L'épouse sans alliance

Elle tenait sa vengeance en réserve. Attendant le moment qu’elle jugerait le plus propice pour me porter sans rémission le coup qu’elle me destinait : elle jouait avec moi comme le chat joue avec la souris qu’il va dévorer.
Elle savait qu’elle avait le pouvoir de me détruire mais, auparavant, elle voulait se repaître de ma souffrance. Le génie du mal habitait en elle. Je devinai que sous un dehors angélique elle devait avoir l’âme d’un démon. Avec une douceur, pleine de perfidie, elle avait su se faire aimer de Servin ; après seulement il avait découvert son véritable caractère. Comme les êtres néfastes, elle devait tout détruire.

En France comme en Amérique il n’y a que la télévision pour être connu. Aux U.S.A. les chaînes sont privées, ce sont les meilleures émissions qui obtiennent les gros budgets publicitaires. Là-bas, on peut encore courir sa chance. Ici comme le gouvernement règne en maître, les jeux sont faits d’avance, les qualités d’une production n’interviennent qu’en dernier lieu. En outre, cette publicité qui devait être scrupuleusement dosée déborde de tous côtés. C’est l’agonie de la presse libre. Mais que peut-on dire devant le fait du prince ?

Les touristes croient toujours que sur la Côte le soleil brille trois cent soixante-cinq jours par an. Ils sont furieux quand ils voient la pluie. Ça fait plus de trente ans que je les trimbale et je connais toutes leurs réactions. Ah ! ma petite dame, on peut dire que j’en ai rencontré des gens et comme j’ai pas mes oreilles dans ma poche, je pourrais écrire un roman rien qu’avec tout ce que j’ai entendu et vu… Des vedettes qui se collent des lunettes noires sur le blair et qui croient qu’avec ça on ne les reconnaît pas !

Que faites-vous des mensonges accumulés par Ed pour se disculper ? Il a toujours triché. A l’Université, un de ses camarades passa pour lui ses examens afin d’obtenir un diplôme qu’il était incapable d’avoir par son seul mérite. Il n’est pas concevable que cet homme ose briguer maintenant la place d’un président des Etats-Unis. Toute l’Amérique connaît à présent l’idylle entre Marilyn Monroe et Bob. La malheureuse se suicida de désespoir.

A partir de cet instant, je le vis avec d’autres yeux. Cette franchise qu’il affichait n’était peut-être qu’un masque. J’en ressentis une sorte de malaise car je le découvrais sous un jour nouveau. Il était comme tous les séducteurs qui font toujours croire à la belle qu’ils courtisent qu’elle est l’unique et la seule. Bref, le côté impertinent mais sincère de son caractère, qui le rendait sympathique, disparaissait soudain.