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Un roman poignant sur New-York au temps des bâtisseurs de gratte-ciel et des "creuseurs" de tunnels, tout cela sur fond de misère sociale et de sans- abrisme. Soit le côté sombre de New-York. Treefog, le personnage central du roman qui a travaillé à la construction de gratte-ciel vit comme un rat dans les sous-sols de New York où s'organise une vie et une ville souterraine, une véritable jungle, sans eau, sans électricité où chacun se bat pour sa survie. Amateurs de livres sur New-York, je vous recommande vivement ce roman magistral sans doute un des meilleurs de Colum Mac Cann. Il est pourtant noir, lugubre et prend aux tripes mais il recadre l'idée que New York est une ville magique. Avant de véhiculer l'image d 'une ville ou tout est possible, Big Apple a connu des heures sombres. En fait, New-York est représentative d'elle même mais n'a rien avoir avec l'identité américaine. séduite par l'écriture, j'ai lu ensuite Transatlantic qui m'a pas mal déçue.
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Colum McCann s'impose avec cette oeuvre en maître bâtisseur. Ce roman est une somptueuse mise en abîme de l'ouvrage rude et méticuleux accompli par ces héros traduit en construction narrative. Des tunnels sous-terrains jusqu'en haut des gratte-ciel,le coeur de New-York bat et s'emballe sous sa plume. D'une génération à l'autre, les personnages se cherchent, l'écho de leur voix se répondant inlassablement jusqu'à ce que le fil se reconstitue enfin. le lecteur sillonne les méandres de ce tunnel narratif sinueux, parfois sombres, parfois lumineux, avide de ce coup de pioche final qui lui permettra de traverser le temps et de boucler la boucle.
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Les Saisons de la nuit est un roman sombre et glacial, comme la grotte creusée dans un tunnel sous-terrain dans laquelle vit le héros. L'aventure des creuseurs du début du siècle est magnifique et éclaire d'un jour pertinent l'histoire des Etats Unis au tournant du siècle. le récit de cette famille, damnée de génération en génération, à retourner dans la noirceur de la terre, est superbe. Certains passages sont bouleversants et relèvent d'une poésie parfaitement maîtrisée, mais d'autres manquent de clarté, comme si l'auteur avait tenu à nous maintenir dans l'obscurité glacée du tunnel...
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Ce livre est intéressant car il parle de ceux dont on ne parle jamais, les oubliés de la terre. En l'occurrence, Colum McCann évoque la vie de ceux qui ont fait New York au travers de ses tunnels de métro et de ses gratte-ciels, mais également des SDF qui habitent sous terre.
Est évoqué également le racisme qui sévissait (et sévit encore ?) dans cette cité-monde et le problème des couples multi-ethniques.
On ne peut qu'être reconnaissant vis-à-vis de ces gens qui ont risqué leur vie (voire l'ont perdue) pour fournir les infrastructures dont nous avons pu ensuite bénéficier.
L'écriture est simple et efficace.
L'ensemble est en revanche un peu long et l'on a quelque fois du mal à s'y retrouver entre tous les personnages du roman.
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Dans les 3 romans de Collum McCann que j'ai eu l'occasion de lire , j'ai retrouvé comme chez Steinbeck ou Dos Passos, cette manière identique de parler des petites gens , des gens ordinaires, au plus près de leur quotidien, de leur trajectoire et en les inscrivant comme les héros ordinaires qui ont fait l'Amérique.
Mais ici encore une fois, comme dans Transatlantic , Colum McCann s'attache à une séquence temporelle beaucoup trop longue et l'on a guère le temps d'approcher la galerie de personnages présents notamment dans le premier de ce récit en alternance qui couvre plus d'un demi-siècle. Personnages trop vite esquissés comme une promesse de rencontre qui ne se réalisera pas .
Ce sentiment de frustration s'atténue néanmoins à la lecture du second récit qui s'attache moins aux trajectoires des personnages qu'à la description poignante du quotidien de survie de ces êtres que la vie a jeté à la rue.
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Les saisons de la nuit/Colum McCann
Les différents thèmes qui constituent l'intrigue de ce beau roman ont New York pour cadre.
D'abord les terrassiers, immigrants irlandais ou italiens, qui vers 1916 creusent les tunnels pour le futur métro avec les moyens de l'époque. Puis leurs descendants qui construisent les gratte-ciel. C'est le noir Walker originaire de Géorgie qui est notre héros, victime d'un racisme à tous les instants de sa vie et que les hasards dramatiques vont conduire à épouser la veuve de son collègue O'Leary, mort tragiquement au chantier, un mariage d'amour qui doit rester clandestin :
« L'obscurité les dérobe aux regards : bien que mariés, ils vivent une histoire d'amour illicite. »
Mais aussi le monde des sans-abri qui dans ces mêmes tunnels ont recréé un univers à leur dimension sous la cité prospère. Nous sommes alors à l'époque moderne, 1991 et Treefrog, curieux pseudonyme, est notre héros des profondeurs obscures hanté par le souvenir de sa femme Dancesca et de sa fille Lenora qu'il n'a plus revues depuis des années.
Plusieurs générations de travailleurs, leurs amours, leurs tragédies et les vexations dues à leurs origines sont évoquées en une fresque admirable par l'auteur dans un style qui adoptant le présent propose du rythme et de l'immédiateté au récit.
Des amours délicates ou sauvages, bercées par la musique de Louis Armstrong ou le passage régulier des trains dans un vacarme de fin du monde avec la drogue, l'alcool et la violence en guise de viatique. Un paysage d'amour et de haine, de brutalité et de férocité, mais aussi de tendresse dans la douleur.
Et puis, habileté du récit, les deux histoires vont se rejoindre dans le temps et l'espace.
Un livre dur, très noir, passionnant, abordant le thème rarement évoqué du monde des sans-abri.
Colum McCann est un écrivain irlandais né à Dublin en 1965. Il a écrit plusieurs romans et des nouvelles qui ont obtenu divers prix littéraires. Il vit à New York aujourd'hui.
Un chef d'oeuvre assurément.
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On me l'a prêté suite à un voyage à New-York et aussi pour mon top au coeur de l'image d'Epinal « Lunch on Top of a Skyscraper » … lors de la construction du Rockefeller…

c'est un beau Roman assez sombre sur ces ouvriers des années 30 qui ont travaillé sur les buildings et creusé pour construire le métro New-Yorkais avec aussi en fond la ségrégation raciale et la misère…
C'est un livre pour ceux et celles qui aiment New-York et un bel hommage à tous les ouvriers qui ont travaillé pour la construction de cette ville qui ne peut pas nous laisser indifférents…

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Dans les commentaires de « Route One » Dominique disait que ce roman lui rappelait « Les saisons de la nuit ». Je pensais trouver un billet sur son blog mais rien . Peu importe, j'ai lu avec grand intérêt ce roman (grâce à elle) qui, en partie, raconte la construction du métro de New York en 1916. Mais c'est aussi un roman qui raconte la vie des exclus aujourd'hui qui trouvent dans le métro le moyen de survivre. Un personnage en particulier qui est un véritable acrobate et qui a trouvé un lieu inaccessible au commun des mortels car il faut escalader des poutres au dessus des voies ferrés
Bien sûr ces deux histoires vont se rejoindre, car cet homme, Treefrog, complètement détruit et qui s'automutile sans cesse , s'appelle en vérité Clarence-Nathan Walter et est le petit fils d'un des constructeurs du métro. Cela on le sait petit à petit, mais ne vous inquiétez pas , je ne divulgâche pas la fin qui est étonnante.

la base du roman se fonde sur un accident (réel ?) quatre hommes creusaient sous la rivière de l'Hudson quand tout à coup trois d'entre eux ont été aspirés par l'eau et sont sortis au dessus d'un geyser dans la rivière de l'Hudson. Hélas, le quatrième est mort enseveli dans la boue de la rivière. Walter un travailleur noir va régulièrement voir la veuve de cet ouvrier et il élève sa fille. Quelques années plus tard, les deux personnages vont s'aimer et se marier. Cela nous vaut des passages bouleversant sur le racisme au États-Unis et la difficulté de vivre un couple mixte et encore, à New York, ils ne sont « que » victime du racisme dans le Sud ils auraient été tués. Comme le sera son fils Clarence qui a eu le malheur de vouloir découvrir la région natale de son père.

Son petit fils ne connaît pas le vertige donc il travaillera à la construction des buildings, on retrouve « Ciel d'Acier » de Michel Moutot mais ce n'est qu'une petite partie du roman , la partie la plus heureuse car le petit fils est amoureux de sa femme très agréable et a une petite fille qu'il adore, ensemble ils font au vieux Walter une fin de vie souriante malgré les souffrances que celui-ci éprouvent à cause des travaux trop durs qu'il a effectués dans sa jeunesse. Hélas, un drame dont je ne dirai rien, va bouleverser ce fragile moment de bonheur. On retrouve le personnage dans la lutte pour la vie dans ce qui est certainement le pire endroit sur terre pour survivre : les tunnels du métro de New York avec sa faune d'alcooliques drogués hyper violente.

C'est un roman très riche, centré sur le métro : sa construction et la population qui aujourd'hui y trouve refuge. Les personnages sont attachants même lorsqu'ils sont complètement détruits par le malheur et ce qui va avec : l'alcool, la drogue, la solitude. Merci à Dominique pour cette tentation de lecture qui complète très bien les deux romans de Michel Moutot.
Lien : https://luocine.fr/?p=15084
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Nous suivons Nathan Walker, noir américain faisant partie d'une des équipes chargées de creuser un tunnel sous l'Hudson pour faire passer le métro. Sous terre, dans la vase, il n'y a que des travailleurs sans distinction de couleur de peau.

Nathan s'éprend d'une jeune femme blanche et rousse, fille d'émigrés irlandais. Difficile pour eux de trouver un logement.

Puis le travail se fait rare, leur fils aîné s'engage à la guerre, se marie, mais commet un acte violent et sera tué dans un état du Sud. Leurs deux filles s'en sortent mieux.

Nathan reste veuf avec sa belle fille et son petit-fils. Les temps sont durs, la belle fille devient alcoolique puis droguée. le petit-fils, lui, est un équilibriste hors pair qui trouvera de l'embauche pour construire les gratte-ciels. Quelques temps.

Nous suivons ainsi 3 générations d'Américains à New-York, depuis le fond de l'Hudson jusqu'aux plus hauts buildings. La chute n'en sera que plus rude.

En parallèle de l'histoire de Nathan, nous suivons un SDF qui loge dans le métro, dont nous apprendrons l'identité par recoupement.

J'ai aimé le personnage de Nathan, un colosse, vrai force de la nature, et pourtant résigné devant les caprices du destin.

J'ai toutefois trouvé la fin un peu trop angélique.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'accident au fond du tunnel provoquant un geyser et catapultant 3 travailleurs à l'extérieur dans un jet d'eau tonitruant.
Lien : http://alexmotamots.fr/les-s..
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Les saisons de la nuit.
Colum Mc CANN

New York de 1916 à 1991, nous suivons le destin de Nathan Walker, et son fils.
Le père était de ceux qui ont creusé à la pelle et la pioche les profondeurs abyssales de NY pour y faire passer des métros, des conduites d'eau ou canalisations d'égouts pendant que s'autres étaient les hommes araignées construisant les gratte-ciel.
Payés une misère et risquant leurs vies au quotidien , nous suivons quatre amis à travers ces épreuves.
Walker a un double handicap puisqu'il est noir et pauvre.
Le suivre dans ces sous-sol est une visite incroyable.
Soixante dix ans plus tard nous suivons le surnommé Treefrog, un sdf qui vit sous la ville comme un rat, comme une taupe et nous découvrons alors que le dessous de cette ville grouille de pauvres, d'exclus, de drogués, d'alcooliques, de malades psychiatriques.
Nous y rencontrons l'obscurité absolue, le bruit infernal du trafic ferroviaire et la crasse la plus noire.
La violence pour garder le peu de possessions matérielles, la recherche d'amitié et le besoin de solitude.
Nathan Walker en 1916, Treefrog en 1991, même combat ? Même histoire ?


Un roman extrêmement bien écrit sur ces conditions de travail abominables et la violence de la pauvreté.
Tout y est jusqu'aux odeurs que l'on peut se représenter.
Il y a aussi le terrible accident de 1916.
Une fresque familiale et sociale sur le racisme et les mariages mixtes, les conditions de travail, la précarité de ces emplois et les conséquences sur la santé de ces hommes.
C'est un livre qui met en lumière ceux d'en dessous qui ont tout donné et tout perdu pour que New York brille et que s'élève ses beaux gratte-ciel.
Je ne l'oublierais pas.
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