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EAN : 9782246311010
344 pages
Grasset (16/04/1986)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Nul n'ignore l'histoire de Louis-Antoine-Henri de Bourbon, duc d'Enghien, petit-fils du grand Condé, qui oscilla entre la fidélité au roi de France et son ralliement à la Fronde des princes, fils de Louis-Joseph de Bourbon, qui, après la chute de la Bastille, fut l'un des chefs de l'émigration. Soupçonné (à tort ?) d'avoir été le commanditaire de deux complots (celui de Cadoudal et celui de Pichegru), Bonaparte le fit enlever dans la nuit du 15 au 16 mars 1804 et tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En 1804, Bonaparte, alors Premier Consul, envoie de l'autre côté du Rhin plusieurs commandos de gendarmes d'élite (au total plus de mille hommes) pour s'emparer de la personne du Duc d'Enghien, dernier descendant de l'illustre famille des Condés. Sur les conseils de Talleyrand, Napoléon piétine toutes les conventions internationales, viole l'intégrité du territoire de l'électeur de Bade et tous les traités de paix pour kidnapper un présumé comploteur, lui faire subir une parodie de justice (il ne disposera d'aucun avocat) et le faire aussitôt fusiller dans les douves du château de Vincennes. Cette exécution de sang-froid mettra fin à toutes les tentatives de restauration monarchique, placera le Premier Consul sur un pied d'égalité avec les jacobins les plus enragés, assoira définitivement son pouvoir et lui permettra même de le transformer en empire légitime autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Cet assassinat politique fut donc tout bénéfice pour Napoléon.
« Par le sang d'un prince » est un excellent livre d'histoire plus passionnant qu'un roman historique. le célèbre avocat Paul Lombard y produit un formidable travail d'historien basé sur une documentation sérieuse, des citations innombrables et un croisement de sources éclairant non seulement un fait historique qui put être controversé mais également une période particulièrement troublée. le lecteur découvrira la personnalité rétrograde, pleine de bravoure et de panache du jeune duc, toujours en première ligne pour combattre « la Gueuse » sans ignorer son côté léger, irréfléchi et hédoniste. Au moment de sa capture, il ne s'occupe plus guère que de chasse et d'amour après avoir guerroyé pendant une quinzaine d'années sous divers étendards et dans l'armée du Grand Condé. Et, comme toujours, la réalité dépasse la fiction. C'est particulièrement vrai dans cette histoire qui se produit juste après l'attentat à la machine infernale rue Saint Nicaise (qui permettra d'ailleurs à Bonaparte de se débarrasser à la fois des jacobins et des royalistes), des complots de Moreau, Pichegru, Dumouriez et des ultimes tentatives d'assassinat de Georges Cadoudal. L'accusation impliquera le petit duc qui n'avait pourtant aucune connexion avec eux et le seul tort de se trouver trop près des frontières, de recevoir de l'argent anglais et d'être allé s'amuser au carnaval de Strasbourg. Un livre passionnant bien que d'une lecture un peu laborieuse, le style de Lombard manquant un peu de rythme et de vie comme tout traité historique sérieux qui se respecte.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Ceci n'est pas une critique mais un souvenir. C'était il y a bien longtemps. Paul Lombard passait à Apostrophes et je regardais ma télévision. Je n'avais jamais ouvert un livre d'histoire de ma vie. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais j'ai eu envie de lire ce livre. Puis j'en ai lu d'autres et d'autres... C'est donc à Paul Lombard que je dois ma passion pour l'histoire. Grâce à lui, je suis devenu un peu moins con.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les procès ne sont jamais que des parodies. Le cérémonial qui les entourent, les officiants qui y participent, les malheureux qui les subissent, contribuent, chacun à leur place, à faire de la justice une approximation qui navre et terrifie. (…) En ce temps charnière entre l'ancien et le nouveau droit, avant le goudronnage des grands codes, le duc d'Enghien se trouva confronté à cette dérive. Son procès fut une palinodie, ses juges des caricatures de magistrats, son exécution – comme toujours la peine de mort – un homicide volontaire commis avec préméditation.
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A Vincennes dans le fossé sanglant, avant que les gendarmes accomplissent leur besogne, Enghien, face aux fusils, demande des ciseaux, coupe une mèche de ses cheveux blonds, la joint à un billet griffonné pour la princesse. Puis, au dernier instant, juste avant que le peloton ne tire, il fait glisser le long de son doigt effilé une bague à son intention. Preuve d'amour, certes, mais pas de mariage.
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L'homme du 18 Brumaire doit donc réduire les agitateurs et séduire les régicides en entrant dans leur club. Barras place dans sa bouche une formule impitoyable : « Il est nécessaire de creuser un fossé infranchissable entre les Bourbons et le nouveau régime. » Pour rassurer les gens couverts de sang d'une faction, le meilleur expédient consiste à s'en barbouiller soi-même. 
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Tous trois craignent certes la colère du peuple, mais surtout ils font leur l'opinion de Joseph de Maistre : « Ce qui distingue la Révolution française et ce qui en fait un événement unique dans l'Histoire, c'est qu'elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien ne soulage l'oeil de l'observateur, c'est le plus haut degré de corruption connu, c'est la pure impureté.
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C'est à ce point que les nègres de nos îles sont infiniment plus heureux, car travaillant ils sont nourris et habillés, avec leurs femmes et leurs enfants, au lieu que nos paysans les plus laborieux du royaume ne peuvent avec le travail le plus dur, le plus opiniâtre, avoir du pain pour eux et leurs familles et payer les impôts.
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Video de Paul Lombard (8) Voir plusAjouter une vidéo

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Maître Paul LOMBARD, avocat de Christian RANUCCI (condamné à mort et exécuté en 1976) raconte, avec émotion, l'exécution de son client : "Je me souviens des bruits horribles qui brusquement viennent saigner le silence [...] le plus atroce, le bruit du seau d'eau que l'on lance sur la machine pour laver le sang d'un jeune homme"
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