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3,97

sur 545 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un conte envoutant, une superbe lecture qui m'a fait voyager dans les légendes du Lubéron.
Un vrai coup de coeur pour ce livre, qui est en deux parties comme nous prévient l'auteur. « A ce stade de l'histoire, le lecteur peut décider de s'arrêter : il aura alors lu un joli conte de Noël provençal, ce qui n'est déjà pas donné à tout le monde. Mais s'il choisit de continuer sa lecture, il faut le mettre en garde. »
Une première partie qui parle d'amitié, des plaisirs simples, des rêves perdus de l'enfance et une deuxième partie fantasmagorique et flamboyante qui nous emmène dans le fantastique, les légendes et les traditions provençales.
Une prose savoureuse, à l'humour bien senti et truffée de provençal qui me rappelle avec bonheur certaines expressions semblables à de petites madeleines de Proust.
Dès le début de ma lecture, j'ai été charmée par le rythme lent, le il-ne-se-passe-pas-grand-chose de la vie quotidienne, et j'ai eu l'impression de découvrir un Haruki Murakami provençal, impression qui n'a fait que se renforcer au fur et à mesure que je tournais les pages. J'ai retrouvé dans ce livre d'Olivier Mak-Bouchard le même délectable envoûtement et attachement aux personnages qui font que j'ai du mal à m'arracher à ma lecture…
En bonus, la couverture de Philéas Dog est un vrai régal pour les yeux et donne envie d'offrir ce livre. En tout cas, un très beau cadeau à faire et à se faire ! en attendant le prochain livre qui devrait lui aussi parler de la Provence, mais dans un tout autre domaine … J'ai hâte !
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Quel premier roman enchanteur ! le Dit du Mistral me faisait envie, de par son visuel tout d'abord, comme souvent aux éditions du Tripode la couverture est soignée et originale. On pense ici à ces vieilles affiches typiquement françaises. Ensuite, il y a le thème, la Provence, ses paysages, ses couleurs, Giono. Je dois dire que je n'ai pas été déçu.

Olivier Mak-Bouchard réussit un formidable premier roman dont le personnage principal n'est autre que le Lubéron, si cher à son coeur.
Un soir de tempête, un mur de pierre s'écroule et laisse apparaître de curieux tessons de poterie. Monsieur Sécaillat, un vieil homme , s'empresse d'aller chercher son voisin, notre narrateur, pour lui faire part de sa découverte. Les deux hommes commencent alors un chantier de fouilles illégal qui les mènera jusqu'aux origines du monde...

L'histoire en elle-même, bien qu'intéressante (Monsieur Sécaillat bourru mais attachant, l'amitié naissante entre les deux hommes, mais aussi ce coquin de Hussard, le chat du narrateur qui surgit toujours quand on ne s'y attend pas) n'est qu'un prétexte pour mettre en valeur le vrai héros de ce roman : le Lubéron et ses innombrables légendes. Ainsi l'auteur nous entraîne au Mont Ventoux sur les traces des Albiques, d'Hannibal et ses éléphants, la Cabro d'or et Canis Lupus, la naissance du Maître-Vent le Mistral qui, dit-on, souffle trois, six ou neuf jours sans oublier la mystérieuse femme-calcaire.

Le vocabulaire et les expressions qui font de la Provence et du Lubéron ce qu'ils sont donnent encore plus de corps au texte et une sauveur particulière au récit. le Dit du Mistral est une plongée vertigineuse dans les légendes qui rythment la vie des habitants de ce petit coin de paradis depuis des siècles. Cette transmission sur ce que nous ont légué les générations anciennes et sur ce que nous souhaitons partager avec celles à venir. Un roman solaire qui vous réchauffe et prolonge l'été.

Fan de chichourle, je parie que nous entendrons encore parler d'Olivier Mak-Bouchard dans les années à venir !
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Il y a des livres remplis de magie qui vous éblouissent l'âme, attisent les braises de la mémoire et vous inondent le coeur de joie de vivre.
Le Dit d'Olivier Mak-Bouchard est de ceux-là.
il raconte le vent de mon pays, ce Mistral frondeur, turbulent qu'on espère par temps de pluie ou de pollution et qu'on maudit quand, pris de folie furieuse, il consume nos forêts, ce Mistral qui depuis le Ventoux, domine le Luberon, nargue les plaines, la roche et les vallées jusqu'à la mer.
En l'espace de quatre saisons, il va nous faire son estrambord, soufflant sur les braises de l'imagination et du rêve jusqu'à tout embraser.

La petite histoire convoque la grande : un jour d'orage, le narrateur, dont on ignore le nom (il vaut mieux qu'il garde l'anonymat vu les couffes qu'il va accumuler ::))!), est appelé par son voisin dont le mur s'est écroulé. Les deux compères, s'attelant à le reconstruire, trouvent une source ferrugineuse, une femme-calcaire à la bouche prodigue en eaux murmurantes et bienfaisantes, entourée de vestiges archéologiques remontant à l'époque des Albiques, très lointains occupants des lieux.
C'est le prétexte à un récit rocambolesque et onirique où le réel côtoie l'imaginaire, où l'on se prend à sourire, à trembler, à s'émerveiller et à s'attendrir devant autant d'inventivité, de générosité, de poésie et d'authenticité.
Avec en prime toute mon enfance qui me pète à la figure, les goûters d'un quignon frotté d'ail, d'huile d'olive et de tomates, les pique-nique du dimanche sous les pins, les câlins muets de ma Mémé sanglée d'un sempiternel tablier, avare de caresses mais pétrie de sagesse, les gratins de cardes et les treize Desserts de Noël, le vin de noix fait maison et les veillées sans télé mais riches de contes et de légendes (vrais de vrais Mémé ? )
Il y va fort Olivier Mak-Bouchard ! il n'a rien à envier au super héros lambda, l'art de la métamorphose, il le maîtrise à la perfection !
Lui, il se change carrément en Canis Lupus pour épargner et rhabiller la chèvre de Mr Seguin en Cabro d'Or. Il peut même s'identifier (et alors !) à Hannibal dont les éléphants ne font pas le poids face aux assauts du Maître-Vent dont il invente l'enfance avec des mots d'une poésie à couper….le souffle. Et encore lui qui l'arrête les jours d'incendie avec une arme fatale dérobée au musée local : un toutoro d'Albique, sorte de trompette en terre cuite qu'on brise sur le calcaire après usage en offrande au Dieu Ventur.
Plus fort que Roland et Durandal !
Vous avez dit magique ? Comme c'est magique !

Ce bouquin est un grand coup de balai qui débarbouille l'horizon de nos pensées moroses comme le Mistral boute le plus petit nuage hors de nos frontières et nous repeint le ciel en bleu.
Sa couverture, toute d'or, d'ocre et de feu où se profile la silhouette d'un hussard mutin à moustaches est prometteuse d'une histoire fabuleuse digne des plus beaux mythes méditerranéens.
A travers ce miracle d'écriture, Olivier confirme les mots de Fréderic, le plus grand poète que notre Mistral ait inspiré :
Lou plus bèu de tóuti li libre es lou païs ounte abitan
(Le plus beau de tous les livres est le pays où l'on habite)
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Quel fléau cette rentrée littéraire ! L'épidémie de coronavirus ne suffisait pas, il fallait qu'en plus on subisse une épidémie de bons livres, c'est vraiment affligeant. Je suis pour le retour des livres médiocres, des lectures ennuyeuses, des romans qu'on abandonne sur le coin de la table de chevet et qu'on regarde en se disant hum ce soir je vais plutôt me faire une série. Parce que là, avec ces histoires de nous sortir des bons bouquins, ils nous rendent complètement accros ces éditeurs : on y perd nos soirées, on néglige nos heures de sommeil, un dimanche à 14h on relève la tête de sa lecture en se demandant si c'est vraiment nécessaire de déjeuner, etc. Rien ne va plus, cette rentrée m'a totalement déréglé.

Alors oui c'est vrai, vous allez me dire mais quand même il est joli ce bouquin, la couverture elle est sympa (doit-on remercier Phileas Dog ?), peut-être même tenterez-vous de vous justifier en disant mais tout le monde dit qu'il est génial, j'allais pas le rater !, vous blâmerez la belle-mère, vous accuserez votre libraire, vous ferez croire qu'on vous l'a prêté, que vous n'y êtes pour rien dans cette histoire, j'en vois même essayer de me dire que tout ça c'est parce qu'il a reçu le Prix Première Plume 2020 : fadeza*

D'abord, personne n'aime les belles histoires. le Lubéron, la Provence, le sud, les cigales à n'en plus finir, ce mistral qui souffle à vous clouer au sol, les incendies qui ravagent les coteaux et les flancs de la montagne l'été, les vestiges de la conquête romaine et les légendes gauloises avec ses divinités espiègles, on n'a plus lu ça depuis des décennies. Et c'est bien les hommes qu'on pourra blâmer d'avoir déterré ces vieilleries, ces deux voisins qui n'ont jamais beaucoup échangé et qui se retrouvent soudainement à jouer les archéologues clandestins pour mettre à nu une improbable source ferrugineuse qui les entraînera dans des aventures rocambolesques.

Bien sûr, c'est bien écrit, c'est un roman magique qu'on peine à lâcher, qui nous entraîne pendant des heures dans cette région où le soleil cogne plus fort qu'ailleurs, où les légendes et les rêves se mélangent subtilement pour tenter de nous perdre, mais ne parviennent qu'à nous évader savoureusement de nos dimanches pluvieux. Évidemment, qu'on va le recommander partout, le prêter aux copains, dire à notre libraire dis-donc le premier roman de Mak-Bouchard là, c'est quelque chose hein, quel voyage ! Mais bon sang, laissez-nous nous ennuyer un peu à la fin. On en a marre, d'adorer vos histoires !

*fadaises
Lien : https://www.hql.fr/le-dit-du..
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Un voyage poétique et enchanteur dans le Lubéron à la rencontre des mythes et légendes.

Un soir d'orage, le mur longeant le terrain de Monseur Sécaillat s'effondre sous le poids de la terre gorgée d'eau.
Intrigué par ce que cette brêche laisse entrevoir Monsieur Sécaillat va chercher son voisin, notre narrateur. Ils vont inspecter les dégâts et très vite découvrir ce qui ressemble sérieusement à des fragments de poterie.
Ni une, ni deux, ils commencent à dégager les pierres pour en avoir le coeur net. Très vite, leurs soupçons sont confirmés : de nombreux fragments de poterie sont mis à jour.
La raison devrait les conduire à stopper leurs fouilles approximatives et contacter la mairie pour officialiser cette découverte.
Mais s'ils font ça, c'est le début des ennuis et la fin de de leur tranquilité. Pendant des mois, le terrain sera envahi par des archéologues, Monsieur Sécaillat ne sera plus "chez lui" et ne pourra plus faire ce qu'il veut de son terrain.
Alors, conscients d'enfreindre la loi, les 2 voisins vont décider de déblayer eux-même la zone et de sortir tous les vestiges qu'ils vont pouvoir trouver doucement, progressivement et tenter de comprendre leur origine et leur histoire.
Notre narrateur prend un congé sabbatique de 3 mois pour aider son voisin. C'est le début d'une amitié très forte entre ces 2 voisins qui se cotoyaient de loin.

Ce qu'ils vont découvrir dépassera toutes leurs espérances et viendra ébranler leurs croyances.
Et l'auteur nous emmènera dans un monde de légendes et de patrimoine local, mélant fantastique et forces surnaturelles.

C'est l'histoire d'une amitié, du Lubéron, de son histoire, du Mont Ventoux et de Vintur son Dieu, du Mistral, du vent, de l'eau et de la puissance des éléments.

Un récit poétique, initiatique, laissant le lecteur trouver les réponses, et faire courir son imagination.

J'ai aussi beaucoup aimé la présence du chat ; le Hussard. 3eme protagoniste de ces fouilles interdites. Majestueux, énigmatique qui accompagne l'air de rien les apprentis archéologues.

C'est un très beau 1er roman. Il y a comme de la magie dans cette écriture.






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Commencer l'année 2022 par ce bien joli roman est extrêmement enthousiasmant! Je ne suis pas trop roman du terroir comme on dit, et encore moins adepte de la Provence en plus mais j'avoue que là, la magie de l'écriture a opéré.
Nous sommes dans le Lubéron, vers Apt, et on sent la nature, le calcaire, la pierre, le soleil, le vent, les légendes (la description de la mésange charbonnière est en soi, à mes yeux, un passage absolument génial de ce livre ente autres (je l'ai mis en citation si cela vous tente)
Le narrateur nous raconte son histoire, sa Provence, son histoire riche et authentique, la présence de son chat, le Hussard, veilleur de la maisonnée et peut-être plus, et surtout la découverte par son voisin, Monsieur Sécaillat, après l'effondrement d'un mur de pierres dans son champs de cerisiers suite à un gros orage dont la Provence a le secret, de vestiges antiques et mystérieux.
C'est le début d'une aventure unique pour chacun d'eux et qui aura forcément des répercussions sur leurs proches.
On trouve deux parties dans ce roman si bien écrit. Une première avec des faits concrets si l'on peut dire et une seconde où l'auteur nous avertit avant de tourner la suite des pages qu'à partir de ce moment-là, il faut être prêt à laisser son imaginaire prendre le dessus.
Sincèrement, une sacrée belle découverte et un auteur qui pour moi a de belles oeuvres à écrire devant lui. C'est lumineux et on se prend à marcher nous-même sur les cailloux du Mont Ventoux ou dans le champs de cerisiers de Monsieur Sécaillat.
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Je vais faire très court, la majorité des critiques étant très justes, très bien vues.
Oui, c'est une petite merveille : dépaysant pour celles et ceux qui ne connaissent pas le Luberon, (avec le vocabulaire régional, expliqué, rassurez-vous:: le cagnard ; le baou ; dégun ; estoufadou ; l'aïgo boulido) une belle aventure d'archéologues amateurs, et surtout un magnifique hymne poétique.

J'ai pris un plaisir ENORME à le lire, et je vous invite à le partager.
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J'ai depuis 38 ans une maison dans le Luberon et les lieux dont parle le roman me sont tout à fait familiers . Provençal d'origine la langue d'Olivier Mak-Bouchard a pour moi un parfum d'enfance. Les odeurs , les couleurs ,les saveurs qui peuplent son livre sont le tissu de ma mémoire. Quant à l'histoire qu'il raconte (c'est un conteur ,un vrai) partant d'une rencontre de voisinage autour de vestiges archéologiques , elle avance ensuite sur la ligne de crête entre réalisme local , strates anciennes de l'histoire et merveilleux des contes , Et toujours comme bande-son ce vent fou qui est la voix de la Provence . Au coeur d'un triangle littéraire écrasant , entre Bosco ,Char et Giono , Mak-Olivier Bouchard fait entendre en ce premier roman une parole originale exaltant la beauté de ce terroir .
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Un véritable coup de coeur, qui sera sans aucun doute sur mon podium de l'année ! L'histoire est belle, et je n'ai pas les mots pour dire à quel point j'ai aimé la plume de l'auteur... un délice. J'ai reconnu ce Sud que j'aime tant et dans lequel j'ai grandi, les habitudes de ma grand mère et des autres aïeux de mon petit village, ces vieilles traditions et croyances si chères à mon coeur. J'ai aussi reconnu le caractère d'apparence bourru, la difficulté de parler de sentiments, la force, le courage et le parlé si reconnaissable des agriculteurs. le tout sans cliché, sans stéréotype, avec beaucoup de respect, de tendresse et de mesure, ce qui donne des personnages profondément vrais et émouvants. Les légendes ponctuent à merveille cette belle histoire. J'ai redécouvert la région à côté de la mienne, le Luberon, et j'ai désormais hâte de repasser dans ces lieux pour m'y figurer les druides, les sorcières et le Bon Dieu admirant son paradis sur Terre.
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Le vent souffle. Pour trois, six ou neuf jours. Bien assez de temps qu'il n'en faut pour venir écouter une histoire. Ou des histoires. Auprès d'un feu, autour d'une table, au pied d'une source ou tout en haut du Ventoux.
Le vent souffle, mais ce n'est pas n'importe lequel ou plutôt n'importe qui. Ici, on parle du Mistral, qui joue avec le Luberon, enfant espiègle et machiavélique. Il peut renverser les chapeaux et soulever les jupes. Il peut aussi attiser les flammes et détruire tout un paysage.

Approchez-vous et écoutez l'histoire de M. Secaillat et de son voisin. Et du Hussard, qui partage leur découverte. Au pied des cerisiers, des tessons de poteries. le début d'une quête en catimini, ne rien révéler aux autorités surtout. le début d'une amitié aussi entre ses deux hommes. de celles qui se lient dans l'effervescence d'un projet hors-norme et de secrets à garder.

Je n'imaginais pas que ce roman pouvait me parler autant. Je ne connais que les bourrasques normandes et le temps qui change plusieurs fois dans la même journée. Rien du mistral et rien du feu. Et pourtant, dès les premières phrases, j'étais chez moi.
Parce que M. Secaillat à quelque chose de mon père, comme de tous les paysans aux mains calleuses. Parce que les légendes traversent les montagnes et se ressemblent toujours un peu. Parce que les découvertes inexpliquées ravivent toujours une âme d'enfant.

C'est la force de ce premier roman : on ne peut pas le lâcher. Les personnages sont attachants, les paysages enchanteurs et l'onirisme est présent à chaque page. Que l'on tourne sans s'en rendre compte. La fin, comme un monde qui s'échappe, m'a bouleversée. Et je garderai longtemps en mémoire la nuit d'Hannibal en haut du Ventoux.

D'ailleurs, approchez-vous et venez écouter l'histoire d'Hannibal et de ses éléphants.
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