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C'est un collègue qui m'a conseillé ce livre et j'ai tout de suite été intriguée par la couverture et le résumé, si bien que je l'ai emprunté sans hésitation à la médiathèque.

Dans cette histoire, nous allons suivre des personnages, Isabel et Jaime, qui se trouvent être les grands-parents de l'auteur, Jaime Martin. Ce dernier va nous raconter leur histoire et, à travers celle-ci, l'histoire de la guerre d'Espagne. Nous sommes en 1936 quand Isabel, couturière, sera contrainte de s'enfuir lorsque la guerre civile éclatera, parce qu'elle était proche d'anarchistes du CNT. Elle croisera sur sa route Jaime, artilleur dans l'armée républicaine, avec qui elle partagera ses idéaux et son amour.

Pour moi qui ne connaissait rien à la guerre civile espagnole, c'était très intéressant de lire ce livre, qui se termine par une chronologie des événements. Même si cette bande dessinée n'a pas vocation à traiter directement de la guerre, celle-ci reste un élément central étant donné qu'on va suivre la vie des grands-parents de Jaime Martin à partir de 1936.

Même si les graphismes ne sont pas ceux que je préfère, j'ai tout de même apprécié cet aspect du livre, et notamment l'utilisation des couleurs.

J'ai aimé que l'auteur nous raconte son histoire familiale, en mettant notamment en avant Isabel, sa grand-mère, une femme intelligente et courageuse. À travers elle, c'est aussi la guerre civile espagnole qui nous est contée et c'était très intéressant. Même si j'ai trouvé la fin un peu abrupte, c'est une bande dessinée qui se dévore !
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La guerre d'Espagne au travers du prisme d'une chronique familiale.
Le dessinateur Jaime Martín nous dévoile un pan de l'histoire familiale : ses grand-parents maternels ont vécu la guerre dans leur chair, perdu des amis, survécu de petits trafics, montré courage et obstination. le petit-fils, comme souvent, a appris toute l'histoire par bribes et sur le tard. Il rend ici hommage à ces gens, sans rien cacher, sans hagiographie inutile. le dessin est clair, peut-être parfois trop "propre" au regard des évènements abordés, mais cela revient aussi à une forme de pudeur, probablement. Émouvant et réussi, cet album est peut-être trop intime, trop proche de son auteur pour emporter complètement son lecteur.
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Une belle et triste bande dessinée sur une jeune femme illettrée et couturière vivant à Melilla, enthousiasmée par les idées anarchistes de ces amis sans se rendre compte du danger que cela représente dans les années 30.

Forcée de fuir en Espagne, elle y rencontre Jaime, et s'efforce d'améliorer des conditions de vie déplorables dans lesquelles les autorités les maintiennent, vengeance politique oblige.

J'ai beaucoup aimé les non-dits de la narration : gouffre entre jeux d'apparence innocente des enfants et souvenirs que cela suscite chez les grands-parents, tensions entre anciens voisins ayant fait des choix politiques différents, opinions politiques cachées...Une illustration réussie des suites d'une guerre civile, et de la difficulté à survivre sous un régime qui représente tout ce que l'on abhorre.

Je lirai sans aucun doute les autres BD de cet auteur!
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Isabel a fuit Melilla, ville espagnol du nord de l'Afrique, le 17 juillet 1936, pour échapper à la répression militaire qui accompagne le coup d'État. À Barcelone, elle rencontre Jaime, artilleur dans l'armée républicaine.
Avec ce récit familial personnel qui débute sur ces mois portés par l'espoir, Jaime Martin raconte aussi longuement la période de la dictature – plus rarement évoquée – et les silences qu'elle implique pour survivre, mais aussi la contrebande et la récupération des bouteilles vides. Ils essaieront de préserver leurs enfants de ce douloureux passé, mais la mémoire est impitoyable avec ceux qui ont perdu la guerre et qui doivent vivre à côté des assassins ordinaires qui les ont pourchassés comme des animaux. L'arbitraire et la cruauté de la police, de la garde civile et de l'église sont également montrés. le prologue aussi, permet de comprendre tout le poids d'une destinée tragique sur une existence et la difficulté à le partager même avec ses plus proches, à en transmettre le souvenir.
Une grande réussite !

Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Je connais peu l'histoire de la guerre d'Espagne, et je sais juste à quel point ce fut une guerre sanglante et rapidement éclipsée par la Seconde Guerre Mondiale. le conflit entre républicains et fascistes, le coup d'état qui amène Franco au pouvoir, Malraux, Camus ou Hemingway qui en parlèrent si bien, par exemple.

Ce récit est donc un bon moyen d'intégrer ce que fut ce conflit du point de vue des espagnols eux-mêmes, à la fois avant, durant et après la guerre. Je ne connaissais que des témoignages extérieurs mais je m'étais souvent demandé comment les espagnols avaient vécus cette période, eux qui oscillaient entre Franco chez eux et Salazar de l'autre côté de la frontière avec le Portugal. J'ai d'ailleurs dans l'idée de lire les BD de Carlos Giménez pour m'informer dessus.
La lecture est plaisante, l'auteur détaillant la vie de sa grand-mère dans une Espagne qui voit arriver le front populaire (ce que je ne savais pas) puis le coup d'état et la guerre. le récit n'est pas une exposition longue des violences fascistes, heureusement, mais se concentre sur la vie durant la guerre et la suite de l'histoire de ces deux protagonistes. L'intérêt est donc de présenter l'ensemble de la période franquiste et de toute la paranoïa qui gravite autour de ceux qui eurent le malheur d'être dans le mauvais camp.

Associé à un dessin qui retrace très bien les espaces et les tensions, on se sent à la fois dans l'Espagne de cette époque mais aussi dans les combats ou dans les nuits passées à angoisser en attendant la milice. J'ai bien aimé la façon dont leur vie se déploie jusqu'à cette fin qui dévoile quelque chose que je n'avais pas pensé ni envisagé. D'avoir un twist final met un point d'orgue à cette histoire, et je suis ravi de finir là-dessus. C'est une histoire réelle qui permets de se rendre compte de ce que fut réellement cette période où mourir pouvait être si simple.
Je recommande la lecture de la BD, elle est instructive et plaisante à lire. Il n'y a pas grand chose d'autre à dire, c'est une BD documentaire et biographique qui vaut le coup.
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J'ai trouvé ce livre sur instagram et l'avis m'avait donné plutôt envie de découvrir.

L'histoire est assez compliqué à suivre dans le sens où il n'y a pas de transition entre les différents morceaux de l'histoire. J'ai toutefois beaucoup apprécié l'idée de rendre hommage aux grands-parents de l'auteur avec des illustrations.

Concernant les personnages, j'ai eu beaucoup de mal à m'y attacher vraiment. Je ne sais pas si c'est le format ou la manière dont l'histoire est contée.

La fin de cet album offre un très beau message. En effet, il est très dur de s'affranchir de son passé cependant, c'est souvent l'amour des uns et des autres qui le permet. Un très beau message de paix au final.

Pour conclure, je suis assez mitigée pour cet album. Tout s'enchaîne beaucoup trop vite.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Des trois volumes traitant de l'histoire familiale des Martin, c'est je crois mon préféré. Dans cet opus Jaime M. nous conte l'histoire de ses grands parents, jeunes gens ardents, optimistes et remplis d'idéal dont les rêves furent broyés par la montée du franquisme. Il nous les montre s'adaptant à la lutte armée, puis à toutes les amertumes à mesure que s'installait la terreur, enfin à la survie vaille que vaille au coeur de l'oppression, dans une Espagne laminée par sa guerre autant que ses voisins par la leur, mais plus lente à se relever à cause de son isolement politico- économique peut-être...
Les qualités graphiques de l'album sont dans la moyenne disons. Ligne claire réaliste au trait souple et modulé, couleur sans esbrouffe, rien de génial mais ça tient la route esthétiquement, disons.
Et surtout, Jaime M. replace la naissance de sa famille dans son contexte historique, nous faisant bien sentir comment celui-ci modèle l'intime de chacun des personnages. C'est un regard sur son univers qui fait honneur à son auteur, et donne au média BD une puissance qui impressionne. Respect !
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L'histoire débute dans les années 70 à Barcelone. Lors d'un pique-nique organisé par la famille pour le printemps, les enfants jouent à la guerre, pendant que l'un des parents filme, cela fait resurgir les terribles souvenirs, les traumatismes de la guerre civile d'Espagne que les grands-parents : Isabel et Jaime ont vécus. Mais hélas ce genre de "jeux , de jouer à la guerre" a toujours existé et est assez malsain.

Retour en 1936, Isabel ne sait pas lire, mais une amie le lui apprend. En plus de cela Isabel travaille dans un atelier de couture, et coud pour la femme du colonel Don Manuel.
Une fois de plus, la mentalité du pays et surtout de son gouvernement est rétrograde, et patriarcale (=conservateur). Pour eux, les femmes doivent être à la maison et elles ne doivent pas prendre de décision (quand bien même cela pourrait être plus judicieux que l'avis des hommes) et les hommes eux, à la guerre. Sans oublier que les conservateurs prévoient surtout de chasser les communistes d'Espagne.

Le 17 juillet, le lendemain du 20 ème anniversaire d'Isabel, un coup d'État est fait par les milices carlistes et les phalangistes (extrême droite).
Tout ce qui est communiste, anarchiste ou ami d'eux est persécutés, arrêtés, puis assassinés sans jugement par la milice. Isabel est sauvée de justesse par Don Manuel, elle ira à Oran, où elle rencontrera son futur mari : Jaime, puis Barcelone leur destination à tous les deux.

Jaime survivra à la guerre en s'étant battu du côté des Républicains, en tant qu'artilleur. Mais même après la guerre, des gens comme lui seront chassés, persécutés, arrêtés, torturés et assassinés pour avoir été du côté des vaincus. Ou tout simplement dénoncé à la milice car certain.es sont jaloux, envieux de l'autre ou tout simplement par méchanceté et de sentir dominant... Jaime et Isabel vivront dans cette peur que cela leur arrive aussi d'être réveillé en pleine nuit, ou arrêté en plein jour... En eux ils ont une force incroyable, et formidable d'avancer pour offrir à leurs 3 filles un avenir loin de la pauvreté, de la misère, de la guerre, de la peur qu'eux-mêmes ont vécue.

Isabel qui est une très belle femme, aurait pu se marier avec un homme qui l'aurait entretenu, et n'aurait pas eu besoin de travailler, pouvant ainsi profiter de son temps libre imposé, comme cela est dans une société patriarcale. Mais elle et son mari, n'auront pas peur de se salir les mains, de faire du démarchage, de ramasser les ordures pour y gagner leur vie. Car la récupération a une valeur souvent inestimable, et dévalorisé.
Ce qui est encore plus beau, est que même s'ils sont loin d'être riche, ils n'hésitent pas à aider d'autres gens, que ça soit pour aider les autres, partager leur nourriture, radio, téléphone, charrette et voiture.

Les chapitres sont ornés de citations montrant la détermination des putschistes d'extrême droite, qui ont pour volonté de détruire, terroriser, et ne pas s'excuser. Et des citations comme celles d'Albert Camus, Tacite montrant à quel point la folie de ces monstres d'humains en liberté qui tuent, massacre sans pitié, et ne se rende pas compte de la destruction mentale sur leur victime, consciemment voulu et de leur offrir « un monde de merde. » Ce qui est toujours d'actualité...


À la fin du livre, dans la chronologie, on y lit, on (re)apprend que les monstres ont la vie facile et longue... L'un d'eux : Franco, un des grands hauteur de cette : tyrani, oppression, etc sur son peuple, a laissé le pouvoir de chef d'État qu'en 1974, peu de temps avant sa mort en 1975, à Juan Carlos. (Rappel l'histoire de cet album débute dans les années 1970)
Mais qu'aussi : nous la France, allié de l'Espagne République, car nous leur avons vendu des armes (mais moins efficaces que les avions, bombardiers vendus par Hitler et Mussolini à Franco), pour s'enrichir sur eux, avons été aussi les alliés d'Hitler dès 1939, puisque la France après avoir ouvert les frontières auparavant fermé, et avoir désarmés les résistants républicains espagnols, les ont accueillis pour les placer en camp d'internement dans de terribles conditions, (voir aussi le livre : le photographe de Mauthausen) bafouant une fois de plus les droits de l'homme, la convention de Genève.

Un excellent album dessiné fait par Jaime Martin, retraçant une partie de l'histoire du côté civile et militaire côté républicain durant la Guerre Civile d'Espagne.
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Jaime Martin raconte la vie de ses grands parents maternels. Jaime rencontre Isabel à Barcelone pendant la guerre civile espagnole. Il est artilleur des forces républicaines et raconte sa guerre par courrier à Isabel. Après la guerre, ils survivent tant bien que mal en récupérant le verre et le revendant. Ils sont sous la menace d'une dénonciation qui pourrait conduire Jaime à la mort pour sa participation à la guerre. Ce livre est très bien documenté, les faits sont précis et clairs. le dessin est simple et efficace, il permet de suivre la complexité des faits. C'est sans doute la deuxième partie qui expose les moyens de survie de la famille dans l'après-guerre civile qui est la plus intéressante. D'autre part, l'album construit le portrait d'une femme exceptionnelle qui bien que n'ayant jamais appris à lire, grâce à une volonté de fer, un courage hors norme et des capacités de réflexion exceptionnelles permet à sa famille de s'en sortir.

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Dans cette bande dessinée, Jaime Martin retrace l'itinéraire de ses grands-parents pendant et après la guerre civile en Espagne.

La BD est composée de trois parties distinctes qui marquent encore mieux l'évolution de la vie des Espagnols face à cette époque tourmentée.

En plus de parler d'épisodes de la guerre civile qui montre que cela n'a pas été "qui " un conflit interne, le grand intérêt de cet ouvrage est qu'il montre à quel point la structure de la société espagnole d'avant 1936 a favorisé l'émergence de la pensée républicaine, et surtout comment cet état a perduré après la guerre grâce à la répression judiciaire, religieuse et sociale. Et on constate que trente ans après, la population vivant en milieu rurale vit toujours dans une grande précarité, sans accès aux loisirs ou aux technologies de l'époque (téléphone, radio, voiture,...).

De quoi éclairer un lecteur non averti sur les raisons pour lesquelles ce conflit a laissé des traces aussi indélébiles dans la mémoire de ceux qui l'ont vécu et aggravé les clivages au sein de la population espagnole.
Un aspect didactique qui fait oublier l'aspect artistique plus simpliste.
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