(…)
Je suis de vieille race sarrazine
Je suis la fleur d’un évêque en gâteau d’amis
Et d’une chanteuse borgne de Bilbao
Une aile bat pour chaque espoir
Je me souviens du temps des magiciens
Du temps où Soledad grenier des lézards
Faisait son lit d’écume et de pierres…
Et maintenant au bord des yeux
Il n’y a plus que les oiseaux qui viennent
Sifflant les airs volés aux portes des prisons…
Plus un parfum ne vient de la terre des femmes …
Et l’on dit que le pain se pourrit sous les langues
Hier Guernica était remplie de fleurs
De fleurs de sang de fleurs de bouche
Rien ne se perd des vies volées
Un mot s’est pris à la glace des lèvres
Un mot brûlant liberté.
poème de 1949 //Je meurs d’Espagne.