Cette pièce a été créée en 1964, dans une mise en scène d'
Ingmar Bergman, six ans avant qu'
Harry Martinson ne soit lauréat du prix Nobel de littérature. Elle sera publiée en France en 1975.
Nous sommes en Chine, à la fin du VIIe siècle, sous le règne de la seule femme « empereur » de l'histoire chinoise : Wu Zetian. Cette dernière règne en maître despotique, et n'hésite pas à bannir de sa cour des grandes dames, des concubines gênantes, en les mélangeant avec des meurtrières. C'est ainsi qu'un groupe arrive dans une sorte de monastère, tenu par des maîtresses, elles-mêmes en disgrâce. C'est un endroit reculé, entouré par des montagnes. de suite le contexte est posé : si les Tartares, qui font pressions aux frontières proches, arrivent, les dames devront se tuer, ou être tuées par Li, l'esclave préposée à l'autel des couteaux, les Trois couteaux de Wei du titre.
La pièce est assez statique, nous découvrons brièvement un certain nombre de femmes qui vivent dans l'endroit, qui évoquent leur vie passée, alors que la menace tartare se fait de plus en plus présente, avec la mort qui se rapproche de plus en plus.
C'est un étrange objet, avec ses nombreux personnages, qui passent rapidement, peu d'action, mais des dialogues qui racontent, qui suggèrent. C'est comme une sorte de cérémonie archaïque, un rituel. Ce que devait être aussi au départ le théâtre grec antique. C'est troublant, un peu étrange, mystérieux. Peut-être parce que je ne connais pas bien l'histoire et la culture chinoise, cela reste en partie impénétrable, ce qui au final n'est pas gênant. Cela participe du voyage, d'une forme de dépaysement. L'enfermement et la fatalité sont au coeur de la pièce, comme dans toute tragédie, une grande poésie se dégage des mots. C'est surprenant, mais séduisant.