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Marvano (Illustrateur)Philippe Bertinchamps (Traducteur)
EAN : 9782505002345
46 pages
Dargaud (15/02/2008)
3.06/5   8 notes
Résumé :
Deux histoires s'entrecroisent. Celle de Murphy père en 1961 à Berlin, au moment de l'édification du mur, et celle de Murphy fils qui tente de compléter le puzzle commencé par le capitaine, trente ans plus tôt. Son enquête l'amène en Alsace où un mystérieux "prince russe" est mort dans l'incendie, probablement criminel, de sa villa. Les cassettes que son père a enregistrées à son intention lui permettent de remonter le fil du passé. Elles l'éclairent notamment sur l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il a l'allure bonasse d'un retraité américain venant visiter, cet été 2008, un "charmant-petit-village-alsacien", l'oeil attentif d'un enquêteur du passé. Il a toujours avec lui un lecteur de cassette, et sur cette cassette c'est la voix de son père Murphy qui raconte une vieille histoire : celles des jeunes héros du précédent tome "Reinhard le Goupil".
Très habilement, MARVANO mêle la voix de la cassette, les pensées du fils qui écoute, soliloque intérieurement, à la vie du village dans lequel il vient faire halte.
La lumière est douce, et les souvenirs que cet homme fait ressurgir sont sombres et violents, aussi violents que ce retour en arrière dans le Berlin des années soixante.

En tournant les pages de cette BD, MARVANO met son lecteur dans la position de celui auquel on essaie de faire comprendre ce qui s'est passé des décennies avant lui ; on se perd un peu entre les noms et les lieux et les dates, et puis, au fur et à mesure de la progression de la lecture toutes ces vies prennent vie : il y a de l'amour, des bonheurs vite anéantis, un besoin de comprendre, de relier les faits, de retrouver ou de perdre ceux qu'on aime ou avons aimé, ou haîs...parce que le fond de ce récit c'est que personne ne choisit sa vie, obligé de s'adapter à L Histoire avec ce grand H. C'est une histoire comme il y en a eu des milliers et que MARVANO rend proche. Chacun des personnages est crédible, mais surtout touchant, d'autant plus qu'il est possible de se projeter dans ce processus de pris en otage des citoyens d'une ville entière, de toute une époque terrorisée devant cette épée de Damoclès : le risque d'une troisième guerre mondiale AVEC l'arme atomique.

Et puis bravo et merci pour ces quelques pages où en quelques vignettes sont éclaircis les motivations et actions de ces Alliés prèts à se déchirer mais arrêtés au bord d'un gouffre. Ils ont en quelque sorte "acté" le jugement de Salomon : sans sabre mais avec des pierres ils ont coupé en deux l'objet de leurs antagonismes.

J'avais beaucoup apprécié le graphisme du premier tome, plein du bruit et des éclats des batailles aériennes et à l'inverse, ici, la rondeur du trait, la chaleur des couleurs de cet été alsacien contrastant avec le gris du Berlin-Est, des coupures de journaux, laissent comme une ambiance tristement nostalgique d'un époque à jamais révolue. Enfin, il faut bien l'espérer : révolue.

Noté au hasard d'une recherche, cet extrait d'interview de MARVANO à propos de son sujet : « C'est la ville qui a fait du monde ce qu'il est aujourd'hui.[...] La construction du mur de Berlin en 1961 est aussi un moment clé de l'histoire. Pour comprendre le monde d'aujourd'hui, il faut connaître l'histoire. »

Très enrichissante et belle BD. Totale réussite tant pour les scénaris, que la mise en page, l'exactitude et la beauté du projet.
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Ce troisième tome est à l'image du second, un récit brouillon et ennuyant. Il est d'autant plus ennuyant que le récit est conté au passé par le personnage principal.
Heureusement, quelques informations historiques sur le mur de Berlin sont distillés : pourquoi les Russes érigent le mur ? Comment cela se passe t'il ? Quelles sont les conséquences pour les berlinois ?…
Bref, je m'accroche seulement aux quelques éléments d'histoire pour apprécié un peu cet album mais cela fait trop peu sur l'ensemble du livre…
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le désespoir s'était abattu sur Berlin, tant à l'Est qu'à l'Ouest. A cause de la fermeture de la frontière, les gens furent séparés de leurs amis, de leur conjoint, de leurs parents;
Des enfants qui avaient passé la nuit chez des copains ou chez des grands-parents dans la zone Est ne pouvaient plus rentrer chez leurs parents à l'Ouest. [...]
Des dizaines de milliers de gens perdirent soudain leurs revenus : ceux de l'Ouest qui travaillaient dans le secteur Est, et vice-versa.
Ce fut le théâtre de drames déchirants. Le désespoir s'amplifia quand on comprit que les Alliès n'interviendraient pas militairement. Mis à part le fait qu'ils n'en avaient pas l'intention, ils l'auraient difficilement pu. Même si les tanks ou les bulldozers occidentaux avaient aplati les maigres barrages, personne n'aurait pu empêcher les Allemands de l'Est d'en ériger de nouveaux. Et cette fois, pas juste sur la frontière de secteur, mais un mètre à l'intérieur. S'attaquer à ceux-là aurait signifié une invasion occidentale de la zone Est.
Le début de la troisième guerre mondiale.
Le mur, en revanche, ne menaçait ni l'Est, ni l'Ouest. Le mue était l'oeuf de Colomb.
En privé, Kennedy disait : "Mieux vaut un mur qu'une guerre".
Il n'avait pas tort, mais les Berlinois étaient dans de beaux draps.
[...]
Les Russes se tenaient hors de la mêlée. Ils voulaient que la fermeture des frontières de secteur apparût comme une initiative à cent pour cent est-allemande.
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A mesure qu'on vieillit, les souvenirs s'estompent. C'est le sort des souvenirs : peu à peu, imperceptiblement, on les oublie.
Certaines personnes ont une mémoire d'éléphant. D'autres tiennent un journal.
Et de temps en temps, il y a des pauvres types hantés toute leur vie par leur passé.
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...Héléna était bien placée pour savoir que la théorie selon laquelle on fait ce qu'on veut dans la vie, c'était du flan."Si c'était vrai, aurait-elle dit, le monde serait peuplé de cosmonautes et de stars du cinéma. Et qui resterait pour vendre des fleurs ..."
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On estime qu’entre 1948 et 1961, plus de trois millions de personnes se sont échappées du bloc de l’Est via la brèche qu’était Berlin.
Ce n’était plus une « fuite des cerveaux ».
C’était une hémorragie cérébrale.
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