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sur 1208 notes
Mauvignier Laurent – "Continuer" – Ed de Minuit, 2016 (ISBN 978-2-7073-2983-7)

Quelle déception !
Voilà que l'auteur du remarquable roman "Dans la foule" sombre dans la romance à cent sous pour faire pleurer Margot dans les chaumières !

Pire encore : il ne rate aucun des poncifs
de la bienpensance cultureuse actuelle la plus standard !
Le père n'est bien évidemment qu'un sombre et ignoble individu (grand classique depuis au moins quatre décennies, publicité assurée dans les revues "féminines" bcbg), le fiston va bien sûr sombrer dans la délinquance, et bien évidemment la brave môman (qui lutte, non moins évidemment, contre ce que les bobos appellent la "lepénisation" des esprits – p. 105) va le régénérer en l'emmenant caracoler à cheval dans le Tiers-Monde, là où les occidentaux ont pris l'habitude de déverser toutes leurs saletés – le mythe du Bon Sauvage s'avère inusable et l'équitation reste une valeur sûre dans les indicateurs implicites du statut social.
Ladite môman a découvert qu'elle a "des valeurs" tout en étant "de gauche" (p. 67). Ben voyons !

L'auteur ne nous épargne même pas le prêchi-prêcha sur le grand amour des émigrés et tout spécialement des musulmans qui apprécieront certainement d'être mis à la même sauce que "les pédés" (p. 198) ; lequel grand amour des musulmans s'accompagne – toujours bien évidemment – de l'habituelle dénigrement abject "des cathos", assimilés à ce père immonde.

Dans la série des poncifs, l'auteur ne nous épargne pas non plus la toute belle chanson de variétés si tant plein profonde - en anglais, bien évidemment (p. 144, entre autres), qui fait le lien entre la brave môman et son gentil fiston (la musique est sans doute l'art le plus maltraité dans cette civilisation du fric).
On a même droit au tout beau couple qui ne se refuse pas un grand tour à moto à fond les manettes, sur le périphérique ou dans Paris (ce genre d'abruti-e-s existe réellement, ça terrorise les gens sur le périph, ça en réveille des dizaines de milliers en traversant Paris de part en part pendant la nuit – on est anticonformiste comme on peut).

Bien sûr, comme dans les romans de "Nous deux", ça se termine dans un hôpital, mais l'héroïne s'en sortira – l'auteur a-t-il réellement déjà vu ce à quoi ressemble un hôpital dans le Tiers-Monde ??? j'en ai vu deux de près, ça se passe de commentaire.
Et le fiston sera devenu "un homme un vrai", sa môman l'aura ré-enfanter, argh, que c'est beau, on écrase une larme, ça vaut Maylis de Kerangal et son "Réparer les vivants" !!!

- Beurk.
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Sibylle veut continuer, elle doit continuer pour elle, pour les autres et surtout pour son fils.
En la suivant dans son voyage au Kirghizistan, le roman nous apprend petit à petit tout ce qu'elle a traversé dans sa vie et nous laisse dans le doute : doit-on la plaindre ou l'admirer ? Comment peut-elle vivre la confrontation avec son fils au cours de ce périple alors qu'elle ne cherche désespérément que les signes de complicité qui pourraient naître, que les signes qui montreraient que son fils devient adulte. Chaque lueur d'espoir semble devoir être éteinte, chaque progrès semble devoir être suivi d'une régression plus forte.
Un roman touchant dont l'intensité s'accroit au fil des pages et qui ne peut, pour moi, laisser que de l'admiration à l'égard de Sibylle voire de l'amour.
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Un très beau roman qui conjugue une écriture précise, un récit palpitant s'inspirant d'une histoire vraie etun magnifique voyage de rédemption.
Le synopsis est court - une mère emmène son fils dans une chevauchée à travers de Kirghizistan pour lui éviter une déroute sévère - mais l'aventure va durer bien après la dernière page. Voir comment un adolescent rabougri devient un être abouti à quelque chose de magique. Même si cela confine parfois au tragique Caro Mauvignier ne se prive pas de nous montrer combien la vie est fragile et tout édifice précaire cela reste beau avec de la clarté sur la fin.
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Sybille, divorcée de Benoît a la charge principale de Samuel, 16ans et habite Bordeaux. Les relations entre une mère déstabilisée et un adolescent qui se cherche sont rapidement conflictuelles et un écart à la norme plus grand que les autres de Samuel décide Sybille à trouver un remède à sa manière. Elle vend une maison héritée qu'elle s'était pourtant promis de garder et embarque le fiston pour un trip à cheval qu'elle espère salvateur pour eux deux au Kirghizistan. Leur aventure est un régal de lecture, cette parenthèse de reconnexion avec une nature sauvage, un accueil de la population la plupart du temps bienveillant, la découverte des autres, la redécouverte de l'autre et la rédemption qu'elle permet sont passionnants à suivre.
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C'est le premier livre que je lis de Laurent Mauvignier et je l'ai trouvé de grande qualité. L'écriture est belle, soignée, précise. Les mots sonnent justes et les réflexions souvent pertinentes. Je me suis arrêtée plusieurs fois pour souligner une phrase.
L'histoire de cette mère et de son fils qui partent faire un long séjour à cheval au Kirghizistan est très touchante. La relation entre eux bien sûr, mais l'auteur ne révèle pas que cela. Avec pudeur, on découvre une femme blessée mais qui tient bon, on découvre un jeune homme perdu, qui ne sait même pas ce qu'il ressent.
J'ai été séduite par ce récit.
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Quelquefois les mots ne me viennent pas tout de suite pour parler d'une lecture. Il me faut quelques jours pour apprivoiser mes sentiments, reprendre mon souffle et pouvoir mettre des mots sur mon ressenti. C'est le cas avec "Continuer" de Laurent Mauvignier. La 4ème de couverture m'avait accrochée. J'ai trouvé le début du roman âpre et dur. Puis j'ai été emportée par le souffle épique de cette histoire. Une histoire au départ banale: un couple qui se déchire, se sépare et tout absorbé par sa guerre intime ne voit pas le malaise croissant de son fils adolescent. Après un dérapage plus grave que d'habitude, la mère, d'origine russe, prend une décision inattendue: elle va partir plusieurs mois avec son fils randonner à cheval au Kirghizistan pour le reconnecter à la nature et à de vraies valeurs, le sortir de son chaos mental, renouer un dialogue depuis trop longtemps interrompu. le père égoïste et veule ne pourra s'y opposer tout en étant, et en le disant, persuadé que son ex femme dépressive et ratée court droit vers un nouvel échec. Il y a peu de dialogues, on voit chacun à travers les yeux de l'autre dans un monologue intérieur, les chevaux, personnages importants du roman servent d'intermédiaires et permettent un partage entre mère et fils qui se passe de mots. Les pensées de l'ado en rupture de société et de famille sont parfois d'une violence effrayante. On découvre peu à peu les fêlures, les blessures de chacun. Les portraits de la mère et du fils sont bouleversants de finesse, de justesse et la fin est superbe. C'est une histoire de résilience portée par une langue puissante, rude comme les paysages traversés où se succèdent forêts, montagnes, torrents, marécages et glaciers. Ce n'est pas le genre d'histoire plaisante à lire et oubliée dès la dernière page tournée. Non, c'est le genre d'histoire qui vous habite longtemps...
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J'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir : la démarche de cette mère, paumée elle-même après la perte d'un amour de jeunesse qui est en plein naufrage : alcool, dépression, divorce etc.... mais qui va trouver l'énergie nécessaire pour sauver son fils qui se perd dans des amitiés douteuses qui vont provoquer un incident.
Elle sacrifie le peu qui lui reste mais auquel elle tient pour se lancer dans road-movie loin de tout ce qu'ils connaissent afin qu'ils se retrouvent et qu'ils donnent à leur vie un sens.
Elle va révéler ses blessures, changer la perception que son fils a d'elle, rendre à chacun sa vérité et pas ce qu'entre autre Benoit le père en donnait.
La fin est particulièrement bouleversante : je n'arrivais à finir le livre hier soir et je l'ai lue ce matin dans le calme de ma maison et j'étais très émue par ce dénouement plein d'émotions et d'espoir.
Les descriptions permettent de s'évader dans ce pays inconnu où ils feront de belles rencontres qui, pour certaines changeront leur perception sur d'autres populations, religions etc...
Une belle leçon de vie. Je sais que des parents ont fait ainsi des voyages avec des adolescents en souffrance et que souvent ces évasions dans le monde, dans la nature se sont révélées salvatrices.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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CONTINUER de Laurent MAUVIGNIER

Mon coup de coeur !  Ce roman  m'a posé une question vitale. Un roman captivant qui vous prend aux tripes. Si mon fils adolescent partait à la dérive, mauvaise fréquentation,
drogues etc....que ferais tu ?  Le père de Samuel pense immédiatement à le mettre dans un pensionnat mais la mère qui jusqu'à ce jour à laisser passer sa vie  qui lui promettait un avenir brillant va réagir autrement. L'amour de sa vie est mort dans un attentat alors elle se mariera malgré tout parce qu'un homme, Benoit, lui demandera. Sybille après son divorce, cassée par son mari sombrait petit à petit sur son canapé devant la télévision avec boissons et cigarettes." Juste la honte, le mépris de soi". Quel choc quand la gendarmerie téléphone que Samuel a été arrêté " Vous voulez que je ne fasse rien et que je laisse Samuel plonger et lâcher prise complètement ?" Elle va partir au bout de nulle part au  bout du monde au KIRGHIZISTAN. Ils seront avec leurs chevaux isolés sans internet, sans téléphone juste une tente pour dormir à la belle étoile...Ils vont s'observer, refaire connaissance, douter de l'un et de l'autre, de soi-même.
Une vie à la dure entourée de multiples dangers dans une nature sauvage et magnifique. Des rencontres généreuses, des repas partagés avec ceux qui n'ont presque rien. La route sera longue et le doute souvent s'installe car aimer est plus difficile que haïr.  J'ai aimé cette histoire peut être parce qu'il y a un peu de moi ? et vous allez en tant que parents l'aimer également car elle nous donne le courage de nous battre et de l'espoir quand tout semble perdu . Il faudra frôler le pire pour recommencer à vivre. La mort du cheval est poignante. Mais l'étincelle rallumera l'amour du fils pour sa mère et pour la vie. Cela nous fait du bien car il y a tant de romans qui nous plombent le moral dans notre époque qui s'assombrit... 

C'est le livre que j'avais choisi de défendre devant François Busnel au Jury du Roman 2017 France Télévision.  Il a eu beaucoup de voix ...Il a terminé deuxième.
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Une mère et son fils adolescent partent en voyage à cheval dans le Kirghizistan,une chevauchée pensée par Sibylle la mère pour sortir son fils d'une délinquance annoncée.
On suit leur aventure sur un rythme haletant, impulsé avec des phrases courtes , scandées ,alternant avec des moments de retour sur la vie antérieure de l'un et l'autre,ou le père a sa place.
On est tout d'abord admiratif de cette mère courage,puis on comprend les raisons du désespoir de Samuel le fils.
Les relations sont superbement décrites ,au plus près des interactions physiques qui sont à l'oeuvre entre un adolescent et sa mère.L'arriere plan représenté par ce pays si lointain est tour à tour inquiétant,bienveillant,majestueux,mystérieux et donne une jolie intensité au récit.
En CD lu ,avec la voix de Denis Poladyles,on suit au plus près l'histoire palpitante de ce couple.J'ai aimé ce livre.
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J'ai aimé ce cri d'amour maternel, inconditionnel, ce projet fou : tout quitter, partir loin avec son fils, en souffrance, en perte de lui, pour lui redonner l'envie de vivre, l'envie de s'en sortir, de quitter un chemin tortueux dans lequel il se noie. Un voyage qu'elle envisage pour le sauver de ses démons, pour le raccommoder avec la vie, pour lui redonner le goût d'aimer. Un road trip salvateur. Pour elle. Pour lui.
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