On a retrouvé le corps noyé d'une femme contre un des piliers de Tower Bridge.
Les deux hommes en croient pas à un suicide puisque les suicidés n'ont jamais l'idée de s'enrouler dans un sac qu'ils ficèleraient après.
Comme la victime est française, on envoie un enquêteur français, of course et c'est le commissaire Raffini qui s'y colle.
Mes premières impressions n'ont pas été les meilleures à cause des couleurs de l'album qui ont tendance à faire mal aux yeux. Elles sont criardes, dans des tons rougeâtres et ne mettaient pas les dessins en valeur du tout.
Heureusement que les bâtiments de Londres sont bien exécutés et que leurs couleurs ne tirent pas dans les tons rouges-jaunes comme ailleurs. Grâce à eux, j'ai pu reposer mes yeux de temps en temps avant de me reprendre un flash de couleurs horribles.
L'inspecteur
Mc Gregor (Scotland Yard) qui enquêtera aux côtés de Raffini est assez stéréotypé et aurait eu sa place dans Astérix chez les Bretons, sans aucun doute. La couleur rousse de ses cheveux et de sa moustache n'a pas aidé aux repos des yeux, ni à faire ressortir son visage des murs rouges.
C'est aussi un autre reproche que je ferai à cette bédé : les visages sont parfois peu marqués et ne ressortent pas des décors, comme s'ils se fondaient dedans. Il faut plisser les yeux pour distinguer les expressions et bon sang, à force, c'est le rencart chez l'ophtalmo qu'il va me falloir. Par contre, dans d'autres cases, les visages étaient bien marqués et ressortaient des décors ambiants.
Du côté du scénario, c'est assez bien ficelé, plusieurs pistes se dégagent de
l'inconnue de Tower Bridge et pour son identité, les enquêteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Là, les auteurs marquent un bon point.
L'avantage de la bédé, c'est qu'elle se déroule dans les années 50 et donc, pas d'informatique pour aider nos limiers, on fait tout à l'ancienne. L'absence de smartphone, c'est une chose que j'apprécie toujours dans une enquête.
Par contre, ensuite, tout va très vite dans la résolution de l'affaire et ça tombe à plat, car c'est un tuyau anonyme qui va envoyer nos poulets sur le lieu de rendez-vous pas très catholique et s'ils trouvent le coupable de cette affaire, ce ne sera pas grâce à leur perspicacité, mais plutôt grâce à ce coup de fil.
Bardaf, fin de l'épisode alors qu'il reste encore plein de pages… Celles-ci sont consacrées au commissaire Raffini, ses différentes enquêtes, qui il est, des esquisses de l'album et un petit gag (19 pages !!).
Sincèrement, j'ai l'impression de m'être faite gruger avec cette bédé, aussi bien point de vue des couleurs criardes, que certaines esquisses des visages qui se fondaient dans le décor, sans oublier des erreurs de proportions et de perspectives qui parsèment l'histoire.
Le scénario, qui partait d'un bon pied avec des fausses pistes et du mystère, tombe totalement à plat dans sa résolution qui tient plus du hasard (un coup de fil qui change une vie) que d'une investigation.
Tout s'enchaîne un peu trop rapidement à tel point que nos deux enquêteurs donnent l'impression qu'ils sont bousculés et ne s'attendaient pas à un tel dénouement.
Anybref, on va l'oublier très vite, cette bédé, sauf pour mes yeux qui en pleurent toujours.
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