J'ai beaucoup appris sur l'abbé Pierre dans ce livre, ce que je trouve dommage c'est qu'il le dresse presque en prophète alors certes c'est un « héros » national dans le sens où ce qu'il a accompli mérite une grande reconnaissance mais prophète, c'est un terme plus lourd de sens. C'est vraiment le seul bémol que je lui trouve car autrement, c'est un bon livre sur l'abbé et ses différents combats, notamment celui contre la pauvreté.
Pierre Lunel relate également tout le quotidien des « crèves-dehors », ce que j'aime c'est qu'il le montre aussi tout le côté humain et social des plus déshérités, cela montre bien comment était vu le mouvement des chiffonniers à l'époque de sa création et comment il a évolué, comment la société voyait ces gens, une véritable dichotomie entre l'adoration de l'abbé Pierre et le rejet des démunis vu à la limite comme des truands.
Le livre est inspirant, comme souvent pour moi quand il s'agit de l'abbé Pierre, il est également bien écrit en n'hésite pas à mettre aussi les faiblesses de l'homme même si l'auteur le met sur un piédestal. Ces quarante ans montrent bien l'évolution de la société de l'époque, ce qui a été fait mais aussi ce qu'il reste à faire car malheureusement, la pauvreté n'est toujours pas éradiquée, elle est même grandissante. « Sers premier le plus souffrant » comme un crédo, une intime conviction d'un homme qui a donné sa vie aux autres sans attendre en retour. Quarante ans de péripéties pour arriver à bien des combats justes.