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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ian Manook est un conteur passionnant
Nous voici donc en Islande avec ces bretons de Paimpol venu faire fortune dans les eaux poissonneuses autour de l' Islande
Très vite l'affaire est entendue :ce sont les armateurs qui dictent leur loi et amassent les bénéfices
Les autres , les marins ,hormis le capitaine ne comptent pas
Accrochez-vous bien au début quand Ian Manook décrit les conditions de pêche et de survie à bord
C'est époustouflant. Quel talent pour nous immerger dans cet environnement hostile , puant , où ne compte que la quantité de poisson
Le pêcheur n'est rien .Aucune hygiène , des blessures, des maladies , des morts, voilà le quotidien
Il y'a tellement de dégâts que la France se sentira obligée de créer des dispensaires en Islande qui seront tenus par des congrégations religieuses avec les moyens du bord , quasiment rien hormis les prières et des soins dévoués et rudimentaires issus des coutumes locales
C'est là que se retrouveront deux pêcheurs bretons Lequéré et Kerano après le naufrage
Lequéré, instituteur breton avait été séduit par le récit de Loti, Pécheurs d' Islande qui décrivait à Paimpol de véritables héros à leur retour de pêche
Mais , il le dit lui-même
« Utopie prétentieuse des rêveurs,Je voulais me frotter,sur un bateau à la Rimbaud, à l' océan majestueux de Loti.Je ne savais pas encore la vague scélérate et l ‘ écume traîtresse.La mer, Eilin, ce n'est pas Loti, la mer c'est Hugo »
Oceanopo Nox, ô combien de marins, combien de capitaines…..
Eilin, c'est l'instutrice islandaise , francophone et cultivée qu'il a rencontré dans le petit village de Budir
Il y'a aussi Marie , une jeune infirmière bretonne qui accompagne le docteur officiel qui vient mettre de l'ordre et de la rigueur scientifique dans ce petit dispensaire
Conflit immédiat entre la religieuse qui est là depuis des années et les nouveaux arrivants, sûrs de leur savoir
C'est le seconde partie du roman beaucoup plus douce
Un peu d'amour, de beaux échanges entre deux personnages cultivés et beaucoup de questions
La première : retourner à Paimpol , reprendre la vie de marin pour l'un, rester en Islande où les gens sont simples dans leurs habitudes mais cultivés, adopter leur philosophie de vie bien éloignée des appétits mercantiles
C'est vraiment un très beau livre qui sait passer de la fureur à de beaux moments de sérénité
Une vraie réussite et un talent qui se confirme au fil des livres
Je vous conseille ce livre dur et subtil à la fois
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Quand Ian Manook traite d'un sujet, il y met les formes. D'une écriture riche au vocabulaire soigneusement choisi, ce roman nous présente un pan d'histoire à la saveur révoltante. Il nous fait voguer au travers d'un périple tragique qui mêle harmonieusement récit marin et beautés et histoires d'Islande, rôle et responsabilité de l'église, cruauté des hommes poussés par l'avidité, et la force de l'amour.
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Étant adepte de Ian Manook et de son personnage fabuleux Yeruldelgger, je suis toujours avide de le lire.
Et quelle lecture !
Un véritable coup de coeur !
Ian Manook nous conte l'histoire de ces pêcheurs bretons embarqués pour la pêche à la morue en Islande.
Et rien que ça, c'est une découverte. Je n'en connaissais rien.
Le tout orchestré par le gouvernement français.
Je me suis même demandé si l'Islande avait été une colonie française... Sachant pertinemment que non mais tant la volonté de l'Etat Français de disposer de ses ressources maritimes était extrême...
Soyez prêt pour un incroyable voyage.
Les paysages islandais, les traditions islandaises du début du XXeme siècle, les relations avec les pêcheurs français....
Tout est parfaitement réalisé et raconté...
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Ce livre, dont la couverture fascinante nous happe avant même de l'ouvrir, est à la fois un documentaire sur la pêche morutière de la fin du XIXème et du début XXème, un livre d'histoire, un livre social mais aussi, un roman d'aventure et d'amour d'une grande poésie.
Les premières pages sont saisissantes et nous embarquent sans ménagement à bord d'une goelette de pêche le Catherine faisant voile à Islande. Les pêcheurs sont des français de Paimpol et ils risquent leur vie dans des conditions effroyables pour gagner quelques francs destinés à subvenir aux besoins de leur famille mais surtout pour enrichir les armateurs.
Beaucoup mourront dans les eaux démontées ou plus tard, de maladie.
Dans les deux premiers chapitres, Ian Manook décrit de façon très précise et documenté, la pêche, la tempête, la navigation. C'est aussi dans les toutes premières pages que nous faisons la connaissance de Corentin Léquéré et Malo Kerano, deux des personnages de fiction principaux de l'histoire.
Dès le 3ème chapitre, nous voilà sur les terres de l'est de l'Islande, à Fáskrúðsfjörður village au creux d'un fjord, après le naufrage de la Catherine. le récit va prendre une tournure dans laquelle les personnages féminins vont apparaitre, tout aussi forts et courageux que les hommes.
De Marie, l'infirmière française venue mettre en place un hôpital laïque destiné à remplacer au nom de l'état français celui tenu depuis des années par les religieuses dont soeur Elisabeth autre personnage central, jusqu'à Eilin, jeune, belle et cultivé, toutes sont passionnantes.
Au travers de ces hommes et de ces femmes qui n'ont pas froid aux yeux, Ian Manook nous immerge talentueusement au coeur du paysage islandais où la nature est fascinante, toute puissante, aussi sublime que redoutable et dans laquelle l'humain, aussi attachant soit-il, fait figure d'anecdote.
En cela, je pense au film Godland, récemment vu au cinéma qui se déroule aussi en Islande et qui met en avant la brièveté de l'existence humaine face à l'éternelle nature.
Un beau voyage que ce roman dans lequel j'ai beaucoup appris.
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J'avais quitté Ian Manook avec son roman "Askja", la suite d'"Heimaey", deux romans qui se passaient en Islande. "Askja" m'avait un peu déçu car l'Islande faisait un peu, pour moi, office de carte postale. Je l'attendais donc au tournant.
Et là, l'écrivain voyageur réussit à nous passionner pour ce bout de terre volcanique. avec "A l'Islande", Ian Manook nous raconte la vie d'un hôpital francais à l'Est de l'Islande à Budir (faskrudsjfordur) au début du XXeme siècle. Cet hôpital avait été créé pour soigner les blessés des campagnes de pêche et recueillir les naufragés des bateaux qui s'échouaient sur les côtes. Avec peu de moyens, beaucoup de foi et d'engagement, on y soignait le scorbut, la typhoïde, le tétanos, et autres épidémies de dyssentrie des équipages...
Il décrit donc un pan de l' histoire de cette petite île perdue au nord de l'Atlantique et dont les mers regorgent de poisson.
Depuis la fin du XIXeme, en effet, des goélettes partaient des ports de Dunkerque, de Normandie et de Bretagne pour y pêcher la morue. On les appelait les Islandais, ou Terre-Neuvas (pour ceux qui pêchait dans ce coin).
A travers l'histoire de quelques marins et des infirmières de l'hôpital, Ian Manook décrit la vie de ces bagnards de la mer (démystifiant l'héroïsme loué par Pierre Loti dans "pêcheurs d'Islande").
Corentin Lequéré, second sur le Catherine, goélette gréée par des armateurs paimpolais survit au naufrage de celle-ci, avec Kerano et la plupart des hommes de son équipage. Lequéré est un révolté. Dans son récit des conditions de vie à bord. Il dénonce l'exploitation des marins et tout le folklore héroïque qui mène des jeunes Paimpolais à l'abattoir et dont la vie vaut moins que la morue, pour le compte de riches armateurs.
Kerano atteint de gangrène suite à un panaris non soigné va payer chèrement ce manque de soin.
Ces deux marins se retrouvent entre les mains de soeur Elizabeth et de Marie Drouet, la jeune infirmière nommée récemment par le ministère de la mer pour épauler le docteur Gunnarsson à l'hôpital.
Même si les Islandais se méfient de ces français qui agissent souvent comme des colons, Eilin, jeune institutrice islandaise, et Kerano vont se lier et partager leurs meilleurs moments. Lequéré va lui se laisser séduire par la soeur Elizabeth.
Ian Manook, à travers ce roman, décrit donc les conditions abominables de travail et d'hygiène à bord de ces bateaux et les caractères durs de ces pêcheurs, souvent influencés par la religion et les légendes. Il écrit aussi formidablement bien la mer, magnifique, puissante, sauvage et dangereuse. Les femmes sont également mises à l'honneur, libres, fortes et courageuses. Il y a du Jack London ou du Victor Hugo (les travailleurs de la mer) dans ce roman qui prend souvent des airs de récit. Ce format plutôt court (283 pages) est politique parfois, profondément humain, et va à l'essentiel pour nous passionner. Ceux qui aiment la littérature maritime seront comblés, et pour les autres c'est un très beau roman historique qui se dévore (avec un verre de Brennivin) !
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Bien loin de pérégrinations violentes de Yeruldegger en Mongolie, ou des aventures du policier Konrad en Islande, nous voici embarqués sur un bateau de pêche en haute mer, venu de Paimpol et qui vient pêcher la morue dans les eaux froides de l'Islande. Pris dans une tempête, le capitaine sauve les marins en s'échouant sur une plage d'un fjord islandais.

A partir de là on va suivre l'histoire de 2 marins, Kerano et Lequéré, mais aussi celles de Marie, jeune infirmière venue ouvrir un hôpital français qui doit remplacer l'hospice tenu par des religieuses, de Soeur Elisabeth future ex infirmière remplacée par Marie et d'Eilin, institutrice locale.
Dans des décors somptueux et sauvages, la vie de ces personnages nous est contée pendant quelques semaines.
Ian Manook décrit tout autant la vie sur les terres islandaises,avec son âpreté et ses trous d'eau chaude incroyables, que la vie des marins sur leur bateau de pêche. Bien loin d'un image héroïque, il décrit les forçats de la pêche qui se tuent à la tâche pour quelques tonnes de poisson.
Un très beau et très bon roman. Les destins des personnages sont durs et je réprouve cependant le choix de l'auteur d'en faire disparaitre certains.
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j'ai eu le plaisir de lire ce livre lors de mon voyage en Islande, j'en reviens aujourd'hui même et tourne la dernière page de ce magnifique récit , un parfait compagnon pour ce voyage dans les rudes et somptueux paysages islandais . je n'aurai pas pu rêver de meilleur livre pour m'accompagner , tant l'écriture , les personnages , les descriptions du paysage sont parfaits !

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Terminé cette nuit, « A Islande » de Ian Manook, un roman émouvant qui évoque la vie de pêcheurs de morue dans les années 1900. Les campagnes de pêche de l'époque n'avaient rien de facile, les armateurs ne souhaitaient que du rendement et peu importait les conditions de vie à bord !
Ces forçats des mers vivaient entassés dans des conditions d'insalubrité et de malnutrition terrible…Peu d'eau mais du vin et du cidre pour abrutir les marins et éviter les rebellions lorsqu'ils souffraient tous du froid, du scorbut et de la fatigue des longues heures passées à remonter les lignes lourdes de poissons…On était encore loin des chaluts modernes et ravageurs des fonds marins.
J'ai aimé ce roman qui a fait écho à mes souvenirs de petite fille quand ma grand-mère me parlait des campagnes de pêche de mon grand-père, que je n'ai pas connu, et qui lui partait à Terre-Neuve.
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Ian Manook n'est pas Pierre Loti. Il pose un autre regard sur les pécheurs d'Islande du début du XXe siècle. Un regard qui n'a rien d'esthétique ni de romantique puisqu'à travers une fiction richement documentée il raconte ce qu'il y a de moins glorieux et de plus sombre dans ces campagnes de pêche à la morue qui voient s'éloigner des côtes françaises les islandais de Paimpol pendant six mois.
L'auteur s'attachant à rendre sensible l'itinéraire de ces pêcheurs dans sa dimension sociale et politique, on découvre des marins amarrés à presque rien naviguant entre deux drames, le pire de l'existence qu'ils mènent c'est la dureté et la maltraitance érigées en mode de fonctionnement élémentaire à bord des goélettes, conséquence du cynisme des appétits des armateurs.

Il y a donc de la noirceur et un sentiment d'impuissance qui embrassent le récit mais l'humanisme et le volontarisme qui animent les protagonistes éloignent la tentation du misérabilisme. Dans ces eaux receleuses de désastres, l'auteur a su se tenir à bonne distance de tout ce qui lesterait son histoire. Les personnages dotés d'une noblesse morale et de caractère sont attachants, l'écriture particulièrement immersive nous laisse voir ce que les légendes préfèrent ignorer et le texte dense est mené magistralement.
J'ai véritablement été fascinée par la précision du langage, des phrases réfléchies capables de renvoyer des images qui transpercent les yeux, pénètrent l'esprit et trouvent facilement prise sans que la langue soit spécialement travaillée ou sonore. En aventurier qu'il a été, Ian Manook donne richesse à un texte en décrivant parfaitement les paysages minéraux, ces falaises de basalte baignées par des eaux noires toujours menaçantes qui attendent leur heure en léchant les rochers des côtes islandaises.

Ce roman à la puissance incomparable n'est certes qu'une fiction mais l'exactitude de ses évocations l'érige en véritable recueil commémoratif.
Lecture passionnante.
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Ce roman se passe en Islande, et ce n'est pas un polar.
L'auteur de ce roman est Ian Manook, et je confirme, ce n'est pas un polar.

Dans un roman aux personnages très attachants, Ian Manook nous parle de la pêche à la morue, aux abords de l'Islande, dans les premières années du vingtième siècle. Ceux dont on suit l'histoire sont des bretons de Paimpol, pécheurs par tradition, par obligation, parce qu'il ne savent rien faire d'autre, parce que rester à terre ne rapporte rien.
Les conditions de vie à bord des bateaux sont inhumaines et beaucoup y laissent leur vie.
Le Catherine pris dans une tempête s'échoue sur la cote islandaise, les rescapés sont pris en charge dans le tout nouvel hôpital, que le gouvernement français vient d'ouvrir, pour mettre fin à l'emprise du clergé sur les soins apportés aux marins.
L'auteur nous décrit plus précisément pendant les quelques semaines qui suivent le naufrage la vie de quelques personnages, Corentin Lequéré, pécheur expérimenté qui voudrait oeuvrer pour l'amélioration de la vie des marins, Kérano, instituteur, embarqué par romantisme, il voulait vivre par lui-même Pêcheur d'Islande. Il y a Marie, nouvelle arrivée en Islande, infirmière en chef, Soeur Elizabeth, qui jusqu'à présent s'occupait des soins aux marins, Eilin l'institutrice islandaise et son père Arthur. Leurs destins vont s'entrecroiser pour le meilleur et parfois le pire.
Le talent de l'écrivain se révèle tout autant dans ce récit que dans ses polars. l'écriture nerveuse prend aux tripes. L'Islande est là dans toute sa beauté sauvage, les personnages nous deviennent proches et nous captivent. Et chose appréciable pour ceux qui comme moi n'aiment pas quitter ceux qui ont peuplé notre esprit pour quelques heures, l'auteur nous donne dans des épilogues le détail de la fin de vie de chacun.
Un roman surprenant, découvert grâce à la critique de mon ami Fandol et l'appréciation positive de mon mari. Je n'aurais jamais pensé en l'ouvrant l'aimer autant.

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