C'est un philosophe qui se pose des questions, philosophiques, sur la maladie d'Alzheimer...
Ce qui a de particulier est qu'il ne s'agit pas d'un sujet de recherche générale comme c'est commun dans le milieu scientifique, mais de sa propre épouse, atteinte de la maladie.
Il n'hésite pas à se poser toutes les questions, vraiment toutes, au sujet des êtres humains et les rapports entre eux. Des questions dures : c'est quoi un être humain ? Une personne, diminuée par la maladie est encore un être humain ? Comment le reconnaître comme étant un être humain ? "Comment je peux reconnaître celle de qui je suis tombé amoureux à mes 20 ans ? Est-ce encore la même personne ?"
Toutes ces questions sont étudiées d'un point de vue philosophique, même s'il ne peut pas s'empêcher d'inclure sa partie personnelle. Chaque chapitre termine avec le récit des visites faites à son épouse dans un établissement spécialisé.
L'auteur n'hésite pas à se questionner : "Une question terrible, cela est sûr, mais qui ne peut pas laisser la philosophie sans voix, si la philosophie sert à quelque chose.".
Je ne raconterai pas la fin... ses conclusions. Il faut le lire.
C'est un livre d'une très grande humanité, à lire par tous, même ceux qui ne sont pas concernés par cette maladie dans son entourage.
Il est facile d'étudier la philosophie sur des sujets dont on n'est pas concerné dans sa partie la plus intime. Je n'ose pas imaginer ô combien ceci a été difficile pour l'auteur. Mais j'imagine que dans sa tête il fallait qu'il le fasse. Comme il le dit, si la philosophie sert à quelque chose, elle me donnera une réponse.
Je pense que ce petit bouquin restera l'oeuvre première de
Michel Malherbe. C'est un petit bijou. Un des livres les plus émouvants que j'ai lu ces dernières années.
Au delà de cette lecture, je ne peux que conseiller de regarder, aussi, les vidéos sur ce livre que l'on trouve sur internet, en particulier une interview avec
Raphael Enthoven et une participation à une université d'été sur les maladies neuro dégénératives.