Elle ne parle pas, mais sa grâce parle pour elle. Souvent je me surprends à rêver de ses courbes aux formes généreuses, à entreprendre un voyage imaginaire le long de ses hanches souples et fières, sur la couronne ronde et charnue de sa poitrine maternelle, jusqu’au royaume mystérieux et ombré de sa croupe où doit couler l’eau d’éternelle vigueur !
« La maison de l’araignée »
Ma solitude est belle
Elle est celle des loups.
Je vais par les étangs,
Je bois aux mares impures,
Calme et guettant, l'horizon
Dans la chaleur de mes genoux.
On m'a payé, jadis,
Et j'ai donné les miens.
J'ai connu la potence et relevé
Ma tête qui tremblait dans les orages.
Le chagrin qui m'habite est un autre mensonge,
Une autre trahison,
Je vis dans les tranchées d'une guerre oubliée,
Je cause avec les morts, les grands morts innocents,
Ce sont eux qui m'appellent,
Au matin,
Leurs voix fêlés se mêlent au rire des corbeaux.
J'ai frappé à des portes ouvertes et dormi
Sous des ponts indolents.
Chaque geste a suffi
Pour éloigner de moi les gardiens de troupeaux,
Les fantômes,
Les chiens.
La nuit qui me convient et une nuit de lune basse,
Nuit de rats,
Et de restes humains.
Ma solitude est belle
Elle est celle des loups.
Je vais par les étangs,
Je bois aux marres impures,
Calme, et guettant l'horizon
Dans la chaleur de mes genoux.