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EAN : 9782234096592
256 pages
Stock (14/02/2024)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Simone de Beauvoir, Hannah Arendt, Simone Weil… difficile pour la plupart d’entre nous de citer d’autres noms de femmes philosophes que ceux-là. Sans doute parce que la plupart d’entre elles n’ont pas eu la chance de se voir attribuer le noble statut de « philosophe », tantôt qualifiées de « femme de lettres », ou au mieux de « penseuses » et « intellectuelles ». Et pour les quelques chanceuses qui sont au panthéon des philosophes, on ne connaît bien souvent qu’une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Stock pour cette belle découverte de #Moiaussijepensedoncjesuis.

Elodie Pinel nous propose un précis de philosophie au féminin. Elle retrace l'Histoire de la philosophie depuis l'Antiquité en nous dévoilant les arcanes de la discipline et ses "oubliées". Elle ne se contente pas d'énumérer des références : elle explique les apports de chacune en présentant les biographies succinctes de plusieurs penseuses nommées à tort "Femmes de lettres".

Le style d'Elodie Pinel se veut accessible plus qu'universitaire. Son vocabulaire est précis, parfois technique, souvent explicité (mais pas toujours). L'essai est un petit peu trop érudit pour moi : je n'ai clairement pas le niveau en philosophie et je manque cruellement de culture historique... Néanmoins, Elodie Pinel réussit à rendre compréhensibles des notions ardues aux néophytes et j'ai beaucoup appris grâce à cette lecture.
Elodie Pinel nous confie aussi son propre parcours en philosophie, pas toujours représentatif, certes, mais souvent éloquent sur la place laissée aux femmes "pensantes" dans ce domaine, encore de nos jours...

J'ai apprécié le ton, les propos et surtout, l'utilité d'un tel ouvrage, voire sa nécessité. Même si je ne suis pas étudiante en philo, et encore moins philosophe, le sujet m'a beaucoup intéressée. J'ai appris énormément de choses sur L Histoire, la Philosophie et les femmes philosophes qui ont contribué à l'émancipation de la pensée. Ce n'est pas un traité féministe mais bien un ouvrage de philosophie rendant hommage à celles dont qu'on a préféré oublier, ou cacher derrière des hommes de lettres ou de renom... Elodie Pinel rend à Olympe ce qui est à Olympe !

#Moiaussijepensedoncjesuis #NetGalleyFrance
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Merci à #NetGalleyFrance et #Stock pour m'avoir permis de lire #Moiaussijepensedoncjesuis.
Un essai très pertinent sur la minoration des contributions des philosophes féminines dans l'histoire de la philosophie française et dans les études de philosophie en France.

Même aujourd'hui les profs et les département de philosophie de France semblent incapables de reconnaitre l'apport des femmes philosophes et Elodie Pinel se bat afin qu'on leur accorde enfin leur juste place.

Pourquoi est-ce qu'on refuse encore trop souvent le titre de philosophe à des Simone de Beauvoir dans son pays natal? Pourquoi certains préfèrent encore catégoriser comme « femme de lettres » des femmes philosophes du calibre de Flora Tristan, Ágnes Heller et Simone Weil?

Il ne s'agit pas ici d'une compilation de biographies des femmes philosophes à travers l'histoire (Elodie Pinel nous le répète). Il s'agit plutôt d'exposer les raisons qui se cache derrière l'effacement systématique dont elles ont été les victimes. Ces raisons sont regroupées par thématiques et elles nous sont expliqués avec des exemples tirées de périodes historiques différentes. Tout pour faciliter la compréhension des lecteurs et je trouve que les qualités pédagogiques de l'autrice sont bien mises en valeurs.

Bref, un livre qui permet de mieux comprendre pourquoi autant de philosophes avaient peur de leur collègues féminines. Ils se sont gardés le «spotligt», question de ne pas avoir à leur répondre ou de ne pas avoir à créditer leurs idées. Mais c'est aussi un livre qui nous incite à mieux découvrir les discours et les théories de ces femmes philosophes. C'est en démocratisant leur savoir et leur parole, que ces femmes philosophes atteindront la place qui leur revenait.
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&#xNaNChronique &#xNaN

Êtes vous capables de citer des noms de femmes philosophes ? Pas si facile hein.. Sans doute parce que la plupart d'entre elles ont été effacées de l'histoire ou ont été qualifiées de "femmes de lettres" , "penseuses" ou "intellectuelles" .

Ce livre invite à parcourir l'histoire de la pensée à travers celle de femmes qui ont fait oeuvre de philosophie.

C'est un livre très intéressant. Si comme moi, vous avez aimé étudier la philosophie, marquée par le roman de Sophie à l'adolescence, cet essai éveillera votre conscience.

"L'histoire de la philosophie occidentale à des allures de boy's club" : regardons le nombres d'autrices étudiées en terminale (5 sur 84 en terminale), le nombre peu élevé de professeures à l'université ou en classes préparatoires, les autrices présentes au rayon philosophie en librairie.

La philosophie est une chasse gardée des hommes. Alors ce livre est un livre militant : il déconstruit le mythe du philosophe, hors du monde, masculin, enseignant, écrivant des textes et fait entendre une pensée de femmes longtemps tue ou dénigrée et leurs idées (politiques, sociales, écologiques ou féministes). Les philosophes ont existé de tout temps, même si elles ont emprunté des chemins de traverse pour écrire.

J'ai pris plaisir à lire cet essai, découvrir des femmes aux parcours incroyables (Flora Tristan, Olympe de Gouges, Simone Weil entre autres..). C'est un combat qui me parle, que je tente de réaliser dans ma pratique de Professeure de lettres. Faire entendre la voix des femmes, faire lire des textes d'autrices.


J'ai aimé aussi découvrir quelques bribes du parcours personnel d'Elodie Pinel. Ses combats pour étudier la philosophie, obtenir l'agrégation et écrire cet ouvrage.




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Étudiante en philosophie, j'ai longtemps cherché des femmes philosophes. Elles n'étaient ni dans les manuels ni dans les programmes et quand je croyais en avoir trouvé une, on me répondait que c'était une penseuse ou une femme de lettres mais pas une philosophe. Je sais que mon expérience est loin d'être unique et que nous serons nombreuses à nous jeter sur cet essai : "Enfin!".
La brièveté de l'ouvrage ou l'absence de sa philosophe favorite peut décevoir mais on ne peut pas le reprocher à Elodie Pinel car l'ouvrage n'est ni un manuel ni une anthologie : c'est une enquête sur l'invisibilisation des femmes philosophes. Pourquoi sont-elles absentes des manuels? Pourquoi la majorité des enseignants de philosophie sont-ils des hommes?
Elodie Pinel ne collectionne pas des noms de femmes philosophes à la recherche d'un art de philosopher au féminin, elle pense une réalité silenciée : les femmes pensent, les femmes philosophent, les femmes agissent pour changer le monde....
Cet ouvrage agréable à lire nous invite à interroger nos représentations du philosophe et de la philosophie, à penser notre représentation des genres (avec ou sans Judith Butler). Un délice!
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C'est d'abord le titre de cet ouvrage qui m'a interpellé. On a tous déjà entendu cette phrase de Descartes : Je pense donc je suis.
Voir ce titre avec une couverture qui représente une femme, et la phrase du dessous on fini de me convaincre.
J'ai donc reçu ce livre. Je l'ai lu petit a petit, ce n'est pas vraiment le genre d'ouvrage à lire d'un seul coup pour moi qui ne suis pas habituée au livre de philosophie.
J'ai, avec ce livre, appris beaucoup de choses. Tant sur les autrices, les philosophes femmes, les inégalités qui sont présentes aussi dans ce domaine.
Par contre, ne lisant peu de philosophie, il y a beaucoup de références que je ne possède pas. Mais, ceci dit, il y a tellement de notes de bas de pages que ça ne gène pas tant que cela et cela m'a donné envie de découvrir plein de philosophes femmes.
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critiques presse (1)
LesInrocks
29 février 2024
Le rappelant fermement, Elodie Pinel dessine un paysage intellectuel nouveau, dont le passé et les perspectives doivent tant aux femmes.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous voilà face au même paradoxe qu'à l'Antiquité: incarnant la sagesse, reconnues pour leur autorité spirituelle et intellectuelle, les femmes n'ont pour autant pas toujours vu leur parole conservée.

Celles qui en ont assuré la diffusion elles-mêmes se sont trouvées inquiétées: Marguerite Porete est condamnée au bûcher en 1310, Margery Kempe mène une vie d'errance et de misère dans l'Angleterre du XVe siècle. Tant d'autres, dont les poèmes didactiques ou édifiants remplissent des manuscrits, nous restent encore inconnues, car nul n'a pris le soin d'éditer, traduire ou commenter leurs textes, considérés comme indignes de notre conception, fermée, de la philosophie.
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Pour attester de cette tendance à la minoration très française de l’apport des femmes en philosophie, la lecture comparée des notices Wikipédia consacrées aux femmes philosophes est éloquente. Là où les notices anglophones mentionnent philosopher, beaucoup de leurs équivalents francophones préfèrent le terme « femmes de lettres ».
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Le droit des femmes à apprendre, quelle que soit la matière, pose déjà un problème : il est un acquis récent. La loi Guizot de 1833 ne dit ainsi rien de l’instruction primaire obligatoire publique pour les filles, et il faut attendre la loi Falloux de 1850 pour que soit imposé à chaque commune de plus de huit cents âmes d’ouvrir au moins une école primaire pour elles. À ceci près qu’on les oblige aussi à apprendre les travaux d’aiguille… Ce programme est réaffirmé tel quel par Jules Ferry en 1882. Quant au lycée, c’est seulement à partir de 1867 que les filles y sont admises.
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Pour devenir philosophe, on commence par être le disciple d’un maître ; on s’affirme en accédant au titre de maître soi-même, ce qui impose d’avoir des disciples. « On se fait philosophe en fréquentant, à l’Université, dans des salons, par lettres, d’autres philosophes, vivants, modernes, d’attaque. […] Pour devenir philosophe, le mieux est de rencontrer plusieurs philosophes en chair et leurs problématiques en os », relève Pierre Riffard. De ce jeu, la femme est exclue. Car pour être disciple d’un philosophe, il faut déjà accéder à l’instruction… Comme le rappelle Simone de Beauvoir : « Quand il m’arrivait de passer devant le collège Stanislas, mon cœur se serrait ; j’évoquais le mystère qui se célébrait derrière ces murs : une classe de garçons, et je me sentais en exil17. »
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Consacrer un ouvrage aux femmes philosophes, ce n’est pas pour autant profiter d’un effet de mode ; ce n’est pas écrire par opportunisme. C’est puiser au fond d’une expérience personnelle, entre volonté d’être reconnue et sentiment d’imposture, entre embûches et persévérance, pour mettre en perspective les démarches de toutes celles qui nous ont précédées.
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