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3,89

sur 303 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre qui se lit dans le souffle du personnage principal.
Je préfère ne pas trop en dire sur la forme et le fond du roman pour que vous gardiez le plaisir de la lecture.
Je dirai juste que j'ai beaucoup aimé ce roman, la façon dont les mots m'ont pris aux tripes. Car c'est bien dans mon ventre que j'ai ressenti cette histoire.
Je vous le conseille
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Efficace, affreusement effciace, un petit livre, une phrase de 62 pages, sans aucun point, Laurent Mauvignier réussit là encore un exercice de style difficile ; la déclinaison d'un fait tiré d'un fait divers réel en dressant en un procés implaccable de la perte de l'humain dans nos sociétés modernes et développe son plaidoyer pour le respect de chacun.

Un pauvre type (dans son sens premier) assez jeuneen rupture de famille, de vie sociale entre dans un supermarché pour simplement boire une cannette de bière sans la payer, il laisse venir à lui 4 vigiles, sans résistance particulière qui, au lieu de le confier à la police, l'emmènenent dans le dépôt pour le secouer, ils vont le corriger vertement et ainsi le tuer. Nous vivons celà comme les spectateures d'un film au ralenti, partageant les réflexions de cette victime, de ses bourreaux, de son frère (à la vie sociale normale) chargé de le reconnaître à la morgue, du procureur dans son procés contre ces vigiles durant leur procés.

C'est efficace, dur, véritable procés de nos societés de consommation, de notre indifférence, de nos individualismes et de notre bêtise. Redoutable mise en perspective d'un fait divers parmi tant d'autres et de nos lâchetés.

Toujours dans ce style de profond humanisme, de spectateur - procureur et sans parti pris mais dans une écriture sans fioture et précise avec une grande sensibilité en nous évitant toute sensiblerie inutile, Laurent Mauvignier reste une de mes valeurs sûres de lecture contemporaine
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Petit roman coup de poing. Un homme témoigne d'un seul souffle du meurtre de son frère. Un être devenu un invisible dans nos sociétés, pauvre hère en décalage, pris d'une envie, d'une soif dans un rayon de supermarché et passé à tabac par les vigiles.
Le récit est dur et constitue une longue phrase, un chemin de pensée de ce frère qui imagine et égraine les étapes de cette descente vers cette mort violente, de ces minutes fatales.
Décidément, 2022 est pour moi la découverte de cet auteur fabuleux.
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C'est après avoir vu la pièce de théâtre mise en scène par Michel Raskine au théâtre des Célestins à Lyon que je viens de lire le texte de Laurent Mauvignier, terrible et percutant qui sublime ce "fait divers". Je ne peux qu' encourager les lecteurs à aller voir la pièce dont on sort ému, sonné : " Lumières crues, blanches, mortelles… Dans une mise en scène chorégraphique qui échappe aux lieux communs du réalisme, "Ce que j'appelle oubli" nous fait ressentir toute l'âpreté d'une violence aveugle et sourde, toute la brutalité d'une existence volée à la vie."


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A Lyon, en décembre 2009, est survenu un violent fait-divers : un SDF entre dans un supermarché, ouvre une canette de bière et la boit. Quatre vigiles interviennent, entraînent l'homme dans un hangar où ils le battent à mort.

Ce que j'appelle oubli, dans une écriture dense et d'une maîtrise remarquable, non exempte cependant à mon sens d'une subtile touche de prétention et de pose (« je suis auteur chez Minuit, moi« , genre)(comment ça je suis mauvaise ?), plonge le lecteur dans 62 pages constituées d'une seule phrase, dont il est de ce fait, mais pas que, impossible d'arrêter la lecture. le narrateur s'adresse au frère de la victime (et à son frère humain, le lecteur), parlant de l'homme et de l'enfant derrière le SDF, oubliés par tous et depuis longtemps, par la lâcheté ambiante, par eux, par vous, par moi, par les vigiles. Laurent Mauvignier sort ainsi cet homme de l'abandon dans lequel le fait-divers, par sa nature même, l'avait laissé. Un texte qui raconte, sans pathos, sans moralisme, la violence, l'absurdité, le sordide de cette mort, dont le scandale ultime est qu'elle a eu lieu maintenant. "Pour une canette de bière. Parce que pour un Caddy rempli de canettes, le scandale aurait été moins grand ?" interroge le procureur.

Un texte très fort, prenant, dont la lecture chamboule durablement.
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Un homme vole une bière dans un supermarché, les vigiles l'appréhendent et l'emmènent dans les réserves du magasin où les choses dégénèrent. A cause de quoi exactement ? L'effet de groupe ? le tee-shirt jaune et noir et le jogging qui ne plaisent pas aux vigiles ? Comment la haine s'emparent des hommes au point qu'ils frappent et frappent encore jusqu'à tuer pour une bière bon marché ? Quel est le prix d'une vie ? Une bière, deux bières, un pack, un chariot plein ?

A partir d'un fait divers tragique qui a eu lieu en décembre 2009 à Lyon, Mauvignier construit un court texte (60 pages), monologue sans point, lettre au frère (frère de la victime et au-delà frères humains), cri de douleur face à l'incompréhension de la brutalité du monde.

La suite sur mon blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/06/ce-que-jappelle-oubli-de-laurent.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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PORTO ALEGRE, Brésil (Reuters-20 novembre 2020) - Un millier de manifestants ont attaqué vendredi un supermarché Carrefour dans la ville de Porto Alegre, dans le sud du Brésil, où des agents de sécurité du magasin ont battu à mort un homme noir.

Contexte parfait pour découvrir le cri d'horreur de Mauvignier et méditer sur l'inutilité de la littérature. Une majorité d'entre nous pensent encore, malgré la flagrante évidence, qu'augmenter les unités de police et milice diminue la violence.
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Pour avoir pris une canette de bière et l'avoir bue dans un supermarché, un homme est mort sous les coups de vigiles. A partir de ce fait divers, en une seule phrase de 60 pages, Laurent Mauvignier pousse un cri de colère. Ce sont des coups qui ont provoqués ce livre, c'est un coup au creux de l'estomac que l'on ressent en le lisant. Après ce livre, nous n'oublierons pas l'homme, que la société, nous, avions abandonné, qui allait sortir de l'oubli, parce qu'il avait fait une rencontre, et qui meurt pour une cause dont on ne doit pas mourir. A lire absolument.
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Fiction inspirée d'un fait divers dramatique, survenu à Lyon en décembre 2009. La mort d'un homme dans un supermarché, battu par des vigiles.
le texte est un long récit, un long témoignage imaginé des derniers moments de cet homme. Un récit d'une traite, un cri qui tente de nous interpeler.
Une fiction qui permet de ne pas faire mourir ce fait divers, comme l'est l'homme qui a succombé à cette violence. Déchirant.
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60 pages et une seule phrase, un monologue déchirant, révolté, percutant.

Laurent Mauvignier s'inspire à nouveau d'un fait réel pour écrire ce roman, ici il s'agit de la mise à mort d'un homme, voleur d'une bière dans un grand supermarché, rué de coup par quatre vigiles, dans les fins fonds des réserves du magasin.

De ce texte ressort une violence physique et psychologique insoutenable ; la mort absurde de cet homme défait, blessé, presque en marge devient le symbole d'une société violente et avilissante où la question de la valeur de la vie d'un homme ne se pose même plus.
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