Les saisons de la nuit.
Colum Mc CANN
New York de 1916 à 1991, nous suivons le destin de Nathan Walker, et son fils.
Le père était de ceux qui ont creusé à la pelle et la pioche les profondeurs abyssales de NY pour y faire passer des métros, des conduites d'eau ou canalisations d'égouts pendant que s'autres étaient les hommes araignées construisant les gratte-ciel.
Payés une misère et risquant leurs vies au quotidien , nous suivons quatre amis à travers ces épreuves.
Walker a un double handicap puisqu'il est noir et pauvre.
Le suivre dans ces sous-sol est une visite incroyable.
Soixante dix ans plus tard nous suivons le surnommé Treefrog, un sdf qui vit sous la ville comme un rat, comme une taupe et nous découvrons alors que le dessous de cette ville grouille de pauvres, d'exclus, de drogués, d'alcooliques, de malades psychiatriques.
Nous y rencontrons l'obscurité absolue, le bruit infernal du trafic ferroviaire et la crasse la plus noire.
La violence pour garder le peu de possessions matérielles, la recherche d'amitié et le besoin de solitude.
Nathan Walker en 1916, Treefrog en 1991, même combat ? Même histoire ?
Un roman extrêmement bien écrit sur ces conditions de travail abominables et la violence de la pauvreté.
Tout y est jusqu'aux odeurs que l'on peut se représenter.
Il y a aussi le terrible accident de 1916.
Une fresque familiale et sociale sur le racisme et les mariages mixtes, les conditions de travail, la précarité de ces emplois et les conséquences sur la santé de ces hommes.
C'est un livre qui met en lumière ceux d'en dessous qui ont tout donné et tout perdu pour que New York brille et que s'élève ses beaux gratte-ciel.
Je ne l'oublierais pas.