Ce livre est constitué de plusieurs parties qui m'ont diversement intéressé.
Une préface d'une dizaine de pages de
Basile Kerblay situe bien le récit dans son contexte historique et sociologique.
le récit autobiographique d'
Ivan Stoliaroff, coeur de l'ouvrage, est passionnant, hormis une dizaine de pages que j'ai survolées, concernant des pratiques liturgiques. le narrateur met en évidence la pauvreté de paysans de son village natal situé à 500 kms au sud de Moscou et des injustices qui frappaient la classe paysanne dans son ensemble à la fin du XIXe siècle, même après l'abolition du servage (1861). Son récit montre aussi la place importante de la religion orthodoxe dans la société russe de cette époque et permet de mieux comprendre le fonctionnement du "mir" (communauté paysanne), ainsi que certains des facteurs ayant contribué aux révolutions de 1905 (échouée) puis de 1917 ("réussie"). Par ses études, l'auteur a pu échapper à la vie qu'auraient souhaitée ses parents pour lui et à l'état d'ignorance profond de la classe sociale dont il émane. Il est cependant resté très respectueux et admiratif de ses parents, pour leur patience, leur droiture et leur courage face aux difficultés - autant de qualités qu'il prête à une grande partie de la paysannerie.
Quatre autres témoignages sont annexés à ce récit autobiographique. J'ai apprécié celui du secrétaire d'un tribunal (1896) mais me suis vite lassé des extraits du journal d'un prêtre qui reflètent sa conception du monde sans vraiment expliquer le fonctionnement de la société dans laquelle il vit.
Quatre études datant de 1926 à 1966 de
Pierre Pascal complètent l'ouvrage. J'ai particulièrement apprécié celle décrivant notamment l'architecture de l'isba du milieu des années 1920.
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