatrième opus nous permet de découvrir un peu plus les personnages de Marie et de Serge dans une espèce d'intimité qui leur est propre. Après les révélations viennent le temps des confessions. La magie semble toutefois se rompre légèrement avec en opposition une Marie chialeuse et un Serge vexant mais s'affirmant. Peut-être fallait 'il un point de rupture afin de faire évoluer les personnages plus vrais que nature. La lecture est toujours aussi agréable mais on commence à attendre le dénouement de ce drame campagnard.

La cinquième partie est un peu plus surprenante car il marque une véritable rupture. Marie va délaisser son village natal pour partir à la découverte de Montréal. On avait envie que cette frêle femme super gentille puisse avoir enfin la vie qu'elle mérite. Il est dommage cependant de ne pas suivre son point de vue dans cette découverte du monde. On a l'impression qu'elle a passé le flambeau avec Serge et que l'action reste concentrée dans ce village. C'est un peu dommage car cela aurait pu servir le thème de l'opposition entre modernisme de la ville et traditionalisme d'un village.

Au sixième livre, on commence à se dire qu'il serait peut-être temps que cette histoire se termine enfin. Cela aurait pu être le cas avec le retour de Marie dans son village natale et des relations avec les habitants qui commencent à se calmer. On s'aperçoit que les villageois peuvent également s'unir pour le bien de la communauté ou pour sauver un des leurs qui en a besoin ce qui relance l'histoire. Je dois également avouer que si on est bien immerger dans un autre monde avec un brin de nostalgie, les dialogues sont tout de même difficiles à comprendre et cela agace forcément un peu.

Le septième recueil est celui de la lassitude. On apprend un fait important à la toute dernière case. le reste ne sera que prétexte à danser le charleston et faire la fête au village. C'est sympathique mais cela tire véritablement en longueur. On aurait aimé que cela se cantonne au projet initial qui prévoyait la parution de 3 tomes. C'est une bd d'atmosphère. Une fois qu'on a compris cela et que l'on a accepté qu'il ne se passe rien, on peut savourer. Cependant, la multiplication des tomes ne fait pas bon ménage avec ce concept.

Le huitième fragment intitulé brièvement « les femmes » (après « les hommes » ce qui n'est guère une marque de politesse dans l'ordre de passage) fait un peu retomber la pression du charleston et de la folle échappée de ce village. On suit notre héroïne Marie dans une longue attente avant la délivrance. Cela sera également pour le curé de prendre du recul avant de fixer de nouvelles règles compatibles avec ses aspirations personnelles. Les trois commères du village seront également frappées d'une frénésie à l'utilisation d'un marteau et des clous. Encore une fois, le temps passe au rythme des saisons et il ne se passe rien. Comme dit, une bd d'ambiance, c'est bien sur deux ou trois volumes. Après, on frise l'indigestion. Cela ne se justifie plus. Il serait temps pour l'auteur de passer sur un autre projet. Avec Peter Pan, il nous avait habitués au meilleur. Ce n'est plus vraiment le cas.

La dernière mouture de Magasin Général est plus volumineuse qu'à l'accoutumée. On va terminer ce récit dans la joie et la bonne humeur. C'est la délivrance pour Marie qui va bientôt accouché au milieu de cette communauté. L'heure est à l'émancipation pour bon nombre de personnages. le lecteur aura le sentiment de quitter les lieux de ce village plein de vie. On aura droit à des cartes postales et des photos à la fin de l'ouvrage comme pour rappeler le temps qui passe. C'est avec un pincement au coeur qu'on tournera la dernière page de cette fresque. de l'humanité, de l'humour et de la fantaisie pour une série qui est unique dans le monde de la bd.

En conclusion: cela reste de bonne BD, le dessin étant incontestablement le point fort avec de subtils cadrages et un concept véritablement novateur où l'on sent que les auteurs ont pris du plaisir. On lit cette chronique d'une mini-société surtout pour ressentir beaucoup d'humanité et revenir vers des choses plus simples et sans doute plus authentiques.

Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3.5/5 – Note Globale : 4/5
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Notre-Dame-des-Lacs, Québec, années 20. Félix Ducharme, le propriétaire du magasin général, vient de casser sa pipe. Toute la petite paroisse s'est réunie pour assister aux funérailles de celui qui tenait un rôle important dans la commune, étant le seul commerçant qui pouvait satisfaire aux besoins divers et variés de tous. Beaucoup espèrent donc que Marie, sa veuve, reprendra les rênes du magasin. Mais, au soir des funérailles, le regard posé sur un portrait de leur couple, elle se demande si elle en est réellement capable, elle qui n'est pas d'ici et qui n'a pas d'enfant, d'autant que la population, parfois exigeante, la sollicite beaucoup...

Dans ce premier tome, l'on fait connaissance avec tous les habitants de Notre-Dame-des-Lacs, petit village rural du Québec. Suite au décès de Félix, la poutre maîtresse de la communauté aux dires du nouveau curé, Marie, tristement endeuillée, n'a visiblement pas trop le choix de continuer à faire tourner le magasin général tant la population compte sur elle. Toute une galerie de personnages savoureux que dépeignent à merveille Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, de l'idiot du village au curé fraîchement arrivé en passant par les trois "chouettes" ou encore la maîtresse d'école enceinte. Et c'est dans une ambiance d'entraide, de solidarité, de tolérance absolument délectables que l'on est plongé. Graphiquement, le travail à quatre mains (mise en page et crayonné de Loisel, mise en lumière de Tripp) est de toute beauté : des pages sensibles et vibrantes mises en couleurs par François Lapierre. Les expressions québécoises apportent charme et dépaysement.
Un premier tome parfaitement réussi..
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Le Magasin Général c'est le dépanneur* de Notre-Dame-des-Lacs, un village de la campagne québécoise, dans la fin des années 1920.
Ça pour dépanner, elle dépanne la Marie.
Pas le genre à faire de la façon*.
Son Felix est mort et Marie se retrouve seule à gérer la boutique de la petite bourgade tranquille où les habitants lui font une vie tout sauf tranquille.

On y trouve de tout dans c'te bicoque. Une vraie fouille à la foire de bric et de brac.

"- Tu vas-tu au magasin, toi aussi ?
- Oui, apparence que* Marie est allée à Saint-Siméon... Y va y avoir du monde à la shop* !
- J'espère qu'elle a pensé à ma commande de tissu
- Adèle, oublie pas mon tabac !
- Moi j'ai presque plus d'encre, pis de craie..."

Et pis la Marie elle est ben fine*. Tous les petits et grands services c'est aussi au Magasin Général qu'on les dégote.
Dire non, la Marie elle est "pô capabe".

"- ... Pis, le docteur m'a dit de revenir dans un mois et demi pour ôter le plâtre...
- Ouains... Comment c'est que tu vas faire pour y aller, hein ?
- Ben... Marie va m'emmener...
- Ben voyons, tu penses-tu qu'elle a rien que ça à faire, avec le magasin à s'occuper toute seule ?
- Ben... Heuuu..."

Loisel et Tripp s'associent en deux temps pour donner naissance à des personnages attachants, humains et chargés d'histoire.
La première étape par Régis Loisel en traçant son coup de crayon libre et désinvolte. Apparaissent sur le papier visages, silhouettes et perspectives.
Jean-Louis Tripp essaime ensuite ombres et lumières pour apporter les émotions nécessaires à une atmosphère animée et expressive.
Jimmy Beaulieu quant à lui facilite le language pour satisfaire les français sans délaisser les québécois.
Pour la touche finale, François Lapierre sort sa trousse et crayonne les dessins de ses couleurs.

"- Vous partez-tu, là ?
- Sais-tu chauffer* toi, Marie ?
- Euh... J'suis pas sûre-sûre, mais veut, veut pas, va ben falloir !
- Le pauvre Jean-Baptiste s'est cassé la patte : il faut que je l'amène chez le docteur à Saint-Siméon..."

Friande des expressions queb', je me suis régalée ! Je connaissais plus de quatre-vingt pour cent des formules pour fréquenter des amis québécois et apprécier le cinéma franco-canadien. J'ai appris quelques nouvelles tournures bien savoureuses.

"As-tu eu des nouvelles de ton mari ? Tous les autres sont déjà rentrés... Y devrait plus trop tarder, à c't'heure... pour les draveurs*, la saison est toujours ben plus longue..."

Magasin Général est une série de 9 tomes dans laquelle un plan du village nous est dressé avec le nom des habitants. Famille Ouellette, les frères Latulippe, Gaëtan Payette, Alcide Choquette, Famille Massicote... et bien-sûr Marie Ducharme l'épicentre des rencontres et du commerce.

J'aime m'offrir plusieurs lectures avec les BD. La première où je m'approprie l'histoire en observant l'ambiance. Puis les suivantes pour savourer les détails.
Je découvre le chat qui passe et repasse ou qui guette curieusement pendant l'enterrement.
La cocotte qui prend la fuite en caquétant au bruit nasillard d'un char* et protège ses petits.
Le corniaud de sale gamin qui balance une pierre sur un oiseau endormi.
La petite choupette en jupette qui se colle au Gaëtan en le regardant avec les yeux du coeur.
Les feuilles d'automne qui virent et voltent.
Le chien qui reçoit des câlins la langue pendante. Ah le chat qui a chopé un piaf !
Les trois horribles rombières qui s'apprêtent à râler à l'unisson. Vieilles sorcières aux tronches en biais. Câlisse* !

"- C'est scandaleux mon Père !
- du temps d'l'abbé Gagnon...
- Ça serait jamais arrivé !
- Hmpf ! x3"

C'est qu'à la bourgade, y'a d'la joie et de l'humeur. Pour sûr qu'on s'y ennuie pas.

"- ... Et j'ai bien vu que t'as un oeil sur elle depuis que t'es rentré !
- Ostie* ! ... Arrête donc, Catherine...
- Elle est en famille* de six mois, t'as pas honte ! Pis c'est la femme à ton meilleur chum* !"

C'est ma deuxième rencontre avec Magasin Général l'ayant lu une première fois en février 2007.
Pour ne pas vous laisser pantois, voici une traduction de quelques mots insolites partagés ci-dessus. Tabarnak* !

*
- Le dépanneur : l'épicier
- Faire de la façon : faire des manières
- Apparence que : il paraît que
- La shop : le magasin
- Elle est ben fine : elle est très gentille
- Chauffer : conduire
- Draveur : métier qui consiste à charrier du bois sur un cours d'eau
- Char : voiture
- Être en famille de six mois : être enceinte de six mois
- Chum : ami.e, copain / copine.
- Ostie, Tabarnak, câlisse : jurons.
*

Une belle histoire digne des plus jolies fables sur la tolérance.
Magasin Général est un pur dépaysement pour un voyage dans le temps et vers des contrées fort lointaines.

Lu en février 2007 et en mai 2020
Suite : Tome 2 - Serge
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une petite bourgade québécoise axé sur la vie d'un magasin générale. beaucoup d'humanité et d'humour dans ce premier tome.
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Lu fin 2012, début 2013.
Avec cette serie, j'ai découvert un autre univers de bandes dessinées. Je ne suis pas très BD.
Et finalement, je me suis laissée emporter et l'expérience m'a plu. J'ai aimé l'histoire, les dessins, les mots.
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J'ai bien apprécié cette chronique sociale d'un petit village québécois dans les années 1920. La vie d'une bourgade avec ses personnages pittoresques, ses ragots, ses bagarres, ses solidarités... et surtout ses personnalités, comme Marie, p.e.
Protagoniste féminin principal du récit qui, après la mort de son époux, essaie de tenir tant bien que mal le « Magasin Général » qui vend de la quincaillerie et de l'épicerie sèche.
Un bel aperçu aussi du labeur à effectuer à l'époque tout au long de l'année, le travail dans les champs, le déboisage, les récoltes...
Et un graphisme expressif tout en rondeurs et aux couleurs chaudes, à l'image du langage fleuri de Québec qui anime les dialogues truculents.
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Des dessins superbement travaillés. Un scénario qui m'a un peu moins convaincu. J'essaierai probablement le tome 2 mais je n'irai pas au bout de la longue série.
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Je connaissais cette série par sa renommée et à l'occasion du challenge BD en cours sur Babelio, je me suis enfin lancée dans cette lecture sans prendre le temps de lire la 4ème de couverture. Quelle bonne surprise, ça a été de retrouver des noms de villes que je connaissais et de découvrir que l'histoire allait se passer au Québec ! :)
Le contexte est intéressant mais je trouve qu'il tend à être plus évolué et plus prenant. On ne voit pas encore où veut en venir les auteurs. La communauté et les personnages sont très réalistes et me poussent à la lecture du prochain tome quand même !
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♫Je m'en vais ou je m'en vas,
Car les deux se disent je crois.
Je m'en vais ou je m'en vas,
Pour ce voyage un aller simple suffira♫
Dernier voyage - Imago - 1978 -

Le Felix Ducharme vient de casser sa pipe
Mais c'est pas ça qui vient de m'tordre les tripes
J'arrête de niaiser, un truc de Ouf
Dernier Voyage, c'est aussi le titre d'Ibrahim Maalouf
Tenez vous bien, B.O du film, si si
Dans les forêts de Sibérie !!!!!!
Alors comment passer sans transition
de Loisel et Tripp à Sylvain Tesson
Du lac Baïkal, vie ermétique dans une isba
au magasin général, une cabane au Canada !?

♪Je ne crois pas au paradis
Mais si là-bas on trouve aussi
Des champs d'lavande, des marguerites,
Quelques girolles, du vin vieilli
Que l'on pourra boire entre amis,
L'éternité passera plus vite.♪
Allez, j'm'en vas ou je m'en vais
chauffez le char , laissez pisser
Charrier c'est un métier,
Draveur c'est leur labeur
une essence , un moteur
distillée et bénie par gentille Marie
d'une eau mais eau patie....
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