Le roi Jéhan

Deux contes en un.

Ce roman graphique part d'une excellente idée, celle de dissimuler sous le récit principal un autre récit, et cela au sens propre du terme ! C'est-à-dire qu'il est nécessaire de chausser des lunettes spéciales à filtre rouge (fournies avec l'ouvrage) pour mettre à nu une seconde histoire bien différente de la première…

Et de mise à nu il est effectivement question ! Car dans le récit caché tous les protagonistes vivent dans le plus simple appareil et l'on profite à plein de leur intimité… Intimité qui crée d'ailleurs bien des complexes au personne principal, le bien-nommé roi Jéhan de Petiquiqui, complexé par la taille de son… enfin vous voyez.

Que ce soit dans cette histoire ou dans l'histoire principale, centrée autour de la thématique de la soif de pouvoir, la masculinité est questionnée de manière à la fois directe et simple (et peut-être parfois simpliste). L'écueil majeur de l'ouvrage se situe en fait plutôt du côté graphique, la superposition des deux récits créant un effet de confusion visuelle qui, pour ma part, a largement gâché l'expérience de lecture. C'est bien dommage en définitive, car l'idée de départ était belle !

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Lapin pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération « Masse Critique ».

Je ne peux pas mettre une note plus basse parce que je suis fan du principe du calque rouge pour obtenir une autre histoire. Mais que ces histoires sont niaises ! La plupart du temps, lorsqu'il y a une double lecture, la seconde est pour le moins nettement plus licencieuse mais ici, à part le fait que tout le monde soit nu, on reste dans le récit moralisateur. Pourquoi cela ? Parce que les personnages n'existent pas. Ils n'ont aucune consistance, aucune vie, ils n'existent que pour soutenir le propos.
Les autrices nous font la leçon sur le pouvoir et sur le masculin. Pour un récit sur les mêmes thèmes qui ne prend pas ses lecteurs pour des gens à éduquer, il vaut mieux lire Peau d'Homme. En plus, le dessin y est plus joli.
Les références à l'actualité vont rapidement devenir désuètes même si amusantes sur le moment.
Une déception aussi car le double-récit ne joue pas sur lui-même, il n'y a pas de côté méta-textuel venant élever le gimmick.

Le roi Jéhan m'a tout d'abord intrigué par sa double lecture, mais également pour le côté "conte burlesque". 🤭

Tout d'abord, la double lecture : rien de magique là-dedans, le principe du filtre rouge est une valeur sur : une première lecture de l'encre rouge, puis on chausse ses lunettes et PAF ! une nouvelle histoire apparait en bleu. Simple, efficace. 😏

La lisibilité avec et sans les lunettes est bonne : chapeau pour la qualité du calibrage entre les lunettes et l'encre, ce n'est pas toujours aussi réussi ! 💙❤️

Comme souvent dans ce type de livre les astuces ne sont pas toutes aussi bien cachées les unes que les autres et parfois on verra un peu trop de bleu pour ne pas laisser son esprit vagabonder à la recherche d'indice sur "l'autre côté" de l'histoire. 🧐

Finalement, les histoires sont assez classiques et voir ce roi se faire balader est plutôt plaisant : un livre-objet original qui agrémente joliment ma bibliothèque des curiosités ! 😙

Le Roi Jéhan... ou l'art de cacher des textes et dessins olé olé dans une drôle de BD... 🤭

Car oui, au premier abord il s'agit des aventures du roi Jéhan, qui tire à la courte-paille ses jugements, n'est pas du tout apprécié de son peuple, et qui part faire la guerre pour l'amadouer justement, sans jamais tenir compte des conseils raisonnés de sa reine. 🙄

Mais chaussez les lunettes à verres de plastique rouge livrées avec la BD, et vous aurez accès aux aventures d'un homme très très complexé par ses attributs et qui vit dans un monde où chacun se présente dévêtu! Évidemment cela implique quelques scènes un peu osées... 😎

L'idée de départ est vraiment bonne, un texte et des illustrations cachées, c'est top! de plus, les allusions à certains de nos politiques et le cou tordu à bien des préjugés sont bienvenus. Ce n'est pas un coup de coeur, non, mais j'ai passé un bon moment.

Cette BD rigolote peut être une idée de cadeau pour une occasion sympa, histoire de rigoler un peu entre copains, et par les temps qui courent, on en a pas mal besoin!! 😊

(Seul petit bémol, au niveau de l'impression, certaines pages sont plus foncées que d'autre au niveau de l'encre bleue, ce qui peut gêner un peu la lecture.)

Au premier abord, cette BD semble plutôt classique. Une trame historique, mais qui porte tout de même un message moderne fort. Bon, c'est sympa, mais pas de quoi s'extasier non plus.
Et puis on chausse les lunettes rouges fournies avec le livre... et là c'est un tout autre album que nous tenons entre les mains ! le roi Jéhan de Potiguigui devient roi de Petitquiqui, et tous les personnages apparaissent nus comme des vers ! L'accent est mis notamment sur leur virilité, et même, précisément, sur l'absence de virilité du roi, qui en a une petite...

Ces deux histoires, à elles seules, ne sont pas extraordinaires. Mais le procédé... on adore ! L'idée de déshabiller les gens grâce à un filtre, ces autrices ne sont pas les premières à y avoir pensé. Mais à partir fe cela, construire deux histoires cohérentes qui cohabitent dans un même livre, c'est tout simplement brillant !