AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 151 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman d'actualité sur l'espoir d'un rebond des laissés-pour-compte de nos sociétés dans les années 1980. " Requiem pour une apache ", une critique acerbe, enjolivée d'un brin de poésie et surtout d'altérité bienvenue. Un roman qui n'est pas sans rappeler " La vie mode d'emploi - de Georges Perec " avec le détail des particularités de chaque personnage et leur implication avec les autres. Également, avec le roman de " La plaisanterie - Milan Kundera " où un jeune homme, à la suite d'une blague sur une carte postale aura sa vie bouleversée ; itou pour – Jolene – l'héroïne du roman de " Gilles Marchand ".

Or donc, Jolene n'est pas la plus drôle, ni la plus intelligente, ni la plus sympa, ni la plus branchée ; ainsi avec beaucoup de paramètres vont la rendre impopulaire puis la plus absente, que ce soit au lycée ou par la suite à son travail de caissière. Où d'ailleurs, elle se fera virée – elle ne supporte plus l'ignorance des clients, leur manque de politesse, et surtout de se voir affublé d'un badge –.

Elle avait pris l'habitude de prendre, en silence, un verre dans un café hôtel tenu le patron Jésus. Car elle écoute, un disque de Dolly Parton " Jolene ", puis elle part. Ici les habitués représentent un microcosme en soi : un chanteur ringard, d'anciens taulards, d'idiot du village ou bête de foire, ayant tous franchi depuis longtemps leur point de rupture...

Jolene va s'intégrer et vivre avec eux, car elle trouve l'amitié et surtout l'absence de regards critiques en permanence, qu'elle rencontrait dans la jungle citadine. Car si Jolene, ne s'impose jamais, ne dit rien ; la rancoeur va exploser quand un jour, un employé du gaz venu relever le compteur, demande d'une façon péremptoire où se trouve celui-ci, sans aucune formule de politesse ! Ainsi va débuter la période de révolution envers les riverains et surtout les administrations dont la police. Et bien sûr son corollaire le rejet de tous, voilà ce qu'il en coûte de ne pas être dans les normes et les codes sociaux. N'est-il pas infamant pour les habitants de cet hôtel d'être traités de hippies, de délinquants, de loubards, de clochards et d'ivrognes ?

Un récit qui semble hors du temps, mais tendre la main aux plus démunis ne fait pas uniquement partie d'une époque mais celle d'un humanisme invariable. Et en cela Gilles Marchand sous des dehors d'humour le distille parfaitement.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
Commenter  J’apprécie          30
Ils vivaient en paix, soit, avec leurs difficultés, mais ils vivaient en paix…
Il aura fallu, un “petit grain de sable”, un “Releveur” de gaz qui refuse de dire bonjour et tout à commencé à ce moment-là !

Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous connaissez sa poésie entre les mots.
Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous que vous allez découvrir des personnages extrêmement attachants.
Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous savez que vous allez sourire parfois, trouver son texte intéressant, toujours, voire un peu fou, un peu fantastique.
Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous vous attendez forcément à prendre beaucoup de plaisir à cette nouvelle lecture.

Et bien, vous êtes au bon endroit, vous ne vous êtes pas trompé.
On y va ?

Bienvenue dans cette grande fable poétique, politique et aussi dramatique, même si Gilles a le don de nous faire sourire entre les lignes.
Jésus tient une petite pension, où il reçoit de drôles d'individus. Les cassés de la vie, les fragiles, les pas beaux, les laids aussi, un chanteur oublié, un catcheur qu'on a trop frappé, des gens en colère, d'autres qui sourient tout le temps. Jésus ne fait pas ça pour l'argent. Il s'est donné une mission. Aider. Même si Mario, le “chef” de la cuisine, se met à penser, au bout d'un moment, que cela commence à faire beaucoup de monde tout ça !
Et puis un jour… Jolene arrive silencieuse, intriguée. Alors qu'elle-même peine à s'éveiller dans un monde qu'elle ne comprend décidément plus, elle va transformer le “refuge” en un symbole de liberté !

Voilà, vous savez tout… Ou presque !
Bah oui !
Il en faudra quand même un peu plus pour partager la vie de cette “bande d'ignorés” et verser quelques larmes… mais c'est tellement beau !

Dans un style qui me ravit à chaque fois, un doux moment de lecture où la musique est omniprésente…
Lien : http://leressentidejeanpaul...
Commenter  J’apprécie          40
Il y a assez peu d'écrivains que je suis attentivement et dont je lis chaque nouveau texte avec intérêt. Mais Gilles Marchand est de ceux-là, tant son univers me transporte et m'émeut. Ce fut à nouveau le cas avec son dernier roman, Requiem pour une apache.
Comme à son habitude, Gilles Marchand nous présente une galerie de personnages originaux et poignants. le narrateur, un musicien retombé dans l'oubli, nous introduit auprès de sa communauté : des éclopés de la vie, des recalés de la société. Un vieux bougon. Un adorable simplet. Un couple de criminels à la retraite. Une vendeuse d'encyclopédies. Tous squattent un petit hôtel dans Paris où ils vivent presque en autarcie. Ils sont tous plus fantaisistes les uns que les autres. Mais surtout, abîmés par la vie, ils renferment de nombreuses fêlures qui n'attendent pas grand-chose pour s'ouvrir à nouveau. Chaque personnage de cette étrange communauté s'avère, à sa façon, particulièrement attendrissant et nous captive dès son apparition.
Sous leurs airs inoffensifs, les personnages taisent une colère qui pourtant ne tarde pas à gronder en sourdine. Face à la façon dont ils sont traités par le reste de la société – regards en biais, piques, injures au quotidien – un raz-le-bol se fait sentir et promet de grands moments.
Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2020/12/16/requiem-pour-une-apache-gilles-marchand/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
Commenter  J’apprécie          00
C'est le second livre de Gilles Marchand que je lis. Il a un talent particulier pour parler de la différence. Ici il est question d'un groupe d'anonymes, réuni dans une pension. Chacun sa fêlure, chacun son passé cabossé, ils sont réunis car devenus des oubliés, des invisibles de la société.
Le roman mène l'intrigue d'un combat collectif pour le droit à la vie, à la liberté.
Beaucoup de poésie et de musique. le narrateur nous permet de découvrir tour à tour chaque personnage, leur passé, leur quotidien et leur entrée dans la lutte.
Une révolte, le point levé; une tragédie, un requiem pour un personnage dont le courage a été une lumière d'espoir et de liberté pour les autres.
J'ai beaucoup aimé ce roman, pour l'ambivalence du récit et des personnages. Mais aussi le style de l'auteur pour parler des autres.

Merci à babelio et aux éditions d'avoir proposé ce roman dans la Masse Critique.
Et pardon pour le retard.
Commenter  J’apprécie          220
Lorsque j'ai fait ma petite sélection pour la masse critique de janvier, je n'avais d'abord pas mis Requiem pour une apache dans ma présélection.
Mais je l'ai vu en bas de page, à la lettre R, et je l'ai ajouté.
C'est ce livre-là que j'ai reçu.
Quel magnifique coup du sort.
Ce bouquin est une pure merveille d'humanisme et d'empathie.
Ce n'est pas l'histoire d'une révolte, c'est le récit de la quête, de la conquête d'une dignité perdue.
C'est le combat de rebelles sans cause qui ne se sont pourtant pas rebellés eux-mêmes.
On les a rebellés. Si, c'est possible.
Tant de rêves brisés, de désirs inassouvis, de mensonges dévoilés, de soupirs tus et de souffrance rentrée.
Forcément, ça fait du bruit quand ça sort.
Et ça fait aussi beaucoup de bien.
Requiem pour une apache est un livre qui fait du bien.
Merci Gilles Marchand.
Lien : https://christophegele.com/2..
Commenter  J’apprécie          10
Quelle belle découverte que ce roman de l'excellente maison d'édition"aux forges de vulcain". le titre, la couverture et nous voilà parti dans un hôtel, pension de famille où se trouve le tenancier, Jésus (si,si) Mario le cuisinier et 12 locataires qui paient quand ils peuvent, s'entraident dès qu'ils peuvent. C'est là que va débarquer Jolène, d'abord pour squatter le judbox avec la chanson de Dolly Parton. Jolène qui, excusez du peu, avait un papa qui repeignait la tour Eiffel. Mais Jolène a travaillé comme caissière et en plus avec un badge avec son prénom. Alors, caissière, elle aime bien, mais le badge non. Ce qui va lui valoir de contester et donc d'être licenciée. Pourtant, Jolene, c'est une solitaire, plutôt tendre, mais ce premier acte d'"indépendance" va bouleverser sa vie. Elle va s'installer dans la chambre n° 13 de l'hôtel, et c'est en s'opposant tranquillement à un employé du gaz que tout va basculer. Je n'en dirais pas plus, ce serait trop dommage et de toute façon, il est impossible de décrire ce livre si tendre, si drôle, si juste, si poétique qui m'a fait penser à l'excellent film "les invisibles", avec des personnages cabossés, qui ne font pourtant pas de vagues mais qui s'en prennent plein la figure. Avec mon préféré, Antonin et son bizzarotron....Le tout est raconté par un pensionnaire de l'hôtel, ex musicien célèbre ce qui fait que l'on vit tout de l'intérieur. Rôle de la presse, rôle des bien pensants, rôle de la destinée que chacun se choisit. Bref. évidemment, je ne peux que vous conseillez cette lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Après "Un funambule sur le sable" et "Une bouche sans personne", je suis ravie de retrouver Gilles Marchand et son écriture ciselée, entre poésie et Rock N' Roll. Cette fois-ci, l'auteur dresse le portrait des invisibles, des éclopés... Bref, des laissés pour compte que la solitude bouffe.  Il orchestre la révolution idéalisée des oubliés, des timides... de ceux qui ne manquent pas de ressources mais qui ont du mal à oser.

Malgré quelques invraisemblances, Gilles Marchand touche juste. Avec cette communauté improbable de paumés hyper touchants, il joue la tendresse, il joue l'humour, il joue la réflexion sur notre société mal foutue. 

Ce roman est une ode à l'amitié qui réchauffe les coeurs et redonne de l'espoir. 
Lien : https://lireparelora.wordpre..
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman plaira à coup sûr aux romantiques, poètes, amoureux de la vie et des gens.
Aux cabossé.e.s, incompris.es, insulté.e.s et réprimé.e.s.
À celles et ceux au coeur de qui la colère gronde.
Une colère contre la société qui nous oblige à subir ou à participer.
Une colère de ne pas réussir à devenir les personnes que nous souhaiterions être.
Une colère qui s'exprime dans un lieu.
Un hôtel.

Ce roman est d'une lenteur exquise, comme un bonbon dur qui fond doucement sur la langue, mêlant la douceur du sucre et l'acidité du citron.
Des vers d'antan, des verres souvent, dévers d'enfants.

C'est une lecture pour qui veut apprendre à connaître les personnages sans courir après l'action. 405 pages pour raconter quelques semaines de révolution populaire.
Un juste format pour apprivoiser cette "Cours des miracles" nichée dans un quartier parisien.
Commenter  J’apprécie          20
"Requiem pour une apache" de Gilles Marchand
Editions Aux Forges de Vulcain
Parution le 21/08/2020

Bonjour, je suis bien à l'hôtel de Mr Jésus ?
Vous en personne ? Parfait.
Je voudrais réserver une chambre svp. Est ce possible ? J'ai pris connaissance de l'existence de votre établissement dans le livre de Gilles Marchand "Requiem pour une apache" et j'ai de suite eu envie de le découvrir. A vrai dire, je serai également ravie d'en rencontrer les habitants. Ils ont tous l'air si unis. Vous pensez qu'ils seront là ? "Jésus le patron. Antonin l'idiot du village égaré. Marcel une bête de foire. Marie-Pierre la vendeuse d'encyclopédies. Joséphine la photographe frustrée. Mario l'Italie raté cuisinier. Paul un escroc notoire. Vieux John l'ouvrier retraité. Jolène la caissière analphabète bientôt rebelle. Suzanne une vieille odeur qui rampait sous les portes. Alphonse un sous-homme perdu au fond d'une bassine."

Étant donné que je les ai côtoyés pendant 400 pages, je me suis vite familiarisée avec eux, j'y ai trouvé des complices, même des amis. Et puis votre hôtel est devenu énigmatique, célèbre, grâce à la prodigieuse Jolène, qui est devenue tout aussi fameuse.
"Elle ne savait pas quoi faire de ses mains alors elle a levé la droite en serrant le poing."

Vous savez, je les ai tous écoutés, attentivement, leurs vies et leurs histoires m'ont touchée... On doit se sentir bien chez vous, ca se sent... Ils y ont tous élu domicile, les nouveaux arrivants se bousculent, à force, vous avez dû pousser les murs. J'espère que vous pourrez encore trouver un petit coin pour moi... pendant qu'il en est encore temps...

Et tout cela provient de la magie de l'écriture de Gilles Marchand, son humanité, il a l'art et la manière de nous faire sortir de notre zone de confort, de nous emmener avec lui dans son monde, celui dont il est le seul à détenir le secret et la clé. Déjà dans ses romans précédents j'ai pu le ressentir. Sa personnalité. Son univ
ers. Sa plume que j'affectionne et admire tant. Sa marque de fabrique. Sa griffe littéraire. Celle d'une très belle personne qui ne cessera jamais de m'étonner et dont les lectures continueront à m'émouvoir...
Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain et David Meulemans pour ce joli cadeau.
Quant à toi, cher Gilles, vivement ta prochaine oeuvre !
"Elle commençait à comprendre que nous étions tous égaux face à la littérature, à condition de prendre le risque de s'y perdre. Les livres ne font pas le distinguo entre les grands et les petits, les beaux et les moches."

https://littelecture.wordpress.com/2021/02/08/requiem-pour-une-apache-de-gilles-marchand/
Commenter  J’apprécie          40
Si par les temps qui courent, boire un coup avec des potes vous manque, Requiem pour une apache est la lecture idéale.
Gilles Marchand, à travers ses personnages mal-foutus nous rappelle que c'est à travers les fissures qu'apparait la lumière. Quels que soient les revers, la fantaisie triomphe.
Les lecteurs de Gilles Marchand auront en sus le plaisir d'y dénicher un camée de l'homme à l'écharpe et de Stradi.
Le milieu du livre souffre à mon goût d'un petit ventre mou, mais un auteur qui dans un même roman célèbre le sable du truc vert, les girondins de Bordeaux et la musique des Beatles a toute ma sympathie.
Commenter  J’apprécie          11





Lecteurs (365) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}