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sur 210 notes
"Le Commerce des Allongés" est un roman francophone original écrit par Alain Mabanckou qui s'apparente à une fable socio-politique du Congo-Brazzaville. le titre ironique associant l'idée de corruption à celle de la mort, la tenue de zouave grotesque haute en couleurs du protagoniste défunt, son nom prédestiné (Liwa Ekimakingai signifiant littéralement "La Mort a eu peur de Moi") , donnent le ton de ce récit plein d'humour et d'auto-dérision.

Durant les quatre jours que vont durer ses propres funérailles, Liwa, le Revenant, nous raconte "le Rêve le plus long de sa Mort" en sortant de sa tombe du cimetière de Frère Lachaise à Pointe-Noire où il était allongé. Il est mort un samedi soir du 15 Août, jour de fête de l'Indépendance du pays, où il a rencontré une jeune femme, Amandine, à la boite de nuit "Le Cérémonial". Et cette rencontre va lui être fatale...

J'ai eu le plaisir de découvrir ce roman francophone grâce à @lizzie_livresaudio où l'auteur prête sa voix en tant que narrateur de ce récit, ce qui lui donne encore plus d'authenticité.

Je recommande ce roman à toutes celles et ceux qui veulent découvrir la culture africaine avec ses rituels funéraires tout à fait surprenants pour le monde occidental. La sorcellerie donne aussi une tonalité fantastique à ce conte socio-politique très original.
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Je ne sais qu ecrire pour cette critique
J ai sorti ce livre de ma Pal pour sourire un peu .
La mort est abordée ici avec un peu d ironie mais je n ai pas trop apprécié cette histoire
Le point positif que j ai trouve redécouvrir la vie au Congo avec ses différentes coutumes
aurai je envie de continuer a découvrir Mabanckou ?
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C'est la première fois que je lis un roman écris à la 2e personne du singulier. C'est troublant, étrange, mais en fait ça fonctionne très bien. Derrière l'emploi du "TU" se cache Liwa. Cela instaure un rapport particulier avec le personnage principal, une promiscuité forcée.

Mabanckou est un formidable conteur, maniant l'humour et esquissant de très bons portraits. La 2e partie du livre est construite comme une galerie de personnages qui se succèdent et racontent leur histoire. Derrière chaque récit, le sujet du livre se déploie.
A travers ces histoires, mais surtout à travers celle de Liwa, dans le monde des vivants et des morts, Alain Manbanckou parle de la lutte des classes dans un pays où la tradition, la sorcellerie et la corruption semblent omniprésentes.
Je le relirai avec plaisir !
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Quelle importance a la mort s'il est toujours possible de conclure quelques frasques les deux pieds en avant ? Définitivement aucune, si ce n'est se faire de nouveaux compères dans l'ultime demeure de terre et de pierre. Cette année, Alain Mabanckou se délecte d'un récit morbide faisant fi des commodités du réel. Epopée fantastique et surnaturelle, le commerce des Allongés publié aux éditions du Seuil casse les codes et empoigne le lecteur dans un règlement de comptes qu'il n'est pas près d'oublier.

Liwa Ekimakingaï menait une existence plutôt simple de cuisinier à l'hôtel Victory Palace de Pointe-Noire. le jeune homme vivait chez Mâ Lembé, sa grand-mère, sa génitrice étant morte en couche. Il avait presque tout à l'exception d'Adeline, une sublime jeune femme rencontrée un soir de 15 août lors de la fête de l'indépendance. Elle répondait à ses avances mais gardait toutefois un semblant d'inaccessibilité. Voilà une histoire plutôt commune si le jeune congolais ne s'était retrouvé quelques jours plus tard en train d'assister à sa propre veillée funèbre au cimetière du Frère-Lachaise. Famille et chanteuses-pleureuses sont désormais là pour célébrer le défunt durant quatre jours, après quoi il pourra s'en aller en paix. Mais trop de détails échappent à ce prématuré d'outre-tombe pour un quelconque repos éternel, il est temps d'enquêter, et pourquoi pas de se venger ?

Alain Mabanckou embarque son lecteur dans un excellent roman plus cocasse que jamais, il faut bien se l'avouer, entre les voisins de l'autre monde – un DRH à l'épitaphe truffée de fautes, une femme-corbeau inquiétante, et le cimetière qui défie quelques lois scientifiques. Si tout devient obsolète, la quête amoureuse reste intacte pour retrouver la chère Adeline dont le personnage principal est obsédé. Qu'elle prenne une tournure surnaturelle n'a donc rien de surprenant, le commerce des Allongés brille par cette hybridité particulièrement bien dosée pour nous égarer de temps à autre, nous rattraper au vol et nous faire retomber sur nos pieds quand il est nécessaire de mettre le point sur quelque chose.

Ce quelque chose, c'est tout l'aspect social dressé dans le roman par l'écrivain franco-congolais qui n'hésite pas à esquisser les affres d'une société qui s'embourbe dans ses inégalités même la mort aux trousses. S'opposent alors le Cimetière des Riches dans lequel tout le monde rêve d'être enterré et celui où loge Liwa, bien moins prisé par les citoyens de Pointe-Noire. Rythmée, l'intrigue offre une tératologie sociétale qui en dit malheureusement long tout en confrontant ceux qui profitent du système monétaire et ceux qui le subissent. Soulevant invariablement des questions fatalistes que nous serions tous en mesure de nous poser sur les inégalités qui sévissent, Alain Mabanckou inquiète et fascine tout en proposant un récit terriblement plaisant. Sa légèreté macabre et décalée (que l'on aime secrètement ou non retrouver dans sa plume) prête à bien des sourires cyniques mais sincères.

En définitive, c'est un contraste maîtrisé et politisé qui berce le lecteur au coeur des luttes sans oublier l'absolue beauté de l'imaginaire culturel et ancestral congolais.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Vie des petites gens de Pointe-Noire, au Congo... ou plutôt la mort. Il faut dire qu'au cimetière du frère-lachaise, les fantômes sont dynamiques, et très bavards, typiques, representatifs: le DRH, l'artiste, la femme-corbeau... Ils nous font découvrir les us des uns et des autres, solidaires dans la pauvreté, le malheur, la débrouillardise, la croyance dans le pouvoir de la sorcellerie des ancêtres. Or les gens riches et puissants méprisent ces croyances ou s'en servent à de mauvaises fins...
Roman amusant et touchant, qui se lit vite.
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Alain Mabanckoule commerce des allongés.

Alain Mabanckou nous raconte son enfance chez sa grand-mère Mâ Lembé, Ils vivent dans une cabane en bois, dont les planches mal rejointoyées laissent passer la pluie en été et le froid en hiver.
Nous sommes plongés dans l'ambiance très particulière de Pointe-Noire,.
Mais ce qu'il faudrait retenir c'est qu'il n'a rien inventé, ce sont ses propres souvenirs, les habitudes, le mode de vie, les pratiques religieuses quelquefois étonnantes, mais pas si différentes de nous.
Le curé, ancien receveur des postes, a démoli sa maison , pour construire une grande case où il peut accueillir mille fidèles. Il soigne les malades que la médecine officielle ne sait pas guérir, il donne à manger dans une cantine gratuit à ceux qui ont faim.
La cantine est alimentée par les commerçants du marché, étroitement surveillés par Sabine Bouanga qui a la haute main sur l'attribution des places au marché, et qui tient tête aux autorités officielle.
En quelque sorte le curé qui se fait appeler
Papa bonheur", serait le Coluche Africain..
La transe pratiquée par le nouveau pasteur et Papa bonheur fait apparaître le vrai visage de la religion que les blancs ont volé aux noirs.
L'inspecteur Marteau-Piqueur soupçonne Papa-bonheur d'avoir été l'instigateur de l'assassinat de trois filles, et la rumeur courre qu'il aurait eu plusieurs femmes et 50 enfants Il ne peur pas faire jouer les relations internationales de son église et il est condamné à mort
Lully Madeira est le chef d'un petit orchestre inconnu. Pour avoir du succès il vend son âme aux esprits qui le transforment en bossu, et il obtient une grand succès jusqu'au jour où il est écrasé par un bus .Il est enterré comme un héro nationale
Liwa et Prosper sont enterrés au Frère Lachaise, ils se racontent leurs souvenirs à travers la mince cloison de leur cercueil. - Les sorciers, les rites animistes, les sacrifices humains, le culte des esprits., la corruption , la liturgie des chrétiens.
Alain Mabanckou, alias Liwa nous entraine dans un mélange confus où il est difficile de se repérer entre Les noms des villages autour de Pointe Noire et celui des personnages de son livre. A force d'abuser des détails, son message n'est pas très clair. C'est dommage parce qu'il ne reflète pas bien le beau côté de l'âme africaine.
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Alain Mabanckou est, sans conteste, un conteur ! Il nous déroule ce conte, animé de personnages étranges ! Ou serait-ce plutôt des esprits, des défunts ? Des féticheurs ? Des jeteurs de sort ?
Toujours cette envie enjouée de nous faire partager les coutumes de son pays natal, ici ses coutumes funéraires mais aussi sa corruption qui semblent une tradition.
Sa verve sublime ce roman surprenant !
Un « joli » coup de coeur !
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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On suit aussi brinquebalé que Liwa Ekimakingaï dans son cercueil, le cortège funèbre de ce jeune élégant tout fraîchement décédé pour une raison qui ne sera donnée qu'en fin de roman. C'est l'occasion de découvrir les rites de Pointe Noire, de ces habitants aussi vifs qu'affairés du côté des vivants comme des morts. On retrouve les thèmes de la corruption des dirigeants politiques et du poids de la classe sociale à Pointe-noire mais aussi des liens familiaux et des solidarités indéfectibles. Mais la verve de l'écrivain et l'étonnement du lecteur face à la découverte des premiers romans de Mabanckou se sont émoussés pour ma part. Je n'ai pas ressenti le souffle que m'avait procuré Verre cassé, Black Bazar ou Mémoires d'un porc épic.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Alain Mabanckou nous raconte, sous la forme d'un conte africain en trois parties pleines de truculence, les aventures post mortem du jeune Liwa Ekimakingaï, 25 ans, aide cuisinier de son état, mort prématurément après la nuit du 15 août (fête nationale du Congo), au désespoir de sa grand-mère adoré, Mâ Lembé et expulsé vigoureusement de sa tombe, à peine inhumé. Pour se venger ?
Dans la première partie, Liwa, découvre avec surprise sa condition nouvelle de défunt revenu sur terre, assiste en rêve à sa veillée funèbre de 4 nuits selon la coutume de son ethnie et revit certaines scène marquantes de sa courte vie comme, par exemple, la mort de sa mère à sa naissance ou l'épisode mystique de sa grand-mère chez les Évangélistes…
Dans la 2ème partie, plus artificielle, le héros, bien réveillé cette fois, rencontre plusieurs autres défunts haut en couleur de son cimetière Frère-Lachaise qui l'éduquent sur les règles de sa nouvelle « vie » en lui racontant leur propre vie et mort, souvent peu communes, comme autant de récits dans le récit.
La dernière partie, plus en continuité de la 1ère, nous raconte, enfin, son décès lié à sa rencontre avec la belle Adeline et les actions qu'il va mener pour retrouver la paix.
Un style très imagé pour nous faire découvrir la vie quotidienne animée des habitants de la ville de Pointe Noire, et en particulier du quartier des 300, faite de pauvreté, de travail, d'entraide, de débrouille et d'arnaques aussi. Une vie marquée également par le poids des différences sociales et ethniques écrasantes, jusque dans la mort, de la corruption omniprésente sans laquelle rien ne fonctionne et par-dessus tout de la magie et de la sorcellerie, gratifiant business censé régler tous les problèmes… ou en créer de nouveaux!
Un livre savoureux, parfois un peu répétitif (2ème partie) qui sonne souvent vrai et fait vivre avec amour mais aussi férocité ce petit peuple congolais où vivants et morts peuvent cohabiter (presque) naturellement !
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Le jeune congolais Liwa Ekimakingaï vient tout juste de passer l'arme à gauche dans des conditions inexpliquées et découvre brusquement la vie après la mort. Après ses premières escapades post-mortem, il fait connaissance avec les autres macchabées qui résident comme lui au Cimetière du Frère-Lachaise, des personnages bavards et pas avares d'anecdotes. C'est avec humour qu'Alain Mabanckou dénonce certains travers de la société congolaise : superstition, corruption, soif de pouvoir... Entre sorcières, féticheurs et morts-vivants, ce roman empreint de réalisme magique est l'occasion de faire voir le Congo contemporain à travers les derniers instants de Liwa son décès. Un bon moment de lecture !
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