Dernier souffle

Je vois que plusieurs lecteurs ont dû reprendre deux ou trois fois le visionnage de cette bande dessinée sans texte et, visiblement, tous ont fini par en comprendre le sens...

Je n'ai pas réalisé cet effort et fais donc sans doute partie de ceux qui n'ont pas cherché à interpréter cette succession de dessins dont quelques-uns sont indéniablement réussis, d'autres très répétitifs, n'ajoutant pas grand-chose à la confusion générale.

J'ai juste aimé la scène où le pendu par les pieds parvient, en utilisant son poignard ,à perforer ses adversaires et à se détacher. Pour le reste, rien ne m'a coupé le souffle.

Dernier souffle est un étrange western sans paroles, fait uniquement de grandes illustrations en pleine page en format paysage, réallisées en bichromie, un noir intense et eu bleu horizon, avec des aplats, des coups de pinceaux brusques, bruts et agressifs, à l'image de la violence de l'histoire. La mise en scène est cinématographique, les plans sont travaillés, plongées, contre-plongées, plans larges, effets de zoom, de la dynamique, du mouvement. Tout cela illustre un western plus noir que spaghetti, une histoire de vengeance, violente et crue, mise en valeur par le cadre forestier et enneigé. J'ai adoré lé côté radical et brutal de cette lecture, l'histoire est assez sommaire, l'intérêt se situe essentiellement dans son traitement. Un petit bémol à signaler tout de même : le trait brut ne permet pas toujours de distinguer les personnages, je me suis égaré lors d'une première lecture, j'ai dû m'y reprendre à deux fois.

Une histoire simple, celle d'une vengeance.
Un homme seul, armé, déterminé, avance dans l'immensité d'une forêt couverte d'un manteau de neige. Rien ne semble pouvoir l'arrêter, ni le froid et la nature hostile, ni les hommes et leurs armes.
Il ira au bout.

Magnifique BD de Thierry Martin que je rencontre enfin sur un projet original, et ce, dès sa conception : pendant plus de 200 jours, il s'est attaché à publier une planche au quotidien, se laissant ainsi guider par une histoire qui naît et prend forme, librement, presque indépendamment de son auteur.
En couleurs froides, noire bleue et blanche, sans une parole, le scénario s‘esquisse : en plan large sur la vaste forêt, en gros plan sur des regards hallucinés ou de haine. Des flashs, des apparitions le ponctuent sans pour autant donner toutes les réponses. Mais est-ce nécessaire... Que pourrait-on bien comprendre de la colère incommensurable de cet homme ?

J'ai été happée par ce dernier souffle, ce western magnifiquement présenté dans un écrin sombre et élégant. Prenant, troublant, mystérieux, diablement efficace.

Merci beaucoup aux Éditions Noctambule ainsi qu'à Babelio pour ce très beau cadeau

Un dessin par jour sur instagram du 4 août 2018 au 15 mars 2019... Voilà l'origine de « Dernier souffle », un défi que Thierry Martin s'est lancé, un western muet d'abord improvisé…

Le résultat est bluffant. Je ne m'attendais pas à être captivé par ce western sombre et muet. Et je n'ai pu lâcher ces pages avant la fin… J'ai été happé par ces cases pleine page format à l'italienne, par la puissance graphique qui se dégage dans ce noir et blanc bleuté, par ce personnage énigmatique et déterminé, par cette forêt oppressante et lugubre.

Le choix du muet renforce évidemment le poids du dessin. Il doit tout raconter. le tour de force est d'avoir su construire, jour après jour, un récit cohérent et passionnant. Celui d'une traque, d'une vengeance. Je n'en dirai pas plus car le plaisir réside je crois dans la découverte progressive du récit. Page après page, dessin après dessin, tout se met habilement en place.

Au final voilà un album marquant. Je reste impressionné par ce récit mis en images sans mot et par la force d'un travail graphique puissant. Chapeau !

• Dernier Souffle
• Thierry Martin (Scénario & Dessin)
• Noctambules

Si j'ai tendance à dire que je ne suis pas fan des BD muette, dernièrement, quelques titres que j'ai beaucoup appréciés ont réussi à me contredire.
Spoil, celui-ci n'en fait pas partit.
Pour que moi qui accorde énormément d'importance au dialogues (bien plus qu'aux dessins) j'accroche à une BD muette, il faut que l'histoire soit assez simple pour être comprise facilement sans avoir besoin de se creuser les méninges des heures durant pour comprendre ce que veut dire l'auteur, et qu'à travers son dessin, ce dernier arrive à faire passer une émotion.
Choses que je n'ai pas retrouvées ici. Je n'ai pas compris ce que l'auteur voulait nous raconter, je n'ai pas compris les liens entre les différents personnages, et je n'ai ressenti aucune émotion particulière lors de ma lecture.