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Lu récemment après suggestion d'un ami: j'ai adoré!
New York, début du xxe siècle : les bâtisseurs de gratte-ciel et les ouvriers du métro oeuvrent inlassablement pour donner forme à Big Apple. Parmi ces travailleurs qui risquent leur peau au quotidien, Nathan Walker, un terrassier de 19 ans qui construit le tunnel de la ligne Brooklyn-Manhattan. New York, fin du xxe siècle : des milliers de sans-abri vivent dans les entrailles du métro. Parmi eux, le mystérieux Treefrog, dont la vie n'est pas sans lien avec celle de Nathan Walker... À la fois chant d'amour adressé à New York et mise en perspective historique de l'ingratitude d'une ville à l'égard de ceux qui la façonnèrent, Les saisons de la nuit est un roman bouleversant sur ces déchets du capitalisme que sont les sans-abri. Un grand roman urbain, un grand roman humain. J'avais envie de continuer à suivre leurs histoires de vie, rester encore un peu avec eux..un superbe moment de lecture!


Auteur : Colum McCann est né à Dublin en 1965. Après des études de journalisme, il travaille d'abord comme journaliste dans la presse irlandaise, dans les années quatre-vingt, avant de s'embarquer pour un tour des États-Unis à bicyclette qui va durer deux ans. C'est de cette expérience, sur les pas de Kerouac, qu'il va tirer Sisters (Sours, dans la Rivière de l'exil, 10/18), son premier récit (et premier livre) avec lequel il remporte plusieurs prix littéraires prestigieux. Il est ensuite salué unanimement par la critique et le public comme une des nouvelles voix les plus prometteuses de sa génération pour ses deux romans, le Chant du coyote et Les saisons de la nuit. Ironie du sort, Colum McCann a quitté l'Irlande, en partie à cause de sa violence, pour New York, où il habite à quelques blocks des ex-Twin Towers de Manhattan.

Mon avis : 5/5 (lu en janvier 2008)

Ce livre est fabuleux, très bien construit, énigmatique et émouvant. Les personnages sont attachants. On nous raconte au début du XXème siècle la vie de Nathan Walker, il est noir et travaille à la construction du tunnel de la ligne de métro qui relie Manhattan et Brooklyn à New York. C'est l'histoire de Nathan et sa famille, la vie à Harlem, les lois raciales... En parallèle, à la fin du XXème siècle, c'est l'histoire de Treefrog, un clochard qui vit dans les tunnels de New York. Ces deux histoires vont finir par se rejoindre...

L'histoire est "juste", dramatique et inoubliable. Les émotions sont très fortes, on a souvent les larmes aux yeux mais ce livre est à lire absolument !
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Colum McCann possède une réelle maîtrise du suspense et de l'art de mener un récit.

Ici, il met en parallèle le métro de New York et la construction des gratte-ciel à travers des destins croisés.

J'ai frissonné, tremblé, ressenti les émotions à fleur de peau de ces individus qui ont tout donné, leur santé, leur âme et leur vie, à ces ouvrages gigantesques.

Un récit profondément humain, fort et passionnant.
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Une autre vision de New York, celle de ceux que tout le monde ignore, qui ont contribué à sa construction, qui en sont exclus et n'ont plus de repère.
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J'ai lu ce roman LES SAISONS DE LA NUIT comme un surfer attaque une vague : au commencement en recherche d'un grand auteur américain, j'ai scruté Babélio et le flot d'avis sur la littérature américaine, j'ai repéré cet auteur, COLUM McCANN, avec l'espoir qu'il m'offrirait l'adrénaline tant attendu et je me suis lancé sur LES SAISONS DE LA NUIT, en confiance, grâce à son grand succès parmi vous les Babéliotes.
Et là, le bonheur total : un démarrage au ralenti avec un texte au style fluide et rassurant, suivi d'un plongeon sur la vague à un moment clé du roman, celui au-delà duquel le retour ou l'abandon n'est plus possible. L'histoire de ces terrassiers, creuseurs de tunnel pour le métro à New york au début du XXème siècle, se précipite et vous emporte, avec ses personnages truculents, ses rebondissements incroyables ( pourtant des faits réels) qui vous transportent au coeur du récit comme si vous y étiez. Être de ces héros-là, c'était vivre une expérience humaine marquante par sa brutalité et par le dépassement de soi qu'il imposait.
Puis dans le flot des pages qui se tournent, entrainées par le souffle régulier d'un vent marin, je me suis laissé enivré tout au long du roman par l'acuité de l'auteur, avec ses choix des mots et des tonalités de son texte, à nous faire prendre conscience de l'existence d'un monde souterrain qui grouille de vie, une vie intense, souvent dure, parfois violente, et même surhumaine. On rit comme on pleure, en compagnie des héros qui rient et qui pleurent avec nous.
Pour enfin laisser le temps au récit d'adoucir son histoire, poser les destins, préparer la chute, la mienne, vertigineuse, à comprendre que ma vie, bien tranquille, ressemble à l'allure d'un surfer qui a fini sa vague et qui retourne à la plage, bien tranquille, avec le souhait tout au fond de lui de recommencer l'expérience, de s'immerger à nouveau au milieu de la déferlante, avec l'eau qui l'englobe, la vie qui l'embrasse.
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UN ROMAN SOMBRE COMME LES TUNNELS DE NY.
Ce roman saga sur trois générations débute par la vie de travailleurs immigrés vivant à NY dans la première moitié du XXème siècle dans le racisme et la pauvreté.
L'écriture est parfois un peu longue, mais deux pôles m'ont fasciné : les travaux du métro en 1916, et la vie du monde sous-terrain de NY.
L'intrigue est astucieusement construite dans deux tunnels qui se rejoignent à la fin du livre. le premier tunnel est celui du métro sous l'East River en cours de percement au début du siècle ; le second est le réseau du NY souterrain qui perdure actuellement, microcosme d'invisibles évalué à 5000 personnes. Cette communauté vit dans les 18 niveaux de couloirs, tunnels et labyrinthes. Sur ce sujet, voir l'excellent reportage de Chantal Labats (« Dans les entrailles de NY » in : Communications, 2019, pp 161-173). Personne ne meurt de faim dans ce monde sous terrain alimenté par les poubelles des commerces, la revente des canettes, la prostitution, le trafic de drogue. Pas de grande délinquance et un code de dignité et de confiance qui fait l'union de cette communauté.
Quant au percement du métro, il utilisait une technique particulière qui était l'hyperbarie : l'étanchéité du tunnel à son passage sous la rivière était assurée par une hyperpression de plusieurs bars, efficace… jusqu'à ce que la pression fissure le lit de la rivière et que l'air sous pression expulse les mineurs dans le cours d'eau comme des noyaux de cerise au sein de gigantesques bulles. (Accident authentique magnifiquement décrit ).
Un excellent livre, écrit par un irlandais qui a roule sa bosse aux USA et qui a sans doute vécu dans ce monde sous-terrain pour l'avoir aussi bien dépeint.
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Un roman hors du commun !

Après mon coup de coeur pour Apeirogon, j ai adoré retrouver l écriture de Colum McCann. Cette fois, l'auteur nous emmène à New-York. Nous suivons tout d abord une bande de copains dans les années 1910 qui creusent un tunnel. En parallèle de cette histoire, on rencontre Treefrog, un sans-abri qui vit sous terre, non loin des rails de métro.

J'ai été portée par l alternance des récits et les personnages au destin atypique. La description d un New-York pauvre et sombre permet de percevoir la ville sous un angle différent. On est loin du New-York qui fait rêver avec sa 5e Avenue et ses buildings touchant les etoiles. Ce livre nous rappelle tous les invisibles qui nous entourent. C est même un bel hommage aux personnes les plus démunies et aux travailleurs de l'ombre qui risquent leur vie.

Contrairement à Apeirogon, la forme du récit n est pas originale mais on retrouve, et c est ça le plus important, le brio de l auteur qui parvient à nous livrer des personnages surprenants et à nous plonger tout entier dans l histoire.

Je n ai plus qu à ajouter que si vous n avez pas encore découvert Colum McCann, je vous conseille de le faire. de mon côté, je vais me procurer un autre de ses romans.
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Ce livre est fabuleux, très bien construit, énigmatique et émouvant. Les personnages sont attachants. On nous raconte au début du XXème siècle la vie de Nathan Walker, il est noir et travaille à la construction du tunnel de la ligne de métro qui relie Manhattan et Brooklyn à New York. C'est l'histoire de Nathan et sa famille, la vie à Harlem, les lois raciales... En parallèle, à la fin du XXème siècle, c'est l'histoire de Treefrog, un clochard qui vit dans les tunnels de New York. Ces deux histoires vont finir par se rejoindre...
L'histoire est "juste", dramatique et inoubliable. Les émotions sont très fortes, on a souvent les larmes aux yeux mais ce livre est à lire absolument !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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C'est à un très beau et très épique voyage que nous invite Colum Mccann. Ici, il est question de New York des années 20 à nos jours à travers l'histoire de ceux qui ont fait cette ville, qui ont creusé les tunnels du métro sous l'Hudson, de ceux qui ont élevé ces gratte-ciel, de ceux qui vivent à la marge : immigrés, noirs, métis, SDF.
En tissant deux histoires à deux époques différentes, l'auteur construit son roman à la manière dont les ouvriers creusent ces tunnels ou construisent ces tours. Les deux intrigues se rejoindront à la fin, la passerelle sera faite. C'est ici que réside pour moi l'intérêt de ce roman, la manière dont il interroge le lien, la filiation, la transmission. Ici, c'est un petit-fils qui porte sur ces épaules l'histoire de sa famille faite de ruptures, de continuité. C'est l'histoire de ce père qui perd la notion de lien avec sa famille. Tous les personnages de ce roman sont en quête de ce lien qui nous attache à la vie et qui fait sens.
Un très beau roman
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CHEF D'OEUVRE : mon préféré de Colum McCann dont j'ai lu et aimé tous les livres (malheureusement pour moi car je suis condamnée à attendre son prochain).
Entre passé qui démarre en 1916, et présent brisé de 1991, un va et vient totalement maîtrisé qui dresse un portrait époustouflant de New York et de quelques uns de ses héros du Quotidien.
Fidèle à son style envoûtant et inimitable, Colum McCann nous perd volontairement pour mieux nous surprendre et nous captiver, dressant le portrait des hommes de l'ombre qui sont les véritables artisans de la naissance de New York : les terrassiers, venus d'Irlande - le pays natal de Colum et on sent que l'histoire le touche.
C'est une petite histoire dans la Grande Histoire, comme je les aime, une fresque magistrale, qui nous captive de décennie en décennie. Prohibition, guerre, racisme, de petits coups de projecteur tracent la vie des héros, en même temps que l'édification de cette ville de fer.
Un ton mélancolique et lyrique et une atmosphère unique, très visuelle et physique, avec ce froid glacial et ces tunnels sombres, qui n'empêche pas - bien au contraire - les sentiments intenses et une émotion totale. Colum McCann est un virtuose !
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De Nathan Walker à Nathan Clarence Walker, il y a tout un siècle. On pourrait ajouter qu'entre eux, en plus de dizaines d'années, il y a des centaines de mètres, et toute une ville - et quelle ville ! New York, une immense métropole ! - en construction. le premier est terrassier au début du 20ème siècle ; son quotidien est sombre, chaud et moite, et terriblement dangereux : Nathan Walker creuse le tunnel qui fera passer le métro sous l'Hudson. Ses collègues, qui sont un peu plus que cela, sont arrivés d'Irlande, de Pologne ou bien d'Italie. le deuxième est ouvrier dans la construction des gratte-ciels. L'air est son domaine, l'équilibre son don. Et puis il y a Treefrog, un SDF qui vit dans un tunnel ferroviaire, sous la ville mais emprisonné dans un hiver long et glacial. Treefrog vit de petits larcins et de récupération de ferraille, tout près d'autres compagnons d'infortune dont il se méfie néanmoins. Surtout Treefrog pense souvent à son ex-femme et à sa fille, qu'il n'a plus vu depuis quatre ans. Avec Nathan Clarence, il partage seulement l'identité, et celle-ci, comprise comme l'ensemble de son histoire personnelle, est un lointain et douloureux souvenir. Les saisons de la nuit est, comme l'indique son titre originel, The side of brightness, un roman des marges. Marges géographiques, physiques, sociales ou bien psychologiques, le roman explore le grand revers d'une cité brillante à l'aide d'une langue directe et puissante.

La marge la plus évidente tient dans le décor. Jamais Colum McCann n'entraîne le lecteur au coeur de la ville, près des grands magasins ou entre les taxis jaunes. New York, ici, se résume à des souterrains ferroviaires où hurlent les métros et les trains de l'Amtrak. C'est là que Treefrog a élu domicile, à sept mètres au-dessus des voies, avec son matelas plein de vermines et un chat affectueux. C'est là aussi que Nathan Walker a vécu une grande partie de sa vie professionnelle, à creuser des tunnels et à poser des joints. Entre ces deux épisodes souterrains, Nathan Clarence travaille lui aussi loin du tumulte de la ville, à plusieurs dizaines ou centaines de mètres de haut, montant les poutrelles qui feront la vitrine de la ville. La marge géographique, enfin, trouve son symbole dans les cartes étranges tracées par Treefrog. Cartes sensibles, elles sont le reflet matériel de la folie de ce personnage.

Les personnages sont caractérisés aussi par leur situation de marge sociale. Si Nathan Walker se sent si bien dans les tunnels au milieu de ses camarades Rhubarbe Vannucci, Con O'Leary et Sean Power, c'est qu'ici, sa couleur de peau n'a aucune importance : il y est un homme comme un autre, un égal. Par la suite, son mariage avec Eleanor O'Leary, la fille de Con, décédé lors d'un accident inhabituel et dont le corps restera à jamais prisonnier du limon de l'Hudson, est largement incompris. Elle, rousse irlandaise et lui, Noir de peau, ne vivent jamais leur amour au grand jour. La naissance des enfants - un garçon, Clarence, et deux filles - ne change rien à la situation d'une union considérée comme anormale socialement. Évidemment, le grand stigmate social demeure toujours cette couleur de peau, qui permet le meurtre sauvage de Clarence, le fils, par la police de Géorgie, les insultes faites à Nathan, les comportements orduriers du voisin vis-à-vis des filles de Nathan. Quant à Treefrog, sa situation de SDF n'est pas qu'une honte sociale, mais un effacement total de la vie en société. McCann donne à voir ces hommes et ces femmes dans leur désolant désoeuvrement, leurs addictions mortelles, leur violence quotidienne mais aussi leurs qualités profondes (ainsi les peintures de Papa Love ou le génie électrique de Faraday).

Il y a enfin une dernière marge, explorée par l'auteur, qui a à voir avec les choses de l'esprit. Treefrog, bien-sûr, souffre de tocs (tout doit aller par paires) et d'une certaine folie. Peut-être faut-il y avoir un héritage atavique, symbolisé par les prénoms qu'il porte, celui de ses père et grand-père : l'un a connu les travaux ingrats et la honte sociale du mariage mixte, l'autre a eu pour récompense d'avoir été soldat de la guerre de Corée le droit d'être abattu comme une bête, hors de toute justice humaine. Les folies des uns et des autres, les addictions dégradantes (dont sont victimes Louisa ou encore Angie, mère et compagne d'infortune de Nathan Clarence), les marottes (Vannucci et ses pigeons, Nathan et son tourne-disque, Treefrog et ses cartes mentales) sont autant de signaux psychologiques qui nous montrent que l'on n'est jamais loin de basculer. de plus, les personnages apparaissent souvent mélancoliques, s'agrippant aux beaux détails de leurs vies passées (la camaraderie des tunneliers, faire l'amour sur un lavabo, un pique-nique au bord d'un lac), conscients d'une perte irrémédiable. Treefrog, en tant que personnage, est le seul qui ait bel et bien basculé. Hanté par la mort de son grand-père et par l'absence de sa fille dont il est responsable (le comportement qu'il a eu avec elle a été jugé particulièrement marginal, voire pervers), il erre dans un monde à peine réel, et qui est pourtant le sien.

Pour évoquer ces personnages et leurs parcours, qui évoluent le plus souvent dans les endroits sombres et dans la nuit, Colum McCann use d'une langue simple et directe, centrée sur l'action et moins sur les descriptions, parce que les personnages sont aux prises avec le réel, lequel n'est pas magnifié. Nulle description ébahie de New York et de son activité, point de soin à glorifier les lieux de vie misérables. L'utilisation du présent renforce l'immersion du lecteur dans ces vies parfois heureuses, souvent pénibles. Tout proche des personnages, le lecteur compatit aux amoureux qui ne peuvent se tenir la main en public, au vieillard honteux de baver sur sa chemise, au père perdu interrogée par sa propre fille sur son état mental. McCann ne porte pas de critique, il allume simplement la lumière. Voici les oubliés. Ils sont comme nous.
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