Ce livre, je me languissais du jour où j'allais enfin pouvoir le lire, il était dans ma liste de livres à lire absolument; j'avais donc peur d'être déçue. Et cette peur ne s'est pas confirmée : j'ai littéralement adoré ce petit livre.
Le style de l'auteur,
Mathias Malzieu est époustouflant, magique et fantastique. Je n'ai pu m'empêcher de trouver des passages oniriquement merveilleux; je les ai relevés mais il y en a tellement, j'ai essayé de les limiter mais l'auteur a vraiment une très belle plume. Plume que j'adorerais lire de nouveau dans d'autres livres qu'il a écrit comme
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. Il y a simplement une chose qui m'a agacé à la longue, ce sont les envolés lyriques de Jack, lorsqu'il se plaint de sa situation et qu'il s'imagine parler à Madeleine, ses « Ô Madeleine... » deviennent même pénibles. Enfin, c'est ce que j'en ai pensé, mais ce n'est qu'un détail qui se noie dans la splendeur de sa plume.
Quant à l'histoire en elle-même, je la trouve poignante. L'utilisation du présent nous rend très proche du héros, l'on vit en même temps que lui ses aventures, ses désastres... L'épilogue, quant à lui, nous en éloigne : on voit le héros, de loin, perdu dans une profonde mélancolie, ce qui rend cette fin encore plus bouleversante : nous sommes éloignés du héros, nous ne pouvons rien faire, rien savoir de plus que sa tristesse.
On retrouve toutes les caractéristiques du conte avec ses adjuvants (Madeleine, Arthur...) et ses opposants (Joe, les Autres). La quête de Jack est de conquérir le coeur de Miss Acacia, cette quête est très touchante et l'on découvre petit à petit la personnalité de la demoiselle, très proche de Jack et en même temps si éloignée. de par son étrangeté : il a une horloge à la place du coeur, il fait tic-tic tout le temps : les Autres ne le comprennent pas et le prennent pour une chose. le thème d'Autrui est très exploitée et nous fait prendre conscience que la différence est souvent cible de moqueries, d'incompréhension... Jack paraît parfois seul dans ce monde rempli de superficialités.
Comme l'indique clairement la quatrième de couverture,
La Mécanique du Coeur est un conte cruel et merveilleux.