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EAN : 9782266165648
345 pages
Pocket (20/04/2006)
2.21/5   7 notes
Résumé :

Eveillé à la philosophie par la lecture du Traité de l'homme de Descartes, Nicolas Malebranche privilégie une analyse physiologique et mécaniste de l'imagination dans son grand ouvrage anthropologique, De la recherche de la vérité. Si l'on y retrouve encore des influences éclectiques, comme celles de la médecine antique, de la morale stoïcienne, du libertinage érudit et même de la culture populai... >Voir plus
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L’imagination de Sénèque n’est quelquefois pas mieux réglée que celle de Tertullien. Ses mouvements impétueux l’emportent souvent dans des pays qui lui sont inconnus, où néanmoins il marche avec la même assurance, que s’il savait où il est et où il va. Pourvu qu’il fasse de grands pas, des pas figurés et dans une juste cadence, il s’imagine qu’il avance beaucoup ; mais il ressemble à ceux qui dansent, qui finissent toujours où ils ont commencé.
Il faut bien distinguer la force et la beauté des paroles, de la force et de l’évidence des raisons. Il y a sans doute beaucoup de force, et quelque beauté dans les paroles de Sénèque, mais il y a très peu de force et d’évidence dans ses raisons. Il donne par la force de l’imagination un certain tour à ses paroles, qui touche, qui agite, et qui persuade par impression ; mais il ne leur donne pas cette netteté, et cette lumière pure, qui éclaire et qui persuade par évidence. Il convainc parce qu’il émeut, et parce qu’il plaît ; mais je ne crois pas qu’il lui arrive de persuader ceux qui le peuvent lire de sang-froid, qui prennent garde à la surprise, et qui ont coutume de ne se rendre qu’à la clarté et à l’évidence des raisons. En un mot, pourvu qu’il parle et qu’il parle bien, il se met peu en peine de ce qu’il dit, comme si on pouvait bien parler sans savoir ce qu’on dit : et ainsi il persuade sans que l’on sache souvent, ni de quoi, ni comment on est persuadé, comme si on devait jamais se laisser persuader de quelque chose sans le concevoir distinctement, et sans avoir examiné les preuves qui le démontrent.
Qu’y a-t-il de plus pompeux et de plus magnifique, que l’idée qu’il nous donne de son sage ; mais qu’y a-y-il au fond de plus vain et de plus imaginaire ? Le portrait qu’il fait de Caton est trop beau pour être naturel ; ce n’est que du fard et que du plâtre qui ne donne dans la vue que de ceux qui n’étudient, et qui ne connaissent point la nature. Caton était un homme sujet à la misère des hommes : il n’était point invulnérable, c’est une idée ; ceux qui le frappaient, le blessaient. Il n’avait ni la dureté du diamant, que le fer ne peut briser, ni la fermeté des rochers, que les flots ne peuvent ébranler, comme Sénèque le prétend. En un mot, il n’était point insensible ; et le même Sénèque se trouve obligé d’en tomber d’accord, lorsque son imagination s’est un peu refroidie, et qu’il fait davantage de réflexion à ce qu’il dit.
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