Après un accident de travail causant la fracture de deux vertèbres cervicales, le jeune Samuel va narrer se vie de paraplégique. Après 30 opérations, 4 ans de rééducation dont 18 mois de cicatrisation d'escarre, il décide de vivre sa vie comme il le conçoit, malgré le handicap. Il faut inclure des accompagnateurs à chaque voyage en se relayant, avec le profil de soignant, même si Samuel les considère « soutien moral et physique ». Ils et elles sont mis à l'épreuve tant son corps est en souffrance. le premier maillon a été « la mère » qui l'a veillé 22h /24 durant son coma initial. le médecin de réanimation a bien compris que le soutien des proches est un carburant optimal pour alimenter l'élan vital. La « mère » changera de vie pour rester en contact le plus possible. le deuxième soutien est Laura, l'infirmière qui le conduit vers Bali, avec ses 25 kg d'excédents de bagages. C'est un succès, malgré les incidents nombreux et l'accident de fauteuil un soir de beuverie, qui va lui coûter 18 mois de cicatrisation pour un escarre à la fesse.
Quand il rencontre Philipe Croizon, évidemment celui-ci lui conseille de vivre sa vie à cent pour cent. Alors il fait un emprunt bancaire, trouve des sponsors, fait aménager un fourgon neuf et lance une annonce pour partir à deux sillonner l'Amérique du Nord. Chacun(e) va se relayer pour effectuer les 35 000 km sans durée précise et en acceptant le contrat et les affres de la promiscuité. Forcément, pour aborder les coins sauvages, il faut quitter l'asphalte et c'est là que le fourgon de 5 tonnes les laisse sur place maintes fois. Détail scabreux : sa paralysie et ses poumons atrophiés l'affaiblissent encore plus lors des températures extrêmes … et il goûte aux deux extrêmes en frôlant la mort plus d'une fois.
Retour en France ; on ne s'arrête pas sur un succès. Alors Sam fait le forcing pour être intégré dans un groupe de camping-caristes (pas les plus sympas de toute ses rencontres). Leur but : partir vers l'est en cent jours pour un trip de 25 000 km. Il part cette fois avec Lise, son amoureuse. Plus simple en vie de couple ? Pas si sûr, tant les épreuves sont dures. Mais la tête et les yeux sont comblés, surtout en Mongolie. Et le top est de retrouver « la mère » pour visiter Istanbul, en fin de périple.
La seule voie qui l'inspire est de vivre au taquet, à la limite de l'insécurité, et ça il sait très bien le faire, comme embourber le fourgon maintes fois en voulant pousser plus loin. Samuel aime plus sa zone d'inconfort que d'être avachi dans un canapé, et en multipliant les occasions, cela permet de rencontrer des gens formidables et d' enrichir sa vie. Bravo pour cette leçon d'humanité.
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Samuel Marie - 28 minutes - ARTE