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Andreas Malm (Autre)Étienne Dobenesque (Traducteur)
EAN : 9782358722032
160 pages
La Fabrique éditions (18/09/2020)
4.23/5   13 notes
Résumé :
Le début de la décennie semble marqué par une accélération de l'histoire de la relation des hommes à la Terre.
Alors que les conséquences du dérèglement climatique, de l'Australie au Kenya, prenaient la forme de méga feux, de cyclones et de nuages de criquets ravageurs, le Covid-19 est venu frapper comme un éclair plus de la moitié de la population mondiale. Rapidement, les mesures de confinement prises par les gouvernements du monde entier ont cependant lais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Andreas Malm, naître de conférence en géographie humaine en Suède et militant pour le climat, décrit les mécanisme par lesquels le capital, dans sa quête de profit sans fin, produit le risque épidémique et le réchauffement climatique. Il plaide pour des politiques radicales à grande échelle, des méthodes révolutionnaires plutôt que d'inutiles demi-mesures bureaucratiques.
(...)
En comparant les moyens déployés pour lutter contre une pandémie surgie soudainement et le déni opposé depuis des décennies aux menaces de dérèglement climatique, Andreas Malm met en évidence les rouages idéologiques qui animent les gouvernements des pays capitalistes. Il démontre également comment ces catastrophes sont liées par une même cause à laquelle on ne s'attaque pas, se contentant d'en traiter (ou nier) les symptômes. Confrontés à des avalanches d'informations quotidiennes, il nous permet, par un propice recul, une saine mise en perspective. Nous laisserons les lecteurs faire leur propre tri parmi ses propositions et surtout leur mise en oeuvre, qui pourront parfois laisser dubitatif.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Andreas Malm est universitaire, penseur de la gauche vraiment à gauche en Europe, il travaille sur le déséquilibre engendré par le capitalisme sur la climat depuis un bon moment.
Dans ce livre, il se saisit de l'objet Coronavirus pour en donner une analyse très juste, distanciée et avec une salutaire prise de recul, que l'urgence permanente de cette dernière année empêche bien souvent de prendre !

C'est un texte sans concession, très ancré à gauche, avec des références explicites au marxisme, au léninisme, à Blanqui et à Luxemburg. Pas de surprise, pas de rhétorique, tout est très clair. Les politiques capitalistes sont expliquées point par point, et expliqué est aussi l'incapacité systémique de résoudre le problème des épidémies par les gouvernements. On s'attaque aux symptômes et non pas aux causes, que le capitalisme ne peut pas éliminer puisque ce serait un suicide pour lui. Les dernières épidémies de type Covid viennent toutes de la même cause, des espèces voient leurs habitats détruits par l'homme, elle se rapprochent de lui, stressés par la perte de leur mode de vie, et transmettent les virus qu'elles portent de façon saine à des espèces qui les transmettent à l'homme, puisqu'ils vivent ensemble...
La déforestation notamment est cause de nos soucis actuels, détruisant l'habitat des chauves souris, porteuses de milliers de covid différents... déforestation qui a pour but de produire de la viande, du soja, du cacao, ...

Il faudrait donc repenser le système, accepter de sauver la planète et de changer drastiquement de mode de vie, de transformer notre industrie très rapidement, chose que jamais les citoyens ne feront d'eux-même ; il faut donc que l'état s'en charge, selon Malm, c'est là le paradoxe de la situation !

En effet, nos états actuels sont plutôt les rois de la demi-mesure inefficace, chose qu'il faut au plus tôt stopper pour accélérer le changement de façon drastique, révolutionnaire !

Bref, un livre qui n'y va pas par quatre chemins, annonce tout du long la couleur, sans optimisme béat ni défaitisme misanthrope, très ancré à gauche et écologiste, et aussi très bien renseigné, documenté et sourcé (plus de 300 notes et références), un beau travail de mise en réseau des informations et de prise de recul, important en ce moment plus encore qu'à l'accoutumée...
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Andreas Malm expose avec force les causes "capitalistes" du dérèglement sanitaire, climatique et social de notre monde. Après le brillant "Comment saboter un pipeline", cet essai ajoute une sévère estocade à un système à bout de force.
Le chapitre "Communisme de guerre" est une belle démonstration de ce qu'il nous faudrait pour opérer la trop attendue transition vers un monde soutenable.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Étant une tendance à long terme, le réchauffement mondial a donné à ses responsables des possibilités d’obstruction étendues, qui vont de pair avec une chronologie de la mortalité qui touche d’abord les pauvres. Le Covid-19 n’a rien permis de semblable. Il a frappé si soudainement que les intérêts capitalistes n’ont absolument pas eu le temps d’échafauder des dispositifs pour résister à la suspension du business-as-usual. 
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Cet épisode de la crise écologique a souligné une fois encore la distinction ontologique entre humains et non-humains : Les chauves-souris ne se sont pas soudain lassées de leurs forêts, les pangolins ne se sont pas mis eux-même en vente. L'organisme baptisé SARS-CoV-2 n'a jamais échafaudé de plan pour s'infiltrer dans les avions et il n'en veut à personne. Les seuls agents doués d'intention dans cette histoire sont les humains, qui penses des choses comme "si j'élève ces rats je pourrai en vendre d'avantage" ou "il y a du pétrole sous ce marécage". Les humains et eux seuls fouraillent dans le guêpier. En revanche, la crise du coronavirus pourrait bien être ce moment où "les êtres humains deviennent conscients de leur propre naturalité et mettent fin à leur propre domination de la nature" pour la dire avec Adorno, conscie5nt étant ici le mot clé. Plus exactement, un débordement zoonotique de cette magnitude devrait être la preuve évidente que défendre le monde sauvage contre la capital parasite relève désormais de l'autodéfense humaine.
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Il est dans l’ADN du capitalisme (ou peut-être son ARN?) de s'accrocher et d'absor-ber; à l'instant où il cesse de le faire, il n'y a plus de reproduction du capital. Contrairement à d'autres parasites, il ne peut se contenter de végéter dans les poils ou les veines d'autres espèces pendant des millions d'années d'équilibre coévolutif. Il ne subsiste qu'en se développant et en ce sens, il présente une sorte de pandémicité permanente; il ne retourne pas se tapir dans l'ombre jusqu'à sa prochaine visite, comme Ebola ou Nipah. Du moment où il a bondi depuis son hôte réservoir sur les îles Britanniques, il a entamé son long travail historique de subsomption du monde sauvage, qu'elle prenne la forme d'une palmeraie, d'une mine de bauxite, d'un marché humide ou d'un élevage de rats

Tous ces êtres et ces choses et tant d'autres sans nombre représentent le monde sauvage pris dans la chaîne de la valeur, et compte tenu du fait biologique que les microbes font partie intégrante de cette nature, le capital doit les mobiliser également:
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Les oreilles ont été aussi sourdes aux scientifiques dans le cas du débordement zoonotique que dans celui du climat, si ce n'est plus. Les signaux d'alarme ont retenti sans être entendus, comme s'ils avaient sonné au fond d'une grotte perdue. Dès 1994, l'éminent « biologiste dialectique »
Richard Levins et ses collègues avertissaient que « la création de nouveaux habitats - en rasant des forêts au bulldozer, par exemple - permet[tait] à des micro-organismes rares ou isolés de proliférer et d'accéder aux gens ». « Jusqu'où la situation dans les tropiques peut-elle se dégrader avec le déclin de la biodiversité? », demandait une équipe découragée en 2006. « Tandis que la frontière séparant les habitats humains et sauvages s'es-tompe, nous sommes peut-être en train de préparer la prochaine grande pandémie », annonçait un préambule parmi tant d'autres dans l'une des revues de Nature en 2017. (p.111)
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Être radical au temps de l’urgence chronique, c’est prendre les catastrophes perpétuelles à leurs racines écologiques.
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Vidéo de Andreas Malm
Lundi 27 mars 2023 Andreas Malm (auteur de Comment saboter un pipeline) rencontrait Les Soulèvements de la Terre au Cirque électrique à l'occasion des 25 ans de la fabrique
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