Volcans endormis. Moi aussi.
J'ai pris ce roman dans ma valise avant de partir en vacances aux Canaries. Pour ne pas dépasser le poids maximum autorisé pour ma valise, j'ai sacrifié à ce pavé de 460 pages, grand format, un bermuda jaune avec des cactus du meilleur goût et surtout huit paires de chaussures de mon épouse… J'exagère à peine. On trouve les excuses qu'on peut et elle n'est quand même pas partie pieds nus ! Et bien j'aurai dû laisser Cendrillon emporter tout son dressing tant ce livre m'a plombé mes vacances, par ailleurs idylliques.
La construction du récit était pourtant prometteuse et originale. Chapitres à remonter le temps de 2015 à 1919 qui accompagnent trois familles issues de classes sociales très différentes à rebours d'un siècle traversé par le franquisme, de son émergence, à la guerre de 36 jusqu'à son épitaphe. le procédé était intéressant surtout à travers le microcosme des îles. Je pensais revenir moins bête. Je suis seulement revenu… plus gros et cela n'a rien à voir avec cette lecture.
D'une part, toujours se méfier d'une première page dédiée à la liste des personnages avec les états civils complets. Quand il ne s'agit pas d'une pièce de théâtre, c'est souvent une bouée de sauvetage de l'éditeur pour prévenir le lecteur qu'il risque de s'embrouiller les pédigrées. Cela n'a pas loupé. D'une génération à l'autre, je ne savais plus si je suivais Bernarda, Anna, Francisca ou Adela et comme on les retrouve à des âges différents selon les époques, le jeu de piste est usant (surtout après trois Mojitos...)
Néanmoins, le principal écueil selon moi de toutes ces histoires de familles, c'est que par effet de style, l'auteure à décidé de ne jamais aller au bout des tranches vies qu'elle décrit et qui tournent souvent autour des décès des uns et des autres. Par recoupements, et par des révélations antérieures qui interviennent dans des périodes passées (vous suivez ? car moi non, elle m'a perdu), on parvient à remonter le fil de certains secrets mais le récit aurait gagné à plus de simplicité, comme dirait
Richard Cocciante qui n'a rien à faire ni dans ce roman, ni dans ce billet ! C'est vraiment dommage car certaines intrigues étaient intéressantes dans des contextes historiques instables. impossible de s'attacher à des personnages qu'on confond.
Reste la visite guidée des Canaries, vous me direz ? Et bien pas du tout. Juste certains noms de patelins traversés mais pas un mot sur les magnifiques paysages lunaires de Lanzarote ou sur les forêts primaires du nord de l'île de Tenerife. Il y avait plus de suspense dans le guide vert de mon épouse que dans ce roman !
J'aurai bien sacrifié ce bouquin dans un cratère pour le dieu des volcans (aucun risque que cette lecture le réveille) mais il m'a finalement servi de repose-tête sous ma serviette de plage.
A oublier. le roman, pas le voyage.