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EAN : 9782070353156
Gallimard (01/01/1974)
3/5   1 notes
Résumé :
Depuis 1564, Michel-Ange est la victime des cagots et ses meilleurs biographes n'étudient guère que ses œuvres conservées. Mais il y a celles qu'on a détruites et surtout les témoignages écrits, largement mis à contribution ici. On en dégage la figure d'un Toscan digne des Dante et des Boccace, esprit positif et religieux tour à tour, soucieux, enfin de faire signifier tous les impératifs de la vie. Plasticien visionnaire et puissant poète il a paru nécessaire de re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il me semble que c'est là, la meilleure vie de Michel-Ange que j'ai lue à aujourd'hui, la plus fouillée, la plus impartiale à mon avis. On y admire le dessinateur, le peintre, le sculpteur, l'architecte même, mais aussi le poète auteur de quelque 170 pièces de vers, mais surtout, on y découvre l'homme dans sa trivialité quotidienne, dans ses doutes entre moralisme, piété et certitude charnelle. Un homme au-delà des dogmes.

Marcel Marnat, musicologue avant tout, journaliste et producteur de radio, entre autres, a publié sur Puccini, Ravel, Vivaldi, Haydn, Moussorgski, etc… il nous livre ici une biographie d'une généreuse érudition. A déguster sans précipitation.

Celle-ci se termine, outre un index, toujours bien pratique, par de nombreux appendices notamment :
- un catalogue des oeuvres de Michel-Ange, dans l'ordre de leur conception, sculptures, peintures et réalisations architecturales confondues, y compris les oeuvres aujourd'hui disparues.
- Les treize papes contemporains de Michel-Ange avec un bref pedigree pour chacun
- La généalogie essentielle des Médicis
- Une bibliographie parmi l'énorme quantité de publications consacrées à l'artiste, dont celle de Romain Rolland que je ne vais pas tarder à me procurer.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Les décors de la Sixtine ont la nudité de l’éternel … Par sa variété proliférante, la gesticulation humaine semble annoncer toutes les passions imaginables et toujours en symboles fort clairs.
Ce retour aux premiers vagissements de l’espèce explique le désarroi de tant de commentateurs trébuchant sur le fait que l’érudite théologie ici mise en images le soit sous forme de nus en apparence si païens. Mais ce sont les humanistes qui avaient faut du nu une figure païenne. Comme Della Quercia, Michel-Ange se situe avant même que cette notion de paganisme soit apparue : au moment où l’homme, encore près de Dieu, va entamer une aventure définissant toute l’espèce et dont le paganisme n’est qu’une péripétie. La beauté musculaire que Michel-Ange répand sans souci au plafond d’une église nous étonne dans la mesure où nous avons tragiquement perdu le contact avec ce qu’il y a de sacré dans cette chair primordiale.
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Le siècle de Michel-Ange n’avait pas nos scrupules. Masquer, pour complaire à notre mentalité, ce qui n’alarmait guère la société des XVe et XVIe siècles entraîne une perspective psychologique fausse. Voulant « grandir » Michel-Ange en l’aseptisant, on en a fait cet intellectuel bizarre dont la contemplation mystique aboutissait à des colosses qui, vu autrement, eussent paru suspects. Tel ne fut pas Buonarroti tout à la fois le mystique que l’on nous conte et un sensuel dont on ne veut rien dire. N’est-ce pas la seule honnêteté d’évoquer ce que l’œuvre écrite comme la création plastique n’ont cessé de crier ?
Pourtant cette simple entreprise semble proscrite.
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Ici une parenthèse un peu folle bien digne de l’époque : la Sublime Porte entretenait toujours avec Florence d’excellentes relations commerciales, la République n’ayant pas rompu l’entente si bruyamment inaugurée par Laurent le Magnifique. Comment le Grand Turc connut-il la gloire de Michel-Ange, comment s’y intéressa-t-il et sut-il seulement son différend avec le pape ? Il demeure que par l’intermédiaire du prieur de la communauté franciscaine installée sur les rives de Galata, Bajazet II fait savoir à Michel-Ange, sculpteur et peintre, qu’on souhaite lui faire construire un pont barrant la Corne d’Or et reliant ainsi l’ancienne Constantinople, devenue Stanbul, et l’actuel Beyoglu (...)
Mais Hayreddin venait d’achever, en cinq ans, la Mosquée de Bajazet qui allait fournir le modèle de toutes les mosquées à coupole, savant compromis entre le principe de Sainte-Sophie et les exigences de la pratique musulmane. On s’étonne dans ces conditions que Bajazet II ait tenu à faire venir un sculpteur en fuite (capable d’aviver encore la rivalité traditionnelle entre l’Eglise et le Turc) pour construire un pont destiné à poser, à un apprenti architecte, des problèmes insurmontable. (…)
Malgré ses sentiments chrétiens, Michel-Ange voulu pourtant accepter ce qui, à l’époque, eût passé pour une trahison suprême.
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Michel-Ange semble avoir fait la connaissance de Tommaso Cavalieri en automne 1532. Vasari commente avec objectivité :
Par-dessus tous les autres, sans comparaison, il aima Tommaso dei Cavalieri, gentilhomme romain, jeune et passionné pour l’art. Il fit sur un carton son portrait grandeur nature, le seul portrait qu’il ait dessiné car il avait horreur de copier une personne vivante à moins qu’elle ne fût d’une incomparable beauté.

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« J’entends par sculpture celle que l’on fait en ôtant (sculpture sur pierre). Celle que l’on fait en ajoutant (modelage pour une sculpture en bronze) est semblable à la peinture ».
Ce qui, chez ce sensuel pourtant, est l’équivalent d’une condamnation puisque, pour lui, « la peinture n’est bonne que lorsqu’elle fait penser au relief ». Cette façon de n’exister que par la seule illusion du regard est à ses yeux condamnables puisqu’elle n’atteint quelque présence, quelque chair, qu’avec l’intervention de notre imagination(1).
(1)Ici encore le relent satanique accolé à la cérébralité.

(…)

C’est un art à ses yeux total, seul capable de satisfaire à la fois l’esprit et la curiosité des sens. Mais Michel-Ange garde en tout une attitude érotico-mystique, face à la chose révélée : fouaillant le block il prétend aussi bien créer, sexuellement, la statue qu’il met à jour que la dégager d’un chaos élémentaire, avant lui en désordre. C’est pourquoi il se désintéresse de la sculpture modelée qui ne fait qu’élever sans risque matériel un volume dans l’espace vide.
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Video de Marcel Marnat (1) Voir plusAjouter une vidéo

Marcel Marnat : Antonio Vivaldi
Depuis le café "Le Rostand" à Paris, Olivier BARROT s'entretient avec le biographe Marcel MARNAT à l'occasion de la sortie de son livre intulé "Antonio Vivaldi". Sur fond musical, celui-ci s'exprime sur l'oubli dans lequel était tombé le compositeur italien pendant deux ou trois siècles. Puis, il sexprime sur l'art de l'invention propre à Vivaldi et sur la beauté de son oeuvre.
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