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EAN : 9791022612500
240 pages
Editions Métailié (07/04/2023)
4.11/5   14 notes
Résumé :
Il y a peu de livres qui ont en même temps un effet physique, moral et intellectuel sur les lecteurs. Il y a peu de livres qui vous bousculent par leur honnêteté tout comme par leur pertinence. Ce livre, brutal et nécessaire, en est un.

Il parle de la vie de trois personnes qui ont un jour décidé de témoigner et de leur mort, conséquence de ce témoignage. À partir de l’assassinat de trois de ses sources, Óscar Martínez, l’un des reporters les plus cou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le Salvador est l'un des pays les plus meurtriers du monde. Les gangs (« pandillas ») les plus violents s'y livrent depuis des années une guerre sans merci, à laquelle s'ajoutent les « affrontements » réguliers avec la police. Pourquoi des guillemets ? Je m'explique.
S'il est légitime pour un gouvernement de vouloir mettre fin à la violence des gangs et à l'insécurité qui en résulte, encore faut-il en donner les moyens aux forces de l'ordre d'abord, aux tribunaux et aux prisons ensuite.
Et c'est bien là tout le problème : corruption à tous les étages d'une part, et spirale infinie de violence d'autre part : sans qu'on sache très bien qui a commencé (version salvadorienne de l'oeuf ou la poule), les pandilleros tuent les flics pour se venger ou se défendre, d'autres flics abattent d'autres pandilleros pour se défendre ou se venger, la surenchère de vengeance s'étend aux familles des uns et des autres et cela ne s'arrête jamais. Sauf que cela devrait s'arrêter puisque les flics sont censés représenter la loi, l'autorité et l'Etat, et que même si au Salvador, il est très peu question d'Etat de droit, on ne devrait pas pour autant en arriver à une loi du Talion exponentielle. Mais que cela ne s'arrête pas, parce que les flics sont en l'occurrence eux aussi constamment harcelés, menacés, ciblés, torturés, tués par les gangs, et que les opérations commandos tournent régulièrement en bavure, la plupart du temps même pas accidentelles.
Et donc quand l'auteur parle d' « affrontement » avec la police, il veut dire en réalité « massacre commis par la police ».
C'est un énième de ces épisodes sanglants qui a mené à ce livre : dans le bled paumé de Santa Teresa, un groupe de policiers a abattu, en pleine nuit et dans une église, un groupe de pandilleros désarmés, ainsi qu'un jeune homme qui n'était membre d'aucun gang, et a ensuite maquillé la scène de crime en affrontement « authentique », certain de son impunité. Sauf qu'il y avait deux témoins, qui ont accepté de parler au journaliste, lequel, après investigations et recoupement de multiples indices, a publié l'histoire, qui a mené tant bien que mal à la mise en accusation et au procès de huit policiers.
Mais tout est mal qui finit mal, puisque par la suite, un des témoins a été assassiné, avec deux autres personnes innocentes, et que l'autre témoin vit encore sous la menace permanente des bourreaux assoiffés de revanche et de violence.
Dans « Les morts et le journaliste », Óscar Martínez, journaliste d'investigation spécialiste des thèmes de la migration et de la violence en Amérique centrale, revient sur ce crime et son enquête. Il s'interroge plus largement sur son métier, sa déontologie, explique comment il ne publie que des enquêtes dont il a pu prouver le moindre élément, parle de celles auxquelles il a dû renoncer, pour la raison inverse. Il questionne également les liens entre le journaliste et ses sources : si ce sont des victimes, faut-il sympathiser avec elles, faire preuve d'empathie, essayer de les aider, de les sauver, garder le contact après l'enquête ? Et si ce sont des bourreaux, comment interagir ? Des réflexions sur le pourquoi et le comment de ce métier si particulier dans cette zone si dangereuse du monde, sur cette violence infernale qui semble sans fin ni solution.
Malgré une structure qui aurait pu être plus claire (on sent que cela a été écrit d'un seul jet), « Les morts et le journaliste » est un livre terrible, dur, brutal, qui ne laisse pas de place à l'espoir ou à la rédemption. Mais la démarche est nécessaire et ici, remarquable d'honnêteté et de courage.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un grand grand merci à Babelio et aux éditions Métailié pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse Critique non fiction. Un livre qui m'a impressionnée, son récit, son auteur, les questions posées....
.
Avant de parler du livre, une petite série de chiffres :
France : 1,2 homicides pour 100 000 habitants
Etats-Unis : 5 homicides pour 100 000 habitants
Salvador : 107 homicides pour 100 000 habitants.
Vertigineux !
Il faut prendre acte de ces données pour comprendre le récit qui est fait par Oscar Martinez, journaliste qui s'interroge sur son métier, ses limites et la violence qui l'entoure.
Il cherche à comprendre son métier. Ses questions sont néanmoins à entrecroiser avec la physionomie de son pays, le pays le plus violent au monde. Et sa principale question concerne ses sources : celles et ceux qui vont oser dire. Quand s'arrêter ? Quand écrire ? Quel risque ? Pour eux qui dénoncent... Mais dénoncer peut être synonyme de trahir dans ce pays ultra violent gangréné par des gangs ultra violents... Et trahir est synonyme de mort (pas rapide en plus).
Je suis restée sidérée à la lecture de ce récit. du début à la fin. J'ai souvent lu des extraits à mon mari.
Les questions que l'auteur se pose sont pertinentes, encore plus dans son pays. Son récit va être celui d'un massacre organisé par la police. 1 témoin. Qui va en mourir. Entraînant avec lui 2 innocents qui vont également en payer le prix. Avec ce récit il entrecroise d'autres histoires : celles des migrants fuyant l'Amérique centrale et sa violence dans l'espoir de trouver une vie meilleure plus au Nord, celle d'une mère qui a vu mourir son fils suppliant tué par la police (fils qui a eu le malheur d'être au mauvais endroit au mauvais moment) et le procès qui va s'en suivre, celle de la mainmise des gangs sur la vie quotidienne ou comment des gamins de 15 ans font la loi à toute la population salvadorienne....

L'auteur se questionne : ses relations avec ses sources (parfois victimes, parfois coupables), les conséquences des témoignages, leur compréhension de celles-ci.
Oscar Martinez est courageux et honnête. Il ne fait pas de lui un preux chevalier blanc, il s'interroge, hésite, se raconte dans des scènes pas glorieuses pour lui montrant les limites de ce qu'il peut faire.... C'est ce qui fait toute la richesse du livre.
Mais finalement quelle triste destinée pour les habitants du Salvador....
.
Un livre bouleversant, glaçant, qui fait oeuvre utile.
Un livre que je vous conseille vivement, que je n'ai pas pu lâcher une fois commencé. Un livre marquant et qui m'a donné envie de m'intéresser au Salvador, ce petit pays ravagé....
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On ne sort pas indemne de ce livre. La pensée qui me vient à l'esprit, qui ne me quitte pas est : « la vie n'est pas égale, selon le pays où l'on naît, selon que l'on naît riche ou pauvre et dans quel contexte on grandit. » Surtout au Salvador, pays considéré comme un des plus violents de la planète.

Depuis la dernière page fermée, je n'arrive plus à me plonger dans un autre livre. Cela fait déjà une quinzaine de jours. Peut-être donner mon avis, va-t-il me libérer ?

C'est un livre dur, difficile à digérer. L'écriture d'Oscar MARTINEZ ne vous en laisse pas le choix. Vous avancez à un rythme fou, ingérez la folie meurtrière des hommes à chaque page. Vous vous questionnez. Comment rendre compte ? Oscar MARTINEZ ne lâche rien, va à la rencontre des hommes, des sources. Il sait qu'à chaque moment il met sa vie en danger. Mais comment rendre compte si vous n'entendez pas les différentes versions aussi bien des Pandillas, de la population misérable qui subit les exactions de la police alors qu'ils n'ont rien fait, qui paient de leur vie la folie des policiers qui tirent sur qui bon leur semble, sans sommité, sans savoir s'il y a des coupables ou pas, uniquement pour tuer parce que tout simplement vous être trop pauvre ? Il explique également, que les policiers sont tout aussi pauvres que ceux qu'ils tuent. Que le pays est corrompu du plus bas de l'échelle à l'échelon le plus haut.

« La pandilla ne t'offre pas un salaire, elle t'offre une position différente dans ce monde. C'est ce qui est arrivé dans les années 1980 à José Antonio Terán, qui cherchait à ne plus être le gamin ayant fui une cruelle guerre civile, qui souhaitait travailler bien que sans-papiers, mais qui pour finir a voulu être El Veneno de Fulton (et l'a été), un redoutable pandillero. Quand quelqu'un ne peut aspirer selon certaines règles qu'à n'être rien, il cherche à être quelqu'un selon d'autre règles.
Etre quelqu'un est dans la nature humaine.
Etre quelqu'un n'est jamais être rien.
La vie c'est la recherche d'un sens, et le monde est fait pour que beaucoup d'individus ne le trouvent pas. »


Comment trouver et dire la vérité avec le plus d'honnêteté possible ? C'est ce qu'explique à chaque page Oscar MARTINEZ. Sa vision du journalisme. Si vous n'allez pas à la source, alors vous ne dites pas la vérité. Vous vous ferez votre opinion selon ce que l'on vous aura dit mais pas ce que vous aurez VOUS entendu de vos propres oreilles, vous n'aurez pas le contexte, vous ne « sentirez pas » l'ambiance, vous ne cernerez pas l'individu que vous interrogez. Ce ne sera pas honnête.

« « le plus beau métier du monde » disait García Márquez (en parlant du métier de journaliste). «Foutaises », pourrais-je lui répondre avec la plus grande admiration.

Le plus beau métier du monde, c'est sûrement autre chose : un ébéniste renommé, un cuisinier célèbre, un mécanicien qui passe à la télé, un jongleur de réputation mondiale, un acteur porno bien dans sa peau, un auteur de guides touristiques, un boxeur sans commotions cérébrales, un goûteur de marihuana. Je crois que journaliste, ce n'est pas le plus beau métier du monde. C'est juste un slogan. Ne le répétez pas, remettez-le en cause.

Je préfère ce qu'en a dit Guillermoprieto, que c'est un métier qui te donne un immense privilège et une énorme responsabilité : être témoin du monde au premier rang. Même si parfois, presque toujours, le spectacle est funeste. Ca, c'est moi qui le dis. »


« A tous les naïfs qui portent encore aux nues l'objectivité journalistique, je dis cela : Rudi était – est ce que j'ai choisi. Je n'ai jamais rien inventé sur lui, mais j'ai tout choisi : quoi lui demander, ce qui le rendait intéressant, quels mots retenir dans ce qu'il m'a dit, à quel moment écrire sur lui. Quand Rudi était une histoire, quand Rudi était une chaussure.
Vous vous souvenez de cette foutue honnêteté ? Eh bien j'ai passé des mois sans rien promettre à Rudi, même pas que je raconterais son histoire. J'ai passé des mois sans accord établi : je veux seulement entendre tes réponses, je ne sais pas encore pourquoi. »

Bon j'arrête là les citations sinon le livre y passerait.

L'écriture d'Oscar MARTINEZ est tendue, sporadique. Il écrit, écrit, de façon non linéaire, fait des circonvolutions, tout en suivant le fil d'ariane : Rudi et son contexte, dans son entièreté. Et lui, Oscar MARTINEZ, comment va-t-il ? Comment fait-il pour continuer à rendre compte, quoi qu'il en coûte ?

« Il y a des morts. Point » sont les derniers mots du livre.

Je remercie vivement les Editions Métallié et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre lors de la dernière masse critique.
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✍🏻Chronique✍🏻

« Une mort c'est seulement un maillon qui disparaît. Mais les conséquences de cette disparition sont profondes, irréparables, et changent des vies. »

Alors, imaginez des morts. Des morts au pluriel, et pourtant singulièrement silenciées. Des morts au Salvador, il en a beaucoup. Il y en a trop autour du triangle nord de l'Amérique centrale. Les chiffres s'affolent mais, en revanche, pas les moyens d'enrayer le phénomène…Des morts injustes, des morts injustifiées, des morts persistantes. Des morts, encore et encore. Des morts et le journaliste, qui ne peut s'y résoudre. Avec son style et son carnet, il n'a que ça, pour faire bouger les choses. Alors il essaie de comprendre, de changer son regard, d'intégrer, de protéger, de faire parler, d'insister, de renseigner, de changer le monde. le journalisme d'investigation, c'est une vocation chronophage et un risque permanent. La violence est tellement intégrée dans leurs modes de vies, qu'il est quasi impossible de défaire les raisons et déraisons de leurs mécaniques, mais ce journaliste, Oscar Martinez, se risque à s'y confronter et à nous confronter, avec ce livre poignant, à cette triste réalité, au péril de sa vie, mais aussi celles de ses sources. La mort est omniprésente en ces lieux, c'est une constante. Enquêter auprès des membres de pandilla et de la corruption policière se révèle être une épreuve titanesque. La limite entre bons et méchants a depuis longtemps disparue pour ne laisser place qu'à des dérives et bavures en tout genres, qu'à toujours plus de violences et de risques pour les innocents comme les coupables, qu'à toujours plus de morts. Des morts, des morts, des morts. Au bout d'un moment, à compter tous ces morts, on a envie que ça s'arrête, on veut se rendre utile, mettre des mots sur un carnet Moleskine, pour ne pas oublier. Pour montrer qu'on n'est pas indifférent. Qu'un seul maillon, peut être le début d'un changement profond. On le souhaite honnêtement après cette lecture.
Cet essai de Oscar Martinez est un moment fort en émotions. Il raconte son métier de journaliste avec ce que ça comporte de doutes, de remises en questions, de choix, d'interrogations, de sacrifices et d'énergie. Il nous raconte son expérience et un des moments les plus bouleversants de sa carrière avec beaucoup d'humanité et de sincérité qui font qu'on est touché, en plein coeur. Il tire à mots réels. Et c'est puissant. Éprouvant. Sur-intense. Des histoires comme celle-ci, change une vie. Des histoires comme celle-ci nous rappelle que certains actes sont irréparables, définitifs et déchirants. Des histoires comme celles-ci doivent dépasser les frontières, être mise en lumière, pour que le monde change…

« Comment une société monstrueusement violente se crée-t-elle? »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Ce livre est un essai dans lequel l'auteur, un journaliste salvadorien, se questionne sur son métier, notamment sur le rapport qu'un journaliste doit entretenir avec ses sources.

Le Salvador, ce petit pays d'Amérique Centrale, est l'un des endroits les plus dangereux au monde avec un taux d'homicide extrêmement élevé. C'est un pays ultra violent, avec une justice quasiment invisible, des politiciens pourris et incompétents, une police corrompue et sanguinaire, et des pandillas (gangs) qui gangrènent tout le pays.

Dans ce pays sans foi ni loi et à travers le décès de trois de ses sources, le journaliste se remet en question lui et le métier qu'il fait. Qu'a-t-il le droit de faire, jusqu'où aller pour ne pas mettre en danger ses sources, comment les protéger, où faut-il s'arrêter, la question de la rétribution se pose aussi... Où placer le curseur ? Toutes ces interrogations affleurent sans pour autant obtenir forcément de réponse.

Ce journaliste est très courageux pour le métier qu'il effectue dans un pays ultra dangereux en tentant de dénoncer la violence de tout bord et pour avoir écrit ce récit. Les questions qu'ils se posent sont légitimes.

Par contre, le récit manque de construction, parfois de clarté, ce qui fait que l'on peut être de temps en temps un peu dérouté. Mais c'est un récit fort, où l'auteur essaie de rendre compte de la difficulté de son travail de façon la plus honnête possible.

Un essai coup de poing écrit par un journaliste téméraire qui n'est pas encore résigné mais qui s'interroge sur son métier, son efficacité et son utilité dans ces pays gangrenés de partout.




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critiques presse (1)
LaCroix
15 mai 2023
Journaliste salvadorien, Oscar Martinez écrit dans « Les morts et le journaliste » sur les violences qui ravagent l’Amérique centrale, entre bandes criminelles et polices corrompues.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est curieux comme souvent les gens rencontrent Dieu dans les calamités. Dieu se révèle souvent dans les prisons et en temps de guerre, de faillite et de pandémie. Dieu, on ne le rencontre pratiquement jamais sur les parcours de golf ou dans les résidences au bord de la mer et les cocktails.
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Les flics de base et les membres des pandillas [gangs] appartiennent au même milieu social défavorisé. Ils habitent les mêmes quartiers. Rien qu'en 2015 [...], 93 policiers ont été assassinés par des pandilleros. La grande majorité, pendant qu'ils étaient hors service. Des vidéos filmées par des pandilleros et montrant des assassinats de policiers en pleine cambrousse ont circulé.
L'une de ces vidéos, deux personnes me l'ont montrée: un policier et un pandillero. Le policier [...] me l'a montrée [...] après avoir prononcé cette phrase: "Regardez bien ce que font ces filsdeputes sadiques. Comment voulez-vous après ça que les collègues ne soient pas fumasses et ne sortent pas les buter?"
Le pandillero [...] me l'a montrée [...] après m'avoir dit: "Les flics leur en foutent plein la gueule, tuent les membres de leurs familles et débarquent chez eux en pleine nuit pour les tabasser sans aucune preuve, alors forcément les hommies deviennent dingues et veulent se venger [...]."
Cela va bien au-delà d'oeil pour oeil.
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Un journaliste change-t-il les choses ?
Toujours.
Je ne crois pas que révéler ou ne pas révéler revient au même. Je n’arrive pas à me dire qu’expliquer ou ne pas expliquer ne change rien au monde.
Un journaliste change-t-il les choses comme il voudrait qu’elles changent ?
Je ne crois pas. Je sais que cela ne dépend jamais du journaliste.
(…)
Changer les choses, c’est l’utopie. Avoir des doutes, c’est l’essence, le moteur primaire, le malaise permanent, la recherche sans fin.
(p. 218 et 220, “Souvenir 11 : Changer les choses”).
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Quand quelqu'un ne peut aspirer selon certaines règles qu'à n'être rien, il cherche à être quelqu'un selon d'autres règles. Être quelqu'un est dans la nature humaine. Être quelqu'un n'est jamais être rien. La vie, c'est la recherche d'un sens, et le monde est fait pour que beaucoup d'individus ne le trouvent pas.
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Dans ce pays la mort est un héritage, un ciment. Un pays qui n'a condamné personne quand en 1980 un franc-tireur, envoyé par un dirigeant de la droite radicale et financé par des hommes d'affaires qui passent la plus part de leur temps à Miami, a déchiqueté la poitrine de monseigneur Oscar Arnulfo Roero pendant qu'il faisait la messe; un pays qui n'a condamné personne pour le massacre d'El Mozote, où près de 1000 personnes désarmées, des enfants en majorité, ont été assassinés en 1981 par un comédien d'élite de l'armée salvadorienne, comme ça, parce qu'ils pensaient que c'étaient des insurgés ; un pays qui n'a condamné personne quand en 1989 un commando militaire à pénétré dans l'université pour y assassiner six jésuites, leur employée de maison et sa fille. "
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