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EAN : 9782754808743
120 pages
Futuropolis (30/11/-1)
3.49/5   42 notes
Résumé :
Olivier Morel a réalisé un documentaire, L’Âme en sang, qui donne la parole à six vétérans — des fantômes hantés par des fantômes —, qui portent l’insupportable de ce qu’ils ont vécu : vu et fait en Irak. Ce film poignant, utile, diffusé sur Arte en 2011, et dans de nombreux festivals aux États-Unis et en Europe, rappelle que le nombre de suicides de vétérans est aujourd’hui supérieur à celui des soldats tués sur le sol irakien. Ils sont 70 000 vétérans aux USA, don... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Février 2007. Olivier Morel habite depuis quelques années aux États-Unis. Bientôt en passe de devenir citoyen américain. En ce matin blême et nuageux, dans sa voiture, il entend un passage à la radio qui le fait trembler, l'empêche presque de respirer. L'animateur annonce dans son micro que trois vétérans de la guerre en Irak se suicident chaque semaine et que l'on dénombre pas moins de 100000 vétérans sans domicile fixe. Un nombre bien en deçà de la triste réalité, selon Irak Veterans Against War...
Décembre 2008, Costa Mesa, L.A., Californie. Alors qu'il voulait réaliser un film documentaire sur les soldats rentrés au pays après des années de guerre en Irak, Olivier Morel est convié à une petite fête chez Kévin, lui-même vétéran. Là où il pourra rencontrer des vétérans ainsi que des membres d'Irak Veterans Against War. Au milieu de ces jeunes qui ne doivent avoir qu'une vingtaine d'années, il se rend compte qu'il est le seul « civil » et un sentiment de malaise l'assaille. Au cours de la soirée, il fait la connaissance d'Éric, un dessinateur surdoué, rencontrera Wendy, médecin, avec qui il a conversé par mail et fixera un rendez-vous à Ryan, un jeune homme perdu, alcoolique et dépressif, l'arme jamais bien loin de sa tempe...

Le réalisateur Olivier Morel a consacré un documentaire, diffusé en 2011 sur Arte et intitulé "L'âme en sang", sur les vétérans de la guerre en Irak. En émoi et choqué après avoir entendu les chiffres concernant le nombre de suicides chez ces soldats (un chiffre aujourd'hui supérieur au nombre de soldats tués en Irak), caméra au poing, il décide d'aller à leur rencontre, de leur poser certaines questions sur hier et aujourd'hui, de constater les faits. Un reportage qui aura des conséquences non seulement chez ces hommes mais aussi sur lui. Afin de compléter ce reportage, il a eu le besoin de faire un album. Un album qui reprend les rouages du film et dans lequel l'on suit, pas à pas, l'auteur au cours de ces rencontres. L'on fait ainsi connaissance avec, notamment, Kévin, Ryan, Wendy ou encore Vince. Des soldats meurtris et, parfois, au bord du gouffre. Des soldats qui se livrent avec émotion et justesse. Des rencontres immanquablement inoubliables. le dessin de Maël, tout en force et intensité, magnifie et bouleverse ces histoires hors du commun.
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Les dessins sont magnifiques de par les expressions des visages et les fonds travaillés. Un homme fait un reportage sur un film (que je n'ai pas vu) où il interroge des vétérans de la guerre d'Irak. Des témoignages forts et terribles qui bouleversent celui qui fait cette B.D. et aussi le lecteur.
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Un livre "complément" pour le documentaire diffusé sur Arte en 2011 "L'âme en sang", documentaire poignant d'Olivier Morel sur les vétérans de la guerre en Irak.
Livre complément d'importance puisqu'il revient sur les hommes et femmes qui ont participé à cette initiative, au risque de voir leur santé mentale mise en danger, car ils doivent parler de ce qui les ronge : les souvenirs de guerre... de cette guerre tout sauf glorieuse. Et d'ailleurs, aucune guerre n'est glorieuse. Elles ne le sont que pour les "propagantistes" qui la créent. (La CIA a fait appel aux services de John Renton, l'un des chefs de file de ce que les américains appellent le "perception management " (direction de la perception). pour "aider à créer les conditions adéquates pour destituer Saddam Hussein"....)
C'est aussi l'un des propos de cette bande-dessinée de qualité, illustrée par Mael, que de mettre le doigt sur le problème : la désillusion, ce rendez-vous avec la réalité qui submerge chaque vétéran au retour de la guerre, quelle qu'elle soit.
C'est un roman graphique assez court, mais qui sonne juste et fort. Je regrette cependant l'approfondissement de certains thèmes abordés, dont celui de la manipulation. Mais je gage que le visionnage du documentaire d'Olivier Morel saura combler ce manque.
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Revenants n'est pas le titre d'une série sur les morts-vivants mais celle de la difficulté de réinsertion des soldats vétérans de la guerre en Irak. Oui, ce sont bien des morts-vivants mais à leur manière. Absence de joie de vivre, alcoolisme et dépression, souvent ancrés dans des souvenirs de leurs exactions dans l'enfer du désert irakien où la confusion semait le trouble dans leur esprit.

Comme le dit le chercheur en philosophie du CNRS dans la préface, toute guerre est abominable et fait des dégâts collatéraux. On ne peut plus parler de guerre juste. Tout cela est bien beau. Je me sens pacifiste dans l'âme. Cependant, comment réagir si un Hitler envahit le pays qu'il estime germanophone au même titre qu'un Poutine envahit la Crimée russophone ? Ne plus faire la guerre reviendrait à laisser libre court à tous les dictateurs de la planète en mal de puissance. Il n'y a certainement pas de justice dans la guerre mais une nécessité dans certains cas.

Dernièrement, j'ai lu la bd USA (Uriel Samuel Andrew) qui traitait exactement du même sujet et sur le même mode de distribution de la parole aux vétérans. Les mêmes thèmes sont abordés : marginalisation des anciens soldats qui deviennent des SDF et surtout le suicide qui sévit massivement et qui fait plus de victimes que pendant les combats sur place, 22 morts chaque jour par rapport à un total de 70000 vétérans sur le sol américain). C'est malheureux et on ne peut que compatir par rapport à ce sort peu enviable. L'administration Obama ne sera pas épargnée par l'auteur qui la juge complice de ces malheurs.

Pour en revenir à la bd, elle est souvent brouillonne pour passer d'un protagoniste à l'autre sans véritable fil rouge. On se laissera finalement prendre au jeu car certains témoignages sont émouvants. Cependant, pour moi, il me manque une certaine clarté dans la mise en scène. J'ai trouvé également curieux que l'auteur qui était français nous parle de sa naturalisation américaine avec son examen de passage minutieusement décrit tout en critiquant cette société pas assez attentive à ce qui se passe (voir la scène d'énervement devant des étudiants). On ne pourra pas dire que c'est un véritable patriote. Je me pose quand même des questions sur les critères de sélection de la nationalité américaine. Si on dénonce un système, c'est antinomique de vouloir l'intégrer…

Cette bd fait suite à un documentaire filmé intitulé « l'âme en sang » sur les marines atteint de syndrome post-traumatique diffusé sur Arte en 2011. La bd est le prolongement de cette démarche. A voir pour se faire une idée tout en prenant ses distances.
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Que deviennent les jeunes gens envoyés sur le front irakiens une fois démobilisés ? Leurs souffrances, leurs traumatismes, comment sont-ils reconnus ? le sont-ils ?
C'est la question qu'est allé leur poser Olivier Morel, Français fraîchement naturalisé. Et vraiment, le traitement réservé à ces jeunes gens est innommable. L'Etat ne les prend pas en compte, pour l'administration ils sont "uncounted". Et toujours des contingents partent... Rien n'a changé depuis la Corée. Et c'est toute la société qui en souffre.
Une BD empreinte de respect, qui fait pendant au documentaire du même Morel, L'âme en sang". Tous ces ex-marines sont hantés par leur expérience ; tous ces fantômes, tous les flash-back sont rouge orangé, de la couleur du désert et surtout du sang versé, vu, senti. le patriotisme qui les a vu s'engager les a mené au bain de sang et parfois à la mort, pas toujours sur le front. le patriotisme tue ses enfants sûrement qu'il ne leur offre de bonnes conditions de vie.
Si l'American Way of Life c'est ça, pas de quoi être fier. Mais beaucoup de raison de pleurer.
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critiques presse (6)
BulledEncre
16 décembre 2013
C’est avec une tendresse, une pudeur et une humanité sans faille qu’Olivier Morel va au charbon [...] Un témoignage fort et puissant servi à merveille par le dessin pudique et respectueux de Maël.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
NonFiction
30 septembre 2013
Si cette œuvre nous parle principalement du Syndrome de Stress Post Traumatique (SSPT) des soldats d’Irak, Olivier Morel dépasse néanmoins cette seule question pour la mettre en perspective dans l’histoire des guerres dont il a eu des témoignages directs.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Bedeo
27 septembre 2013
On a l’impression en lisant ce livre qu’il manque quelque chose à cette bonne BD de reportage. Un album qui n’en reste pas moins bouleversant et qu’il vaut mieux lire en complément du film.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Actualitte
23 septembre 2013
Le dessin de Maël, en faisant cohabiter le quotidien des vétérans, leurs récits (dessinés à l'encre rouge) et leurs hallucinations couleur sang, donne à voir l'invisible. Il permet au cauchemar de prendre corps au-delà des mots et de venir hanter à son tour le lecteur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BoDoi
20 septembre 2013
D’où vient [...] que l’on s’enthousiasme modérément pour cet ouvrage pourtant sensible et didactique, au sujet intéressant ? [...] Plutôt que de suivre un documentariste en action, de subir son filtre, on aurait mieux aimé se trouver directement face à ses interlocuteurs, plonger dans leur expérience. Et les voir davantage agir et être.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
05 juillet 2013
Magnifiquement mis en images par Maël, dont le dessin expressif fait une nouvelle fois la part belle à la narration, ces rencontres et ces témoignages prennent une dimension humaine, une proximité troublante.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le soir du 21 juin 2004, quand je suis rentré du boulot, il était dans une rage folle. Une crise violente. Il était incontrôlable. Pour la première fois, c'était politique, il s'en prenait à la guerre... J'ai appelé le centre médical, en vain. J'étais seul face à ça, les médicaments ne semblaient pas avoir de prise sur lui... Finalement, vers minuit, pour la deuxième fois en quinze jours, Jeff m'a demandé de le prendre dans mes bras et de le bercer comme un bébé, sur ce rocking-chair à côté de vous. Je l'ai tenu ainsi pendant quarante-cinq minutes, dans un silence absolu. Et il s'est endormi. Le lendemain, le 22 juin, en fin d'après-midi, quand je l'ai pris de nouveau dans mes bras, c'était pour le décrocher de la poutre de la cave à laquelle il s'était pendu.
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Chaque jour, vingt-deux soldats et vétérans (..) se donnent la mort... Et nous, les familles, les épouses, les maris, les fils et les filles de ces hommes et femmes , on crie dans le désert ! Tout le monde s'en fout ! Tout le monde s'en fout !
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Tu cherches un endroit sur terre... Au fond, on cherche peut-être la même chose... Mais différemment. Enfin, je crois... Ce lieu est en nous : mais la plupart du temps, il est inaccessible.
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- Ryan ? Pourquoi le désert, alors que ça te ramène en Irak ?

- Je sais que c’est risqué. Mais le plus souvent, ça m’apaise un peu. C‘est comme une sorte de retraite aux franges de la civilisation, on ne se sent plus sous le regard de personne. Ça me ramène en Irak, oui. Mais c’est comme un film. Je replonge en enfer, mais je refais le film, je le revois sous un autre angle et quand je reviens de cette plongée dans les abysses, je me dis que ces visions, ces angoisses, tous ces trucs que j’ai réorganisés dans ma tête, ils vont moins me hanter
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Selon les données officielles, trois vétérans de la guerre en Irak se suicident chaque semaine et on dénombre cent mille vétérans sans domicile aux États-Unis. Un bilan largement sous-évalué selon le mouvement Iraq Vétérans War.
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Videos de Olivier Morel (II) (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Morel (II)
Trailer de "Revenants", bande dessinée d'Olivier Morel et Maël, en librairie le 22 août 2013 . Bande dessinée documentaire de haut vol, Revenants raconte l?histoire de quelques vétérans d?Irak, atteints du trouble de stress post-traumatique, et celle d?Olivier Morel qui leur consacra un film documentaire, intitulé "L'Âme en sang". A paraître, aux éditions Futuropolis, le 22 août 2013 Pour en savoir plus: http://www.futuropolis.fr https://www.facebook.com/pages/Futuropolis/131295997580 ------------------ Olivier Morel a réalisé un documentaire, L?Âme en sang, qui donne la parole à six vétérans ? des fantômes hantés par des fantômes ?, qui portent l?insupportable de ce qu?ils ont vécu : vu et fait en Irak. Ce film poignant, utile, diffusé sur Arte en 2011, et dans de nombreux festivals aux États-Unis et en Europe, rappelle que le nombre de suicides de vétérans est aujourd?hui supérieur à celui des soldats tués sur le sol irakien. Ils sont 70 000 vétérans aux USA, dont 22 mettent fin à leur vie chaque jour. Mai 2010, le tournage est fini et Morel est frustré car il n?a pas pu tout mettre : le passé, l?inconscient, l?imagination, le rêve, les projections psychotiques?, ne peuvent pas faire partie de la dramaturgie documentaire. Un ami commun le met en relation avec Maël. Après avec vu son film et ses carnets de repérages, Maël, tout à la fois enthousiaste et plein d?incertitudes et d?interrogations quant à la responsabilité qu?il endosse, décide de faire une bande dessinée. Cet album n?est pas le livre du film. Il raconte l?histoire du film. C?est-à-dire pourquoi Olivier Morel a décidé de le faire et comment il a travaillé. Il montre ce lien particulier, délicat et intime, qui unit le réalisateur aux vétérans qu?il filme. La méthode narrative choisie par Maël, tout en délicatesse allusive, refusant toute intrusion voyeuriste, est à la mesure de son engagement. Son dessin très représentatif du réel, ne laisse de place ni à l?improvisation, ni aux « accidents » du trait, il est un outil pour faire passer le vécu. Pour en savoir plus sur Olivier Morel : http://television.telerama.fr/television/olivier-morel-realisateur-de-l-ame-en-sang-ce-film-aurait-pu-s-intituler-l-inavouable,88357.php
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