Le Portugal. Pour nous, français, il s'agit souvent d'une destination estivale, synonyme de plaisir, décontraction et gentillesse. On en oublierait presque cette crise, violente, subie par un peuple dont tout le monde date les derniers exploits à l'ère des grands explorateurs. Daniel, le narrateur, représente un pan de la société lusitanienne aux prises avec cette situation, et à la grande détresse morale. Durant tout le roman il s'adressera à un interlocuteur peu loquace, distant, accentuant sa solitude. Un sentiment de lent glissement m'a habitée à la lecture, un véritable désespoir face à ce personnage suffisant malgré la détresse, très, trop sûr de détenir la vérité, de faire les bons choix, et donc incapable de toute remise en question et de tout appel à l'aide. Il est peut-être trop tôt pour que je prenne de la distance, et je suis assez peu habituée à éprouver un tel rejet… le propos sur le bonheur, sur les moyens possibles pour l'atteindre et sur la difficulté définir ce concept que nous pourchassons tous est intéressant.
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