Un livre de deuil qui évite et dépasse le pathos, constamment, avec beaucoup de hauteur, grâce à une forme poétique forte et incontestable de par sa concision, son expression et sa construction (répondant à une contrainte rigoureuse : une composition en neuf chants) remarquablement maîtrisées. Salutairement, l'écriture, notamment par la contrainte de trois vers que l'auteure impose à sa forme, dépasse le fait qui la fonde et l'a déclenchée.
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PREMIER CHANT
tes chiens
tes chats ne t’ont pas retenu
la puce de bois
ne te pique pas
ta langue ne touche pas le plat
tu marches, marches
marches
marches, marches
ton nom s’éloigne, ton nom s’approche
dans un hoquet, on me laisse une journée, une nuit
comme si de rien n’était
les fleurs puent
s’il vous plaît
ôtez les
ce petit crachoir de terre
plaf, plaf
ma main aussi
qu’on ne s’inquiète pas pour les fleurs
elles se nourriront bientôt
qu’on ne s’inquiète pas pour les fleurs
je leur dis portant que je vais mal / mais eux vivent normalement / c'est-à-dire avec une âme qui veut vivre
Quand je réponds à une lettre en juin / elle date de novembre
c'est toujours entendre qu'il faut / pas savoir
tu étais gentil / car sans caractère