J'ai reçu cet ouvrage étrange lors de l'opération « Masse critique » de Babelio, que je remercie. Pendant neuf ans, l'autrice va photographier
Jean-Pierre Verdier, et cela jusqu'à son lit de mort. Les photos sont magnifiques, mais certaines m'ont mise mal à l'aise. Je ne sais pas si le modèle, souffrant d'un trouble mental grave, en avait pleine conscience. Pourtant, lorsque l'autrice lui a montré les clichés, il lui aurait dit que ceux qu'il préférait étaient ceux où il était nu.
L'autrice, à la fois photographe, poétesse, écrivaine, éditrice et responsable de pompes funèbres « Noir clair », qu'elle a elle-même fondées, semble être la compagne de son sujet, ou du moins partager avec lui une sorte d'amour. Elle va le qualifier d'ange, mais, si c'est le cas, à mon avis, il s'agirait d'un ange déchu. Tout, dans ses oeuvres, respire le satanisme. Mendiant, vivant dans la rue, dans une chambre de la Croix Rouge puis dans un studio mis à sa disposition par l'écrivaine, il navigue dans un doux délire de type schizophrénique.
Jean-Pierre se définit comme artiste non conventionnel, extraterrestre et yogi. Les textes accompagnant les photos donnent un éclat particulier aux clichés et sont écrits avec une grande poésie et beaucoup de tolérance. Elle reprend également en italiques des extraits de ce que pouvait raconter
Jean-Pierre qui fait quand même preuve d'une belle culture.
Je ne sais pas comment me définir par rapport à cet ouvrage. À la fois très beau, mais également perturbant. Je reste donc dubitative. Il est un fait que, de ma propre initiative, je ne l'aurais jamais acheté.