Un roman historique avec comme cadre la seconde guerre mondiale, vous l'avez compris on aime assez avec Madame Ourse. Ce qui m'a intriguée dans ce roman, c'est que nos personnages sont plutôt du « mauvais » coté. J'ai rarement lu de roman décrit de ce point de vue.
Le début est assez original : Katherina et Peter, qui ne se connaissent pas s'unissent après l'échange d'un courrier et d'une photo. Pour lui, c'est l'opportunité d'avoir une permission et pour elle, une éventuelle pension de veuve en cas de drame. Contre toute attente, Katherina et Peter se prennent de tendresse l'un pour l'autre, ces 10 jours de permission deviennent 10 jours de bonheur, de découvertes et d'amour. Les familles respectives semblent peu réjouies de cette situation, mais le père de Katherina en profitera tout de même pour présenter son nouveau gendre à des personnes « influentes » du parti. Il est alors temps pour Peter de rejoindre sa troupe. le reste du roman va nous décrire la vie des soldats qui prennent route pour la Russie, et la vie des civils restés en ville.
Il est difficile de s'attacher à ces personnages qui ont « choisi » leur camp. Mais avaient-ils vraiment le choix? J'étais mal à l'aise à certains passages du roman: comme par exemple quand la famille de Katherina s'approprie l'appartement d'une famille juive, dont on peut imaginer la destinée ou lorsque Peter abat sans sourciller des villageois afin de se nourrir. La famille Spinell saura s'entourer des « bons » Allemands et profiter ainsi de beaucoup de choses. En parallèle, Peter avance en Russie, nous décrivant alors l'enfer de la guerre, des attaques, le froid, la faim. Les mois passent, les échecs se succèdent pour l'Allemagne. Katherina et ses proches commencent à perdre pas mal de choses, le malheur s'abat sur eux. Pourtant, j'ai été difficilement touchée par leur sort. Après tout, ne l'ont ils pas mérité ?
C'est un roman dur, difficile qui amène beaucoup de questions sur le courage et la lâcheté, sur le fait de devoir choisir. le final est juste terrible, glaçant. Un roman prenant et très bien écrit.
J'ai beaucoup pensé au fil de la lecture à la chanson de Goldmann, si j'étais né en 17 à Leidenstadt avec ces paroles :
» Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ? «
Commenter  J’apprécie         00
Deux êtres que la guerre va unir pour finalement les éloigner l'un de l'autre
Difficile de catégoriser ce roman. Ce n'est pas à proprement parler un roman historique mais le contexte historique dans lequel il se déroule est l'élément moteur de celui-ci. C'est en ce sens qu'il mérite cette classification.
Deux vies, Peter et Katherina, qui se rencontrent quelques semaines pour échapper aux conséquences de la guerre. Deux vies qui vont s'enfoncer dans la guerre après quelques semaines. Deux vies qui en ont conçu une troisième.
L'auteur narre en parallèle ces deux existences plongées dans la guerre. Il sait bien montrer l'opposition entre les différences matérielles mais aussi la souffrance morale commune. Les conditions de vie différentes dans le pays en guerre selon la position sociale ou la compromission avec le gouvernement donne un tableau particulièrement réaliste.
Si l'on peut comprendre comme une sorte de punition divine le sort de Katherine, l'attitude de Peter, revenu du front, n'ayant survécu qu'en pensant à Katherina et leur fils est assez surprenante pour ne pas dire incompréhensible.
Le thème de l'ouvrage porte sur les conséquences d'un conflit. le final bref, brutal, laisse le lecteur un peu désemparé. Ce n'est pas une histoire non finie comme cela arrive parfois, c'est une fin qui interpelle et pose quelques questions. le lecteur, tout au long de sa lecture est immergé dans le contexte, dans l'ambiance.
Une écriture aisée à lire, agréable. Un livre qui mérite le détour.
Commenter  J’apprécie         00
Une lecture que j'ai beaucoup aimé même si certains passages sont un peu longs (surtout les descriptions de la vie de Peter au front).
L'auteure nous plonge dans cette période de guerre avec brio. Contrairement à d'autres romans sur cette période, nous sommes ici au coeur de l'Allemagne Nazie.
En tant que lecteur, on est transporté par ce récit et on ressent les émotions de chaque personnage. On en vient à avoir de la compassion pour Katherina et Peter (ou leur famille) qui font pourtant parti du système nazi.
L'échange de lettres entre Katherina et Peter est poignant. C'est déroutant de se sentir à se point touché par leur vie alors qu'ils ont des comportement révoltant. Une histoire qui porte donc à la réflexion. Aurions-nous fait la même chose à leur place ?
Je ne suis pas très habitué à lire des romans historiques mais je recommande fortement cette lecture.
Commenter  J’apprécie         30
Dans l'Allemagne nazie en pleine Seconde Guerre mondiale, Peter Faber, soldat, et Katharina Spinell, dactylo, acceptent un mariage arrangé, l'un pour y gagner une permission, l'autre espérant une pension de veuve de guerre pour améliorer le quotidien de sa famille. Petit miracle, les nouveaux époux se plaisent et un enfant est conçu pendant la parenthèse enchantée de la permission. Mais en même temps, la famille de Katharina (et Peter par la même occasion) se rapproche des milieux nazis grâce au généreux et respectable Dr Weinart. Ils profiteront sans arrière-pensées des spoliations des Juifs et de l'arrivée de travailleurs forcés russes... jusqu'au jour où, Peter faisant partie de la débâcle de Stalingrad où la plupart de ses camarades perdent la vie ou la raison, tout le monde se détourne de la famille de Katharina qui n'a pas droit à la pension tant espérée. Rien n'est épargné ni aux personnages ni au lecteur, l'histoire nous parle successivement de la Shoah, des soldats revenus brisés des combats auxquels ils ont participé, de la boucherie de Stalingrad, des viols en temps de guerre, et par-dessus tout de l'égoïsme qui s'empare de tous ceux qui sont confrontés à la barbarie de la guerre et du nazisme de près ou de loin, et qui finissent par se persuader que la vie de "l'autre" compte moins que la leur. Et le livre nous rappelle surtout, très crûment, que dans une guerre il y a beaucoup de perdants, et surtout peu d'innocents.
Commenter  J’apprécie         00