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Valérie Stoliaroff (Traducteur)Irène Rovère-Sova (Traducteur)Basile Kerblay (Préfacier, etc.)Jean Malaurie (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782266077347
397 pages
Pocket (30/11/-1)
4.1/5   5 notes
Résumé :

Voici enfin rééditée l'autobiographie haletante d'Ivan Stoliaroff (1882-1953), petit paysan russe né dans un bourg reculé de la province de Voronej. Ou comment un moujik illettré, devenu ingénieur agronome, se jette dans l'opposition au régime tsariste et devient sous Lénine l'un des piliers du commissariat du peuple à l'agriculture. Un témoignage capital sur la fin d'un monde, celui des campagnes rus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est constitué de plusieurs parties qui m'ont diversement intéressé.
Une préface d'une dizaine de pages de Basile Kerblay situe bien le récit dans son contexte historique et sociologique.
le récit autobiographique d'Ivan Stoliaroff, coeur de l'ouvrage, est passionnant, hormis une dizaine de pages que j'ai survolées, concernant des pratiques liturgiques. le narrateur met en évidence la pauvreté de paysans de son village natal situé à 500 kms au sud de Moscou et des injustices qui frappaient la classe paysanne dans son ensemble à la fin du XIXe siècle, même après l'abolition du servage (1861). Son récit montre aussi la place importante de la religion orthodoxe dans la société russe de cette époque et permet de mieux comprendre le fonctionnement du "mir" (communauté paysanne), ainsi que certains des facteurs ayant contribué aux révolutions de 1905 (échouée) puis de 1917 ("réussie"). Par ses études, l'auteur a pu échapper à la vie qu'auraient souhaitée ses parents pour lui et à l'état d'ignorance profond de la classe sociale dont il émane. Il est cependant resté très respectueux et admiratif de ses parents, pour leur patience, leur droiture et leur courage face aux difficultés - autant de qualités qu'il prête à une grande partie de la paysannerie.
Quatre autres témoignages sont annexés à ce récit autobiographique. J'ai apprécié celui du secrétaire d'un tribunal (1896) mais me suis vite lassé des extraits du journal d'un prêtre qui reflètent sa conception du monde sans vraiment expliquer le fonctionnement de la société dans laquelle il vit.
Quatre études datant de 1926 à 1966 de Pierre Pascal complètent l'ouvrage. J'ai particulièrement apprécié celle décrivant notamment l'architecture de l'isba du milieu des années 1920.

Lien : http://canelkili.canalblog.c..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vis-à-vis du pouvoir [bolchévique, en 1926], il n'y a pas hostilité, mais ironie. Si une vache a un défaut, si un cheval boite, on les qualifie de "communistes". [...] Le paysan a tant vu, au cours des deux premiers siècles, d'expériences incompétentes pratiquées à ses dépens, et qui se sont heurtées aux réalités que lui connaît bien, qu'il est surtout sensible au ridicule de ces tentatives et de leurs auteurs. Il n'en veut pas davantage, d'ailleurs, à l'ancien régime; il ironise moins sur lui, parce qu'il avait moins de prétentions.
L'ironie n'épargne pas le clergé. Jadis les tenants de la vieille-foi accusaient sérieusement les prêtres niconiens de tous les péchés: les accusations se sont perpétrées, mais sur le mode plaisant. On raille le pope pour son physique (un "tonneau"). On raconte qu'il boit. On lui reproche en face de ne pas observer les jeûnes qu'il exige de ses ouailles. Et le pope sur le même ton: "C'est pour vous, imbéciles, qu'ils ont été inventés."
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Je bouillais d'indignation. Tout mon être était pénétré de haine envers le régime tsariste et la classe qui le soutenait. J'étais cependant partagé entre un sentiment de révolte hérité de ma mère, un désir de combattre à tout prix l'injustice, et une aspiration à la non-violence léguée par mon père. [...] Mon comportement fut influencé par deux facteurs. D'une part, j'eus la chance de rencontrer des êtres issus de la société dominante, mais qui n'avaient aucun point commun avec elle; d'autres part, mes études me permirent de voir avec d'autres yeux la société qui m'entourait. En rencontrant des aristocrates, je me réconciliais avec eux et je tempérais ma révolte passionnée. J'appris combien l'homme est faible en général, combien il est insignifiant dans l'univers, combien son orgueil est grand et déplacé quand il prétend reconstruire le monde et croit changer la nature humaine en modifiant les rapports économiques.
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Passant beaucoup de temps dans la rue du village, j'entendais des garçons plus âgés proférer des jurons. Un jour, ma mère m'entendit prononcer un de ces jurons. Elle entra dans une vive colère, m'attrapa, ouvrit à la volée la porte de la maison, m'allongea par terre, la tête sur le seuil puis, prenant une serpe, elle la brandit au-dessus de mon cou et me dit d'une voie terrible:
– Si je t'entends encore une fois jurer, je te couperai la tête en cet endroit précis.
Fort effrayé, je la suppliai de me laisser en vie en promettant de ne plus jamais utiliser de vilaines mots. Depuis cet instant et jusqu’aujourd’hui, le Seigneur m'a préservé des mots impudiques.

Mémoires de M.E. Nikolaïev.
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