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EAN : 9782490151370
500 pages
Snag (09/06/2021)
3.69/5   92 notes
Résumé :
Nouvelle Orléans, 1919. Alors que le tueur à la hache sème la terreur dans les rues et nargue les enquêteurs, le corps mutilé d’une jeune femme est découvert en ville. Que signifient ces notes de musique et ces marques de brûlures retrouvées sur sa peau et ces étranges plumes métalliques plantées dans son dos ?

Pour les inspecteurs Perkins et Bowie, une nouvelle enquête s’ouvre. Se pourrait-il qu’un deuxième meurtrier soit à l’œuvre ? Que faire quand ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
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À la mention du tueur à la hache, tueur en série ayant réellement existé et que j'avais déjà rencontré dans Carnaval de Ray Celestin, mon intérêt a tout de suite été éveillé. Et je dois dire que j'ai aimé le voir semer la terreur dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Une terreur qui s'amplifie quand un deuxième tueur en série fait son apparition. S'engage alors une sorte de compétition entre ces deux tueurs aux antipodes l'un de l'autre, l'un amateur de jazz, l'autre méprisant la musique…

L'autrice nous offre ici une double enquête que j'ai pris plaisir à suivre et dont j'ai apprécié de démêler les fils, d'autant qu'à mesure que les pages défilent, nous développons une meilleure perception et compréhension des zones d'ombre de nos deux tueurs. Néanmoins, si le danger est bien réel, le manque de nuance dans leur description et leurs prises de paroles ne m'a pas permis de trembler. Il y a un côté presque comique à voir ces deux hommes se défier par journal interposé et je doute que c'était l'effet recherché. Je n'entrerai pas dans les détails, mais cette faiblesse dans l'écriture de ces deux personnages a surtout eu comme conséquence de me permettre de deviner rapidement LA grande révélation du roman. Cela ne m'a toutefois pas dérangée outre mesure, puisque je n'avais pas du tout anticipé les dessous d'une affaire plus complexe et tortueuse qu'il n'y paraît…

On découvre ainsi avec force que la monstruosité peut prendre différentes formes et qu'elle n'a pas besoin de passer par une hache ni des litres de sang. À l'aune de certaines révélations, on arrive à comprendre des actes innommables sans néanmoins les approuver, et le rejet laisse place à une troublante et puissante compassion. L'autrice arrive ainsi à créer une sorte d'ambivalence des sentiments rappelant que rien n'est jamais ni tout blanc ni tout noir. le monstre ou son créateur, qui est finalement à condamner ? Qui est responsable et dans quelle mesure ? Chacun se fera sa propre opinion, l'essentiel étant la manière adroite avec laquelle Johanna Marines nous invite à nous poser la question. Pour ma part, alors que j'étais prête à condamner, je me suis surprise à la fin à pleurer, ce qui m'a quelque peu troublée…

Il faut dire que l'autrice, de sa plume poétique, élégante et empreinte de justesse, arrive sans détour à susciter l'engagement émotionnel de ses lecteurs qui, d'emblée, se prennent d'intérêt pour les différents protagonistes dont on alterne les points de vue. En effet, au-delà de l'ombre des deux tueurs planant sur la Nouvelle-Orléans, une ville implantée dans un univers steampunk des plus fascinants, d'autres personnages aussi différents que variés donnent vie et coeur à ce roman choral. J'ai d'ailleurs adoré découvrir petit à petit les fils les reliant même si j'ai eu l'impression que certains personnages ont souffert du format tome unique. Je pense notamment à deux femmes dont le rôle a été quelque peu avorté avant même d'avoir commencé, l'autrice les ayant introduites dans une optique purement utilitaire qui ne m'a pas convaincue.

De manière générale, j'ai regretté que les personnages ne soient pas plus approfondis, mais paradoxalement, cela ne nuit en rien à notre envie de les suivre, de découvrir leurs failles, leurs forces, leur histoire, leur passé et parfois leur monstruosité. Je ne me suis attachée à personne en particulier, sauf à un automate qui pourtant n'a pas un grand rôle, mais j'ai beaucoup aimé certaines figures comme Grace, une femme en avance sur son époque qui refuse de se plier à des règles qui ne lui conviennent pas. J'ai apprécié son caractère avant-gardiste, sa droiture d'esprit, sa bienveillance et son humanisme qui la placent du côté des défenseurs des droits des femmes et des automates, les deux étant réunis dans un combat pour la justice et l'égalité.

La jeune femme possède, en outre, un don qui se révélera utile pour son père adoptif en charge de l'enquête sur le tueur à la hache. Un père avec lequel Grace a une relation particulière, les deux étant têtus et pas vraiment à l'aise avec l'expression de leurs sentiments. J'ai trouvé intéressant le décalage entre les paroles souvent bourrues et maladroites de William et ses pensées, qui nous permettent de réaliser toute la tendresse et l'amour qu'il a pour sa fille. Et puis au milieu des personnages de chair et de sang, il y a des automates comme Plim, la chouette adorable de Grace, un pianiste au talent incommensurable et d'autres, l'autrice nous plongeant dans un univers steampunk où ils sont très présents.

Présents ne veut pas dire acceptés ni correctement traités ! Les droits des automates sont ainsi bafoués et la méfiance toujours de mise, le passé ayant été marqué par une sanglante rébellion de la part des premiers modèles reproduisant à la perfection le corps humain. Si certains romans posent la question de la place à accorder à des êtres dénués de sang, ici, la question ne se pose pas, les automates se comportant comme des êtres humains. Ils aiment, ils regrettent, ils ressentent, ils pleurent... Difficile, sauf à manquer cruellement d'empathie, de ne pas les considérer comme des êtres vivants. Cela explique d'ailleurs le sentiment d'injustice qui nous étreint quand on constate le traitement qui leur est réservé !

Bien que l'on se retrouve dans un univers steampunk, l'autrice aborde, à travers ses personnages humains comme automates, des thématiques ancrées dans notre réalité, de l'intolérance et des préjugés à la quête de justice et d'égalité. Il en ressort une sorte de proximité avec des personnages dont la vie est bien éloignée de la nôtre, mais dont les préoccupations revêtent, pour certaines, un caractère universel. Quant à l'univers, il m'a plu avec sa vie culturelle en l'air à bord d'aéréocabarets, ses machines et automates en tout genre. L'autrice veille en outre, à rendre l'entrée dans son imaginaire accessible à tous, ce qui permettra aux personnes non habituées au steampunk de se l'appropier sans difficulté.

En conclusion, Encens a été une excellente lecture. Si j'ai regretté que la psychologie des personnages ne soit pas plus approfondie, j'ai adoré l'ambiance mystérieuse et sombre de cette Nouvelle-Orléans ancrée dans un univers steampunk accessible et convaincant, dont on prend plaisir à découvrir les contours. Johanna Marines nous plonge avec brio dans la traque de deux tueurs en série qui ne se ressemblent en rien, mais qui exercent la même attraction sur les lecteurs, entre rejet et fascination. Empreinte de zones d'ombre qui s'éclaircissent à mesure que l'on tourne les pages, et marquée par une vérité qui se dévoile à nous dans toute sa monstruosité, une lecture qui nous emmène à reconsidérer le vrai visage de l'humanité, ou plutôt de l'inhumanité !

Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Souvent, j'ai vu les écrits de Johanna Marines circuler sur le blog des copines, notamment chez Amanda. Jusqu'à cette année, je n'ai jamais osé m'y arrêter… Finalement, c'est en votant pour « Encens » lors des 80 présélectionnés et en rencontrant l'autrice (hyper adorable !) aux Imaginales que j'ai décidé de céder à la tentation. Que j'ai bien fait ! Ce fut une lecture entraînante avec une ambiance mystérieuse et originale. Honnêtement, je ne m'attendais vraiment pas à apprécier autant, car le genre steampunk ne correspond pas à mes goûts. Pourtant, ici, les oiseaux mécaniques, les automates, les bars volants et les aérocabarets m'ont plu. Ils ne sont pas là pour faire joli : ils permettent d'aborder des sujets pertinents comme le racisme, la tolérance, la technologie et la lutte des classes. le contenu est donc riche.

Ce one-shot mêle plusieurs genres : le steampunk, le roman historique, la science-fiction, le polar et le thriller psychologique. le cocktail est osé toutefois, il est parfaitement digeste ! Pour ma part, j'ai dévoré cette histoire en quelques jours. Malgré l'épaisseur de cette jolie brique de papier, c'est vraiment fluide ! La plume de l'autrice est très agréable. Avec habileté, elle joue à passer d'un narrateur à un autre, sans perdre les gens en route. (Ce qui m'arrive souvent dès qu'il y a trop de personnages !) le lecteur scrute le comportement suspect de chacun, suit l'avancée de l'enquête, tente de comprendre ce que recherchent les tueurs en série, découvre l'univers à travers plusieurs regards et apprend à connaître tous les protagonistes. de ce fait, on ne s'ennuie pas. Certes, le début est un peu long, mais on sait que l'on avance, lentement, mais sûrement… Jusqu'à ce que tout devienne intense et énigmatique !

Grace est une héroïne franche, attachante, courageuse, indépendante et féminisme. Malgré le contexte historique, elle se bat pour faire évoluer les mentalités, ne serait-ce qu'à travers sa tenue vestimentaire ou son statut de Femme. On est donc sur des valeurs actuelles avec une héroïne dans l'ère du temps, ce qui fait très plaisir ! Les antagonistes sont également très intéressants ! Même si on désire en savoir plus sur eux ou avoir un peu plus de chapitres dédiés à leurs actes ou leur psychologie cependant, les découvrir m'a plu. Les autres personnages ont éveillé ma curiosité et j'ai pris plaisir à les suivre néanmoins, j'ai nettement préféré notre jeune héroïne et Plim, sa chouette mécanique. William, son père, est un homme complexe qui ne laissera pas les lecteurs de marbre. Intègre, déterminé et travailleur, il n'en demeure pas moins perdu : sa relation avec sa famille est plus que discutable. On est sur l'image d'un flic imparfait, trop pris par son emploi et rongé de l'intérieur. Molly est un personnage prometteur qui aurait gagné en intérêt s'il avait été plus développé… Certes, je chipote peut-être, mais c'est un regret que j'ai ressenti…

Malgré mes bémols ainsi que l'anticipation du dénouement, j'ai vraiment passé un bon moment ! Suivre l'enquête et voir l'héroïne découvrir ses origines m'a passionnée. L'idée d'ajouter quelques articles de journaux de-ci de-là est également sympathique, car cela permet d'avoir plus d'éléments sur l'univers ou de percevoir certains passages d'un autre oeil. Honnêtement, j'ai bien envie de découvrir d'autres titres de Johanna Marines ! En attendant, je compte bien voter pour « Encens » lors du choix des 25 finalistes.
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A la Nouvelle Orléans, le tueur à la hache fait rage, une nouvelle victime est découverte et les inspecteurs Perkins et Bowie sont sur le coup. Mais l'enquête piétine, aucun suspect en vue.

Thriller dans un décor steampunk, Johanna Marines a su m'embarquer dans cette enquête sanglante. le tueur à la hache prend vie à travers les articles de journaux ou des lettres qu'il adresse à « son public » à travers le journal.
Nous suivons également Grace, voyante travaillant dans un cabaret aérien, qui évolue entre humains et automates aux émotions qui semblent bien réelle. Nous avançons dans cette histoire et voyons les liens se tisser au fur et à mesure entre les différents protagonistes.

J'avoue avoir eu des doutes quant au dénouement de l'enquête mais bien des détails ont apporté ce qu'il fallait pour rendre cette lecture très agréable et le côté suspense attendu dans un thriller. La plume de l'autrice n'y est pas étrangère également, et c'est avec plaisir que je découvrirais ces autres romans (parus ou à venir).

Ce roman fait parti des 5 finalistes du Plib 2022.
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--- Jamais deux sans trois ---

Ayant lu Cendres et Oxygen de la même auteure, je ne pouvais refuser de recevoir Encens (qui s'inscrit d'ailleurs dans le même univers que Cendres) en service de presse. Pourquoi ? Eh bien, je suis convaincue que Johanna Marines possède un véritable talent pour l'écriture. Alors, oui, je trouve toujours quelques bémols, mais que voulez-vous ? Je suis une éternelle insatisfaite !

Quoi qu'il en soit, je remercie l'auteure pour sa proposition et la maison d'édition pour l'envoi du livre.

--- Une intrigue entraînante, mais quelque peu prévisible ---

Encens se lit très rapidement. La plume de l'auteure, que j'avais déjà remarquée dans Cendres, n'y est pas étrangère. le texte est fluide, sans lourdeur. C'est agréable de tourner les pages et de suivre les péripéties des personnages dans une ambiance steampunk. Entre oiseaux mécaniques ou aérocabarets, celle-ci est une réussite !

Seul bémol à l'horizon : j'ai deviné les dessous de l'histoire, et tout particulièrement l'identité du (des ?) tueur(s). Attention, ce ne sera peut-être pas le cas de tous les lecteurs. En outre, je ne connaissais pas les détails, j'ai donc apprécié les découvrir lors du grand final.

--- Et si l'histoire n'était pas assez creusée ? ---

Il s'agit d'un ressenti tout à fait personnel, mais j'aurais apprécié que l'auteure développe plus avant certains pans de son histoire, comme par exemple le passé de Molly ou le rôle de Rachel. Je tiens cependant à préciser que tous les éléments de réponse sont présents, ce qui n'était pas le cas dans Cendres selon moi. Il n'y a donc nulle frustration, toutefois ma curiosité n'a pas été entièrement satisfaite. de plus, certaines transitions sont un peu faciles.

Ceci étant dit, je dois reconnaître que le dynamisme du récit est excellent. Or, en y ajoutant une multitude de détails, le résultat n'aurait pas été le même ! Je comprends donc ce choix, d'autant plus qu'il s'agit de young adult.

--- J'ai adoré l'héroïne, mais j'ai détesté son père ---

Au coeur de l'histoire, Grace m'a beaucoup plu. Elle vit en 1919 et pourtant, elle est dans l'air du temps. Elle est en faveur de l'évolution des mentalités, possède une ouverture d'esprit à toute épreuve et revendique son indépendance, malgré son statut de femme. Une belle leçon de courage qui a sa place dans le monde actuel !

A contrario, j'ai détesté son père, William. Même si l'auteure le présente comme un policier consciencieux qui souhaite plus que quiconque arrêter le(s) tueur(s), je l'ai surtout trouvé irrespectueux. Alors, bon flic peut-être, mais ce n'est pas un père compréhensif, ni un mari attentionné. Bref, son quotidien, rude par bien des aspects, n'a pas suffi à excuser son comportement à mes yeux. Tant pis !

Quant aux antagonistes, eh bien… J'aurais aimé que leur psychologie soit plus approfondie, mais la manière dont ils sont intégrés à l'histoire est excellente. Je n'en dirai pas plus !

--- le thriller YA : pas mon genre de prédilection ? ---

C'est un constat qui m'apparaît après la lecture de quelques romans, notamment ceux à l'ambiance steampunk. Attention, je ne les remets pas en question pour autant. Néanmoins, il s'agit d'un genre hybride qui ne permet pas à l'auteure de pousser l'aspect thriller jusqu'au bout, puisqu'il il est tout aussi important de développer l'univers.

Or, avant de me consacrer à l'imaginaire, je me suis un peu cherchée. J'ai donc lu des thrillers dits classiques, et certains d'entre eux m'ont réellement happée. L'enquête était si bien ficelée que je ne parvenais plus à les lâcher ! Malheureusement, je ne retrouve pas cette sensation grisante dans les thrillers YA qui me semblent moins fouillés et incontestablement plus édulcorés.

Bref, je pense tout simplement que le thriller YA n'est pas fait pour moi, même lorsqu'une pointe de steampunk fait son entrée. Car ce que je recherche avant tout, c'est le suspense. Une qualité qu'Encens ne possède pas. Je le conseille tout de même aux amateurs du genre qui devraient se régaler avec cette histoire !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Publié le 9 juin chez Snag éditions dans la collection « La mécanique des ombres », Encens nous plonge dans une version steampunk de la Nouvelle-Orléans en 1919, la 4e de couverture nous parle de jazz et d'un tueur à la hache, une enquête musicale aux multiples rouages. Une plongée au coeur du Bayou sur fond de lutte sociale pour les droits des automates. Intrigant n'est-ce pas ?

Je suis honnête j'ai vu tueur, enquête, mais surtout Nouvelle Orléans je ne me suis pas posée plus de questions surtout que j'avais adoré comme je te l'ai dit en introduction « Cendres » qui se déroule à peu près dans le même univers. (Résumé de Cendres : L'histoire va graviter autour d'un manoir victorien, où vivent les Henwoorth, une famille — en apparence parfaite — qui a fait fortune grâce au commerce de diamants dans la capitale. Mais, il semblerait que de nombreux secrets planent autour du manoir et de ses habitants. Comment expliquer les nuées de cendres mystérieuses qui s'échappent de leur atelier ?
Pour mener l'enquête, le lecteur va suivre deux personnages principaux :
Agathe Sildarat et Nathaniel Depford, un jeune homme de 27 ans, qui travaille comme allumeur de réverbères dans la vieille ville
Des rues sombres de la capitale, en passant par un manoir victorien, de soirées mondaines où le diamant est roi, aux tavernes où l'opium circule dans les veines.
Plongez du côté sombre de Londres… mais prenez garde, personne ne sort indemne d'un tel voyage…)

Enfin, je me dois de souligner les magnifiques couvertures signées par Aurélien Police
J'adore son travail que tu peux voir ici

Quel travail tu ne trouves pas ? je suis fan

Mon avis.

Les thématiques et les personnages

Dans ce roman, nous découvrons une Nouvelle-Orléans des années 20, revisitée à la sauce steampunk, où sévit un tueur en série amateur de jazz et armé d'une hache.
Tu es donc tu l'as compris dans un roman steampunk oui, mais c'est surtout l'aspect enquête qui est développé et ce n'est pas pour me déplaire.
Le prélude et le prologue te mettent directement dans l'ambiance, ce sera sombre, tu es prévenu.

Le début pourrait être un peu compliqué pour les lecteurs qui ne connaissent absolument pas l'univers et qui n'aiment pas le roman choral ou du moins qui n'en ont pas l'habitude.
On alterne les points de vue de plusieurs personnages notamment l'héroïne : Grace.

Les 100 premières pages pourront te paraitre un peu lentes, mais rassure-toi une fois ce cap passé, les personnages et les intrigues mis en place ; la suite est haletante.
Le rythme s'intensifie pour ne jamais baisser de tempo.
J'ai littéralement dévoré les 400 pages suivantes, car il me fallait comprendre.
Évidemment ce rythme n'aurait pas pu être maintenu sans des personnages intéressants, attachants et charismatiques ainsi que des thèmes d'actualité très bien intégrés dans l'univers de Johanna Marines.

Les thématiques transposées dans cette uchronie sont fortes et importantes pour moi.
Tu y trouveras dans le désordre : racisme, mixité, condition féminine, lutte sociale, etc.

Les personnages sont bien campés et construits. Leur psychologie est bien maîtrisée et menée. C'est sans aucun doute le point fort de ce livre.
Tu as Grace, mais aussi Ian, tous deux embarqués bien malgré eux dans cette enquête.
J'ai adoré Plim, l'oiseau mécanique de Grace et leur relation.
Tu as évidemment des chapitres où c'est le mystérieux tueur en série qui prend la parole ; d'autres où c'est Adam, William, Wilhem, un second tueur : le tueur à la plume, Molly, Anton, Rachel, etc.
Humains et automates, enquêteurs et médecins, diseuse de bonne aventure et danseuse tout ce petit monde se mêle sans que rien ne dénote ou ne soit de trop.
Des énigmes et des questions qui te poussent à tourner les pages pour comprendre tous les tenants et aboutissants.
Je n'avais pas vu poindre certains liens ou rebondissements.
L'autrice réussit à garder leur ambiguïté et à nous faire douter jusqu'au bout. Jusqu'à la toute dernière page, tu ne seras certain de rien. J'ai particulièrement aimé Grâce, l'héroïne principale. Une jeune femme au caractère bien trempé, indépendante, et qui refuse de se plier aux moeurs de l'époque.
Tous les protagonistes ont en commun d'être nuancés et entourés de mystères, Grace y compris.

L'enquête et l'intrigue :

Je ne le cache pas, j'avais peur que cela devienne facile, que cela soit bâclé à un moment ou un autre, mais non.

Je n'ai rien à reprocher au roman sauf peut-être un manque de développement du dénouement final et comme je te l'ai dit une plus grande immersion dans la Nouvelle Orléans.
J'ai aimé l'atmosphère, mais je n'ai pas trouvé que la ville prenait une grande place. J'ai peut-être cette impression, car c'est une ville que j'adore retrouver en littérature.
C'est un détail, car cela n'a pas perturbé ma lecture pour autant.

Les nouveaux éléments introduits pas Johanna Marines m'ont bien plu.
Tu lèves les yeux et tu peux admirer le Mecanic Hall, un aérocabaret où travaille Grace.
Tu entends les notes de jazz, tu vois les automates ou les illusionautes. Cartomanciennes ou désembobineurs. Ou encore, les ensemenceurs dans leurs planeurs.
Je n'ai pas saisi toutes les subtilités de ces derniers, mais l'enquête étant primordiale pour moi là encore aucun souci.

Point positif supplémentaire : la dimension sociale du roman.
Les automates accomplissent certaines tâches, mais ils sont persécutés, dénigrés et sans aucun droit.
Ce n'est pas sans rappeler la société de notre époque.

L'autrice, Johanna Marine, laisse planer cette aura de mystère tout au long de son intrigue. Les articles de journaux, disséminés entre les chapitres, apportent un éclairage nouveau, des explications sur l'univers où tu évolues sans oublier une plu-value sur le travail éditorial.


En bref :

J'ai dévoré ce roman, je n'avais qu'une hâte le lire.
La plume est très addictive, fluide.
L'intrigue est pleine de rebondissements dans cet univers imaginé par l'autrice, un univers imaginaire et historique fascinant !
J'ai adoré que cela se déroule à cette époque et qu'on le ressente dans les thèmes.

Dans Encens, tu auras : des meurtres, des révélations, une atmosphère glauque, sombre et mystérieuse. Des moments de tensions, des conflits sociaux, une double enquête, des secrets et tellement de choses que je ne te révèle pas et que tu devras découvrir par toi-même.

Si tu lis beaucoup de romans de ce genre, je ne pense pas que tu seras pleinement satisfait pour quelques petits défauts ou parfois un peu trop de légèreté, mais par contre si tu veux débuter dans le genre fonce !
Lien : https://unesourisetdeslivres..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
𝑴𝒂𝒊𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒗𝒂𝒊𝒕-𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒗𝒐𝒖𝒍𝒐𝒊𝒓 𝒎𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆𝒓 𝒒𝒖𝒊 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕, 𝒂𝒍𝒐𝒓𝒔 𝒒𝒖'𝒐𝒏 𝒍𝒖𝒊 𝒂𝒗𝒂𝒊𝒕 𝒂𝒑𝒑𝒓𝒊𝒔 𝒂̀ 𝒗𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒄𝒂𝒄𝒉𝒆́𝒆, 𝒂̀ 𝒏𝒆 𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒇𝒊𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒂̀ 𝒑𝒆𝒓𝒔𝒐𝒏𝒏𝒆 ?
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Qui avait envie dans cette ville de mourir avec une plume plantée dans le dos ? Personne. ça faisait peur à qui, une plume ? Non, franchement, c'était bien plus classe de mourir avec une hache plantée dans la tête ! C'était tout de suite bien plus sensationnel, un lundi matin, à la boulangerie, de dire " Ma voisine est morte décapitée par une hache " que " Elle est morte à cause d'un piaf ", non ?
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Mais il y a une chose dont je suis fier, c'est de t'avoir appris à rêver. Les rêves ne sont pas que pour les enfants. Ce sont ces petites flammèches en nous qui brûlent et nous consument. Promets-moi de te consumer encore longtemps...
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Grâce avait pris quelques rides, contrairement à l'illusionnaute, mais cela ne la gênait pas, il fallait bien apprendre à vieillir. Accepter les pliures sur sa peau comme un vieux livre dont on aimait tant corner les pages.
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Vous êtes maintenant prévenus. A partir d'aujourd'hui vous aurez le choix... Préferez-vous goûter du tranchant de la hache ou du piquant de ma plume ?
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Vidéo de Johanna Marines
La montpelliéraine Johanna Marines nous présente son deuxième livre : "Cendres", une enquête policière dans Londres de la fin du XIXe siècle. Meurtres, drogues et pauvretés, un mélange détonnant.
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