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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout d'abord, je remercie de tout coeur Gabrielle Danoux pour son geste de pure gentillesse qui m'a tant touchée : je me sens immensément honorée de me voir offrir un exemplaire numéroté et dédicacé de la luxueuse édition de ce recueil de poèmes de Daniel Marcu.


Ayant déjà pu apprécier les traductions de Gabrielle qui permettent aux francophones de découvrir la littérature roumaine, j'ai été plus que jamais impressionnée par son investissement dans la promotion des auteurs roumains et par la finesse de son travail : quoi de plus difficile que de traduire de la poésie ?


Bilingue et illustré par les oeuvres de Maria Marcu, ce recueil porte bien son nom : les poèmes qu'ils nous présentent semblent avoir été capturés sur les ailes de l'inspiration, dans un délicat exercice de funambule qui défie les normes et l'ordinaire. Il faut s'abandonner à ce souffle qui nous apporte ces mots et se laisser envahir par les images et les émotions qu'ils suscitent. Certains poèmes m'ont paru moins accessibles, l'ensemble souvent déconcertant, ce qui semble intentionnel dans le cadre de cette poésie d'avant-garde destinée à ouvrir les horizons. Les pépites y sont nombreuses. Voici mes préférées :


« L'anarchie, c'est quand tu as vécu une mort et que tu es mort d'une vie
Laissant ton ombre courir librement
Sans qu'elle doive s'appuyer sur des clôtures de barbelé. »


« Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,
Mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre. »


« Plus personne ne lit de poésie
Aujourd'hui,
Les mots s'enfoncent comme des godillots dans la boue
Sans pouvoir se délivrer
De l'étau gluant des volcans de glaise. »


«  Reste unique. Ne cherche pas à appartenir à une foule, car tout nombre
Divisé par lui-même est égal à un, et multiplié par un il ne change jamais. »


Encore une fois merci à Gabrielle, pour son amitié qui me va droit au coeur, et pour son investissement littéraire et artistique qui, pour ma part, contribue à élargir mon champ d'investigation culturelle : je suis ravie en tout cas de cette invitation à rejoindre l'Académie de l'air !

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'aimerais tout d'abord adresser un grand , un énorme MERCI à Gabrielle , talentueuse traductrice de nombreux ouvrages écrits en roumain qui m'a fait l'immense plaisir de m'adresser un exemplaire dédicacé . Geste ô combien apprécié tant est primordial le rôle du traducteur ou de la traductrice pour assurer le juste reflet de la pensée de l'auteur , surtout , je crois , dans le domaine si particulier et exigeant de la poésie .Pour preuve de l'osmose unissant l'auteur et la traductrice , un poème " offert "par Daniel Marcu à Gabrielle Danoux . Ajoutez , intercalées entre les poèmes, 16 illustrations dues au talent de Maria Marcu et vous aurez là un ouvrage particulièrement aéré , esthétique dont le but sera de nous délivrer des messages de nature à nous interpeller sur notre condition d'être humain et à nous mettre en garde face à l'évolution dévastatrice de l'homme .
Mes compétences en la matière étant ce qu'elles sont , je ne m'avancerai pas plus avant dans une analyse personnelle qui ne saurait être que " vanité de ma part" .Force m'est cependant de reconnaître l'esthétisme et la complémentarité des éléments.
Vous me permettrez , pour justifier ma " modestie " , de citer Daniel Marcu :
" Plus personne ne lit de poésie
Aujourd'hui
Les mots s'enfoncent comme des godillots dans la boue
Sans pouvoir se délivrer
De l'étau gluant des volcans de glaise "
....et d'ajouter ce message , du même poète :
" Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,
Mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre ."
Quand je lis de telles beautés, je me sens " tout petit " , je me tais et je dis simplement , MERCI Daniel , Maria et Gabrielle ..

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# Survols et autres manifestes artistiques de l'avant-garde nouvelle #

Ce recueil en version bilingue est véritablement surprenant. le ton contestataire et incisif bouscule, écorche, accroche, cherche à réveiller les consciences « pour que nous oubliions qui nous sommes et que nous comprenions comment nous pouvons être. » Daniel Marcu fustige l'absurdité de la société avec impétuosité, sans langue de bois, mais surtout, surtout, il lutte, hurle à la liberté et au libre arbitre. C'est fort, ça pulse, j'adore !

Mais ce ne sont pas que des poèmes. Ce n'est pas pour rien que les « manifestes artistiques » sont au pluriel. Les illustrations de Maria Marcu-PopArt aux couleurs faussement chatoyantes et leur double réalité les complètent admirablement. L'association des deux est tout simplement lumineuse… une alchimie divine pour reprendre le titre de la première illustration. Je ne pouvais m'empêcher d'essayer de deviner les thèmes qui allaient se marier aux images et vice versa. A se demander si ce sont les images qui illustrent les textes ou l'inverse. le principe n'est certes pas nouveau mais les deux modes d'expressions se répondent ici l'un à l'autre avec ferveur en toute liberté.

La dernière partie sur les codex explore un nouvel angle de vue autour du mot Manifarté. Cela m'a fait penser à un étrange mélange de haïkus, de street art et de slogans. Perso, je n'ai pas trop accroché à cette partie mais la conclusion en revanche, ah ces « NEUF commandements de l'AVANT-GARDE NEUVE », il faut les savourer !! Ils sont d'une certaine façon à la liberté d'ETRE et de créer ce que sont « les droits imprescriptibles du lecteur » de Daniel Pennac à la liberté de lire.

Grand, grand MERCI à la traductrice Gabrielle Danoux de m'avoir gentiment offert cet étonnant et brulant manifeste artistique. Tiré à 150 exemplaires seulement, j'espère que d'autres tirages suivront. En tout cas, il m'en a mis plein les yeux et les oreilles à l'instar des grondements sourds d'un ciel lacéré d'éclairs. Eblouissant ! J'en frissonne encore.

« Reste unique. Ne cherche pas à appartenir à une foule, car tout nombre divisé par lui-même est égal à un, et multiplié par un il ne change jamais. »
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Daniel Marcu, poète roumain né en 1968, se définit comme un poète anarchiste. Bilingue et illustré par Maria Marcu-PopArt, ce recueil a pour sous-titre : survols et autres manifestes artistiques de l'avant-garde nouvelle.

Les mots bousculent, heurtent mais pourtant charment et amènent l'interrogation.
Tant de questions.
Beaucoup de gris, de noirs.
L'homme est-il donc un loup pour l'homme ? Rien ne semble propice aux rassemblements, à l'union.

« Le devenir est l'impossible à contenir, dans la combustion couvée
des émotions viscérales, des espoirs inutiles, des générations
qui dévorent leur présent avec la voracité de ceux qui n'ont pas d'avenir... »

« Il semblerait que nous pleurions tous dans la même langue
écervelée, effilochée, dénaturée de sens,
mais nous n'osons pas germer dans l'idée commune... »

Daniel Marcu dénonce aussi l'emprise du modernisme sur nos vies avec les embouteillages, les supermarchés, l'Internet.
S'interroge sur le sens de la vie (des comètes recouvrent les ombres des pas).
Sur le rôle de l'artiste, celui de la poésie «  les poètes sont les seuls à lire encore de la poésie ».
Renie tout système quelqu'en soit l'idéologie (politique, financière, militaire, économique).
Mais rend aussi hommage à un autre poète roumain, décrié en son temps, Geo Bogza. Ainsi qu'à sa traductrice Gabrielle Danoux. Sans oublier le très beau poème dédié à sa mère.


Il est difficile de cerner son monde car très étendu. Mais une recherche de liberté est là, bien là et il la revendique.
Aussi je ne chercherai pas à vous impliquer dans mon ressenti, car la poésie touche chacun à sa façon, mais une chose est sûre, je vais mettre en pratique cette petite leçon :
« Laissez la critique critique de côté, tentez de dépister
l'émotion crue du tumulte du torrent créatif,
soyez vous-même le flot qui porte au large l'adrénaline de l'imagination... »

Je remercie infiniment Gabrielle Danoux pour l'envoi de ce recueil. Elle est le porte-parole de la littérature roumaine, ici sur Babelio. Et toujours, elle essaime les titres qu'elle traduit pour que cette littérature puisse être lue hors de ses frontières naturelles. Rien que pour ça, déjà, elle mérite notre reconnaissance de lecteurs. Ensuite, je salue son travail de traductrice car rien n'est moins facile que d'essayer d'entrer dans l'âme du poète pour comprendre son univers.
J'aime la poésie. J'en lis régulièrement. Je prends mon temps pour la déguster. Parfois, elle glisse facilement et se laisse apprivoiser. Parfois, elle se rebelle et il me faut y revenir plusieurs fois pour essayer de la comprendre. Mais qu'importe si l'ensemble n'est pas totalement digéré, il en reste toujours quelque chose de positif qui me touche. Quelques mots. Quelques phrases.


L'anarchie, c'est quand tu as vécu une mort et que tu es mort d'une vie
laissant ton ombre courir librement
sans qu'elle doive s'appuyer sur des clôtures de barbelés.
Extrait du poème : L'anarchie est l'état de bien-être de l'homme blanc

Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,
mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre.
Extrait du poème : le dernier mot
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Une poésie d'aujourd'hui qui interroge le monde et son évolution absurde, ses fausses certitudes, et ceux qui en sont à l'origine :
La religion : "La lumière devait susciter des questions et non devenir une certitude"
Les anciens, ceux qui nous ont précédés sans nous avertir de ce qui nous attendait : "L'impuissance de l'homme enraciné contre son gré dans les tempêtes de la mémoire."
Nos dirigeants prompts à s'exonérer des responsabilités : "La haine condamne l'histoire du monde à la pénitence."
"Les misérables allument des bougies avec nos rêves."
Nous mêmes, enfin : "Des générations qui dévorent leur présent avec la voracité de ceux qui n'ont pas d'avenir"
Le poète, isolé, nous alerte, prêchant dans le désert qui l'entoure :
"Seul comme une pluie de météorites qui émiette les rêves dans la ballastière."
Alors, que faire, nous demande-t-il ? Prendrons nous conscience de notre humanité dévoyée, de la proximité de nos frères ? :
"Il semblerait que nous pleurions tous dans la même langue."
Nous laisserons nous emprisonner par les mirages :
"L'internet surprend l'essence de l'humanité en un terabit par seconde"
"Comme une photo de studio floue sur laquelle les visages ne se distinguent plus à cause des vitrines allumées."
Et nous mêmes, quel message transmettrons nous à nos descendants, notre enfant va-t-il sortir "pour se réjouir de la neige comme d'une application mystérieuse" ?
Et toi, et moi, et nous, et vous ?
"Tu es sur le point de céder de la liberté uniquement pour te réjouir de steaks noyés dans le sang et de la nuit noire"
"Le rosaire dans une main et le masque à oxygène dans l'autre."
"Ils relèvent seulement, par endroits, leurs têtes reniflant l'impuissance des humains qui finissent en râlant."
"Le monde distord les limpides événements et les lumineux visages les transformant en monument d'insouciance, abandonnés sur un champ de bataille dont plus personne ne se souvient"
C'est dans l'air qui nous donne la vie que nous retrouverons la notre, assure le poète proclamant "l'Académie de l'air comme la seule institution humaine."
La poésie de Daniel Marcu nous donne à réfléchir. Loin des "vers d'inutiles manuscrits" décrivant une réalité qui n'est plus, elle nous ouvre les yeux, nous donne le sentiment de ne plus être le dernier de notre espèce.
La fin de l'ouvrage est un feu d'artifice de poèmes construits sur l'acrostiche de MANIFARTE et conclut par neuf commandements dont je retiens le neuvième "Pense l'impensable. C'est l'unique façon dont ton art te survivra."
Je ne saura terminer cette chronique sans parler des 16 illustrations signées Maria Marcu-Pop Art, qui apportent un contrepoint lumineux aux poèmes.
Tableaux colorés au surréalisme et à l'hyper réalisme mettant en scène les images suggérées par la poésie..
Dans Evolutions contaminées, derrière Mona Lisa, la rivière ondoyante, les arbres et les plaines verdoyantes qui la bordent ont été remplacés par des cités bruyantes et des hauts fourneaux fumants.
Dans Fountain Pen les mots enferment le stylo ou le stylo enferme les mots selon la vision du spectateur...
La poursuite du bonheur montre un homme seul parti à la conquête d'un Everest imaginaire alors que les représentants du peuple vocifèrent dans un Parthénon submergé par leurs cris et sur le toit duquel jouent des enfants.
Absurdistan montre la vanité de l'esthétique dans un monde qui s'écroule et s'attache à l'apparence des choses et des êtres.
Enlightment est la ville aujourd'hui sous l'orage et les nuages de la pollution alors que les passants se pressent vers une lumière artificielle brillant au fonds de la rue.
Une découverte dont je remercie mon amie Babelio Tandarica qui en est à l'origine.
Un dernier mot pour la traduction de Gabrielle Danoux qui capte avec bonheur cette poésie représentative des tensions du moment, de nos peurs et de nos espérances.


Lien : https://camalonga.wordpress...
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"Plus personne ne lit de poésie
aujourd'hui,
les mots s'enfoncent comme des godillots dans la boue
sans pouvoir se délivrer
de l'étau gluant des volcans de glaise.
(...)"

C'est à la page de ce poème que s'est ouvert le livre quand je l'ai tenu, entre les mains, pour la première fois, comme un signe, un appel.

"Plus personne" ?
Mais si, il faut garder espoir, car il existe des passeurs comme Gabrielle qui , en faisant cadeau de ce très bel objet-livre, fait découvrir les mots d'un poète étranger.
J'ai toujours admiré le travail de traduction, encore davantage, celui qui permet la transmission des phrases en vers, tant il demande au traducteur de s'oublier pour ne laisser passer que l'âme de celui qui a créé, écrit, et à travers elle, ses pensées intimes.

Un recueil à lire par petites touches, une phrase par ci, une phrase par là, et relire ensuite la strophe en entier, et tout le poème pour y entrer, s'en envelopper, tout en plongeant le regard dans les illustrations portes ouvertes sur un ailleurs pas si lointain des mots.
Une escapade dans un lieu mélancolique, parfois sombre, cruel, désespéré, mais qui dit aussi qu'il existe une lueur d'avenir si on décide de la regarder.

(...)
"Je jure de m'accepter et d'accepter les autres sans contraintes,
Je jure de distinguer la lumière de l'obscurité,
Je jure de croire en l'esprit unique,
Je jure de me nourrir de racines d'images et de tiges des mots,
Je jure d'écouter l'âme du silence infini
Je jure de ne pas avoir, que tu n'aies pas, que nous n'ayons pas,
Je jure de flotter."
(...)

Alors laissez-vous emporter, vous aussi, par le rythme des mots, leurs éclats, vers cette quête d'une vie libre et s'il le faut vers un esprit de révolte, vers cet esprit qui vous fera rencontrer la Liberté et marcher aux côtés de ceux qui la désirent et la cherchent avidement et sincèrement.

(...)
"Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,
mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre."
(...)


Merci, encore, Gabrielle pour cet envoi, j'ai lu ce recueil comme je lis la poésie, en novice, et les mots m'ont touchée...


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L'Académie de l'Air – survols et autres manifestes artistiques de l'avant-garde nouvelle – me rappelle André Breton dans Clair de Terre par cette poésie élémentaire, survolant le réel. La poésie respire, s'aère ; aussi le lecteur se démasque-t-il
en quête de l'air raréfié, contaminé. Dans le codex 1 : "les paroles [sont] jetées vertigineusement sur les bouches asphyxiées".

Il y a la légèreté de l'air, la fluidité de l'eau,la puissance du feu, les racines terrestres, de l'électricité dans l'air, la foudre s'abat sur le lecteur
et dans "Dieu est un enfant la tête dans les nuages", la genèse s'accomplit à partir de la terre détruite par le feu.

« La création du monde est une corvée
[…]
A partir d'entrailles putrides
C'est comme extraire le feu vivant
Des intestins de la terre ».

Manifeste poétique, manifeste politique, la matière poétique se fait à partir d'un assemblage chaotique, loin de l'ordre établi, car la poésie se fait anarchiste.

PS : Merci Tandarica pour ce cadeau :) J'aime beaucoup les collages qui viennent enrichir les poèmes.
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Je remercie Gabrielle Danoux, pour m'avoir offert un exemplaire de ce recueil. Je salue son travail de traductrice de littérature roumaine. Traduire de la poésie est exercice difficile à effectuer. Elle y parvient parfaitement.
Grâce à elle, j'ai découvert Daniel Marcu, auteur anarchiste de 1968 ( très bonne année pour un révolutionnaire) et les collages de Maria Marcu PopArt, son épouse, me semble-t-il, tant le travail de l'un est complémentaire de celui de l'autre.
Je ne suis pas habitué à lire de la poésie, sans doute à tort. Ici, on est loin de la poésie lue et apprise à l'école, parfois cul-cul la praline. le ton est contestataire. Les auteurs dans leurs arts respectifs éveillent les consciences. ça dénonce, ça revendique. "Faut reconnaître que c'est du brutal" aurait commenté Raoul Volfoni à cette lecture de poésie moderne.
J'ai beaucoup apprécié les collages illustrant les textes.
Sans Gabrielle Danoux, comme de nombreux babélionautes, je ne connaîtrais pas d'auteurs roumains contemporains. Aussi, en vertu de pouvoirs autoconférés et au nom des membres de notre réseau social littéraire préféré, je décerne à Gabrielle Danoux le titre d'ambassadrice de littérature roumaine en France.
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C'est un recueil pour le moins étonnant, cette "Académie de l'air". En faire la critique n'est pas une tâche simple, mais je vais essayer ! Il est composé de poèmes de Daniel Marcu répartis en chapitres, et illustré par des collages de Maria Marcu-PopArt (épouse du poète).
Nous sommes en présence de poésie contemporaine, en vers libres et aux sujets pour le moins actuels. Il me semble indispensable de saluer l'incroyable travail de Gabrielle Danoux, traductrice bien connue sur Babelio pour sa volonté de faire connaître et de partager son amour de la littérature roumaine. Avoir traduit ces poèmes me semble être un tour de force !
J'en profite pour la remercier de m'avoir fait découvrir ce recueil.
Bien que ne comprenant pas un traître mot de roumain, j'ai apprécié le fait d'avoir les deux langues en regard dans cette édition, particulièrement dans le dernier chapitre dont les poèmes sont des acrostiches du mot MANIFESTE.
Je pense être passée à côté de la signification de certains poèmes qui m'ont semblé abscons, mais l'énergie et la conviction de l'auteur ne peut pas laisser indifférent. Amateurs de poésie contemporaine, laissez-vous tenter !
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Gabrielle Danoux, auteure et traductrice rencontrée sur Babelio, m'a fait découvrir quelques auteurs roumains et je l'en remercie vivement.
Il y a déjà quelques mois, elle m'a mis entre les mains un recueil de poèmes de Daniel Marcu, en édition bilingue roumain-français. Ce livre intitulé L'Académie de l'air est illustré par Maria Marcu-PopArt

J'ai d'abord lu ces poèmes dans le courant de l'été, une lecture difficile, laborieuse… Disons que je n'étais pas dans les meilleures dispositions pour m'approprier les textes de Daniel Marcu. La poésie est affaire d'émotion et de sonorités et, pour moi, ce recueil restait assez incompréhensible.
Je l'ai repris récemment et l'ai redécouvert très différemment.

Un sous-titre à toujours garder en tête : « Survols et autres manifestes artistiques de l'avant-garde nouvelle »… Nous voilà prévenu(e)s ! Ce sera novateur… L'auteur veut nous exposer une théorie, lancer un mouvement. En même temps, ce sera bref, survolé.
La quatrième de couverture évoque « un concert de ah » avec des « gens enthousiasmés par leur propres respirations » et place l'ensemble du recueil sous le signe de l'élément primordial AIR. Faut-il y lire l'élément indispensable aux êtres vivants ou la notion de paroles en l'air, de semences à tout vent ?
Un découpage en courtes parties avec toujours une page-titre illustrée de très beaux collages ou compositions picturales. C'est sans doute ce que j'ai préféré dans ce recueil car les illustrations, très colorées et actuelles, me paraissaient plus parlantes que les poèmes.
Les titres m'ont intriguée, surtout ceux en anglais ou en latin, non traduits puisque tels dans la version originale.

Que dire de cette poésie complexe, à la langue recherchée, un mélange de lyrisme, de références épiques, d'ambiances urbaines et connectées ?
Pour ma part, ce seront quelques mots, en vrac, qui n'engageront que moi… Une sorte d'inventaire à la Prévert aux accents baudelairiens :
- Les imperfections du dieu créateur et les états d'âme du Christ…
- Des peurs et des cauchemars nocturnes…
- La futilité de l'existence…
- Un place importante donnée aux objets : papier-alu, perceuse, bulldozer, drone…
- Quelques mots rares…
- Une variation sur la mort, sur l'état d'anarchie…
- Une fascination pour la beauté du sordide et du fétide, les charognes, les rats, la putréfaction et le spleen…
- Une étrange absurdité…
- L'inhumanité de l'Homme…
- Des commandements, un message…

Certains poèmes m'ont fait l'effet de logorrhées incompréhensibles… Je pense avoir plus ou moins saisi tout ce qui touchait au côté intime de la poésie, à son déclin actuel.
Les calligrammes et les acrostiches de la fin du recueil apportent un côté faussement original, une posture de figure imposée qui m'a intriguée ici précisément.

En ce qui concerne les enjeux particuliers de la traduction, je mesure l'immense travail de Gabrielle Danoux qui a traduit ce recueil, reproduisant parfois des allitérations et des assonances.
Personnellement, j'ai toujours du mal à m'approprier la poésie traduite d'une langue étrangère que je ne maitrise pas. Ici, même si j'ignore tout du roumain, j'ai parfois regardé les lignes des pages de gauche, juste pour repérer des sonorités, des rythmes.

Pas de conclusion générale sur mon ressenti car je n'avais pas toutes les clés en main pour appréhender notamment la part propre à la société roumaine ; en effet, j'ai plutôt été sensible à une forme d'universalité.…
Juste les titres des deux textes que j'ai préférés : « L'Homme libre conjugue L Histoire avec le manifeste-perceuse » et « Je marche sur une voie de disparition »…
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