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sur 1210 notes
Un divorce houleux, une installation à Bordeaux où "elle croyait connaître des gens avant de s'apercevoir que c'était plutôt son mari qu'ils connaissaient, pas elle ", Sybille que l'on dit avoir tout raté (les grandes ambitions de sa jeunesse, son mariage) est l'ombre d'elle-même. "Victime collatéral" du déchirement de ses parents, son fils Samuel âgé de seize ans l'ignore ou presque et part à la dérive. Un électrochoc pour Sybille qui ne peut pas laisser sombrer son fils ou continuer à l'entraîner dans sa propre chute. Elle décide de quitter son emploi d'infirmière pour plusieurs mois, de vendre la maison de ses parents et de partir avec Samuel au Kirghizistan. Un périple à cheval, leur passion commune avant que Samuel ne décroche, afin qu'il puisse "reconstruire sa vie, redonner du sens à la vie, tout remodeler".

Des scènes grandioses à couper le souffle avec les chevaux (qui semblent comme suspendues hors du temps), des sentiments violents et larvés de Samuel envers sa mère, son mépris envers les personnes qui les accueillent et dont il ne comprend pas la langue, de Sybille dont on apprend par bribes le passé, Laurent Mauvignier excelle à décrire les sentiments et les différentes relations. Que ce soit la figure du père pour Samuel mise sur un piédestal, l'amour de Sybille pour son fils, la relation conflictuelle entre l'adolescent et sa mère qui se débat avec ses anciens démons en espérant voir Samuel s'ouvrir sur l'extérieur.

Du regard du fils sur sa mère (et c'est très juste et réaliste ce portait de Samuel qui saisit à la perfection le mal-être, la colère et la peur) et inversement, des chevauchées à travers ce pays dont Sybille a préparé l'itinéraire de voyage, des imprévus au danger, tout est admirable.
Avec des allers-retours entre passé et présent avec en fond une chanson de Bowie, l'écriture est tout simplement sublime. Nerveuse, brutale ou plus douce pour ce roman intimiste, bouleversant, optimiste entre une mère et son fils et qui rend parfaitement le contexte social actuel.
Un livre magistral !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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N°1734 – Avril 2023

ContinuerLaurent Mauvignier – Les éditions de Minuit.

Sibylle Ossokyne, fille d'émigrés russes, la quarantaine fragile, dont l‘avenir était prometteur mais s'est transformé en un lamentable échec, voyage à cheval avec son fils Samuel dans les montagnes du Kirghizistan, c'est à dire au milieu de nulle part. Ils ne sont pas là par hasard. Elle, mère divorcée et seule, élevant difficilement son fils adolescent, a considéré que cette expérience ne pouvait-être qu'être bénéfique pour son enfant unique en décrochage scolaire, en rupture familiale et au bord de la délinquance, qui estime que tout lui est permis, excès comme rébellions, avec préjugés racistes, dominateurs, homophobes ... Elle a pensé que ce voyage, en bousculant les choses de leur vie au point de les mettre en danger, serait libérateur pour tous les deux et serait en tout cas pour Samuel plus bénéfique qu'un séjour dans un pensionnat catholique comme le suggère son père. A chaque fois que ce dernier apparaît il réveille les tensions et catalyse les oppositions, ce qui est néfaste pour le fils et sa mère. Samuel ne voit pas l'intérêt de cette chevauchée, se rebiffe contre cette forme de fuite, contre ce itinéraire qui se veut initiatique et qui sera peut-être celui de la dernière chance. le regard qu'il porte sur sa mère fait montre d'une profonde incompréhension qui s'affirmera au cours du voyage. Sibylle tient une sorte de journal intime, un carnet noir sur lequel elle note ses impressions au jour le jour, une sorte de bouée à laquelle elle s'accroche. Cela deviendra peut-être un roman comme elle aime en écrire ou peut-être rien.
Depuis Sénèque nous savons que voyager n'est pas guérir son âme. Cet itinéraire incertain voulu par Sibylle dans ce pays étranger apparaît à son fils comme un parcours cahoteux et incertain comme une fuite inutile, antidote de la peur en général et surtout dangereux parce qu'il est révélateur d'un malaise profond qui touche à son éducation. Non seulement le divorce de ses parents l'a privé d'un père qui, même s'il n'est qu'un être égoïste, lâche et menteur, absent de la vie de son fils n'en fait pas moins partie de leur famille, valeur traditionnelle mais qui a été détruite par ses soins. de plus l'exemple que Sibylle lui a donné se révèle néfaste, elle qui est depuis longtemps familière de l'échec à titre personnel et en matière d'éducation de sin fils en particulier. Cette posture au regard de ce fiasco constant fera naître une forme de culpabilité qui se retournera contre elle. Cette étrange épopée restera en suspens avec peut-être un espoir rendu fragile par l'avenir toujours incertain.

Comme je l'ai déjà mentionné, je sais gré à l'auteur d'être le miroir de son temps, de parler de la solitude qui gangrène nos sociétés jusque dans nos propres familles dans les relations parents-adolescents par essence difficiles et l'incompréhension qui va avec à cause de la différence de génération, de l'hypocrisie qui gouverne nos vies et la bonne conscience qui en découle, de la volonté de bien faire et de l'échec qui souvent en résulte, de dénoncer l'espèce humaine qui n'est pas fréquentable, ce que nous savons puisque nous en faisons tous partie, Elle est minée par l'individualisme, la violence, la haine… de plus, j'aurais toujours un intérêt particulier pour l'étude des personnages par rapport à l'écrivain, pour leur itinéraire interne qui s'opposent à celui qui tient le stylo, qui imposent leur personnalité et l'amènent là où ils le souhaitent. Comme dans la vraie vie les personnages de roman ont une existence propre, une liberté qu'ils entendent faire valoir. Comme dans la vraie vie des choses leur réussissent mais surtout leur échappent … J'aime le style de Laurent Mauvignier, à la fois précis, poétique dans les descriptions, pertinent dans les arguments, un texte qu'on suit passionnément jusqu'au bout. Je note également la performance de l'auteur qui a réussi à nous faire rêver de grands espaces… sans quitter sa feuille blanche, sans quitter son bureau.

Alors continuer à écrire comme acte de résilience contre les multiples agressions que cette vie nous réserve, même si ce ne sont que des mots qui ne font qu'attester des échecs qu'elle nous réserv pourquoi pas, mais pas seulement, continuer parce que la vie est là, pleine de surprises et de projets...Peut-être ?
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Que ferions-nous si notre fils atteignait un point de non retour, si nous étions au pied du mur ?
Ce livre est une ode à l'amour maternel, à la relation mère-fils.
C'est avec un style délicat que l'auteur nous offre des personnages complexes et des descriptions de paysages magnifiques.
On s'immerge de la première à derrière ligne et l'on vit ce périple avec Sibylle et Samuel
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Gros coup de coeur pour ce roman par lequel je découvre la plume de Laurent Mauvignier. Poignant, exerçant une tension constante de lecture, je l'ai dévoré, avalé, prise dans le cheminement physique et émotionnel des deux personnages, une mère et son fils. Les deux sont au bord de la rupture avec leurs idéaux, leurs vies, leur famille. Samuel flirte avec la violence, fréquente de jeunes fashos qui exercent terreur et larcins, Sybille est perdue entre son travail, son divorce, l'alcool et les clopes. Cette échappée au Kirghizistan avec deux chevaux leur permettent de remettre leurs pas dans ceux de leurs souvenirs et de prendre le temps de souffler, de se poser non sans peur et sans violence. Cette claque mes amis ! Un livre que je vais recommander, offrir et un auteur que je vais lire encore et encore.
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Mesdames, vous aimerez ce roman dans lequel le personnage principal est une femme dont la vie a été pulvérisée parce qu'en 1995 l'homme de sa vie a été une des victimes innocentes de l'attentat de la station St-Michel à Paris. Elle était alors chirurgienne, épanouie et promise à ce qu'on appelle un bel avenir. Brisée et démoralisée, des années plus tard elle accepte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas et qu'elle finira par expulser. Au début du roman, son enfant unique, un garçon, traverse une mauvaise passe d'où son père qui le reçoit en alternance pense pouvoir le tirer en l'envoyant dans un pensionnat. L'héroïne, un peu fantasque, décide d'une tout autre solution : elle emmènera son fils passer avec elle trois mois à cheval dans le Kirghizistan...

Messieurs, ne vous attendez pas à être flattés... mais, si vous aimez les chevaux, vous en côtoierez deux, superbes et attachants, dans le paysage hautement cinématographique des hautes montagnes de l'Asie centrale.

Ami lecteur, accroche-toi car tu vas vivre une chevauchée fantastique, à la limite du vraisemblable, et seras emporté par un style fougueux, impétueux, coloré mais qui décrira cependant avec doigté l'évolution des relations entre la mère et son fils : il y a dans ce roman beaucoup d'amour et de tendresse enrobés d'une épaisse couche d'angoisse et confrontés à des situations dramatiques.

D'une vie qu'elle estimait ratée, l'héroïne en sauvera deux : celle de son fils et la sienne propre.

"Si on peur des autres, on est foutu"
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J'avais bien aimé ce roman même si je l'avais trouvé un peu trop truffé de poncifs et de bons sentiments, bref pas mal ... mais j'ai appris entre temps que la véritable histoire de ce livre avait également été publié 4 mois plus tôt,
en mai 2016 (Dans les pas du fils de Renaud et Tom François) et je dois dire que ça m'a passablement agacée : Mauvignier a t il publié le sien avec leur assentiment, ou à la sauvage ? Pourquoi le concert d'éloges de la presse ne mentionne pas la "vraie" histoire et le livre de Renaud François ?
Bref, tout ça sent le parisianisme à plein nez et c'est énervant
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Excellent !!
Atteinte en plein coeur, la langue est belle, touchante, romanesque, Laurent Mauvignier nous emmène dans un beau voyage, une ultime chevauchée à l'autre bout du monde, au Kirghizistan, et aborde les thèmes de la famille, de l'adolescence et de la fragilité. Fragilité d'une mère, cassure dans une cellule familiale, un jeune Samuel, aux idées intactes, critiques et tranchantes, dans une période troublante, celle de l'adolescence, celle de la métamorphose, et qui part à la dérive, un père absent et autoritaire. Quand tout flanche autour d'elle, quand il n'y a plus d'entente ni d'écoute, Sibylle, décide de partir pour mieux continuer, pour se retrouver soi-même, pour redonner un sens à la vie, celle de son fils et la sienne, pour que son fils se recentre sur l'essentiel, les choses simples, «les autres, le respect des autres, écouter les autres, la simplicité de la lenteur, du contact avec la vie , qu'on balance ce putain de monde qui nous sépare les uns des autres et qu'on arrête de prendre pour inéluctable ce qui ne l'était que par notre passivité, notre docilité, notre résignation», réapprendre à partager, à s'émerveiller et trouver un second souffle. Elle va aller jusqu'au bout de ses forces pour que l'amour renaisse, pour que la vie redevienne une saveur, pour toucher du doigt la tendresse, la reconnaissance, écarter une bonne fois pour toutes l'humiliation.
Elle va entreprendre ce projet un peu fou pour sortir son fils de la délinquance, projet que Samuel trouve complètement narcissique et délirant «Elle fait ça pour se donner le beau rôle [...] pour sortir de sa propre merde.», mais dont tout le monde autour d'eux (excepté son père) s'émerveille.

Sibylle incarne la force et le courage. Elle a un mental d'acier. Son fils et son ex-mari n'en sont pourtant absolument pas convaincus. Pour eux, elle en serait même totalement dépourvue. Ils en dressent un portrait bien sombre, celui d'un être à bout de souffle, fatigué et dépressif. Pourquoi ? Pourquoi une telle haine ? Comment cette haine a pris tant de place dans les relations que Sibylle entretient avec son fils ? Comment ont-ils pu se perdre autant, en arriver à ne plus savoir se parler ? Au fur et à mesure de ce voyage au Kirghizistan, la porte qui cache le monde des secrets, des souvenirs passés va lentement s'entrouvrir, et aidés par la musique que Samuel écoute dans son casque «Être un héros juste pour un jour, être des héros pour toujours» et le carnet de notes de Sibylle, ils vont tous les deux peut-être pouvoir continuer...

Certaines scènes quasi épiques sont décrites avec un réalisme assourdissant, les rendant époustouflantes. Laurent Mauvignier nous plonge dans le décor, on accompagne les protagonistes, on vit auprès d'eux, on prend les choses en pleine face, et on assiste quasi impuissant à cette confrontation mère-fils, à cette exploration de leurs âmes, et finalement, à leur émancipation à tous les deux. le rythme est dense, il s'amplifie au fur et à mesure de la lecture pour finir haletant dans les dernières pages.
C'est une très belle et fascinante aventure humaine qui vous attend, une épreuve pour le coeur, tant cette histoire est bouleversante et poignante. J'ai fini les dernières pages en larmes, que dis-je, en sanglots, ébranlée par la beauté de l'écrit, par une réalité forte et d'une violence inouïe, sans demi mesure, touchée au plus profond de moi par cette ode à la vie, à l'amour d'une mère douce et aimante envers son fils. Magnifique ! Ce livre aurait mérité un grand Prix.

Je découvre Laurent Mauvignier avec cette oeuvre, et j'ai une envie irrésistible de découvrir son oeuvre entière, de lire le monde à travers son écriture...
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Quelle belle lecture qui nous dépayse et nous transporte au Kirghizistan pour un périple non sans risque mais salvateur.
Sibylle a eu la garde de son fils adolescent lors de son divorce ? Elle le voit dériver, perdre pied. Quel traitement de choc pour le remettre sur le droit chemin ? Un internat catholique, comme le suggère le père ?
NON !
Trois mois à cheval, mère-fils, à travers le Kirghizistan.
Un beau roman d'introspection, dans lequel on voit le combat intérieur du jeune homme. Laurent Mauvignier passe rapidement mais avec fluidité d'un personnage à l'autre, les points de vue alternent, la mère qui guette les changements chez son fils, le fils qui réfléchit, qui s'ouvre, qui se ferme, qui se bat. Ce voyage aura-t-il l'effet escompté ?
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🌸Dernière lecture de septembre parmi les romans de la rentrée littéraire, ce roman présent sur la liste de sélection pour le prix Goncourt délivre un message fort, humaniste et engagé.

Sybille, qui élève seule son fils de 16 ans, Samuel, à la suite de son divorce d'avec Benoît, le père de l'adolescent, voit son fils lui échapper. Période que tous jugent comme critique, l'adolescence lui explose en pleine figure et Sybille ne parvient pas à trouver le moyen de nouer un dialogue avec son fils sans être dans une relation domination (du parent)/ soumission (de l'enfant).

Suite à une énième et "énorme" bêtise de Samuel, Sybille qui suite à un drame s'est plutôt laissée aller dans sa vie, décide d'empoigner le problème et de prendre une décision très radicale pour éloigner son fils de son environnement à l'influence néfaste et aux fréquentations toxiques! Samuel, au look "légèrement" skinhead et aux idées "légèrement" racistes, ne correspond pas aux idéaux d'égalité, de tolérance dans lesquels sa mère a été élevée.

Après avoir souffert d'un événement tragique dans son passé, après avoir renoncé à sa carrière de chirurgienne, jeté aux oubliettes un roman qu'elle avait écrit et qui semblait plaire aux maisons d'édition, divorcé d'un homme qui ne lui a jamais inspirée un véritable amour, Sybille qui se sent coupable de la dérive de son fils, ne peut pas se résigner à accepter un échec de plus dans sa vie.

Sybille, qui est infirmière, se mettra en disponibilité, vendra la maison de ses parents - à laquelle elle était très attachée - et partira dans des contrées lointaines, sauvages, pour redonner un souffle à sa vie, pour sauver son fils, pour se trouver, se retrouver. La nature, les chevaux, les grands espaces, un quotidien réduit au strict minimum, voilà de quoi éloigner tout ce qui est superficiel et superflu dans nos vie pour revenir à l'essentiel.

Dans la première partie, on suit le rythme des deux "aventuriers". Laurent Mauvignier aime décrire avec acuité certains détails, et toute la première partie présente les attentes des personnages ainsi que la manière dont ils prennent place dans ce nouvel espace, plutôt hostile par ailleurs. Ce qui semble dominer dans la relation mère/fils est cette colère qui pour l'une est intériorisée et pour l'autre explosive. La tendresse a du mal à trouver sa place .

Petit à petit, Samuel retirera ses écouteurs pour écouter la nature, les chevaux, sa mère et écouter ce qu'il a dans son for intérieur et qui lui faisait vaciller l'âme...pour ne plus avoir peur, partir à la rencontre de l'autre et comprendre le monde qui l'entoure "Samuel a besoin de savoir d'où vient sa peur, lui qui ne savait pas qu'on peut être musulman sans être arabe; lui qui n'imaginait pas qu'on puisse être arabe sans vivre en banlieue. Lui qui n'avait jamais parlé à des gens qui ne lui ressemblaient pas..."

Dans une écriture très visuelle et rythmée dans la seconde partie du roman, Laurent Mauvignier met ses personnages face à leur course contre le temps en faisant en sorte qu'il prennent le leur pour se réveiller, se reprendre; il interroge leur rapport à ce temps, la mère sentant qu'elle ne doit pas le perdre pour ne pas perdre l'avenir de son fils et Samuel qui dans sa "toute-puissance" d'adolescent ne voit pas le temps passer, vit comme dans un temps figé.

Beaucoup de réflexion sur la question des peurs suscitées par des événements tragiques qui font échos à l'actualité. Laurent Mauvignier nous livre un regard indispensable sur notre temps et prend le prétexte de son roman pour nous dire des vérités "...et fuir quoi? simplement parce qu'elle lui a coupé la parole quand il disait des conneries sur les musulmans? ah oui comme ça la fatigue d'entendre toutes ces conneries! comme s'il allait piocher dans le discours ambiant, pathétique, méprisable d'une France qui ne se reconnaît plus et qui tombe dans la facilité de la violence, du rejet,bon Dieu, elle qui a tant lutté contre ça, voilà maintenant que son fils la rejette et rejette les musulmans [...] est-ce qu'il sait qu'accepter les musulmans ça ne veut pas dire devenir musulman? qu'accepter les pédés ce n'est pas devenir pédé? Comme si les autres, il avait peur d'être contaminé par eux [...] comme si au fond, leurs discours racistes c'était juste l'incertitude sur soi, la peur de ne pas savoir être soi-même et d'être capable de le rester en face des autres". Je crois que l'auteur soulève ici une problématique essentielle et sur laquelle vont encore se cristalliser les débats des mois à venir...l'identité, l'autre, la peur, le rejet, l'amalgame, etc.

POUR FINIR /

Sybille et Samuel finiront par se rapprocher.  Cette "fugue" sera la révolte de Sybille, pour pallier ses échecs passés, pour retrouver celle qu'elle était avant d'être brisée; son défi sera de sauver son fils de la déchéance.

Dans ce huis-clos familial à ciel ouvert c'est l'amour qui triomphera non sans être passé par de terribles épreuves lors de ce voyage initiatique. 
Je résumerai donc ce roman par une citation que j'aime beaucoup "face à la roche, le ruisseau l'emporte toujours, non pas par la force mais par la persévérance". 
Sybille et son fils vont "continuer" de vivre, de s'aimer, de se découvrir, de se comprendre. Un très beau message d'amour et d'humanité que je vous invite à découvrir et à savourer.
Lien : https://www.Instagram.com/au..
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Comme Ynaro je ne peux m'empêcher de dire que, s'il est de temps en temps précisé que Mauvignier s'est inspiré d'une histoire vraie racontée dans le Monde en 2014, je ne vois indiqué nul part que cette histoire a depuis fait l'objet d'un livre écrit par les protagonistes et paru AVANT le livre de Mauvignier, en mai 2016 !

Je trouve profondément dommage que les critiques, plutôt dithyrambiques, du livre du "grand romancier" Mauvignier, ignorent totalement l'histoire originale dont le livre est pourtant extrêmement fort et puissant...
La fiction deviendrait-elle + forte et + intéressante que la réalité ?

Toute la force et l'empathie du livre original ("Dans les pas du fils", par Renaud&Tom François et Denis Labayle, chez Kero) viennent de la présentation brute et sans complaisance aucune de l'histoire de Renaud, de ses difficultés de père et de ses relations avec son fils.

Autant de réalité qui ne peut QUE parler à quantité de parents en souffrance avec leur ado, et c'est bien là l'intérêt premier de cette histoire, bien + qu'une histoire de fiction, quand bien même cette dernière aurait toutes les qualités littéraires pour en faire un nouveau prix Goncourt...

(en lien, la page FB de leur voyage)


Lien : https://www.facebook.com/Ste..
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