Comme dans une grande partie de son oeuvre,
Eduardo Mallea dresse dans son essai La vida blanca un portrait analytique de son pays en crise postmoderniste notamment sociale et spirituelle des années 60, opposant une Argentine visible, entièrement construite sur des artifices sociaux et animées par des préoccupations matérielles, à une Argentine invisible et authentique et qui ne peut s'incarner que dans une aristocratie naturelle de l'âme, seule capable d'extraire l'individu de la "part vile et prédatrice de la vie". Et c'est le rôle de l'écrivain, selon lui, de révéler cette part invisible de l'âme de son pays et de la foi de ses habitants.
C'est le titre qui finalement donne le ton de cet essai : la vida blanca (et surtout l'adjectif blanca) symbolise la volonté de l'auteur d'invoquer une existence supérieure, exempte de médiocrité, pour un peuple enfin conscient de son intense vie intérieure, proposant ainsi une conscience collective originale, non soumise aux injonctions de la société de consommation corruptrices de l'identité nationale des argentins.
Entre méditation et analyse critique, cet essai interroge également la littérature comme voie de connaissance du monde, thème récurrent dans son oeuvre ;
Eduardo Mallea y dénonce enfin un univers urbain argentin protéiforme et cosmopolite, trompeur et instable, source pour l'homme de solitude et de tourment.
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